Eloge de la petitesse
- Seul -
Tu es petit, homme, qui confronte ta maigre carcasse aux pentes hospitalières et infernales. Tu es petit comme ce mérens aux flancs duquel la montagne s'accroche, ou l'inverse ?
Tu es petit, homme, pour oser défier Pyrène et chercher le sommeil dans ces cabanons de fortune.
Tu es petit, homme, et la pacha mama t'offre cette eau qui te lave et te nourrit.
Fortune de mer, fortune d'altitude : certains n'ont pas eu la chance de voir le jour suivant se lever, et ont raté le petit déjeuner. Les charognards, en revanche...
- cabane le Hounta (Port d'Orle) -
- à cheval sur les principes -
- j'ai bu l'eau vive -
- suivez le guide -
de retour (hélas...)
Pourquoi les aimer ? Pourquoi les quitter ? Ne jamais renoncer à les retrouver. Rêver d'un nouveau départ. Sentir sous ses pieds la chaleur de leurs roches, la douceur de l'herbe, la senteur de leurs fleurs, le frisson du matin. Mais nom de Dieu que les Pyrénées sont belles !
(à suivre, évidemment)
Embarquement immédiat
Comme ne le montrent pas ces images, c'est de nouveau dans les Pyrénées que l'appel du large retentit, pour la 3è session de photos du livre "les hauts lieux de l'histoire dans les Pyrénées". Cap sur l'Ariège, Gavarnie, et le Luchonnais...
Retour ici dans 3 semaines. No passaran !
Retirez-moi la nationalité française
L’histoire retiendra-t-elle le discours de Grenoble ? Vendredi dernier, Monsieur le Président de la République élu démocratiquement par 53% des suffrages exprimés a remis sa ceinture de sécurité. Et sorti une énormité que la torpeur de l’été, à l’approche du grand chassé croisé sur les routes des « juilletistes » et des « aoûtiens » aura étouffé dans l’œuf de la révolte. Nicolas Sarkozy – dont le grand père était apatride d’origine hongroise, et marié à une barde italienne – veut déchoir de leur nationalité les Français d’origine étrangère coupables de certains crimes. A deux ans de la prochaine élection présidentielle, et quelques mois après la claque aux élections régionales (pourtant à enjeux seulement régionaux, selon ses propos), voici revenu le premier flic de France, en charge, de près ou de très près, de la sécurité des Français depuis 2002. Le commissaire Terrasson est de retour. Il ne nous a d’ailleurs jamais quitté, son imperméable bleu marine de flic n’étant pas rangé trop loin dans le placard. Gardons la tête froide : il ne s’agit que d’un effet d’annonce et de langage de plus, une réaction à chaud à une situation qui frappe l’opinion. On sait depuis 2007 que pour M. Sarkozy, « dire, c’est faire », mais qu’en réalité il ne se passe rien.
Il y a donc deux sortes de Français : les Français Français, les purs, les vrais, ceux de la meilleur race. Et les Français d’origine étrangère, comme par exemple Monsieur Sarkozy, sa femme, et un certain nombre de ses ministres (qu’on aille d’urgence vérifier les origines de Rama Yade, Nathalie Kosciusko-Morizet, JL Borloo, Eric Besson, Fadela Amara, Eric Woerth, Hervé Novelli, Christian Estrosi, Patrick Devedjean etc.). La dernière fois que dans l’histoire de France on a déchu de leur nationalité des Français, c’était par le gouvernement de Vichy à l’encontre des Juifs. Ça rappelle des souvenirs, l’année où on « fête » l’anniversaire de 1940. Etrange défaite.
Etrange défaite de la pensée du sarkozysme. Etrange souvenir aussi vu au Vernet d’Ariège, il y a très peu de temps. Il reste peu de vestiges de ce camp de concentration et de déportation français, qui servit en 1939 de camp pour les exilés espagnols antifaschistes et anarchistes, puis pour des droits communs et enfin pour des Juifs et 54 nationalités différentes qui se battaient contre le totalitarisme et pour la liberté de l'Europe. Il ne reste de ce camp que la gare et un bien triste wagon à bestiaux dont il n’est point besoin de préciser à quoi il servit. Et un mémorial, entouré d’un cimetière, avec parfois de bien étranges inscriptions.
Que retiendra l’histoire de la présidence de Nicolas Sarkozy, d’origine hongroise ? On n’ose faire des hypothèses. Mais si on observe l’article premier de la Constitution, dont le Président de la République est le garant, on peut alors espérer qu’il soit, lui aussi, déchu de la nationalité française. Pour crime contre la Constitution.
« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion »
photos (FS) : Mémorial du Camp du Vernet d'Ariège
Photo "L'Indépendant" : fin janvier 1939, après la chute de Barcelone, environ 450 000 réfugiés espagnols (Catalans pour être plus précis et respecter leur mémoire) se pressent à la frontière franco-espagnole. Notamment au col du Perthus (290m), axe historique entre les deux pays. La chaîne matérialise la frontière, entre les bornes 574 & 575. Le 28 janvier, devant la pression, les autorités françaises décident d'ouvrir la frontière. Peu de temps après, les hommes valides en âge de combattre seront renvoyés en Espagne. les femmes, enfants, vieillards, blessés, seront parqués dans des camps de concentration dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude ou l'Ariège, puis déplacés (certains dans le nord, l'ouest & l'est de la France).
Les hommes à terre
"Les hommes à terre sont tous des marins perdus, immobiles ils voyagent vers d'indiscibles aventures".
Adieu Bernard, te voilà parti, tu as levé l'ancre et cette fois pour de bon. Je t'ai aimé en prof d'Anglais d'Allemand dans "La Boum". Je t'ai adoré avec Lanvin dans "Les Spécialistes". Et puis "Les Caprices d'un fleuve", couleur et odeur Sénégal. Dernièrement, "Gouttes d'eau sur pierre brûlante" ou précédemment "Une Affaire de goût" d'un autre Bernard regretté, Rapp.
Mais ce que j'ai sans doute le plus aimé, c'est ta plume , Giraudeau. Ton oeuvre - on peut en parler comme telle - m'a fascinée, et je l'avoue, m'a aidé à lever l'ancre il y a 4 ans, quand les forces me manquaient pour le faire.
Je n'ai pas pris la mer, c'est la montagne qui m'a enlevée. Elle a un point commun avec l'Océan : dedans les hommes ne sont rien, ils subissent, résistent ou meurent.
J'ai choisi de résister, comme tu le fis face à ton crabe, crustacé marin qui se nourrit de nos intérieurs ravagés.
Adieu Giraudeau, un homme à la mer !
Mes larmes sont salées, comme elle.
"Elle apportait du thé,
Il buvait de la chicorée au lait.
Une chose horrible, disait-elle
Il était sergent de l'armée de terre
Dans une aile discrète du Renseignement français
Elle habitait Saïgon près du fleuve
On la tutoyait
Il la vouvoyait
Un matin elle trouva un message
enlacé autour de la tige d'un hibiscus rouge :
Ma chicorée est certainement horrible
Mais votre thé est insipide
Apprenez-moi à l'aimer.
Ce qu'elle fit... "
Bernard Giraudeau, "les Hommes à terre" (Métailé)
"J'aime les grands cargos arrêtés dans les rades
Qui ne se mêlent pas à la vie des villes
Et qui libèrent le soir les marins éperdus"
Louis Brauquier
Fallait le trouver !
Le 5 décembre 1944 un avion Dakota DC3 (ou C47) qui était piloté par 3 membres de la RAF britannique s'est écrasé près de la commune de Mijanès (Ariège). Il a accroché le pic de la Camisette (2426m) et s'est écrasé un peu plus bas près des lacs du même nom. 7 pilotes survécurent, 11 corps ont été retrouvés. il s'agissait de pilotes de planeurs présents à bord. Deux pilotes suivirent le le ruisseau de la Barbouillères afin de chercher des secours. Les villageois de Mijanès leur portèrent assistance, dans des conditions météo très défavorables.
On peut encore voir des restes de l'épave, en partant de Mijanès suivre le GR n°7 en direction du pic du Roc Blanc. Les étangs se situent au nord-ouest du pic. (merci à Olivier Nadouce pour le tuyau de cette splendide balade).
Reprise des négociations
- vers la brèche de Tuquerouye -
Parfois, ça se durcit un peu ce guide des hauts lieux historiques des Pyrénées... Accrochés au piolet et campé sur les crampons, le couloir nord de Tuquerouye se transforme en voie quasi verticale. Ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Le plus vieux refuge des Pyrénées (1890), se mérite, quoiqu'on en dise.
Puis, ensuite, vient la Cerdagne dont les chevaux placides observent sans s'en soucier les passants du chemin Eyne - Nuria sur les traces des pèlerins (sens nord-sud) et exilés espagnols de la Retirada (sud-nord).
Hasta la proxima amigos ! Le chemin continue.
- couloir nord -
- sacré Roland -
- vers le col de Nuria -
- sans chevaux -
- rodos l'après midi -
mais qu'est-ce donc ? (la réponse...)
Dans le cadre du festival "Rouen Impressionnée" qui se déroule tout l'été en Haute-Normandie, le pont Boildieu est le théâtre d'une oeuvre d'art environnementale d'Arne Quinze, designer flamand. L'oeuvre suspendue, de 100m de long, se nomme "Camille", en hommage à la femme de Monet et en référence au prénom de Pissarro. Comme une toile impressionniste, Camille change de visage et de couleur au gré de la lumière du jour.
Surprenant, mais... impressionnant !
(jusqu'au 29 août)
mais qu'est-ce donc ?
L'objet mystère... Un mikado ? une boîte d'allumettes multicolore ? un écroulement au rayon bois de chez Casto (ou le roi Merlin, ne soyons pas vache) ?
Réponse demain ! (si c'est pas du teasing ça...)
Pèlerin d'un jour
Au sud du lac de Bious-Artigues, les estives autour du Pic du Midi d'Ossau sont investies, chaque année, fin juin - début juillet, par les troupeaux du Haut-Ossau : c'est la "sauda", l'ouverture des pâturages aux troupeaux, le passage d'une pâture basse à une pâture haute.
- sur des prés d'herbe fraîche il me fait reposer -