Stigmatisation : le champion toute catégorie des mots à la con
Impossible d’y échapper : il est partout, tout le temps, depuis le mois de juillet. Stigmatisation, du verbe stigmatiser, est dans toutes les bouches, sur toutes les lèvres, dans tous les journaux, radios, télévisions. Il vise à chaque fois les Roms, gens du voyage, par extension tous les indésirables qui sont même parfois reconduits à la frontière, ou pourchassés de manière outrageuse jusque dans des épiceries corréziennes. Les politiques, les journalistes (j’en suis), les responsables associatifs : tous utilisent le mot stigmatisation, tous conjuguent le verbe stigmatiser à tous les temps, tous les modes, toutes les personnes : je stigmatise, tu stigmatises, il stigmatise etc. Enfin… il y a une personne, et une entité qui l’utilisent plus que d’autres : le Président (qui stigmatise dès le matin en se rasant), le gouvernement (aussi). Mais quelle mouche les a donc piqués ? Stigmatiser, dans le dictionnaire signifie : flétrir, blâmer avec dureté et publiquement. Le dictionnaire des synonymes indique les verbes condamner, flétrir, critiquer. On ne peut pas dire que la définition soit à côté de la plaque. Mais stigmatiser donne aussi stigmates, comme celles de certains saints particulièrement vertueux et efficaces en matière de miracles, et on peut penser récemment au padre Pio, prêtre italien à barbichette et robe de bure qui avait de son vivant les stigmates de Jésus sur ses propres paumes des mains, et un côté droit pas frais qui suintait du sang de temps en temps. Hop ! Béatifié en grandes pompes par Benoît Seize (qui stigmatise aussi certaines pratiques, mais pas toutes).
Au train où vont les choses, si tous les stigmatisés du monde – et particulièrement de la France – voulaient se donner la main, ils arriveraient peut-être à en stigmatiser un autre, qui, du haut de ses talonnettes n’en mènerait sûrement pas large. Il y a peu, il clivait avec sa Princesse de Clèves. Aujourd’hui, il stigmatise, sans se rendre compte – le pauvre diable – que c’est lui qui va se retrouver stigmatisé. Ou avec les stigmates, allez savoir !
Et, pourquoi pas, reconduit à la frontière du 58 Faubourg Saint-Honoré… (dans un premier temps).
Enfants de Septembre
Les bois étaient tout recouverts de brumes basses,
Déserts, gonflés de pluie silencieux ;
Longtemps avait soufflé ce vent du Nord où passent
Les Enfants Sauvages, fuyant vers d’autres cieux,
Par grands voiliers, le soir, et très haut dans l’espace.
J’avais senti siffler leurs ailes dans la nuit,
Lorsqu’ils avaient baissé pour chercher les ravines
Où tout le jour, peut-être, ils resteront enfouis ;
Et cet appel inconsolé de sauvagine
Triste, sur les marais que les oiseaux ont fuis.
Après avoir surpris le dégel de ma chambre,
A l’aube, je gagnai la lisière des bois ;
Par une bonne lune de brouillard et d’ambre,
Je relevai la trace, incertaine parfois,
Sur le bord d’un layon, d’un enfant de Septembre.
(…)
Le jour glacial s’était levé sur les marais ;
Je restais accroupis dans l’attente illusoire,
Regardant défiler la faune qui rentrait
Dans l’ombre, les chevreuils peureux qui venaient boire
Et les corbeaux criards aux cimes des forêts.
Et je me dis : je suis un enfant de Septembre,
Moi-même, par le cœur, la fièvre et l’esprit,
Et la brûlante volupté de tous mes membres,
Et le désir que j’ai de courir la nuit
Sauvage, ayant quitté l’étouffement des chambres.
(…)
Mais les bois étaient recouverts de brumes basses
Et le vent commençait à remonter au Nord,
Abandonnant tous ceux dont les ailes sont lasses,
Tous ceux qui sont perdus, tous ceux qui sont morts,
Qui vont par d’autres voies en de mêmes espaces !
Et je me suis dit : ce n’est pas dans ces pauvres landes
Que les enfants de Septembre vont s’arrêter ;
Un seul qui se serait écarté de sa bande
Aurait-il en un soir, compris l’atrocité
De ces mauvais déserts et privés de légende ?
Patrice de La Tour du Pin (La Quête de joie)
(c) Fred Sabourin. Blois 09/2010
Happy few
D’Anthony Cordier. France, 2010. 1h43. Avec : Marina Foïs ; Elodie Bouchez ; Nicolas Duvauchelle ; Roschdy Zem…
Sélectionné pour la célèbre Mostra de Venise, Happy Few d’Anthony Cordier est le second film de ce jeune réalisateur qui s’était déjà fait remarqué en 2005 acec Douches froides, qui avait remporté le César du premier film après avoir été sélectionné dans la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes. Il faut donc en déduire que son nom n’est pas à oublier, bien au contraire.
Dans cet inquiétant et réjouissant Happy Few, il film les petits désordres amoureux de deux couples de quadra, tendance parisiens classe sociale au dessus de la moyenne. Donc pas monsieur et madame tout le monde, mais dans le dérangement interne que provoquent leurs quadratures sexuelo-sentimentale, chacun pourra s’y retrouver. On n’est pas chez les professionnels du libertinage, on est chez vous ou chez moi.
Il y a Rachel et Franck, Teri et Vincent. Mariés et parents, Rachel et Vincent se croisent pour des motifs professionnels. Ils se frôlent, jouent avec le feu au cours d’un dîner rapidement organisé entre les deux couples qui deviennent amis. Pendant le dîner, Franck embrasse Teri, et l’avoue à Vincent. Ils vont vivre en tâtonnant une aventure sexuelle et affective – rien à quatre, tout à deux – qui va changer le décor de leurs vies bien réglées. Le passage à l’acte est rapide, s’affranchissant des codes psychologiques et des préliminaires : on peut trouver ce procédé cavalier, mais il faut s’y faire.
Anthony Cordier réussit un tour de force : faire accepter au spectateur l’impensable, une épreuve de liberté plutôt que d’infidélité. Pour nous y aider, il s’entoure d’un casting parfait qui entre dans le jeu avec beaucoup de professionnalisme, et une bonne dose d’humour probablement. Marina Foïs, Roschdy Zem, Nicolas Duvauchelle et Elodie Bouchez, pas vue dans un film français depuis un bon moment. C’est sur leur performance que tout repose.
Mais les conventions sociales et affectives, les inévitables questions et suspicions (« est-ce mieux avec l’autre ? ») finissent par redonner le sens du réel à tout le monde, bien aidé aussi par les enfants, un peu mis à l’écart de cette parenthèse enchantée, mais qui rappellent tout le monde à l’ordre. La vie sentimentale libre et collective, le mythe d’une utopie salvatrice affranchit des codes de la vie embourgeoisée dont chacun veut se défendre, mais dont tout le monde finit par adopter le style.
Dans cette époque de retour aux valeurs de l’ordre et de la discipline, l’insoumission de ce quatuor sensuel fait réfléchir, et Anthony Cordier, avec ce Happy Few nous donne l’occasion d’un ré-enchantement si ce n’est du monde, au moins d’un monde de sentiments et d’attraction charnelle.
au cinéma depuis le 15 septembre
La vie de château (ou presque)
- garden party -
- après la noce -
- s'asseoir -
- Sire -
- auprès de mon arbre -
(c) F. Sabourin. Château de Villesavin, Tour en Sologne (Loir-et-Cher)
Teasing de ouf : bientôt, ici, la critique de Happy Few, d'Anthony Cordier (avec Marina Foïs, Elodie Bouchez, Roschdy Zem, Nicolas Duvauchelle)
Un poison violent
De Katell Quilévéré. France, 2010. 80 copies. 92 mn. Sophie Dulac Distribution. Avec : Clara Augarde ; Lio ; Michel Galabru ; Stefano Cassetti ; Thierry Neuvic…
Le problème des pulsions adolescentes, c’est qu’elles renversent tout sur leur passage, et réapparaissent même à l’âge adulte (on appelle ça le démon de minuit). Anna est partagée entre une exaltation très pieuse de sa foi religieuse et ses désirs inavouables. Un coup d’œil à l’enfant de chœur lors de la communion, et la messe est dite. Anna est perturbée par son environnement : une éducation culpabilisante, sa mère (Lio), bigote fraîchement séparée de son homme, en pince pour le beau curé de campagne – à l’accent rital irrésistible – qui lui aussi franchirait bien volontiers le Rubicon. Dans la grande maison bretonne où Anna habite pendant les vacances, son grand-père (Michel Galabru, au sommet de sont art), vieillard lubrique et farouchement antireligieux, cherche à ressentir une dernière fois le plaisir visuel de la bonne chair. La vision de cette jeune fille pieuse réveille chez lui bien des souvenirs…
Premier film de Katell Quilévéré (Prix Jean Vigo), dont on jurerait qu’il est un brin autobiographique, Un poison violent intoxiquera le spectateur par la merveilleuse mise en scène de ce scénario farouchement intéressant. Comme tous les adolescents (tes), Anna est en permanence en plein dilemme et paradoxe. Coincée, corsetée devrait-on dire, dans un univers clos – le pensionnat de jeunes filles, l’apprentissage d’une religion castratrice vue sous le trait d’une condamnation du plaisir et de la sexualité, la froideur d’une maison trop grande pour elle, l’absence du père, les atermoiements de sa mère, les regards lubriques de son grand-père – Anna commence à vivre l’exact inverse. Pendant les vacances, elle flirte avec le jeune Pierre (un garçon de son âge donc habité par le même problème hormonal), dans une sorte d’éducation sentimentale qui va renverser toutes ses certitudes et son hypersensibilité.
Ce qui fonctionne pour les ados fonctionne aussi pour les adultes, et à ce propos les doutes cruels du possible couple Lio – curé de campagne sont révélateurs d’une vie vécue sous l’égide du devoir. Anna, ne pouvant choisir, a recours au stratagème de l’évanouissement à plusieurs reprises pour éviter d’avoir à trancher.
A de nombreuses reprises le spectateur frémit devant cette évocation constamment juste de l’adolescence, et le casting parfait (Lio, Galabru, Neuvic, Cassetti) permet de faire des allers et retours avec l’âge adulte. Qui n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait croire, un âge idiot. Juste un âge où l’amour peut devenir Un poison violent, dont il est si bon de s’intoxiquer…
sur les écrans depuis le 4 août
Merci pour le chocolat... et les films !
On vient de l'apprendre : Claude Chabrol est mort, à l'âge de 80 ans. Le cinéaste jouisseur qui a si bien épinglé avec délectation la petite bourgeoisie de province, ses petits mensonges et grandes manigances, sa connivence avec l'argent et sa soif de pouvoir comme seuls les nouveaux riches peuvent en faire preuve.
Les réactions sont nombreuses à l'annonce de sa disparition. La meilleure - de loin - est celle de Notre Président, Prince tout puissant de la République. "Il tenait de Balzac par la finesse de sa peinture sociale. Il tenait de Rabelais par son humour et sans doute aussi par sa truculence. Mais il était surtout lui-même dans ses films, comme dans sa vie. Je suis certain qu'il manquera beaucoup à chacun"
Attendu que le petit Nicolas n'a certainement lu ni l'un ni l'autre, cette évocation littéraire dans sa bouche possède un puissant effet comique. Il ne craint pas le ridicule non plus (ça on le savait déjà depuis fort longtemps), puisque si il ne peut se targuer d'être un petit bourgeois provincial, il n'en demeure pas moins un parvenu parisien qui a réussi, et qui se dresse sur la pointe des pieds pour qu'on le voit sur la photo de classe...
Dommage que Claude Chabrol soit mort : il en aurait fait un excellent film !
Hélas, la réalité a rejoint la fiction.
Merci pour le cinéma, Monsieur Chabrol.
(merci pour Madame Bovary, L'Enfer, La Fleur du mal, La Fille coupée en deux, dans mon panthéon cinématographique)
Actualisé le 14/09/2010 :
Pendant ce temps-là, Notre Président de Tous les Français et Tout Puissant de ce qui reste de Notre République visitait - en famille - la grotte de Lascaux. Une visite de 50 mn au lieu des 35 réglementaires (à cause du CO² rejetté qui dégradent les peintures), accompagné de 9 autres visiteurs du dimanche, alors que Franck Louvrier (monsieur communication du Palais princier) avait annoncé un chiffre se comptant "sur les doigts d'une main". Il a ensuite confondu l'homme de néandertal avec Cro-magnon et annoncé l'ouverture d'une maison de l'histoire de France. Il pourra y prendre une carte de fidélité annuelle...
Un excellent article dans "Le Monde" du 14 septembre, et aussi sur Rue89.com (http://www.rue89.com/node/166359).
Dommage que l'entrée de la grotte soit plus large que la mine chilienne où sont coincés 33 mineurs deuis plus d'un mois...
Des hommes et des dieux
De Xavier Beauvois. France, 2010. 2h10. Distributeur : Mars Distribution. Avec : Lambert Wilson ; Mickaël Lonsdale ; Olivier Rabourdin…
Sans aucun doute le spectateur restera habité, hanté même par cette dernière image du film de Xavier Beauvois et Etienne Comar, Des hommes et des dieux : une colonne de sept moines accompagnés de leurs ravisseurs, titubant dans la neige, enveloppés d’un épais brouillard, qui disparaissent de l’écran. Le tout baigné dans la lumière d’une blancheur qui annonce déjà une résurrection. Et pourtant, ces moines de l’abbaye de Tibhirine, dans l’Atlas algérien, vont vers leur mort. Ont-ils tout fait pour l’éviter ? Ils se sont sacrément posé la question, qui traverse tout le film – et aussi le spectateur : faut-il partir ou rester ? C’est frère Luc, « le toubib », qui soigne quotidiennement jusqu’à 150 algériens musulmans avec les moyens du bord, qui résume à lui seul le dilemme qui s’apparentera ensuite à la tempête sous un crâne : « partir c’est mourir. Je reste ». On a envie d’ajouter : rester, c’est prendre l’énorme risque de mourir aussi.
Parmi les montagnes de qualités du film de Xavier Beauvois – outre le scénario admirablement adapté avec Etienne Comar – il en est une qui surclasse toutes les autres : celle de nous avoir fait entrer dans l’intime des moines. Leur intimité de vie quotidienne d’abord : loin de les filmer enfermés – ce qui était à craindre – Beauvois nous les montre ouverts, partageant la vie d’une population villageoise terrorisée par les actions terroristes de l’Algérie des années 93-96. Leur intimité de communauté d’hommes et de frères, dans leurs gestes quotidiens d’une répétition monotone et pourtant pleine de sens : tout commence et tout finit à la chapelle, avec le chant des psaumes qui répondent comme un écho à celui du muezzin appelant à la prière de l’islam. L’intimité individuelle aussi, jusqu’à filmer l’invisible : les doutes. Frère Christophe, magnifique Olivier Rabourdin, mystique fragile dans un corps de colosse, en fait la parfaite démonstration. Il doute. Il a peur. La réalité s’impose à lui brutalement. Il pose ouvertement la question que tous les spectateurs se posent : « on est martyr pour quoi ? Pour Dieu ? Pour être des héros ? Pour montrer qu’on est les meilleurs ? ». Ce doute s’insinue jusque dans les réunions de chapitre, où un à un les 8 moines expriment leur choix : partir ou rester. De cet intime individuel va naître un intime collectif, jusqu’à la décision finale, mûrement réfléchie et étalée dans le temps, de rester quoiqu’il en coûtera. Pour ceux qui se demandent encore ce que donner sa vie veut dire, ils trouveront là un exemple net et précis, aux méandres sinueux.
Accompagné d’un casting parfait, évident pourrait-on dire (et il ne s’agit pas seulement de Lambert Wilson), d’un groupe d’acteurs qui, par la psalmodie, a fait corps comme l’avaient fait les moines eux-mêmes, Des hommes et des dieux brille aussi par son excellente photo, et l’intégration de l’action dans un paysage magnifique (tourné au Maroc).
Une palme d’or perdue sans doute, comme si les 7 moines de Tibhirine, morts dans des conditions encore obscures aujourd’hui, avaient voulu faire un dernier clin d’œil pour rappeler leur humilité, et qu’ils sont frères de tous. Prix spécial du Jury quand même…
Il serait vain de tuer d’avantage la découverte des spectateurs en ajoutant encore des éloges à ce film rare, puissant et profond. « Quand un a-Dieu s’envisage » écrivait Frère Christian de Chergé, prieur des moines peu avant leur mort, dans un testament spirituel d’une force qui déplace tout. Des visages, on en retiendra ceux de ces hommes assis autour d’une table, dégustant un bon vin en écoutant le Lac des cygnes. Cette longue séquence où Xavier Beauvois les cadre serré, évitant ainsi la facile comparaison avec la cène, ne gardant que leurs regards d’hommes et l’émotion des frères qu’ils sont.
Et nous invitent à demeurer parmi eux.
sortie nationale mercredi 8 septembre 2010.
Chronique cinéma "Première Séance" de Frédéric Sabourin, mercredi 12h RCF Angoulême. Jeudi 11h40 & 12h55 RCF Haute-Normandie et 11h50 RCF Bourges
La rentrée du chômeur
Que faisiez-vous le 1er septembre 2009 ? Vous en souvenez-vous ? Pouvez-vous dire tout ce que vous avez fait depuis, jusqu’à ce 1er septembre 2010 ? 365 jours, c’est long, c’est court. Le blogueur se souvient très bien de ce qu’il faisait le matin du 1er septembre 2009. Il est resté dans son lit. Le 2 septembre aussi, et ainsi de suite pendant 365 jours. Oh pas trop longtemps, rassurez-vous. Quotidiennement il s’est levé à 7 heures maximum, organisant sa matinée comme si. Comme si il allait au boulot. Alors qu’il n’y allait pas. Idem le soir, comme s’il en revenait. Quelques missions de remplacement derrière le micro au cœur de l’hiver sont venues rompre la monotonie de la mise à jour mensuelle de son profil Paul Emploi. Les candidatures aussi, les non-réponses, les réponses standardisées et désinvoltes des potentiels employeurs irrespectueux. Quelques entretiens aussi, 8 exactement, histoire d’avoir assez de doigts pour compter les espoirs suscités par ces derniers. Et puis des projets, quand même. Deux livres sur la planche en attendant d’être sous presse. Des sessions de photos sac au dos dans les Pyrénées. Du temps libre transformé en temps livres (lus, vus, feuilletés). Du temps perdu aussi, à faire les courses marchandise par marchandise au supermarché, afin d’en garder pour demain…
Pendant ce temps-là, le salarié suait sang et eau pour mériter ses heures, sans compter ses jours, attendant la paie, maudissant son patron, se plaignant de son travail.
Un an plus tard, 365 jours de vacances après, l’heure de la rentrée a enfin sonnée. Du boulot ! 35 heures occupées dans la semaine, et quelques sous à la fin du mois qui ne soient pas versés par les Assez Dick ! S’il ne connaissait pas la fragilité de ce dernier, le blogueur se réjouirait d’en avoir. Mais il garde le bec clos, de peur de le perdre à nouveau, comme un fromage rendu célèbre par un corbeau trop flatté. Alors il achète un cahier de notes tout neuf, un petit format grands carreaux à spirales, et sur la première page, il note en haut à gauche, juste à côté de son nom et de la date : au travail. Mais il pense aussi à ceux qui enchaînent un 366è jour sans, et qui vont faire comme si.