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Le jour. D'après fred sabourin

le jour d'après... Une chronique sur la vie d'aujourd'hui

8 Mars 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito

 Etat grippal

Le poulet éternue et l’Europe frissonne. Le canard tousse et la France tombe malade. Il y avait déjà cet hiver qui n’en finit pas de jouer les prolongations, mais voilà qu’en plus la grippe aviaire a franchi nos frontières. On dépense sans compter pour qu’elle ne nous saisisse pas. Des millions d’euros, débloqués comme par miracle, alors qu’il faudra des années voire des décennies pour combler le « trou de la sécu » ou faire avancer la recherche sur le SIDA ou le cancer. La vie est une question de priorité, on le savait déjà.
Si la grippe aviaire nous crée du souci, c’est aussi pour des raisons très franco-françaises, et qu’on aime bien, chez nous, se faire peur avec des épidémies. C’est vieux comme le monde, et vieux comme l’histoire. Rappelez-vous récemment la psychose autour du « Sras » dont on a oublié jusqu’au nom, cette peste moderne véhiculée par un objet au capital sympathie toujours actuel malgré l’e-mail : la lettre du facteur.
Et puis, au pays de Molière et d’Hugo, il faut reconnaître qu’on aime bien être malade, même imaginaire, car on aime conserver notre titre de champion du monde de consommateur de médicaments. Ca rassure. Cette grippe tombe à point nommé, d’autant plus que la volaille a elle aussi un capital sympathie plutôt confortable, aliment quasi numéro un des assiettes dominicales, assorti avec des haricots verts ou petits pois carottes. En soignant les volailles, on se soigne en même temps.
Enfin, la grippe aviaire nous crée du souci car elle tombe… du ciel ! Les oiseaux migrateurs, qui d’ordinaire rapportent avec eux des bonnes nouvelles, celles d’un printemps et d’un futur été qui ouvrent des promesses de jours meilleurs, cette année sont porteur de la pire des migrations : l’épidémie. Le rêve d’Icare tourne au cauchemar… Quoi de plus tranquille, quoi de plus « benaise » comme on dit en Charente, qu’une basse-cour où piétinent les poules et canards, comme des coq en pâtes… ? Le symbole même de la France est touché par cette grippe aviaire, et gageons qu’on ne verra pas sur les stades de rugby courir les coq pendant le tournoi des six nations comme les autres années…

Plus que jamais, le proverbe bolivien est d’actualité, pour nous faire prendre un peu de hauteur avant de céder aux frissons de la panique des états grippaux : « mieux vaut jeûner avec les aigles que de picorer avec  les poulets ».
Restons couverts…

et une photo de mon ami Marc Lucas, amoureux des montagnes, surtout pyrénéennes. Mais là, pour une fois, c'est dans les Alpes au dessus de Grenoble...

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poème

7 Mars 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

Ivresse au port

Sur l’esplanade du port de Barcelone,
Son cri et sa voix résonnent.
J’ai tourné la tête, car je reconnaissais,
Les paroles de l’ivrogne qui gueulait en français.

Il parlait seul certes, mais malgré lui à la cantonade,
Et c’était un spectacle curieux remplissant l’esplanade.
La barbe hirsute, abondante et fort drue,
il se tenait debout, mais il avait trop bu.

Sa chanson recto tono parlait de guerres et d’assauts,
Pour un peu on voyait sortir de lui de sable d’un pays chaud.
Joignant ses lèvres, par moment il sifflait,
D’admiration pour ce qu’il racontait.

Je regardais ce singulier spectacle croquignol,
Et disais en moi même que même en français,
L’ivresse des marins du port est aussi espagnole.
 
(Espagne, L’Ametlla de Mar, 23 février 2006)

Pour fêter le retour de l'actu sur le blog, un cliché pour les yeux... C'est à Lisbonne, en attendant Barcelone...

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