N'en déplaise à Jules Verne...
Le Trophée François Ier réunit les aéronautes passionnés et néanmoins compétiteurs, au coeur de la Sologne. Villesavin, Cheverny, Chambord, Valençay : les plus beaux sites s'ouvrent aux décollages matinaux - très matinaux - des montgolfières chères aux frères du même nom, originaires d'Annonay en Ardèche.
Pour qui aime se lever avant les poules et bien avant le soleil, après quelques coups de brûleur façon barbecue sans les saucisses (dommage, à cette heure-là, cela peut être bon), le voyage est passionnant.
La chasse au "renard" est lancée. Ce dernier, en réalité cette dernière puisqu'il s'agit d'une montgolfière, est à poursuivre, puis il faut viser une grande croix posée au sol avec un petit lest entouré de ruban jaune. S'approcher le plus près possible de la cible, tel est l'objectif de mes deux pilotes, un vieux chouffe de 20 ans d'expérience et un "jeunot" en apprentissage (un pharmacien en pré-retraite, c'est un sport de riche...).
Atterrissage un brin brutal - les masses d'air sont capricieuses à cette heure-ci et surtout au raz du sol - dans un champ sablonneux solognot, mais satisfaction des pilotes qui émargent "un bon vol".
Quant à nous, même si ce fut bien court (environ une heure) c'est une expérience unique pour les yeux et les tous les sens. Une invitation au voyage. 5 semaines, pourquoi pas...
(c) Fred Sabourin. 28 mai 2012. Château de Villesavin (Tour-en-Sologne) - Soings-en-Sologne.
Los de Béon
- Artigues d'Anouilhas -
En attendant le texte, les images...
- Artigues de Balour -
- En personne -
- Gorges de Balour -
- Jean-Pierre depuis une variante du col de Lurdé -
- Près du Caillou de Soques -
- Crète de Peyrelue -
- Col de Peyrelue -
(c) Fred Sabourin. 17 - 20 mai 2012. Vallée d'Ossau, Béarn (64).
Il faut que tout change, pour que rien ne change
Le changement. Maintenant. Enfin, c’est ce qui se dit. Résonne-t-il comme un écho à la sentence immortelle de Tancredi, le neveu du Prince de Salina, dans Le Guépard de G.T. di Lampedusa, adapté au cinéma par Visconti : « Il faut que tout change, pour que rien ne change » ?
Toujours est-il que voilà, ça y est, on y est. Depuis le temps qu’on nous en parlait ! Quasiment cinq ans. De manière frénétique depuis un an. On a même versé dans l’hystérie depuis janvier, et depuis un mois c’est l’indigestion. Le second tour de la présidentielle 2012 est enfin passé, et nous sommes, à l’heure où nous écrivons ces lignes, à J+1. Comme avec le Beaujolais nouveau, on a même déjà un peu la gueule de bois. Pour beaucoup de Français pourtant, ce matin rien ne change. Comme tous les matins, certains d’entre nous se sont réveillés fatigués par une nuit trop courte à cause d’angoisses du lendemain. Comme une envie de ne pas se lever. D’autres sont montés dans leur bagnole, vieille et brave bagnole, et ont pensé au prix du plein d’essence qu’ils allaient avoir à mettre dans le réservoir. Des enfants et adolescents ont pris le chemin de l’école en se demandant ce qu’ils allaient y faire. Des chômeurs auront rendez-vous pour une « formation » à Pôle Emploi, comme depuis deux ou trois ans pour certains. Des chefs de petites et moyennes entreprises – déjà à l’œuvre depuis longtemps – se demanderont aujourd’hui comment faire pour boucler un carnet de commandes affichant un profil d’anorexique. Des personnes âgées auront fait le tour de leurs activités quotidiennes à 9 heures du matin, puis ne verront plus personne de la journée. Etc. etc.
Pourtant, comme à chaque élection présidentielle dans notre bonne vieille République, il flotte dans l’air comme un parfum d’espoir. C’est vrai, 51,2 % des votants, soit 18 millions de Français sont finalement contents ce matin : leur candidat a été élu, ou bien celui qu’ils n’aimaient pas a été battu. Ça laisse quand même sur le banc de touche un sacré paquet de frustrés, mais bon, réjouissons-nous avec les ravis de la crèche, les irréductibles optimistes, les dévisseurs d’ampoules, les joyeux drilles du militantisme politique. C’est le jour où jamais, car dès demain, ce sera trop tard. L’état de grâce ne durera pas longtemps, et il n’aura d’ailleurs sûrement pas lieu. La tâche qui s’annonce est immense, et Hercule lui-même devrait rajouter un treizième travail à son agenda. Pas sûr que finalement, le vainqueur de cette élection se réjouisse de ce qui l’attend. Et puis, il y a les 2,147 millions d’électeurs qui ont choisi le vote blanc, dont il faudra un jour entendre la lancinante petite musique avant qu’ils ne versent probablement dans des choix plus… extrêmes. Rendez-vous en 2017, c’est-à-dire après-demain.
Il y a une semaine, on s’écharpait encore au sujet de la fête du travail. Nous ne savons pas si le travail mérite une fête, et ce n’est pas le moment d’en débattre. Une chose est certaine : si un quinquagénaire a perdu le sien, un autre a un « vrai travail », en CDD certes, mais un « vrai travail ». Un jeune devrait alors sans tarder décrocher un CDI quelque part en France. Il vaudrait mieux qu’ils soient plusieurs, sans ça, et sans jouer les Cassandre, il se pourrait que ces jeunes se manifestent vite et fort. Et ils ne seront pas seuls. C’est sans doute aussi ça, la fameuse justice.
« Nous fûmes les guépards, les lions ; ceux qui nous remplaceront seront les chacals et les hyènes, et tous, guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la terre, » peut-on également lire dans l’unique roman de Lampedusa. Le quinquennat qui s’ouvre le fera mentir, ou pas.
(c) Frédéric Sabourin. Blois 7 mai 2012.
Au revoir
- Congé paternité -
- 5, 4, 3, 2, 1... -
- Le temps des (noyaux) de cerises -
(c) Fred Sabourin. Soirée électorale, 6 mai 2012. Blois, Loir-et-Cher.