Verteuil-sur-Charente : une perle charentaise un jour d'hiver printanier
"Qu'est-ce que j'aime dans le passé ? Sa tristesse, son silence, et surtout sa fixité. Ce qui bouge me gêne". (Maurice Barrès, Cahiers).
Baronnie de La Rochefoucauld depuis le XVe siècle, Verteuil-sur-Charente est célèbre pour son château, forteresse médiévale, remaniée au XVIIe siècle. Le mémorialiste François VI de La Rochefoucauld s'y retira et y vécu jusqu'à sa mort. On peut aussi voir à Verteuil l'ancien couvent des Cordeliers (aujourd'hui hôtellerie haut de gamme), et tout ce qui fait le charme des vieilles pierres charentaises au bord du fleuve, qui plait tant aux visiteurs britanniques (entre autres, naturellement).
Salut Yakari !
Le Festival de la BD est fini (snif !) et l'expo "Folklorique enfance, Fantastique enfance" (avec une belle présence de Yakari notamment) est démontée : hélas ! que ne dure-t-elle jusqu'aux vacances d'hiver pour les petits Charentais qui n'ont pas pu la voir pendant le festival... Heureusement, le petit héros sioux respectueux de la nature et qui possède le don de parler aux animaux est plus malin : il s'affiche encore ici ou là sur les vitrines de la ville d'Angoulême, avec son sourire malicieux et ses yeux rieurs. Comme pour nous inviter à lever la tête dans le fatras de nos vies énervées et adopter les belles valeurs de courage, d'amitié et d'entraide dont il fait preuve à longueur des 40 albums de Derib et Jobin. Merci Yakari !
F.S.
Hiver, n'êtes-vous qu'un vilain ?
- Son-Sonnette -
Comme dit une enfant que je connais bien, quand on écoute un poème de Charles d'Orléans : "hiver, vous n'êtes qu'un gentil"... Beauté divine et mélancolie douce de ces paysages tristes où les arbres lancent leurs grands bras nus vers le ciel, comme des signaux de détresse pour appeler la belle saison. Tristesse apparente seulement... Les eaux des ruisseaux sont gonflées à bloc ; les rivières débordent d'un jus glacé vert de gris ou marron, saturant le gosier des racines qui les bordent. Les champs et sous bois jonchés de branches, spongieux comme des éponges, semblent repus et peinent à boire le trop plein des pluies tombées la veille. Le chant discret de ce ruissellement murmure une chanson, et, contre toute attente, donne vie à cette nature qui fait semblant d'être morte.
"Hiver, vous n'êtes qu'un vilain,
Été est plaisant et gentil,
En témoin de Mai et d'Avril
Qui l'accompagnent soir et matin.
Été revêt champs, bois et fleurs,
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l’ordonnance de Nature.
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil ;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain :
Hiver, vous n'êtes qu'un vilain".
(Charles d'Orléans)