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Le jour. D'après fred sabourin

L'insurrection est là !

23 Avril 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

 

 

 

 

 

Et elle est volcanique !
Dans le livre signé du « Comité Invisible », L’Insurrection qui vient, qui déclencha les foudres du ministère de l’intérieur fin 2008 avec l’arrestation – injustifiée - de Julien Coupa accusé, de son épicerie de la Corrèze profonde, d’avoir saboté les lignes TGV provoquant une belle pagaille sur le rail, on peut lire à la page 101 : « l’infrastructure technique de la métropole est vulnérable : ses flux ne sont pas seulement transports de personnes et de marchandises, informations et énergie circulent à travers des réseaux de fils, de fibres et de canalisations, qu’il est possible d’attaquer. Saboter avec quelques conséquences la machine sociale implique aujourd’hui de reconquérir et réinventer les moyens d’interrompre ces réseaux. Comment rendre inutilisable une ligne TGV, un réseau électrique ? Comment trouver les points faibles des réseaux informatiques, comment brouiller des ondes radios et rendre à la neige le petit écran ? ».
L’avion n’est pas explicitement nommé, mais on peut imaginer qu’il s’agit d’un oubli. En tout état de cause, il aura suffit au « Comité invisible » d’attendre patiemment l’éruption du volcan islandais pour voir leur rêve utopique se réaliser : l’Europe et le monde bloqués par de la cendre et de la glace. Ruines de l’Occident. Toute une population patricienne bloquée par les caprices de la terre et du ciel. Voilà qui est simple, finalement, et aucun des partisans de la fameuse « décroissance » n’aurait pu imaginer un tel scénario. La planète terre au secours des « dangereux utopistes ». A-t-on seulement songé, place Beauvau, à mettre en garde-à-vue le prévenu islandais ?

 
Au-delà de cette coïncidence étrange, les voyageurs bloqués à des milliers de kilomètres de chez eux expérimentent, sans le vouloir ni même le savoir, ce qu’on vécu les migrants de toutes les époques : partir de chez eux sans savoir si, un jour, ils y retourneraient. Aujourd’hui le voyage se considère et se prépare en pensant « aller-retour ». Il aura suffit d’un volcan pour que l’un des deux s’efface provisoirement, mais suffisamment longtemps pour que chacun se sente perdu. Invisible sentiment, qui ne provoque ni insurrection ni révolution, mais de l’impuissance.


Et de la peur, d’un seul coup.

 

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Paris sera toujours Paris (entendu au vol un de ces jours d'avril où il faisait très beau dans la capitale) :

"la seule revue que je lis vraiment avec plaisir, tu vois, c'est So-foot !" (deux vingtenaires dans le métro)

"Ah là là ! Qu'est-ce que j'ai pu venir dans ce quartier du temps de ma belle-mère..." (une quinquagénaire délavée à un autre quinquagénaire crinière poivre et sel au vent, main dans la main dans le quartier de la Madeleine)

"Je vais lui détruire sa vie sur Facebook !" (une fashion pré-ado à un autre, sirotant un coca et suçant des frites au Ma Que Do, porte Maillot)

 

 

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Elles font le printemps

21 Avril 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #montagne

 

reduit Ossau avril 2010 (31)

                                                                      - au col des Moines -  

 

 

A peine avions-nous posé le sac au col des Moines (2168m et vue imprenable sur « Jean-Pierre »), que le soleil nous écrasait dans une semi léthargie propice à la sieste ou la contemplation. A chacun de choisir. Le silence était lourd, à peine troublé par les derniers avions là haut, dans un ciel impeccablement bleu, mais qui se couvrait de cendre là bas, plus au nord… D’un coup, comme surgissant du néant, un bruit d’ailes d’oiseau, sec, rapide, furtif, comme des balles jaillissantes d’un fusil imaginaire. Des hirondelles. Elles franchissaient le col des Moines, venant d’Espagne, là, juste derrière la « frontière ». Filant à toute blinde en France, plein nord, sans papiers ni bagages. On dit qu’elles ne font pas le printemps. C’est faux : le soleil était généreux, et le ciel de gloire, sans un accroc dans sa robe azuréenne. Nous nous sentions comme des dieux en ce lieu à cheval entre deux mondes : Pyrénées, frontière infranchissable ? Pas sûr… A voir la facilité avec laquelle on peut, aujourd’hui, déjeuner en France et faire la sieste en Espagne (ou l’inverse, c’est selon), laissant filer au dessus de nos crânes les hirondelles furtives, le temps suspendait, lui, son vol. L’heure était propice à la rêverie. Ici, autrefois, des gens fuyaient la France, aidés par des « passeurs ». Les hirondelles, de leur vol saccadé et déterminé, nous montraient la route à suivre. Passeurs et passés, marcheurs, pèlerins et libres oiseaux. Un après-midi de printemps, au pied de l’Ossau.


reduit Ossau avril 2010 (38)

                                                          - lac Gentau avec vue sur "Jean-Pierre" -  

 

reduit Ossau avril 2010 (55)

                                                                  - Col de Lurdé -

 

reduit Ossau avril 2010 (34)                                                             - un croc vers le ciel -

 

reduit Ossau avril 2010 (11)                                                               - mort dans l'après midi -

 

 reduit Ossau avril 2010 (17)

                                                               - sans titre -

 

reduit Ossau avril 2010 (5)

                                                                    - à croc -

 

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Bord de mer, dans la mer, sous la mer

6 Avril 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

reduit Cotentin avril2010 (73) 

                                                         "j'habite au bord de la mer"

 

 

 

Au bord de la mer, nous sommes d’accord, il y a la mer. Le soleil et le ciel aussi. Un sentier, plus de douaniers depuis belles lurettes, des goélands et des genêts (en fleur). Et puis il y a des galets. Parfois, ils volent : si, si, vers le Cap de la Hague, c’est possible, surtout à partir de 90km/h de vent. Et cette semaine là, les galets volaient.
Ils volaient jusqu’aux volets des villas construites à raz-la-marée. Coefficient 112, c’est pas tous les jours, certes, mais quand même. La mer est une lécheuse… de villa.
Ressurgissent au cours de cette semaine de marche avec la mer à droite et une femme à gauche, les images de la tempête au nom de véhicule Citroën. Ici, on construit solide : toitures en ardoises clouées et murs de plusieurs épaisseurs en granit. Mais on construit aussi comme des sagouins, à raz-la-plage, villas « pieds dans l’eau » en attendant de boire la tasse au menton… Car elle grignote, elle grignote, la garce ! Elle n’est pas manchote !
Et on ira accuser qui, une fois le carnage passé ? Le maire, pour avoir accordé des permis de construire en zones inondables ? Les promoteurs immobiliers véreux ? Les acheteurs sourds aux ricanements des vieux « qui savaient, eux » ? Non, on ira accuser la mer. La salope.

Il y a eu René, ancien employé municipal à Fermanville. Puis ce vieux marcheur au regard bleu de St Germain-des-Vaux, qui vient quotidiennement au cap voir la mer, car c’est gratuit. Delphine, ses cent vaches et autant de veaux, à Auderville. Et « Monsieur Renet » à Biville. Tous des autochtones qu’on croyait pas causant. Mais les barjots qui marchent nez au vent sous une pluie horizontale ne sont pas légions à cette saison !
Tous disent la même chose : « on a une belle côte, hein ? ».
Ben ouais. Avec la mer à côté. Et parfois même dans les godasses.

 


reduit Cotentin avril2010 (83)

 

                                                                     - sans titre -

 

 

reduit Cotentin avril2010 (74)

 

                                                                    "sans interdit"

 

 

reduit Cotentin avril2010 (13)

 

                                                             Phare de Goury 

 

 

reduit Cotentin avril2010 (56)

 

                                                       "l'année des méduses"

 

 

reduit Cotentin avril2010 (23)

 

                                                             "dissuasion"  

 

 

 

reduit Cotentin avril2010 (44)

 

                                                                   Redoutable...

 

 

 

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