regarde-la ma ville
La cathédrale d'Angoulême se visite aussi pour son Trésor
En décembre 2016, nous avions fait paraître dans le média Magcentre.fr un article intitulé de la sorte ; nous l'avions également publié ici.
À cette époque-là, les possibilités de visites étaient frileuses (deux horaires, trois jours par semaine et seulement douze personnes à la fois). Fort heureusement, la DRAC, l'Office de Tourisme d'Angoulême et Charentes tourisme (là) ont (un peu) progressé dans les possibilités - sur réservations - de découvrir ou redécouvrir cette splendeur scénographiée par Jean-Michel Othoniel, installé à l'Académie des Beaux-Arts le 6 octobre dernier. De nouvelles photos de ce trésor magnifié par un soleil automnal frappant en plein les vitraux d'Othoniel et des ateliers Loire de Chartres permettent de donner envie, nous l'espérons, d'aller visiter cette splendeur alliant patrimoine et modernité.
Réservations au 05 45 95 16 84 et www.angouleme-tourisme.com . Tarif adultes : 5 €.
Photos (c) F. Sabourin
Angoulême : la Grand-Font d'hier, et d'aujourd'hui
- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 10 janvier 1917 -
Difficile de trouver l'exact cadrage de ces deux cartes postales anciennes du quartier Grand-Font vu depuis la place Victor-Hugo et le rempart dominant les rues de Font-du-Croc et Henri-Bellamy, mais il fallait tenter le coup ! On perfectionnera le concept, notamment avec d'autres lumières...
Crédit photos : F.S.
- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 20 août 1917 -
Salut Yakari !
Le Festival de la BD est fini (snif !) et l'expo "Folklorique enfance, Fantastique enfance" (avec une belle présence de Yakari notamment) est démontée : hélas ! que ne dure-t-elle jusqu'aux vacances d'hiver pour les petits Charentais qui n'ont pas pu la voir pendant le festival... Heureusement, le petit héros sioux respectueux de la nature et qui possède le don de parler aux animaux est plus malin : il s'affiche encore ici ou là sur les vitrines de la ville d'Angoulême, avec son sourire malicieux et ses yeux rieurs. Comme pour nous inviter à lever la tête dans le fatras de nos vies énervées et adopter les belles valeurs de courage, d'amitié et d'entraide dont il fait preuve à longueur des 40 albums de Derib et Jobin. Merci Yakari !
F.S.
Entreroche, entre-roches...
- "ces murs témoins de votre jeunesse ont surement été des jours pleins d'allégresse. Le gauthier Louis" -
Sous le plateau karstique de Bussac-Entreroche-Antornac, aux portes d'Angoulême en allant vers l'Est, existent des carrières très anciennes, dont les premières traces d'extraction des pierres remonteraient au Moyen-Age, au XIIe siècle lors de la construction de l'église Saint-Cybard de Magnac/Touvre. Les terres de Magnac auraient été données en 852 à l'abbaye Saint-Cybard d'Angoulême, selon l'abbé Pierre Lescurat (1884-1935).
Dans ces carrières peu accessibles et dont les entrées sont bien cachées par la végétation, on trouve un certain nombre de graffitis remontant au XIXe et début XXe siècle, jusque dans les années 40 avec de nombreux témoignages du passage de conscrits venus là écrire sur la pierre le témoignage de leur amour, qui pour une "bergère", qui un prénom, qui des initiales... Nous reviendrons sur ces carrières et leur histoire après quelques recherches que nous espérons fructueuses.
"Cleyrat Paul classe 1935. actuellement à la 224eme batterie DCA. attend l'armistice avec impatience. Le 13-4-40". (dessin : un cœur traversé d'une flèche. Inscription G.R). / "Grégoire André. Classe 35".
"Cleyrat Paul canonnier au 62eme d'artillerie d'afrique. Tnis (Tunisie). Classe 1935. actuellement Brigadier au 404eme RACA. Le 13.3.40. à ma petite Bergère bien aimée. G.R. Cleyrat Paul". (dessin : un cœur enflammé. Inscription : "mon cœur").
La Charente est en fête !
"La Charente descend toujours vers le soleil.
La Charente ne porte plus de canons sur son dos.
La Charente lentement a trouvé sa paix.
La Charente n'est pas un fleuve civilisé, ni un fleuve sauvage.
La Charente est un fleuve heureux.
Ceux qui s'y baignent le savent bien".
Pierre Boujut (D'une révélation permanente, La Tour de feu n°93).
Ballade sur la gabarre "Renaissance" avec l'association Saint-Simon village gabarrier, lors de la fête du fleuve à port l'Houmeau (Angoulême) le week-end du 4-5 mai.
Les joies de l'hiver
"La noblesse de la neige : arriver silencieusement, partir très vite" (Sylvain Tesson).
(Et merci à lisabeth Latrémolière, conservatrice en chef du château royal de Blois pour l'ouverture impromptue et inattendue des grilles ce matin !)
- "Plus haut que la terrasse où les derniers Valois regardaient le soleil se coucher dans sa gloire" (Péguy) -
On attendra Madeleine
Une "Madeleine repentante", statue du XVIIe siècle classée Monument historique, a quitté l’église Saint-Nicolas pour se refaire une beauté, pendant 6 mois à Tours.
Une sainte Madeleine qui s’envole dans les airs sous le regard ébahit des badauds… Séchez vos larmes, paroissiens de Saint-Nicolas, visiteurs, touristes et Blésois du quartier : elle reviendra, Madeleine. Les lilas seront largement fanés, puisqu’il faudra attendre 6 mois, le temps qu’elle se refasse une beauté à Tours. Puis elle sera réinstallée dans cette église abbatiale, sous le tableau de l’Adoration des mages - qui en ont vu d'autres - de Jean Mosnier (XVIIe siècle) lui aussi restauré il y a peu.
Représentée couchée " à la romaine " dans une posture lascive, cheveux dénoués, les yeux levés vers le ciel, la Madeleine repentante est en mauvais état. Cette statue monumentale datant du XVIIe siècle et appartenant à l’origine au couvent des Carmélites installé dans le quartier du Foix à partir de mai 1625 (1), était conservée jusqu’à aujourd’hui dans le déambulatoire nord de l’église. Classée monument historique en octobre 1972, la Madeleine repentante a subit les affres du temps, et les courants d’air humides et froids sous un vitrail qui devra lui aussi être restauré. On parle même " d’opération de sauvetage " pour cette statue dont " le mauvais état de conservation se traduit par la pulvérulence de la pierre, la perte de cohésion et donc la destruction progressive de l’ensemble. Ce phénomène est lié à des remontées d’humidité piégée par le ciment de scellement de la sculpture ", indique le service d'art et d'histoire de la Ville de Blois.
Priorité de restauration
Il faudra donc procéder à sa restauration, et ce sont deux jeunes restaurateurs indépendants, formés à l’École de Tours, qui s’en chargeront jusqu’à l’automne prochain, où elle sera de nouveau installée dans l’église Saint-Nicolas, monument phare du quartier du Foix (et souvent confondue avec la cathédrale par les touristes de passage). " Nous allons d’abord procéder à un bilan sanitaire, puis évaluer les problématiques ", indiquent Sébastien Brunner et Delphine Bienvenut, les deux restaurateurs présents lors de l’enlèvement de la statue, en présence de Christophe Degruelle, adjoint au maire de Blois en charge de la culture et du patrimoine. " L’État subventionne à hauteur de 50 % la restauration ", précise-t-il. Le montant total s’élève à 17.935 €. " Il s’agit d’un long travail qui a débuté en 2013 mais qui faisait partie des priorités de restauration ", ajoute Emmanuelle Plumet, responsable du service ville d’art et d’histoire à la mairie de Blois.
Une vaste opération de récolement et d’informations des collections a été entamée depuis 4 ans à Blois. 200 objets ont été repérés, et l’enjeu est de permettre une meilleure gestion de ce mobilier grâce à un plan de restauration. 60 objets sont en outre classés au titre des Monuments historiques dans la cité blésoise.
F.S
(1) Émanation du Carmel de la rue Chapon à Paris. La construction de la gendarmerie au début du XXe siècle a fait disparaître la quasi-totalité des vestiges, seul un bâtiment situé au n°15 de la rue des Carmélites offre une trace de ce couvent.
La loi de 1905 et 1913
La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État prévoit que les 87 cathédrales sont confiées au ministère de la Culture et de la Communication, et les églises bâties avant 1905 à la compétence des conseils municipaux. La loi prévoit la compétence sur les dépendances immobilières mais également sur la totalité des immeubles par destination (autels, retables, stalles, tables de communion et tout autre meuble quand ils sont fixés au sol ou aux murs ou inclus dans une niche comme pour les statues par exemple). Les biens de l’Église sont propriété publique mais restent affectés au culte. La gestion des biens de quatre églises blésoises bâties avant 1905 est assurée par la Ville : Saint-Nicolas, Saint-Saturnin, Saint-Vincent et Notre-Dame-des-Grouëts.
Moins connue, la loi de 1913 est relative à la protection des monuments historiques et concerne également le mobilier des églises. Les conservateurs des antiquités et objets d’arts sillonnent les églises du département et repèrent les biens donc la conservation présente, du point de vue de l’histoire de l’art, un intérêt public. Elle prévoit une procédure de protection et des sanctions pénales si le propriétaire ne respecte pas ses obligations.
Article à paraître dans la Renaissance du Loir-et-Cher du 3 avril.
Brrrrr....!
Putaing cong ça meule... Demain on traverse ?
(c) Fred Sabourin. 9 février 2012. Blois, Loir-et-Cher.
Zone
(un projet photographique)
- Sans issue -
Les photos que vous allez voir ci-dessous ont dormies pendant à peu près un an dans le disque dur, très dur, de mon ordinateur. C’est comme ça, parfois, on choute des trucs sans trop réfléchir et on se dit que « ça pourra servir plus tard. » Dans le cas présent de ce « choute » rouennais, cela n’était pas complètement irréfléchi. Ce projet photographique, je l’avais longuement pensé avant d’aller sur place. Il s’agit d’une zone urbaine aux portes de Rouen, à Saint-Etienne-du-Rouvray. Un endroit peu glamour en vérité, cerné par le boulevard Lénine (tout un programme !), les cheminées d’usine, la voie de chemin de fer, une autre usine, et la Seine. Là sont aussi échoués des hôtels bon marchés où l’on peut arriver et repartir sans avoir croisé un être humain, il suffit d’avoir une carte de couleur bleue. Près de cet endroit il y a un rond point, bizarrement nommé « des vaches, » parce qu’il y a des statues de vaches au milieu, inertes, semblant regarder passer les automobilistes et camions filant vers d’autres lieux moins inhospitaliers.
C’est l’apparente absence d’êtres humains qui m’avait justement attiré là, un jour d’automne froid et pluvieux, où les beaux jours ne sont plus qu’un vague souvenir, et où l’hiver s’annonce à petits pas, avec ses lumières froides et grises. J’étais souvent passé, en voiture, sur le fameux boulevard Lénine, qui se poursuit en boulevard Industriel, coincé entre les lignes de chemin de fer et la zone industrielle. Ce coin-là me paraissait un no man’s land, comme on dit. Mais on voyait bien que des gens habitaient là, entre les maisons abandonnées, une rue construite à la manière des corons du nord, cité – usine pour ouvriers échoués au milieu de rien ou si peu, rues sans issues et boulevards passants, parkings d’hôtel d’un soir et cheminées d’usines.
Cela semblait irréel, comme hors du temps et pourtant la trace de l’homme était partout, à bien y regarder. Voitures, jardinets, balançoires, poubelles, caravanes, plantes, rideaux aux fenêtres, chiens de garde.
J’ai passé la matinée à photographier ce lotissement à demi habité, à demi abandonné, ces rues boueuses et routes passantes (me répétant sans cesse, « boulevard Lénine »), en me disant que cette matière finirait, un jour, par servir. J’ai photographié jusqu’à ce que, de façon inattendue, le soleil perce les nuages. Ça changeait tout, et ce n’était plus la lumière que je voulais. Je suis parti.
J’ai repensé à ces photos en voyant, il y a quelques jours, une zone similaire près de Vendôme, dans le département où je vis désormais. Alors je me suis dit qu’il était peut-être temps de ressortir cette série et d’en faire quelque chose.
- Venir -
- Sud -
- Welcome -
- Fuite ? -
- Habiter -
- Spectacle permanent -
- La vie de château -
- Partir -
- Allo ? -
- Couleur -
- Sans issue (n & b) -
(c) Fred Sabourin. nov 2010 - dec 2011.