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Le jour. D'après fred sabourin
Articles récents

Tout l'univers de la bande dessinée converge vers Angoulême #FIBD2020

29 Janvier 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #l'évènement

Exposition "Folklorique enfance, fantastique enfance", Quartier jeunesse du 30 janvier au 2 février.

Tout l'univers de la bande dessinée converge vers Angoulême #FIBD2020
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"Chemin de traverse", Catherine Meurisse au Musée du Papier du 30 janvier au 1er mars.

Tout l'univers de la bande dessinée converge vers Angoulême #FIBD2020
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Le 47e FIBD (Festival international de la Bande dessinée d'Angoulême) à retrouver aussi ici.

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(en ) Marche avec les loups

24 Janvier 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #chronique cinéma

Le réalisateur haut-alpin signe un troisième film, le second sur une passion dévorante, comme l'animal lui-même : le loup. Il essaie de coller au train d'un jeune subadulte afin de percer le mystère de ses pérégrinations géographiques aléatoires. En vain ?

- Marche avec les loups (c) Gebeka Films -

- Marche avec les loups (c) Gebeka Films -

Réalisateur de la Vallée des loups en 2016 (200.000 spectateurs et de nombreuses projections suivies d’un débat, preuve que le film avait trouvé son public), Jean-Michel Bertrand a remis ça avec Marche avec les loups, qui tente de suivre sur près de 300 km un jeune loup venant de quitter la meute pour créer son propre territoire, à la recherche d’une jeune femelle et fonder à son tour une meute. Plus de deux ans de tournage, d’affûts, de fausses pistes, d’attente les pieds dans la neige ou sous le cagnard du plein été pour le résumer en un mot : passionné par ses chères vallées des Hautes-Alpes (le Champsaur et Valgaudemar dans le massif des Écrins), et hypnotisé par le loup, personnage à part entière autour duquel tourne tout le film, à mi-chemin entre documentaire et traque romanesque. Mais cette fois-ci, le propos se fait nettement plus militant que dans la Vallée des loups. Jean-Michel Bertrand s’interroge sur la « cohabitation » entre hommes et loups, plus largement entre le sauvage et le domestique. « Avec la peur du loup, la peur du sauvage ressurgit », explique avec forces belles images l’inlassable lycanthrope, poussant sa curiosité sur les mœurs de l’animal jusqu’à franchir le Rubicon et traverser Grenoble pour s’en aller vers le nord, les grands massifs forestiers du Jura où il a l’intuition que le jeune loup qui vient de quitter la meute alpine s’y trouve.

Des intuitions, Jean-Michel Bertrand n’en manque pas. Cependant, il butte sur un os (de loup ?) : une fois franchit un des cols permettant de s’extraire de la vallée encaissée où il a posé ses caméras qui se déclenche à l’approche du moindre mouvement, il perd la trace du loup, se perd en hypothèses sur le chemin qu’il a éventuellement pris. Ce faisant, il perd un peu ses spectateurs aussi, ce qu’il n’avait pas fait dans le précédent film. La faute probablement aux subterfuges que J-M Bertrand utilise pour nous faire croire à une unité de narration, mais qui ne sont en fait que des astuces du montage pour nous emmener vers le nord. La faute aussi à un militantisme un peu trop appuyé, s’obligeant à expliquer les réactions que suscite la présence du loup chez les éleveurs, les difficultés – réelles cela dit – de la cohabitation entre l’homme et les milieux sauvages. Dommage, ces quelques incartades masquent presque les points forts de cette Marche avec les loups, notamment les mystères de la progression géographique de l’espèce, sur lesquels buttent les meilleurs spécialistes.

 

N’en demeure pas moins un florilège de belles images, où l’on voit aussi le réalisateur se tromper, échouer à la manière d’un pied-Nickelé mais c’est ça aussi qui le rend sympathique et permet l’identification. Il brosse des prise de vues à couper le souffle venues du sol ou avec un drone ; une voix off chantante et rocailleuse qui accompagne, malgré tout, les spectateurs. Jusque dans une cabane typique du Jura où Jean-Michel Bertrand passe l’hiver, et enfin au dénouement en forme de happy end qui pourrait faire oublier que s’il a vraiment perdu la trace du loup, il a comme lot de consolation trouvé celle des lynx, se demandant s’ils peuvent cohabiter. Ou comment masquer la perte de ce qui était à nos yeux plutôt une bonne nouvelle – le retour du loup en France – par une autre : il y a aussi des lynx. De quoi agrémenter les longues soirées d’hiver en rêvant – ou pas – au moment où l’on pourra dire, tout « conte » fait : loup, y es-tu ?

F.S.

 Marche avec les loups, de Jean-Michel Bertrand. Sortie le 15 janvier 2020.

 

Marche avec les loups (c) Gebeka Films
Marche avec les loups (c) Gebeka Films
Marche avec les loups (c) Gebeka Films
Marche avec les loups (c) Gebeka Films

Marche avec les loups (c) Gebeka Films

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Le Consentement, de Vanessa Springora : le livre d’une vie

16 Janvier 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #littérature

Vanessa Springora a mis plus de dix ans pour parvenir à écrire le récit de l’emprise qu’a exercé sur elle le sulfureux écrivain Gabriel Matzneff, quand elle n’avait que 14 ans. Elle voulait dit-elle « prendre le chasseur à son propre piège, et l’enfermer dans un livre », dit-elle. C’est réussi.

Le Consentement, de Vanessa Springora : le livre d’une vie

« Un père aux abonnés absents qui a laissé dans mon existence un vide insondable. Un goût prononcé pour la lecture. Une certaine précocité sexuelle. Et, surtout, un immense besoin d’être regardée. Toutes les conditions sont maintenant réunies ». Après 34 pages introductives d’où l’on ressort fébrile et mélancolique - récit d’une enfance où, au lieu d’être un « rempart », son père n’est qu’un « courant d’air » - Vanessa Springora campe le décor de ses cinq ans, moment où ses parents se séparent à la suite d’une n-ième dispute. Moins de dix ans plus tard, traînée dans un dîné mondain par sa mère, attachée de presse dans le milieu de l’édition, elle croise le regard de son « ogre », comme elle le nommera plus tard. Il a 40 ans de plus qu’elle. Gabriel Matzneff, écrivain sulfureux qui ne cache pas, à longueur de pages, son goût pour les adolescentes et les petits garçons qu’il aime déflorer et « dévorer », bénéficie encore à cette époque (1986) de la complaisance du milieu germanopratain médiatique et éditorial. « C’était une autre époque » se défendent – mal – ceux qui aujourd’hui regardent le bout de leurs chaussures en espérant qu’on ne vienne pas leur chercher des noises pour complicité ou non assistance à adolescentes en danger.

Dans un style incisif où pointe une douleur non feinte tout autant que discrète, Vanessa Springora déroule le fil d’un récit glaçant en six chapitres : l’enfant ; la proie ; l’emprise ; la déprise ; l’empreinte ; écrire.

Écrire… c’est ce qu’il fait, lui, dès le lendemain de leur première rencontre. « Passionnément », frénétiquement – jusqu’à deux fois par jour – il tisse sa toile. Elle est rapidement fasciné par cet homme dont elle sent, pendant le dîner, son regard lui « caresser la joue (…) La présence de cet homme est cosmique ». Quelques jour après, ils ont rendez-vous et elle se retrouve sans vraiment comprendre chez lui, dans une minuscule garçonnière sous les toits près du Jardin du Luxembourg, qu’il hante à la recherche de jeunes filles en fleur, comme il hante aussi la piscine Deligny pour les même raisons. « Un seul endroit permet de se tenir à deux dans cette pièce, le lit ».

Ni les signaux de sa mère – qui l’alerte sur ses penchants pédophiles, connus de tous – ni de quelques proches, pas plus que son propre corps ne la ramèneront à la raison. Elle va vivre une « passion » dévorante avec « G » comme elle le nomme, jusqu’à ce qu’elle tombe par hasard sur un de ses petits carnets noirs en moleskine où elle lit la confirmation de ce qu’elle redoutait par ailleurs : elle n’est pas la seule « petite amoureuse ». Il y en a d’autres. Il y en a plein. A celles-ci s’ajoutent ses « petits garçons » de Manille, où il se rend une fois par an, en quête de « culs frais ».

« A quatorze ans, on n’est pas censée être attendue par un homme de cinquante ans à la sortie de son collège, on n’est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche à l’heure du goûter. De tout cela j’ai conscience, malgré mes quatorze ans, je ne suis pas complètement dénuée de sens commun. De cette anormalité, j’ai fait en quelque sorte ma nouvelle identité ».

Récit bouleversant, libérateur et cathartique, où l’auteur fait entendre ses émotions de l’adolescente qu’elle fut, de la femme et mère qu’elle est devenue, Le Consentement fait l’effet d’une bombe dans le (petit) milieu littéraire parisien qui n’avait pas encore connu son épisode #Metoo. À coup sûr il marquera son époque, autant qu’il marque son auteur et ses lecteurs.

F.S.

Le Consentement, de Vanessa Springora. Grasset. (206 p.).

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Kiffe de karst aux Eaux-Claires

30 Décembre 2019 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #voyage - voyage...

Ci-gisent des sédiments transformés en roches carbonées vieux de 92 millions d'années. (Bonne année, tant qu'on y est).

Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
- Homo cavernus, chambre avec vue -
- Homo cavernus, chambre avec vue -

- Homo cavernus, chambre avec vue -

- "Au clair de la lune..." -

- "Au clair de la lune..." -

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Comme un fleuve s'est mis à aimer son voyage

29 Décembre 2019 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #voyage - voyage...

"Comme un fleuve s'est mis à aimer son voyage, un jour tu t'es trouvée dévêtue dans mes bras" (René Guy Cadou).

Comme un fleuve s'est mis à aimer son voyage
Comme un fleuve s'est mis à aimer son voyage
Comme un fleuve s'est mis à aimer son voyage
Comme un fleuve s'est mis à aimer son voyage
- "On reconnaît l'hiver à ce que les arbres sont en bois" (Jules Renard) -

- "On reconnaît l'hiver à ce que les arbres sont en bois" (Jules Renard) -

"La lumière de la Charente existe, sans pareil en France, même dans la Provence. Elle n'est pas traduisible en mots. Partout on ne sait quoi d'ineffable baigne la nature : l'homme aussi".

Jacques Chardonne (Le Bonheur de Barbezieux).

Comme un fleuve s'est mis à aimer son voyage
Comme un fleuve s'est mis à aimer son voyage
Comme un fleuve s'est mis à aimer son voyage

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Entreroche - Bussac : un voyage à pied

22 Décembre 2019 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #voyage - voyage...

Avant, pendant et après la pluie...

Entreroche - Bussac : un voyage à pied
Entreroche - Bussac : un voyage à pied
Entreroche - Bussac : un voyage à pied
Entreroche - Bussac : un voyage à pied
Entreroche - Bussac : un voyage à pied
Entreroche - Bussac : un voyage à pied
Entreroche - Bussac : un voyage à pied
Entreroche - Bussac : un voyage à pied
Entreroche - Bussac : un voyage à pied
Entreroche - Bussac : un voyage à pied
- "Il pleut C'est pas ma faute à moi Les carreaux de l'usine Sont toujours mal lavés" - (J. Brel)

- "Il pleut C'est pas ma faute à moi Les carreaux de l'usine Sont toujours mal lavés" - (J. Brel)

- Comme un arbre dans la vie -

- Comme un arbre dans la vie -

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On the road to Champagne-Mouton

13 Décembre 2019 , Rédigé par F.S Publié dans #rural road trip

"L'ennui court moins vite que l'homme pressé"

(Sylvain Tesson, La Panthère des neiges)

On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton
On the road to Champagne-Mouton

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Mouton : white & black session

9 Décembre 2019 , Rédigé par F.S Publié dans #concept, #rural road trip

Mouton : white & black session
Mouton : white & black session
Mouton : white & black session
Mouton : white & black session
Mouton : white & black session
Mouton : white & black session
Mouton : white & black session
Mouton : white & black session
Mouton : white & black session
Mouton : white & black session
Mouton : white & black session

(c) Fred Sabourin. 9 décembre 2019.

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Entreroche, entre-roches...

8 Décembre 2019 , Rédigé par F.S Publié dans #étonnement, #regarde-la ma ville

- "ces murs témoins de votre jeunesse ont surement été des jours pleins d'allégresse. Le gauthier Louis"  -

- "ces murs témoins de votre jeunesse ont surement été des jours pleins d'allégresse. Le gauthier Louis" -

Sous le plateau karstique de Bussac-Entreroche-Antornac, aux portes d'Angoulême en allant vers l'Est, existent des carrières très anciennes, dont les premières traces d'extraction des pierres remonteraient au Moyen-Age, au XIIe siècle lors de la construction de l'église Saint-Cybard de Magnac/Touvre. Les terres de Magnac auraient été données en 852 à l'abbaye Saint-Cybard d'Angoulême, selon l'abbé Pierre Lescurat (1884-1935).

Dans ces carrières peu accessibles et dont les entrées sont bien cachées par la végétation, on trouve un certain nombre de graffitis remontant au XIXe et début XXe siècle, jusque dans les années 40 avec de nombreux témoignages du passage de conscrits venus là écrire sur la pierre le témoignage de leur amour, qui pour une "bergère", qui un prénom, qui des initiales... Nous reviendrons sur ces carrières et leur histoire après quelques recherches que nous espérons fructueuses.

Entreroche, entre-roches...
Entreroche, entre-roches...
"Cleyrat Paul classe 1935. actuellement à la 224eme batterie DCA. attend l'armistice avec impatience. Le 13-4-40". (dessin : un cœur traversé d'une flèche. Inscription G.R). / "Grégoire André. Classe 35".

"Cleyrat Paul classe 1935. actuellement à la 224eme batterie DCA. attend l'armistice avec impatience. Le 13-4-40". (dessin : un cœur traversé d'une flèche. Inscription G.R). / "Grégoire André. Classe 35".

L. Cille. Verdun - Meuse 1914 - 1915

L. Cille. Verdun - Meuse 1914 - 1915

Entreroche, entre-roches...
Entreroche, entre-roches...
Entreroche, entre-roches...
Entreroche, entre-roches...
Entreroche, entre-roches...
Entreroche, entre-roches...
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- no comment, tout le monde aura compris -

- no comment, tout le monde aura compris -

- Une date : 20 mai 1892 -

- Une date : 20 mai 1892 -

"Cleyrat Paul canonnier au 62eme d'artillerie d'afrique. Tnis (Tunisie). Classe 1935. actuellement Brigadier au 404eme RACA. Le 13.3.40. à ma petite Bergère bien aimée. G.R. Cleyrat Paul". (dessin : un cœur enflammé. Inscription : "mon cœur").

"Cleyrat Paul canonnier au 62eme d'artillerie d'afrique. Tnis (Tunisie). Classe 1935. actuellement Brigadier au 404eme RACA. Le 13.3.40. à ma petite Bergère bien aimée. G.R. Cleyrat Paul". (dessin : un cœur enflammé. Inscription : "mon cœur").

Entreroche, entre-roches...
- D. Delage. ? d'armes au 2e zouave 2e compagnie 4e bataillon à Oran Algérie

- D. Delage. ? d'armes au 2e zouave 2e compagnie 4e bataillon à Oran Algérie

Entreroche, entre-roches...
Entreroche, entre-roches...
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Rural road trip (saison 1)

29 Novembre 2019 , Rédigé par F.S Publié dans #concept, #quelle époque !, #rural road trip

Rural road trip (saison 1)

À la faveur d’une nouvelle activité depuis six mois, je suis amené à sillonner un pays rural, en opposition avec mon mode de vie et un habitat très urbain. Après avoir observé et rendu compte de la micro-société campagnarde dans quelques reportages de journaliste depuis plus d’une décennie, me voici embarqué, embedded comme on dit, dans un milieu socio-économiquement difficile, au cœur de « territoires » - comme on dit aussi – isolés, oubliés, quasi désertés par endroit. Des territoires ruraux où l’emploi se fait rare, les habitants se blotissant dans des hameaux où s’agrègent de plus en plus de recalés, déclassés, les oubliés de la mondialisation et de l’urbanisation des villes moyennes des départements moyens. Au pays des gilets jaunes en somme, où l’on croise encore des Peugeot 205 hors d’âge ; des Renault 19 qui furent il n’y a pas si longtemps customisées mettant la fièvre aux samedis soirs ; des Citroën C15 aussi nombreux que des 4x4 SUV dans les rues des métropoles un soir de match de Ligue 1 ; des scooters et même des mobylettes Motobécane.

Rural road trip (saison 1)

C’est dans cette France-la, couvrant un territoire de 37.000 habitants réunis en deux communautés de communes – Cœur et Val de Charente – que se concentre désormais mon job : apporter de l’aide alimentaire aux plus démunis. Avec notre camion, en itinérance dans cinq communes, nous allons à leur rencontre - les bénévoles et moi - une semaine sur deux, installant pour une heure notre épicerie solidaire. Tel un petit cirque ambulant, nous venons, installons nos tables et tréteaux, caisses et balances, pour un supermarché aussi diversifié qu’éphémère. Une fois les « courses » accomplies, on plie bagage et on rentre au dépôt à Mouton, 200 âmes en comptant peut-être les poules et quelques cabots grognant au passage des rares piétons.

J’en ai désormais la conviction : c’est une chance que de se laisser gagner par la richesse des pauvres. Car – c’est peut-être une révélation pour beaucoup – les pauvres sont riches. Riches de résilience. Riches de générosité de cœur. Riches de dons d’eux-mêmes et de leur temps, qui peut s’étirer très en longueur dans cette campagne où le moindre déplacement peut s’apparenter à une expédition.

Rural road trip (saison 1)

Pour apporter cette aide alimentaire à ceux qui, selon un Président de la République, coûtent un « pognon de dingue » (mais n’ont en poche qu’entre trois et cinq euros par jour pour vivre, étrange paradoxe…), nous sillonnons les routes de campagne. Les départementales à 80km/h, les chemins communaux à 70. Les routes blanches sur la carte Michelin, parfois jaunes. Etroits rubans de bitumes aux accotements plus ou moins « stabilisés », ces routes sont grignotées par la boue dès les premières pluies venues, et combien davantage ces jours-ci que le ciel nous tombe sur la tête. De part et d’autre, les ruisseaux, rivières et même le fleuve se signalent par leurs débordements dans les champs et les prés, enserrent les routes, roulent dans les fossés et sous les ponts alors qu’ils tiraient une langue desséchée par un été de feu sans fin, il y a deux mois à peine. Au détour de virages, au bout des lignes droites bordées d’arbres parfois séculaires, surgissent ces bourgs, hameaux, lieux-dits et même habitats isolés, au bout d’un chemin de terre d’eau et de boue, où meurent des niches à chiens bâtards et n’en finissent plus de pourrir des cadavres de fourgonnettes des années 70, ou d’époque fin René Coty, début Charles de Gaulle.

Rural road trip (saison 1)

Dans ces hameaux que l’on croit sans vie, si l’on prend le temps de s’y arrêter cinq minutes, c’est tout le contraire qui se produit. On entend l’aboiement des chiens, le chant du coq, le bruit strident et lointain d’une machine – scie, tronçonneuse, engins agricoles divers – et il ne se trouve personne pour s’en plaindre. Ici, dans ce nord Charente ni très beau ni trop laid, les bobos néo-ruraux n’ont pas planté leurs piquets : tout est « éloigné sans être pour autant trop loin », mais un peu quand même ; rien n’est « central » ; le téléphone mobile marche par intermittence ; la wi-fi est un vague souvenir qui fonctionne sur courant alternatif. Ici, on est « en bout de ligne », les gares fantômes sont désertes et seule la LGV saigne en deux le paysage de son vrombissement sourd, dans un air humide et frais agité par les pales des dizaines et dizaines d’éoliennes visibles partout à 360°. La nuit, elles clignotent comme des sapins de noël pour que l’on ne se perde pas, peut-être.

Rural road trip (saison 1)

Au hasard de ces bourgs, hameaux, lieux-dits, des pancartes insolites, des maisons cossues surprenantes jusque dans leurs couleurs, des cabines téléphoniques transformées en boîtes à livres, des bancs publics désespérément inoccupés, près de boîtes aux lettres démesurées rapport au courrier qu’elles doivent contenir. Leur jaune cocu résume leur situation de fin de vie. Et des pancartes « à vendre ». Énormément de pancartes « à vendre ».

C’est de là que surgissent les gens, à pied, en voiture, à bicyclette ou en tracteur, et quand ils ne surgissent pas on les devine derrière les rideaux et les carreaux observant le passant qui prend des photos. Qui est-il ? Que veut-il ? D’où vient-il et où se rend-il ?

Après six mois d’observation et de notes éparses glanées dans mes carnets qui ne me quittent jamais ; après l’accumulation d’images rapportées lors de ces tournées ou trajets en utilitaire, j’ai décidé de commencer à raconter ça. Idéalement j’aurais aimé qu’une Florence Aubenas accompagnée d’un Raymond Depardon fassent le boulot. Ils le feraient d’ailleurs bien mieux que moi. Mais je n’ai pas leurs numéros, alors j’ai décidé de m’y coltiner.

Avec grand appétit.

F.S.

Rural road trip (saison 1)
Rural road trip (saison 1)
- Ô sombres héros de la mer -

- Ô sombres héros de la mer -

- bien avant le wi-fi -

- bien avant le wi-fi -

- à tout faire -

- à tout faire -

- cent pour sang -

- cent pour sang -

Rural road trip (saison 1)
Rural road trip (saison 1)
Rural road trip (saison 1)
- aquaponey -

- aquaponey -

Rural road trip (saison 1)
- CQFD -

- CQFD -

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