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Le jour. D'après fred sabourin
Articles récents

des paysages, des visages

16 Juin 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #poésie

     « Fais en sorte que ta vie soit comme la cloche qui carillonne ou le sillon au sein duquel fleurit et fructifie l’arbre lumineux de l’idée. Elève ta voix au-dessus de la voix sans nom de tous les autres, et fais en sorte qu’on voie, à côté du poète, l’homme ».
(Nicolas Guillén, poète cubain du XXè siècle)

       

         Marre de tout ? Raz le bol des fins d’années scolaires frénétiques ? Envie de tout plaquer ? Besoin de vacances ? Rompre la solitude ? Le blog « Le Jour d’après… Fred Sabourin » vous offre quelques fonds d’écran. Ouvrez la fenêtre, respirez. Le lin est bleu, dépêchez-vous, après midi la fleur se referme. Quand à la plage de Varengeville, pour mieux la déguster, ôtez vous chaussures. Vous avez remarqué ? Il y a du sable sous vos pieds…



 

 

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Première Séance

13 Juin 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

Et toi, t'es sur qui ?

     de Lola Doillon. France 2007. 1h30. Distribution : Rezo Films. Avec : Lucie Desclozeaux ; Christa Théret ; Gaël Tavares ; Nicolas Shweri…

     Fille de Jacques, Lola Doillon, 32 ans, réalise son premier film, après avoir touché à presque tous les métiers du cinéma. Après un premier court métrage il y a deux ans (Majorettes), elle écrit  Et toi, t’es sur qui ?, histoire d’adolescents aux prises avec l’amour. Thématique déjà visitée par son père.
Elodie et Julie sont dans l’œil du cyclone : entre la troisième et la seconde. Elles sont copines, dans le plus pure style des adolescents de cet âge. Elodie est légèrement introvertie, et Julie est « gothique ». Les vacances approchent. Elles font un pacte entre elles : coucher avec un garçon avant l’été. Il ne reste qu’une semaine, et un stage en milieu professionnel. Côté garçon, le choix est limité : Vincent en pince pour Elodie, dont il est vraiment amoureux. Mais elle « kiffe » Nicolas, sorte de petit con vantard qui collectionne les aventures, à ce qu’il dit. Les filles vont coucher avec les garçons, en effet, mais pas nécessairement celui qu’elles voulaient au départ. Crise d’ado, crise du corps et du cœur, je te cherche, tu me manque, tu me plaît, il ne t’aime pas. On est en plein dans le mille.
Tourné en cinq semaines à Angoulême, Et toi, t’es sur qui ? respire la fraîcheur du premier film, pour tout le monde, puisque pour les acteurs, comme Lola Doillon, c’était aussi « la première fois ». Au final, un petit bijou de liberté, alternant entre légèreté et gravité, comme un Truffaut trente ans après. Un objet rare dans le monde du cinéma, les films aux sujets adolescents étant trop souvent caricaturés pour être crédibles. Lola Doillon a visiblement bien compris et évite le piège, on sent que l’équipe s’amuse et dépasse le sentiment de première fois. Et toi, t’es sur qui ? Et bien nous on est sur ce film, et certain d’une chose : l’adolescent qu’on a été n’est jamais loin.


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Un, deux, trois : partez !

12 Juin 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #émerveillement

                                                           Eloge de la course


      Nous sommes d’accord : la France manquait de dynamisme. Depuis un mois, un petit Bonaparte affiche devant tout le monde sa passion pour le jogging (le "yogging"). Certains sont entraînés, malgré eux, dans le sillage. Les ventes de chaussures de courses vont être dopées par cette frénésie sportive de la vitesse.
Les enfants l’avaient déjà bien compris depuis longtemps, eux qui passent leur temps libre à courir, dans tous les sens. « Pour arriver premier au niveau des parents », ou « pour arriver premier au niveau du rocher, et monter dessus ». Et c’est gagné.
Mais pourquoi courent-ils déjà, alors qu’une fois adultes ils passeront leurs congés à essayer de freiner le temps qui passe ?
Les enfants sur les plages courent pour attraper la vie, tout simplement.


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tranches de vie, tronche de cake (quatro tiempo)

11 Juin 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

                                                un samedi soir, sur la terre

       Si (et seulement si) l’amitié était une prostituée, le ridicule serait son maquereau. C’est la saison des enterrements. De vie de garçon, et, parité oblige, de vie de jeune fille. Celle qui se tient dans le hall de la Fnac ce samedi en fin d’après midi, a tout pour se brouiller avec ses « meilleures amies ». Elles lui ont concocté un accoutrement de poissonnière qui serait tombée dans une usine de bonbons : des bottes de pêcheur « made in Normandie », un débardeur rose, une casquette léopard, des flons-flons, des paillettes, un maquillage adapté au ridicule de la situation. Elle gesticule et chante des chansons paillardes devant un public indifférent, ou curieux, c’est selon. Une femme « mûre » vient lui demander « ce qu’elle fait là ». Les copines regardent la scène, prennent des photos, et gloussent, comme il se doit. Ne croyez pas que cette dernière remarque est sexiste. Il en serait de même avec des croque-mort de vie de garçon…
Qu’est-ce qu’elle fait là, en effet, est la vraie question. Parmi les réponses possibles, une s’impose : elle enterre ce qu’elle croyait être une amitié de dix ou vingt ans avec ses « meilleures copines ». Un samedi après-midi. Devant tout le monde. En bottes de caoutchouc. Et une bonne dose de patience et de sens de « l’humour », qui a toujours raison du ridicule. Une affaire de goût, et une question de persuasion. 



            Quelques instants plus tard, mon livre en main (« Les Dames de nage », de Bernard Giraudeau), je m’installe dans une sorte de QG, « l’Espiguette », un rade sympathique de la place St Amand. On ne pouvait trouver ce jour-là meilleure appellation pour une petite place bordée de maison style classique XVIIIè siècle (une anomalie architecturale à Rouen). A côté de la table où le tavernier m’apporte une bière locale, un jeune couple BCBG, 20 ans d’âge. Chemise « Ralph Lauren », mocassins « Todd’s » pour lui. Débardeur « fashion », jean moulant « Gap », boots à talons pour elle, jolie brune au débit de paroles mitraillette. Ils grillent clopes sur clopes, des « Davidoff », bien sûr, et s’embrassent comme si ils allaient se quitter pour toujours. Je n’y peux rien, la table est si proche que j’entends leur conversation, malgré l’absorption de mon livre. Tout y passe, les révisions de partiels pour lui (économie, il apprend des plans « par cœur », car « ça peut servir ». Un fin stratège...), la future soirée à la fac est aussi au programme (pour elle). Passe une jolie blonde qui entre dans le bar. Il la suit des yeux. Elle le suit des yeux suivant des yeux la belle étrangère, la rivale. Alors le dialogue change de tonalité. On la sent plus dominatrice, piquée au vif par le réflexe masculin par excellence : regarder dans l’assiette du voisin à peine servi. Elle n’est pas braquée, mais tente de montrer que c’est elle qui lui accorde le privilège de former un couple. Elle décide, il exécute. Ils sont amoureux, c’est sûr. Mais ils sont jeunes et beaux. Le risque est grand. Elle le défie. Il veut lui caresser le bras dans un geste tendre de rattrapage, très masculin aussi. Elle recule sur sa chaise : « non, lâche-moi », dit-elle, dans une vraie-fausse colère qui cache des sentiments de triomphe. La joute verbale et tactile dure quelques instants. Nouvelles bières (Monaco pour elle). Cigarettes. Ils s’embrassent, penchés sur leur table, mais c’est encore elle qui décide si le matador en est digne ou non. Nouvel accident : portable qui vibre. « Céki ? ah ouais, salut ! Té où ? Trop bien… ! Là ? J’suis avec mon amoureux (qui allume une nouvelle cigarette). Bah j’sais pas, kel heure il est… Ouais,  dans une demi-heure ça va ? Non, mais j’vais rejoindre les filles dans pas très longtemps en fait. Ok, à toute ! » Portable sur table. Il interroge du regard, mais ne dit rien. « Etienne », dit-elle. Un bref silence. Ils se racontent leurs débuts, un dialogue sur « MSN ». « Ca a duré une heure, jusqu’à minuit », dit-elle. « A minuit, je t’ai dit : c’est mon anniversaire. Tu as répondu : bon anniversaire alors. J’te kiffais déjà… ». Il a les yeux qui sortent du crâne, la langue se déroule sur la table du bistrot et avoue ne pas trop se souvenir de tous les détails. Les garçons sont « ça comme ». Téléphone, pour lui. Il raccroche vite. Elle ajoute : « j’aurais jamais cru qu’on puisse un jour sortir  ensemble… ». C’est l’estocade. Le public applaudit la passe de cape. Le soleil brille dans l’arène, comme dans un livre d’Hemingway, où il est question de mourir l'après midi.
Dans mon esprit, je tourne et retourne la réflexion de la demoiselle, et je pense : « moi, si ».

(PS : impossible de prendre une photo, la proximité m'aurait fait passé pour un vulgaire paparazzi...)

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la peinture à l'eau, c'est beaucoup plus beau

8 Juin 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #poésie

                                       impressions soleil couchant


      « Si j’étais peintre », dit l’enfant ce soir là, en mordant dans son jambon-beurre-salade, sur les quais de Seine… « Si j’étais peintre », je referais le coup de Monet, mais au soleil couchant. « Si j’étais peintre, je serais impressionniste ».
Il suffirait de presque rien, peut-être un peu de temps et de talent. De la peinture et de l’eau aussi. De la patience, parfois. De l’amour, tout le temps. Il suffirait de presque rien : juste être impressionné par le ciel, entre deux bouchées de melon. Contempler le ciel des yeux délavés par l’hiver. Le printemps a séché le reste.
On ne peut être peintre sans pinceaux. Avec les doigts peut-être ? Les ciels normands sont aussi beaux que les yeux qui les contemplent. L’enfant plonge les siens dans ceux de celle qui cherche la faille dans le cœur en hiver, et voit renaître la vie après la mort.
Impressions soleils couchant. Sous le pont Flaubert, coule la Seine, et les amours. En technicolor. Respirez, vous êtes vivants…



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Première Séance

23 Mai 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

                                    Le Scaphandre et le Papillon

de Julian Schnabel. France, 1h52. Scénario : Ronald Harwood, d’après le livre de Jean-Dominique Baudy. Pathé Distribution. Avec : Mathieu Amalric ; Emmanuelle Seigner ; Marie-José Croze ; Anne Consigny ; Patrick Chesnais…

      Par les temps qui courent, être ému au cinéma par un film faisant l’éloge de la beauté libérant l’immobile, peut apparaître comme incongru. D’aucuns pourront qualifier cela de naïf, ou sentimental. C’est pourtant l’impertinence du Scaphandre et le Papillon qui fait sa pertinence. Comment en effet montrer, et même filmer, le gouffre qui sépare l’esprit de Jean-Dominique, que tous ses amis appellent « Jean-Do », et son corps devenu un poids mort et lourd, insensible, après un accident vasculaire cérébral ? Comment filmer l’abîme qui le sépare désormais des autres, si ce n’est avec sensibilité et imagination, deux qualités que Julian Schnabel, Américain, a réussi a marier sans fausse note. « Jean-Do », journaliste en vogue, charmeur, séducteur, sans accroc, est victime d’un syndrome rare, ce qui n’a rien pour le rassurer : il est victime d’un « locked-in syndrome », autant dire qu’il est tétraplégique mais que toutes ses fonctions vitales continuent de fonctionner. Mémoire, émotions, pensées, envies… et surtout : imagination. Il ne peut bouger qu’une paupière, qui va devenir sa voix, ses émotions, ses phrases et même son écriture. Grâce à un livre (Le Scaphandre et le Papillon, de Jean-Dominique Baudy, histoire vraie de cet homme décédé en 1997 quelques jours après la sortie du livre), Jean-Do s’évade, imagine, reconstruit le fil de sa vie qui jusqu’ici n’avait été qu’éclats et sans soucis (ou presque).
A ce jeu, il faut saluer la performance des acteurs, dont Mathieu Amalric, très impressionnant, sobre et figé dans la grimace du jour de l’accident. Marie-José Croze campe une orthophoniste patiente et émue à l’idée d’inventer un nouveau mode de communication avec se patient pas comme les autres. Emmanuelle Seigner, l’ex femme et mère des trois enfants de Jean-Do, revient sur les traces d’un passé visiblement douloureux entre eux. Et puis il y a « l’écrivain », Anne Consigny, qui, telle une sainte religieuse dévouée passe tout son temps au chevet de Jean-Do, égrenant l’alphabet pour former les bons mots qui serviront à l’écriture.
Julian Schnabel, grâce à une caméra et à des plans quasi paralysés, nous met à la place du malade. Le spectateur est en effet à la place du malade la première moitié du film, ce qui créé une sorte de malaise. On aimerait se lever ou parler, nous aussi. Mais on y arrive pas. Et on en souffre.
Ni plaidoyer pour l’euthanasie (le désir de mourir est balayé dès le début par l’orthophoniste déclarant à Jean-Do qu’il y a des gens qui l’aiment et prient pour lui, alors pas question de mourir), ni sensiblerie mièvre à coup de violons (l’émotion n’est jamais exploitée, elle est naturelle), Le Scaphandre et le Papillon est tout simplement une invitation au voyage intérieur, avec celui qui semble en être le  prisonnier, mais en réalité le premier à nous ouvrir la porte. Il pourrait bien, vraiment, nous faire passer de l’immobilisme à la libération, grâce à l’art et la beauté de l’imagination. Une palme d’or, en quelque sorte…

 

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il faut tuer les chasseurs

18 Mai 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #émerveillement

                                                                le coup du lapin


    A la Poste de Rouen, rue Jeanne d’Arc, au décor délicieusement désuet (style pompidolien), deux guichets d’ouverts, seulement, et une file d’attente d’une dizaine de personnes. On attend plus, pour gagner un peu. Heureusement, un présentoir pourvu de papiers à lettre et de cahiers d’écriture fournit une occasion de s’évader un moment, grâce à une petite fille qui ne ménage pas ses talents de séductrice pour amadouer sa mère.
Elle a choisi, après moult réflexions, un cahier à couverture animalière. Un lapin. Franchement, elle hésitait avec les zèbres, ou les vaches. Mais c’est le lapin qui l’emporte. Elle sert le cahier dans ses bras, couverture vers l’extérieur, et se tourne vers sa mère, d’un regard qui supplie l’achat impulsif et tendre. La mère en question a les mains chargées d’enveloppes, du genre faire-part. Elle semble aussi chargée d’impatience, partagée par les victimes de la réduction du temps de travail, qui attendent aussi. La petite fille négocie l’intérêt de ce nouveau cahier, à quelques encablures des grandes vacances, dans lequel, à n’en pas douter, elle couchera ses pensées naissantes, les esquisses de dessins qui deviendront peut-être de futurs chefs-d’œuvre. Les secrets de vacances, les chagrins d’école. La vie d’une enfant de son âge quoi. Après tout, elle a bien le droit de rêver, dans la ville de Corneille et Flaubert.
A force de regards tendres et envieux, elle finit par emporter le marché : la mère dit « oui » au cahier neuf, couverture animalière. Le petit public a envie de pousser un « ouf » de soulagement.
Le coup du lapin, certes, mais il permet de sortir du clapier la tête haute : la demoiselle a gagné le cœur des clients impatients d’acheter leurs timbres, dont l’un d’entre eux se dit qu’au fond, l’essentiel est d’écrire entre les lignes. Grands carreaux. Marge à gauche.

 

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le seigneur soit avec vous !

12 Mai 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #religion

                                           les béatitudes, selon St Nicolas

       Quand St Nicolas vit la foule, il prit une barque et s’éloigna de la rive. Le peuple était resté sur le bord du lac, ainsi que ses disciples. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
« Heureux les riches ! Le royaume de France est à eux.
Heureux les assoiffés de pouvoir et les exilés fiscaux : ils seront désaltérés au Fouquet’s.
Heureux les ambitieux tyranniques impulsifs colériques nerveux : par leur dynamisme, ils obtiendront la terre promise.
Heureux ceux qui pleurent : ils prouvent qu’ils possèdent encore deux yeux pour le faire.
Heureux ceux qui ont faim et soif de l’injustice : ils vont pouvoir passer à table.
Heureux ceux qui, sans peur des contradictions, demandent miséricorde : l’amnésie est un remède à la repentance.
Heureux les cœurs durs : ils verront leur  Dieu.
Heureux les ministres et collaborateurs de cabinets qui ne pensent pas comme le  chef : ils seront appelés fils de... (fils de quoi déjà ?) 
Heureux les petits et moyens  artisans de paix : ils vont pouvoir travailler plus, et gagner plus (c’est bon pour la boutique).
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : ils déménageront de la rue du Faubourg St Honoré à la rue de la Santé.
Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car cela prouve que vous travaillez pour moi ! ».

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la croisière s'amuse (suite...)

9 Mai 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

                                                               Vox populi…

 

      La voix du peuple est irremplaçable, et c’est une nouvelle fois elle qui aura le dernier mot. J’ai toujours considéré les salles obscures comme des lieux où ne fait pas que « voir des films », mais où on en apprend beaucoup de ses contemporains. Suffit d’avoir deux oreilles, et de les laisser traîner.
Le mercredi à 14h, il fait bon s’installer dans un fauteuil de cinéma, juste avant le début du film. Aujourd’hui, on pouvait y entendre deux dames d’un âge très respectable, dont la tenue, le maquillage et le vocabulaire laissaient deviner sans trop d’efforts ce que leur enveloppe électorale contenait dimanche dernier. Ces deux dames discutaient de la croisière qui s’amuse au large de Malte.
« tu trouves ça choquant toi ? »
« non, pas plus que ça. Il avait prévenu. Et de toi à moi, je préfère le yacht de Sarkozy à la polygamie de Mitterrand avec sa femme et fille cachées ! »
« ça, c’est sûr »
Et bien voilà, rien d’autre à ajouter pour aujourd’hui. Comme le titrait « Libération », le « Boat People » du nouveau Président vaut mieux que l’adultère socialo-matrimoinal de la gauche caviar.
Une affaire de goût.

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les gros bateaux ont-ils des jambes ?

9 Mai 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito

                                                                    insulte

       Le nouveau Président de la République a promis le changement. Quelque chose de nouveau. Du neuf, donc du mieux. Travailler plus pour gagner plus, se lever tôt, ne pas confondre le temps de travail et les loisirs. Réduire le train de vie de l’Etat, faire des économies etc. Pas de mensonges, pas de déception, pas de trahison. C’était dimanche soir place de la Concorde.
Ca commence bien ! La « retraite » du nouveau Président est loin d’une ascèse de dix jours passée au fond d’une abbaye trappiste, pour méditer et « habiter la fonction présidentielle ». C’est le premier changement : ce type de réclusion pour réfléchir est digne du Moyen Age. Il a parlé de Jaurès, et il nous sert du Berlusconi. Sans surprise. La retraite (on hésite désormais à écrire le mot !) se passe sur un yacht au luxe scandaleusement et inutilement ostentatoire. Une claque dans la figure des millions de gens, dont probablement certains d’électeurs, qui ne bouclent pas leurs fins de mois, n’ont pas de logements personnels, voire vivent dans une toile de tente dont le montage s’effectue en « deux secondes ». Pour eux, pas de doute : aucune nouveauté. C’est même pire. Le « changement dans la continuité ».
Bien entendu, cette opération est couverte d’une sorte de « secret » d’Etat, qui s’est éventé petit à petit, et il est bien entendu que cette opération est payée par ses propres fonds, le bateau est prêté par son meilleur ami. On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille, mais ses amis, si. Très bien, ça ne coûtera pas un sous au contribuable donc. Je trouve par ailleurs désolant la relative désinvolture avec laquelle ses partisans prennent connaissance de l’affaire et tente de la justifier : « vous ne voulez quand même pas que le Président de la République fasse du camping ? ».
Et pourquoi pas ? Pourquoi pas un bon vieux trois étoiles en bord de mer, avec douches collectives, concours de pétanque et superette « petit Casino » ? Pourquoi pas une randonnée en montagne, gros godillots aux pieds, sac au dos et la sueur au front ? Pourquoi pas quelque chose de nouveau, justement, pour un homme d’Etat ? Une preuve, en quelque sorte, que les discours et visites au côté des blouses bleues n’étaient pas qu’une stratégie pour récolter des voix. Une vraie preuve de changement.
Sans show business.
Le nouveau Président de la République ferait bien de montrer l’exemple, et se souvenir que si on fait la fête au XXIè s. place de la Concorde, on y a aussi guillotiné il y a deux cents ans celle que le peuple accusait de dépenses inconsidérées. Ils crevaient de faim. Ils étaient insultés par trop de luxe ostentatoire.

 

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