office national des forêts
Comme un arbre dans la ville
Je suis né dans le béton, coincé entre deux maisons, sans abri, sans domicile, comme un arbre dans la ville.
Comme un arbre dans la ville, j’ai grandi loin des futaies, où mes frères des forêts ont fondé une famille, comme un arbre dans la ville.
Entre béton et bitume, pour pousser je me débats, mais mes branches volent bas. Si près des autos qui fument, entre béton et bitume.
Comme un arbre dans la ville, j’ai la fumée des usines, pour prisons et mes racines, on les recouvrent de grilles, comme un arbre dans la ville.
Comme un arbre dans la ville, j’ai des chansons sur mes feuilles, qui s’envoleront sous l’œil de vos fenêtres serviles, comme un arbre dans la ville.
Entre béton et bitume, on m’arrachera des rues, pour bâtir où j’ai vécu des parkings d’honneur posthume, entre béton et bitume.
Comme un arbre dans la ville, ami fais après ma mort, barricades de mon corps, et du feu de mes brindilles, comme un arbre dans la ville.
Maxime Le Forestier.
rue des Bons enfants, Rouen
souvent, le soir, pour s'amuser, les hommes d'équipages...
Il est arrivé en roller. Sur son dos, un sac. Accrochées au sac, des perches. Méticuleusement, il s’est débarrassé de ses rollers, pour enfiler une paire de chaussures. Bateau, naturellement. Puis, lentement, avec assurance, il a ouvert le sac, sorti le matériel rangé dedans. Des perches, des boîtes, des machins et des trucs. Il a monté un petit trépied à vis, puis un deuxième, installé le râtelier. Ca y est, cette fois, c’est sûr : c’est un pêcheur. Il a déplié une première canne, installé le moulinet. Le tout – faut-il le préciser encore une fois – dans un calme profond, ignorant les rires et quolibets de la petite bande de jeunes assis tout près. Non loin de là, des notes d’une flûte traversière dégringolaient comme un ruisseau se jetant dans le Rhône, tumultueux après les pluies fournies de ces dernières semaines. Un joueur de flûte faisait une ode au fleuve. Un petit pêcheur s’apprêtait à en recueillir les fruits. Les jeunes ont fini par quitter les lieux, à la recherche d’une autre activité à faire, traîner son ennui ailleurs. La pêche exige de la patience. Difficilement compatible avec leurs estivales errances.
Le petit pêcheur, dans un geste sûr, a jeté une première ligne à l’eau, lestée d’un plomb. Il a mouliné légèrement, juste assez pour tendre le fil, mais pas trop. Emporté par le courant, celui-ci s’est figé. Il a posé la canne sur le râtelier ad hoc, avec une délicatesse infinie, comme si il avait bordé quelqu’un dans sons lit. Il a vérifié le moulinet, un léger cliquetis pour s’assurer du bon départ du fil, au cas où.
Puis il a monté une deuxième ligne, de la même manière que la première. Puis il a attendu. Les mains dans les poches. « Son paletot aussi devenait idéal ».
Petit pêcheur du Rhône, ta patience t’honore. Au bord du fleuve en furie, reste calme. Car c’est ainsi, petit pêcheur du Rhône, que tu deviendras grand.
J’avais apporté un livre. Il ne m’a servi à rien. Je le lirai demain.
l'âge idiot
Et on s’endort toutes les nuits, dans les casernes
photo Marc Lucas (le 6è RPIMa de Mont-de-Marsan transformé en maison de l'intercommunalité)
Décidément, le Tout Puissant de la République, Président dit d’ouverture, est en réalité un président de fermeture. Après les maternités non rentables, les tribunaux idoines, les classes d’écoles, les services publics divers et variés, voici le temps pour les casernes de passer sous la férule de Monsieur Ouverture.
A voir l’acharnement avec lequel il conduit ses réformes, en y pesant de tout son poids, et en « assumant ses responsabilités » (on s’en rappellera t’inquiète pas !), il y a fort à parier que le coquin, s’il avait enfilé un treillis kaki lors du service militaire qu’il ne fit pas, aurait ciré les chiottes d’une caserne d’un régiment de lance-pierres du côté de Mourmelon, durant douze mois, au moins ! Ou bien - pire alors - il aurait peut-être été de ces abominables caporaux, surnommés à juste titre « cabots », jaloux de leurs maigres privilèges à faible responsabilités, faisant régner la terreur, du moins jusqu’à ce qu’un plus haut gradé n’entre dans la pièce, et change la donne.
Des casernes vont fermer. Dont acte. La menace se déplace, est-il besoin d’entretenir la blancheur des ponts de bateaux, les planchers des bâtiments à l’architecture si glamour, est-il besoin, enfin, de maintenir dans des villes déjà mourantes des garnisons qui n’étaient quasiment leur unique source d’activité économique ? Que pourraient donc devenir Langres, Chaumont, Dieuze, Bitche, Bourg-Saint-Maurice, Châteauroux, Lunéville ? Leur nom n’évoque qu’une curiosité géographique qui poussera, peut-être, à consulter un atlas pour situer où sont ces charmantes villes mourantes, et néanmoins françaises. Ou : comment passer, pour ces petites villes, de l’acharnement thérapeutique à l’accompagnement des mourants. Il se trouvera même, parmi ces villes dites de garnison, des électeurs du petit Nicolas… Gageons que les élus locaux savent désormais à quoi s’en tenir.
Les anti-militaristes vont se réjouir : on ferme des casernes ! Le vieux rêve commencé bien avant le Front Populaire va se poursuivre. Au bénéfice, en passant, du renseignement : 12000 espions au service très spécial de sa très gracieuse majesté, un belle Division en réalité.
L’avantage des casernes, outre qu’elles avaient ce côté gentiment désuet, fait de corvée de chiottes, de permissions suspendues, de chambrées de douze, de gaîtés d’escadron, de longues heures d’attentes en short par zéro degré le lundi matin dans une cour brumeuse, et, pour certains, un parfum de mauvais souvenir par anticipation (ils ont préféré déserter !), elles avaient l’avantage d’être visible, audible, et souvent aussi le poumon économique depuis plusieurs siècles. Une page se tourne.
Avec les espions, ce sera beaucoup plus difficile…
Surtout quand on sait qui les dirige.
Laissons à Jacques Brel, une fois encore, le soin d’illustrer de façon fort pertinente, le propos.
« L’âge idiot c’est à vingt fleurs
quand le ventre brûle de faim
qu’on croit se laver le coeur
rien qu’en se lavant les mains
qu’on a les yeux plus grands que le ventre
qu’on a les yeux plus grands que le cœur
qu’on a le cœur encore trop tendre
qu’on a les yeux encore plein de fleurs
mais qu’on sent bon les champs de luzerne
l’odeur des tambours mal battus
qu’on sent les clairons refroidis
et les lits de petites vertu
et qu’on s’endort toutes les nuits
dans les casernes.
L’âge idiot c’est à trente fleurs
quand le ventre prend naissance
quand le ventre prend puissance
qu’il vous grignote le cœur
quand les yeux se font plus lourds
quand les yeux marquent les heures
eux qui savent qu’à trente fleurs
commence le compte à rebours
qu’on rejette les vieux dans leur caverne
qu’on offre à Dieu des bonnets d’âne
mais que le soir on s’allume des feux
en frottant deux cœurs de femmes
et qu’on regrette déjà un peu
le temps des casernes.
L’âge idiot c’est soixante fleurs
quand le ventre se ballotte
quand le ventre ventripote
qu’il vous a bouffé le cœur
quand les yeux n’ont plus de larmes
quand les yeux tombent en neige
quand les yeux perdent leur piège
quand les yeux rendent les armes
qu’on se ressent de ses amours
mais qu’on se sent des patiences
pour des vieilles sur le retour
ou des jeunes en partance
et qu’on se croit protégé
par les casernes.
(…)
fortune de mer
Tabarly
de Pierre Marcel. France, 2008, 90mn ; 50 copies. Distributeur : Pathé. Avec : Eric Tabarly ; Alain Colas ; Michel Desjoyaux…
Une symbiose parfaite entre un homme, un bateau et la mer. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier le film documentaire de Pierre Marcel, jeune marin de 27 ans, qui n’a pas connu Tabarly en personne mais qui a lu ses livres, s’est imprégné du personnage et surtout a navigué sur ses Pen Duick. Il a choisi de construire ce documentaire à partir des images d’archives, films réalisés sur Eric Tabarly lui même, ses propres interviews, ses commentaires. Lui qui n’aimait pas les questions des journalistes ! Souvent les soupirs et autres borborygmes de bouches sont à interpréter comme autant de réponse à ce personnage publiquement discret, timidement sympathique, humble naturellement, sensible évidemment, mais toujours déterminé et courageux. A cinq ans, on lui posait la question rituelle : « que veux-tu faire plus tard ? Amiral ! », répondait-il. Il fut « seulement » capitaine de frégate. Mais il se trouvera des amiraux qui auraient bien aimé avoir la vie qu’il mena…
Par deux fois seulement, Pierre Marcel a recours au procédé de la reconstitution, pour le reste, de l’eau, des voiles, des marins. Ni opposition (comme le dit Alain Colas), juste de la compétition. Vie quotidienne sur les Pen Duick, le suspens des courses au grand large, les tempêtes, les démâtages.
Tabarly y apparaît toujours comme l’homme de la situation, sorte de héros des houles, semblant perdu au milieu de la foule et des honneurs qui l’acclament, voire le traînent en spectacle comme cette remontée des Champs Elysées grand guignolesque orchestrées par Europe 1, après sa victoire en 76 dans la Transat, solitaire sur Pen Duick VI, bateau fait pour être manœuvré par quatorze équipiers qu’il conduira seul à Newport, et premier, à la surprise générale, alors que tous le croyaient perdu.
Plus que la mer, ce sont les bateaux que Tabarly aime profondément. Ses innovations techniques ont révolutionné le monde de la voile, souvent étonné les Anglais, parfois agacé les Américains. Point n’est besoin d’aimer passionnément la voile ou de s’y connaître parfaitement pour apprécier Tabarly de Pierre Marcel. Tout le monde pourra comprendre l’attachement au Pen Duick I, acheté par son père en 1938, qu’il a acquis quelques années plus tard, et restauré selon ses moyens, tout au long de sa vie.
La musique de Yann Tiersen accompagne pudiquement ce premier film qui ne l’est pas moins, comme ses personnages principaux : les bateaux, la mer, le marin.
Tabarly, de Pierre Marcel, séduira par sa beauté et son style posé, jusqu’à la fin, comme Tabarly l’aurait lui même souhaité : ne laissant à personne d’autre que lui le soin de manœuvrer, seul maître à bord. La mer d’Irlande, il y a dix ans, en a décidé autrement.
Un homme à la mer.
Fortune de mer…
avec le temps...
photo Nathalie Lescaille
Lorsque vient le soir et qu’un ciel flamboie, avant que le rouge et le noir ne s’épousent, les ados (lescents) se retrouvent en bande. Alertés par textos ou par micro appels – allo ! T où ? Ok Jarive – ils se rassemblent, pour rien.
Pour rien, comme ça. Pour le plaisir. Tchatcher, fumer, téléphoner, persifler, renâcler, casser, regarder le temps qui passe, boire des coups et refaire le monde. Un café avec cinq pailles, car le pouvoir d’achat d’un ado est proche de zéro, malgré l’abondance de fringues de marque qu’il arbore fièrement, et qui coûtent un bon smic mensuel d’argent de poche.
L’ado moderne, comme le pré moderne ou le post moderne, aime les codes : vestimentaires (notez au passage le sac plastique d’une marque de fringues fabriquées par des enfants de dix ans en Inde ou en Chine, loin, là bas), capillaires, technologiques, « tektonique », verbaux. L’ado moderne cherche, et se cherche. Rien de nouveau sous le soleil.
Même au couchant, ce soleil-là, près d’un arc de triomphe d’une ville germanique, donne un je-ne-sais-quoi qui embrase l’horizon des soirs qui promettent tout, et ne définissent encore rien. C’est juste posé là, comme ça, devant vous, et ça n’attend qu’une chose : que vous preniez un cliché facile, en soupirant en vous même du temps qui a passé si vite…
Bordel de merde ! C’était hier, dites-vous. Sur un banc semblable. Avec un sweet sans capuche (car c’était ringard), et des jeans à revers. Et une coupe de cheveux que vous avez illico regretté en sortant de chez le coiffeur.
De dos, les ados nous ressemblent. Ils ont la légèreté des heures qui passent sans s’en rendre compte. Et qui, d’ailleurs, ne rendent de compte à personne.
le rouge et le noir
Sur les traces de…
On dira ce qu’on voudra du personnage, mais il avait le goût de cette France profonde, d’où il était issu, sur les rives d’une Charente lascive, dans un gros bourg au nom prédestiné à la carrière politique, et historiquement figure d’une botte secrète « loyale, imprévue et décisive » : Jarnac. Mais il aimait également ces villages aux noms qui se dégustent comme le nectar produit sur leurs coteaux ensoleillés et néanmoins rudes : Chénas, Chiroubles, Régnié, Pouilly, Fuissé, Villié-Morgon, Juliénas, Saint-Amour, Romanèche Thorins, Saint-Veran, Fleurie…
Ces villages, ces bourgs fières et anoblis, semblant endormis mais pourtant actifs dès que la vigne demande le soin qu’il faut lui apporter, se ressemblent. Un clocher, quelques maisons greffées sur ses flancs, des collines aux demeures bourgeoises de paysans instruits, sachant distinguer le vrai du faux, le solide du futile, l’amitié de l’étrangeté des caractères indociles, goûtant l’alternance des saisons avec cette sagesse toute paysanne qui fera toujours défaut à l’urbain que nous sommes devenus.
Improbables pérennités granitiques des soulèvements alpins proches et pourtant si éloignés, deux roches, comme posées là, à Solutré, attiraient chaque Pentecôte les pas d’un marcheur tranquille, passionné par les arbres, la littérature, une certaine forme de mysticisme (je n’ose dire catholicisme !), la capacité machiavélique à faire se liguer ses cercles d’amis les uns contre les autres pour parvenir à ses fins. Autour de lui, d’autres marcheurs, des courtisans ceux-là, à l’instar des nobliaux désoeuvrés de la cour de Louis XIV à Versailles, qui, salissants leurs genoux cagneux et vérolés, murmuraient sur son passage : « Sire… Marly… ? ». Espérant gagner les faveurs du roi pour être de ceux – privilège d’un jour – invités dans cette demeure où il fallait en être pour exister.
A Solutré, on a vu des ministres, des gens du show-business, des journalistes en vogue, un beau-frère sépharade devenu commissaire de police, et bien d’autres désormais tombés dans l’oubli, Icare déchus qui se sont brûlés les ailes si près du pouvoir, croyant tenir l’insaisissable. On ne regarde pas le soleil en face sans ses Ray-Ban.
A Solutré, désormais, le calme règne, comme il a toujours régné les 364 autres jours de ces deux septennats où le président n’y était pas.
Les roches sont toujours là, miraculeusement épargnées par l’érosion, veillant sur les vignes légendaires donnant des vins d’exception. Et une cuisine à la hauteur de l’événement.
J’ai juste retrouvé un chapeau… Il ne reste plus qu’à trouver une tête.
Les bons conseils du docteur Nicolas
Beau - Jolais
Soyez sûr que ce conseil sera suivi à la lettre !
N’en déplaise à tous les oiseaux de mauvaises augures censés protéger la santé du vulgum pecus à coup de lois restrictives, s’immiscent dans le quotidien privé à la manière de.
Pour illustrer le propos, et l’accompagner d’un solide repas équilibré, voici une petite pépite du genre, signée Thomas Dutronc, dans son album Comme un manouche sans guitare.
« Chère mamie, cette petite carte de Vendée où nous sommes pour quelques jours...
Oui, vous vous rappelez ces cartes postales quand on était petit, il fallait toujours se forcer à les écrire. Il y avait, voilà, fallait écrire à notre tante, notre grand tante, notre grand oncle...Et puis, bah, ça nous barbait, alors nos parents, ils écrivaient la carte et puis on signait en bas...
Puis maintenant, le temps a passé. Quand on ouvre notre boîte aux lettres, c'est nous qui aimerions bien recevoir plus de cartes postales. Je me rappelle de mon grand père à la fin de sa vie, il avait 86 ans, sa femme était morte, il rentrait tout seul. Il avait du mal à pousser sa porte, elle était lourde et puis, il y avait sa boîte et dedans il y avait des conneries de serrurerie, des prospectus, des machins et puis, je me suis dit putain, je lui écrivais pas assez de cartes, j'aurais voulu lui écrire plein de cartes et voilà, le temps passe et bordel !
Le temps passe toujours trop vite hélas. Nos amis souvent les plus chéris, les meilleurs sont partis, sont loin, sont malades, sont morts... Parfois, dans la nuit, on ne sait plus très bien qui on est, on ne sait plus où l'on va. Parfois, l'angoisse nous prend le coeur, parfois, la personne qui dort à côté de nous est un étranger.
Alors moi je sors et je me commande un steak-frites, un bon gros steak avec des frites bordel ! Y'en a marre de ce poisson grillé ! De ces haricots verts ! A mort le haricot ! Vive la choucroute !
Un bon gros morceau de viande et des pommes de terre bien grasses. La révolution du saucisson est en marche ! Venez avec moi vous roulez dans la paella, vous vautrez dans le couscous ! Mes amis, aux ordures et à la poubelle ces oméga 3, on veut des graisses saturées ! Ras le cul de ce régime !
Prenez des tubercules, des pommes de terre, vous savez ces tubercules, coupez les en fines lamelles, plongez les dans l'huile bouillante, salez les et vous aurez des frites !
Ni dieu ni maître mais des frites bordel ! »
Thomas Dutronc. (Comme un manouche sans guitare)
Göttingen
Bien sûr ce n’est pas la Seine
Ce n’est pas le bois de Vincennes
Mais c’est bien joli tout de même
Göttingen, Göttingen.
Pas de quais et pas de rengaine
Qui se lamentent et qui se traînent
Mais l’amour y fleurit quand même
A Göttingen, à Göttingen.
Ils savent mieux que nous je pense
L’histoire de nos rois de France
Herman, Peter, Elga et Hans
A Göttingen
Et que personne ne s’offense
Si les contes de notre enfance
« Il était une fois » commencent
A Göttingen, à Göttingen.
Bien sûr nous nous avons la Seine
Et puis notre bois de Vincennes
Mais Dieu que les roses sont belles
A Göttingen, à Göttingen
Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l’aube grise de Verlaine
Eux, c’est la mélancolie même
A Göttingen, à Göttingen.
Quand ils ne savent rien nous dire
Ils restent là à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même
Les enfants blonds de Göttingen
Et tant pis pour ceux qui s’étonnent
Et que les autres me pardonnent
Mais les enfants ce sont les mêmes
A Paris ou à Göttingen
Faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j’aime
A Göttingen, à Göttingen.
Et lorsque sonnerait l’alarme
S’il fallait reprendre les armes
Mon cœur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen.
Barbara