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Le jour. D'après fred sabourin
Articles récents

pour aller de l'avant, il faut d'abord passer le ballon vers l'arrière

10 Octobre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

                         Demi d’ouverture (ou : le retour de la méthode Coué)

 

 

 

            C’est un fait : depuis que le XV de France relève la tête, le pays du coq va mieux. On s’autorise même à penser, dans les milieux autorisés, qu’un succès de la France le vingt octobre prochain « doperait » la croissance ! Elle est déjà amorcée par la victoire sur le fil du rasoir samedi soir dernier, dans un combat acharné, héroïque, digne des grands péplum du stade ou du cirque. Les gladiateurs au secours de l’économie.

Nous n’en sommes pas si loin : l’avantage de cette coupe du monde de rugby, outre qu’elle réserve son lot de demi-surprises, c’est que les grands matchs ont lieu le week-end. Et surtout le samedi. La France s’ennuyait un peu, les samedis. Depuis la fin de l’été (pourri), septembre était déjà là, et la rentrée, la fin des barbecues, les apéros sous les parasols, la pétanque jusqu’à 21h… Malgré le beau temps revenu, le cœur n’y était plu. On allait bosser, à l’usine, jusqu’à ce que retraite s’en suive, mais pas pour tout de suite. Bref, on s’emmerdait, heureusement, les jeux du cirque sont là pour nous réveiller, dans une ferveur de feu de paille toujours sympathique à voir et à vivre, mais qui retombera bien vite, on le sait depuis un certain 12 juillet 1998… Du pain et des jeux, panem et circensens, on en est toujours là c’est vrai, les empereurs se succèdent dans les stades, flanqués de leur cour habituelle, faite de collaborateurs (et collaboratrices !) avisés, de courtisans courtisés, de comédiens liftés, de chefs d’entreprises invités. On espère seulement que les héros, pour le moment bien au chaud dans leurs vestiaires dorés de la forteresse Marcoussis, se souviendront que chaque match se joue pour lui-même, et qu’ils seraient bien inspirés de réviser leurs fondamentaux, en langue anglaise, si il ne veulent pas boire la tasse (de thé) samedi, « chez nous », à St Denis.

St Denis ! Le stade « de France », à St Denis « en France » (pour ne pas confondre avec l’île de la Réunion). Tout un symbole : le département au métissage multiple, aux sans papiers probablement nombreux, aux jeunes désœuvrés, aux collectifs de défense de ceux qui en prennent aussi plein la gueule, mais sans les acclamations du public en liesse. A ce jeu, Fadela Amara, secrétaire d’Etat dans le gouvernement du Tout-Puissant de la République, symbole de l’ouverture, pourrait bien se faire tancer – on n’ose dire plaquer -  de l’avoir trop ouverte. Un ancien ministre de la gauche des meilleurs jours a même dit « qu’elle avait parlé avec ses tripes ». Des jeux du cirque à la boucherie, il n’y a qu’un pas, que nous n’oserions franchir…

        Mais quand même : quelle ouverture ! Il fallait s’en douter : on ne sort pas d’un collectif Ni putes, ni soumises avec les bonnes manières des palais du huitième arrondissement de Paris ! Il faudrait lui demander ce qu’elle fait samedi soir, Fadela : parce que, pourquoi pas, elle pourrait revêtir le maillot « bleu nuit » n°10 du XV de France de rugby. C’est le poste de « demi d’ouverture ». Et c'est peu dire que pour gagner les deux oreilles en feuilles de choux de la perfide Albion, faudra jouer avec ses tripes. Pour que cette belle épopée ne finisse pas en queue de cochon, dans le maïs...

 

 

 

 

 

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RH = Ressources Humaines

6 Octobre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

                                              « La Question humaine »


La Question humaine - Delphine Chuillot et Mathieu Amalric

       A la sortie du film de Nicolas Klotz, La Question humaine, le spectateur est partagé entre plusieurs sentiments. Le premier, immédiat, est celui d’être lessivé par la projection d’un film expérimental, au sujet fort : l’utilisation de l’humain en entreprise, dans un contexte d’ultralibéralisme, serait une image actuelle de la machine infernale qui a conduit les nazis à la solution finale pendant la seconde guerre mondiale. Des exécutants, répondants aux ordres d’autres exécutants, ôtant du même coup toute responsabilité directe dans le déroulement des évènements. Mickael Lonsdale et Mathieu Amalric, par le magnétisme de leurs personnages et d’abord de leur physique, incarnent à la perfection ce trouble, sombrant dans une folie qui n’est pas sans rappeler celle de Martin Shean dans Apocalypse Now, où il devait enquêter et retrouver le Colonel Kurtz (inoubliable Marlon Brando), sombré dans la folie de l’isolement du chef omniscient. Le tout au service d’une hiérarchie qui n’était pas elle non plus au dessus de tout soupçon…
Cette thèse, cette analogie entre méthode d’endoctrinement nazie et les dommages de l’ultralibéralisme sur les hommes dans le fonctionnement actuel de certaines entreprises multinationales, a ses adeptes, et ses détracteurs. Nous ne rentrerons pas dans les débats qui exigent des compétences de spécialistes en psychologie, sociologie et économie du travail.


L’histoire de La Question humaine se résume ainsi : Simon (Mathieu Amalric) est psychologue dans une filiale française d’un groupe pétrochimique allemand. Efficace, bien installé, il s’est montré particulièrement brillant lors d’une vaste opération de licenciements. Un des dirigeants de l’entreprise, Karl Rose (Jean-Pierre Kalfon), demande à Simon d’enquêter sur son supérieur hiérarchique, le PDG Mathias Jüst (Mickael Lonsdale), qu’il suspecte de folie. Pour entrer en contact avec lui, Simon prétexte la formation d’un quatuor au sein de l’entreprise, dont Karl Rose faisait partie autrefois. Mais ce dernier semble troublé par la réapparition subite de cet épisode. Pire : il semble hanté par quelque chose de bien plus profond et plus grave. L’enquête fait vaciller peu à peu l’équilibre de Simon. Il rencontre un ancien du quatuor, victime du plan social orchestré par Simon. Il lui raconte comment il a vu, pendant la guerre, son père gendarme, participer à une rafle dans des camions à gaz. C’était un simple employé. Comme Simon.


La Question humaine - Mathieu Amalric

     Le deuxième sentiment que procure ce film, après la surprise et la fascination du début, c’est celui d’un malaise. L’impression tenace que Nicolas Klotz exagère, que le parallèle entre l’ultralibéralisme au service des entreprises (et les dommages qui vont avec) et les méthodes de la solution finale va trop loin. Et pourtant… Dans leur tentative respective d’ôter le langage humain dans l’entreprise, on finit par ôter l’humain tout court. Il n’est pas rare, pour ne pas dire fréquent, de voir des cadres vivant du profit vouloir s’acheter une morale.
Difficile de ne pas faire de parallèles avec la période actuelle : il suffit d’ouvrir sa fenêtre, pour y voir entrer toutes les tentatives de déshumanisation en marche, au nom de cette même humanisation ! Cadeaux fiscaux pour les plus aisés, franchise médicale pour les plus pauvres, test ADN pour trier le genre humain, fermeture de tribunaux de proximité, éloignant la justice des zones périurbaines et rurales. Mensonges d’Etat, délits d’initiés, plans sociaux, assouplissements des conditions de licenciement et promesses de polichinelle…
Dès le début du film de Nicolas Koltz et Elisabeth Perceval (adapté du roman de François Emmanuel), Simon pose le problème, sur fond de scène qui à elle seule dit tout du système : de jeunes cadres filmés de dos, costumes sombres, en train de se soulager aux pissotières. Ils sont jeunes, beaux, branchés, sûrs d’eux-mêmes, ambitieux et prêt à beaucoup sacrifier pour oublier le gouffre face auquel ils se situent. « L’entreprise ne doit pas rester une valeur abstraite. Mon objectif est très simple : pousser nos cadres à dépasser leurs limites personnelles et utiliser cette motivation au cœur du système de production. Il faut que nos cadres redeviennent compétitifs ».


Sélection, unités, rendements, pièces : cette phraséologie managériale s’applique aux systèmes qui se défendent souvent d’être totalitaires, mais finissent, insidieusement, par le devenir. Le film pose la question de cette place de l’humain et, si l’on veut bien, nous implique également : où en suis-je, sur l’échelle des salauds qui collaborent avec un système pernicieux ? Parce que travailler en entreprise implique, malgré nous, une bonne part de nous même. Et la transforme.
A force de trop fermer les yeux, dans un repli peureux pétri d’individualisme et d’esprit corporatiste bien de chez nous, la Question Humaine finit par ne plus trouver de réponses, alors qu’elle n’a jamais autant été au cœur des préoccupations, dans des départements spécialisés au sein des entreprises et multinationales.
Nicolas Koltz explore, après le monde des sans domicile fixe (Paria) et celui des sans papiers (La Blessure), le monde de l’entreprise. Elle qui a tant de mal à se raconter. Sans être le film idéal, il est grand temps de voir ce qui s’y passe.

La Question humaine - Mathieu Amalric

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chronique cinéma RCF Rouen (jeudi 7h50 sur 90.6) & Angoulême (mercredi 7h50 sur 96.8)

4 Octobre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

                                                    Un secret

Un secret - Cécile de France et Patrick Bruel

    de Claude Miller. France, Allemagne 2006. 1h40. 300 copies. UGC distribution. Avec : Patrick Bruel ; Cécile de France ; Ludivine Sagnier ; Julie Depardieu ; Mathieu Amalric…

    Par les choix narratifs et le traitement de l’image (années trente, seconde guerre, après guerre et de nos jours, cette dernière période étant traitée en noir et blanc), le dernier film de Claude Miller, Un Secret, pourrait pécher par académisme. Il n’en est rien, et ce film à tiroirs est plaisant à ouvrir, de bout en bout.
Raconté en voix off par François, fils chétif de Tania et Maxime, l’histoire d’une famille sur fond de seconde guerre mondiale, de sport, de secrets et d’étoile juive. Un jour, François apprend le lourd secret que lui cache ses parents depuis toujours. Il y a eu une autre histoire avant sa naissance, et son père fut d’abord l’épouse de Hannah, dont il eu un petit Simon. Le jour de leur mariage, il rencontra Tania, belle nageuse et belle sœur d’Hannah. L’attirance est immédiate. La guerre déclarée, Tania vient habiter chez sa belle sœur. On leur propose de fuir au delà de la ligne de démarcation. Hannah sent le danger pour son couple, et ne souhaite plus partir.
Adapté du roman autobiographique de Philippe Grimbert (2004), Un Secret est un film sur la mémoire, avec cette teinte particulière aux films de Claude Miller : exploration des origines, une sorte de synthèse de son cinéma.
Le casting est des plus réussi, avec Patrick Bruel, en amoureux viril entre deux femmes, et surtout le duel Ludivine Sagnier et Cécile de France. Avec une économie de mots et de dialogues (le livre de Grimbert l’était déjà), Miller fait passer à travers le regard de ses acteurs tout ce qu’il faut savoir sur l’histoire.
Un Secret, film d’époque, de toutes les époques, ruptures narratives et mélanges des couleurs : c’est un secret pour personne, ce sera un film qui va compter en ce début d’automne.

 

 

Un secret

 


Un secret - Patrick Bruel et Cécile de France

 

Un secret - Patrick Bruel

 

 

                                              L’âge des ténèbres
 

      De Denys Arcand. Canada, 2007. 1h48. Distribution : Studio Canal. Avec : Marc Labrèche ; Diane Kruger ; Sylvie Léonard…

 

 

    L'Age des ténèbres - Marc Labreche Dans ses rêves, Jean-Marc Leblanc est un preux chevalier, un romancier à succès, une vedette de théâtre et de cinéma, un politicien adulé, un homme qui tombe toutes les femmes à ses pieds. Dans la vraie vie, Jean-Marc est un type lambda, gratte-papier pour la fonction publique québécoise, mari et père insignifiant et raté. Jean-Marc est en crise, et il veut se donner une nouvelle chance dans le monde réel.
Denys Arcand signé avec L’Age des ténèbres la fin d’une trilogie débutée avec Le Déclin de l’empire américain en 1986 et poursuivi avec Les Invasions barbares en 2003. La crise continue, celle de Jean-Marc se nomme « la crise du middle age ». Complètement à côté de ses pompes, avec un boulot abrutissant dans une société québécoise fictive qui ne l’est pas moins (film d’anticipation ?), une vie conjugale réduite à néant, et deux filles de 13 et 15 ans livrées à leur adolescence pleine fleur.
Avec une interprétation soignée, Denys Arcand trouve dans un premier temps le rythme nécessaire à l’établissement de son histoire et de ses personnages, mais il s’assoupit un peu par la suite, pour finir sur une scène mémorable où la femme de « Jean-Marc Leblanc » lui balance tout, alors qu’il est déjà en fugue. La réponse de ce dernier est cinglante : « tu sais que je pourrais te tuer ? Enfin, je veux dire, c’est imaginable ».
L’âge des ténèbres, en effet oui…


L'Age des ténèbres

 

 

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cinématographe

27 Septembre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

                                                 99 Francs


de Jan Kounen. France, 2006. 1h40. Pathé Distribution. 400 copies. Avec : Jean Dujardin ; Jocelyn Quivrin ; Patrick Mille ; Vahina Giocante… D’après le roman de Frédéric Beigbeder (2000).


   Après une nouvelle nuit d’orgie dans son luxueux appartement, Octave se réveille et rejoint les bureaux de la « Ross », une grand agence de pub. Octave est concepteur – réalisateur, valet gâté et consternant d’un système immonde. Avec son binôme Charlie, il passe des journées vides et quasi désoeuvrées. Un matin, il soumet un projet de spot à la grande marque de yaourt Madone. Idée rejetée, car trop intelligente, selon son commanditaire. Octave songe à tout quitter, mais se dégonfle et tourne la niaiserie qu’on attend de lui. Il entame au même moment un relation forte avec Sophie, sublime stagiaire, qui, tombant enceinte, le fait fuir à nouveau devant ses responsabilités.
Adapté du roman éponyme de Frédéric Beigbeder, 99 F est une belle addition de Jan Kounen, qui, après le succès en demi teinte de Blueberry en 2004, reprend les ficelles scénaristiques et filmiques de ce dernier opus. Errances transcendentalo – psychédéliques liées à ses expériences chamaniques et surtout à l’absorption de substances illicites telles que la cocaïne ou les extasies, 99 F entraîne le spectateur dans les labyrinthes obscures des publicitaires gavés et dépressifs tendances suicidaires. Performance d’acteur pour Jean Dujardin, performance de mise en scène pour Jan Kounen, performance d’adaptation pour Beigbeder. Une addition qui se révèle salée, et encore une fois, c’est le consommateur, c’est-à-dire vous et moi, qui mettons la main à la poche. 99 F est finalement le stricte équivalent du livre : un pseudo objet de contre-culture façonné à son image par et pour la société de consommation.

 

99 F

 

                                             La Face cachée


La Face cachée - Bernard Campan et Karin Viard

   De Bernard Campan. France, 2006. 1h33. Wild Bunch Distribution. Avec : Bernard Kampan ; Karin Viard ; Jean-Hugues Anglade…


   Après des années de vie commune, François et Isa se sont enfoncés dans une routine qui semble peser sur lui. Mais il se pourrait que la personne qui souffre ne soit pas la plus démonstrative. Après des années de vie commune, ils vont enfin se rencontrer...
Bernard Campan n’est plus un inconnu, et il a bien fait de passer à son tour à la réalisation. Après quelques apparitions remarquables dans Se souvenir des belles choses de Zabou Breitman, avec Isabelle Carré (thème de la maladie d’Alzeimer), Le Cœur des hommes, de Marc Esposito, et Combien tu m’aimes avec Depardieu et Monica Belluci, Campan campe désormais dans la cour des grands.
Avec une mise en scène au cordeau, il parvient à ouvrir des doubles fonds et des chausse-trappe qui ne trouvent leur éclaircissement qu’à la fin du film, qu’on ne vous racontera pas car ce serait gâcher le plaisir de se laisser surprendre par cette scène finale qui, à elle seule, justifierait de revoir tout le film.
On retrouve, parmi les performances d’acteurs, l’impeccable Jean-Hugues Anglade, acteur rare ces temps-ci. Mais le plus fort reste le duo Campan – Karin Viard, magnifiques dans leur rôle de couple au bord de la crise, sans jamais la franchir, et avec une pudeur dans le dénouement (faut-il le rappeler ?!) qui donne au spectateur beaucoup de plaisir.
La Face cachée, comme tout un chacun, explore ce qui fait la profondeur des sentiments et de la vie des hommes sur cette planète : on aura beau se voiler la face toute sa vie, « tout ce qui est caché sera un jour révélé ». Précepte biblique à la limite de la corde usée par trop de niaiserie dans l’interprétation. Bernard Campan, en exégète du couple, se pose non seulement comme un réalisateur et scénariste majeur, mais aussi comme thérapeute conjugal efficace. La Face cachée, on en redemande.

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si les symptômes persistent, consultez votre médecin

21 Septembre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito

                                                       La méthode Coué

           La méthode Coué vise à soigner des troubles par autosuggestion. Elle a été inventée par Emile Coué, pharmacien né au milieu du XIXè siècle.
Il semblerait que cette méthode soit aujourd’hui brusquement revenue sur le devant de la scène. En tous lieux, en tous genres, avec toutes sortes de personnalités, même les plus hautes de l’Etat. Il suffirait de désirer très fort ce qu’on souhaite atteindre pour y parvenir. On voit déjà le côté pratique de l'exercice. Croissance, régimes spéciaux, retraites, immigration, justice, éducation, diplomatie… Toute décision, ou presque, s’accompagne d’un volontarisme qui fait plaisir à voir sur la forme, mais laisse perplexe quant à l’application réelle, en dépit des signaux d’alarme de spécialistes dont c’est le métier, voire de nos partenaires européens inquiets devant notre régime de vie largement au dessus de nos moyens.
La méthode Coué sert également à faire avaler les couleuvres, aussi longues soient-elles, aux incrédules que nous sommes, manipulés par les médias, cela va sans dire. Qui parle d’une guerre en Iran ? Mais non, bien sûr que non ! Qui parle d’une entente difficile entre le Président et le Premier ministre François « pion » ? Mais enfin voyons, tout baigne ! Mais où allez-vous donc chercher tout ça ? Tout le monde est re-ma-rqua-ble ! La méthode Coué sert aussi à cela : à forcer le passage. Par autosuggestion, ou automédication… Heureusement pour eux, les adeptes de Coué ne sont pas en bois, comme ce petit pantin de monsieur Gepetto qui voyait son nez s’allonger lorsqu’il maniait le mensonge.
Loin de moi l’idée de décevoir les lecteurs de ce blog (environ 53%) qui auraient voté pour le fils d'immigré hongrois (dont il faudrait au passage soumettre la famille à un test ADN, pour voir si, par hasard, il ne gagnerait pas un aller simple pour Budapest en charter low-coast). La démocratie est une sorte de jeu dont il faut accepter toutes les issues. Et puis, cinq ans, ça passe si vite…
Non, je crois que nous avons tout à gagner du retour en force de la méthode de cet honorable apothicaire, Monsieur Coué. Regardez comme la vie peut être belle en s’en inspirant tous les jours : il suffirait de penser très fort à des choses que l’on aime, désire, veut à tout prix, décide, puis d’y ajouter les soliloques verbales de rigueur (« je l’ai promis, je le ferai ») et le tour est joué !
C’est la raison pour laquelle le XV de France de Rugby doit passer ce jour sans transition de la lettre du condamné Guy Môquet aux prescriptions d’Emile Coué. Si, si, vous verrez : pensez-y toute la journée, au besoin, tapez du poing sur la table ou pointez votre doigt vers votre interlocuteur, et ce soir, zou, la victoire.
En chantant, après la Marseillaise de rigueur, Tout va très bien, Madame la Marquise.
Tra-déri-déra et tra-la-la !


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le jeu de la lumière et du hasard

19 Septembre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #émerveillement

 

 

 

 

 

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nécrologie

11 Septembre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito

                                                         Je vais mourir (sic)

      C’est ainsi que commence la lettre de Guy Môquet à ses parents, avant qu’il ne meure pour de vrai.
C’est avec ces mots à l’esprit que le XV de France est entré sur la pelouse vendredi dernier, avant de vivre (et faire subir au public) un match aussi triste qu’un jour de Carême, une sorte de vendredi saint en plein temps ordinaire.
On ne saurait critiquer l’entraîneur, il est aisé de tirer sur l’ambulance, ou sur les joueurs : le rugby reste un sport, même si la tendance financière tendrait à prouver le contraire. Beaucoup de journalistes spécialisés s’y sont mis, dès samedi matin, et depuis, avalanche d’hypothèses, de critiques, de désabusement, analyses etc. Aussi vrai que ce fichu ballon rebondit où il veut, changeant le cours d’un match, de l’histoire ou d’une vie qui devient légende. Le sport national, en France, reste quand même de brûler ce qu’on a adoré, et adorer ce qu’on a brûlé. Rien de nouveau sous le soleil. La suite de la compétition nous le prouvera, pour peu qu'on arrive à percer.
Ce qui est beaucoup plus inquiétant, hélas, c’est le manque cruel de culture historique, de recul face au document lui-même. Hors contexte, c’est déjà une ineptie. Plaqué dans un autre contexte, c’est encore pire ! Le petit Bonaparte avait déjà fait le coup le lendemain de son érection présidentielle, les larmes aux yeux : « il faudra lire cette lettre le jour de la rentrée des classes à tous les élèves de France ». Le projet semblait heureusement tombé dans les oubliettes des promesses sans lendemain. On voyait là que l’avocat n’avait jamais enseigné. On se demandait même s’il avait été élève. 
Elle a resurgit dans la bouche de Clément Poitrenaud vendredi soir dernier (lequel était d’ailleurs puni au banc de touche), dans une sorte de sarko-clin d’œil digne des meilleurs fayots du premier rang de la classe.
« Je vais mourir », dit le jeune Guy Môquet, à peine vingt ans, à ses parents.
Vendredi, et les autres jours, c’est le sens de l’Histoire qui est une nouvelle fois mort au champ d’honneur. Ou comment une citation qu’on croyait pertinente devient une catastrophe. Une armée entière en déconfiture. Une légion étrangère réduite à l'état d'enfants de choeur.
Alors que faut-il faire ? L’Histoire s’en remettra, c'est sûr, car « l’Histoire continue » (citation de feu Georges Duby, qui devait d’ailleurs faire du grabuge dans sa tombe du Mâconnais).
Et il faut attendre la chute de l’Empire. Encore quatre ans, et deux cent quarante cinq jours environ.
Pas de quoi en mourir de rire…

 

 

 

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t'as ton Tan's ?

29 Août 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

                                        rentrée des classes, trop la classe !

       

       

          Avant que le gouvernement, loué soit-il, ne fasse une loi obligeant les chefs de rayon à pratiquer des prix bas sur les fournitures (ce qui est déjà le cas si on fait attention à ne pas céder à la fièvre marketing…), une maman a eu la semaine dernière la réflexion d’actualité la plus pertinente : « on ne va quand même pas traverser tout Lyon pour trouver une trousse ! ». Alors que je m’employais à chercher des stylos feutres « Tempo » de chez « Paper Mate » (chacun ses manies), un jeune garçon était perplexe devant la montagne de trousses scolaires installée devant son nez. Il tournait et retournait l’objet sensible qui va accompagner son année d’écolier. Objet qu’il faut bien choisir on comprendra pourquoi, car, avec l’agenda, il dit « tout » d’une personnalité. Il s’agirait donc de ne pas commettre d’impair, au risque de passer pour le ringard de l’année dès les premiers jours… Rédhibitoire. Bien choisir, jusqu’au mois de janvier seulement, date où les stratèges marketing de tout poil inventeront une nouvelle marque « indispensable ». Entre deux zip de fermeture éclaire, sa mère dont on aurait juré sa grande sœur tant le jeunisme et le bronzage ont fait des ravages (malgré l’été pourri), a eu cette réflexion donc, que je ne résiste pas à vous partager une seconde fois : « on ne va quand même pas traverser tout Lyon pour trouver une trousse ! ». Et comment !
Elle a bien traversé la France et sans doute les frontières pour trouver du soleil et un carré de quatre mètres carrés sur une plage. Alors Lyon pour une trousse, ça n’est tout de même pas le raid Gauloise… Si c’est pour améliorer les performances de son fiston en 6è, tout sera bon. Je regarde dans mes mains les deux feutres « Paper Mate » et le cahier Clairefontaine (petit format, spirales, grands carreaux marge à gauche, cent pages et papier velouté). Je me dis que pour trouver mon matériel favori, je suis prêt à faire quelques kilomètres de plus en vélo. Chacun sa rentrée.

 

 

 

 

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chic planète, dansons dessus !

27 Août 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #émerveillement

                                   les petits rois de la sagesse

       L’imagination fertile des enfants dépasse allégrement celle des adultes, on le savait depuis longtemps. Il est possible que le temps des vacances, fut-il pluvieux, permette aux jeunes, débarrassés de l’emprise du carcan professoral, d’imaginer le monde à la mesure de leur faim : énorme. En visitant les villes, les enfants prennent de la hauteur. Et gagne en spiritualité.
Celui qui s’assoit sur le parapet de la colline de Fourvière, retenu à la ceinture par sa mère « de peur que tu tombes » (et fasse l’ouverture du 20 heures de TF1…), lâche, devant le spectacle urbain qui s’offre à lui : « on voit toute la planète ! ». En fait, tout Lyon, ce qui n’est déjà pas si mal, et, puisqu’il n’y a exceptionnellement que très peu de nuages, un bout des Alpes aussi. Ce n’est pas tant le mot « planète » qui me ravit. Mais plutôt le « toute ». D’un seul regard, ce garçon a vu « toute la planète ». Le monde connu. Chic planète !

(encore fumant de pluie, le Val d'Arious vu depuis Pombie (2100m), en dessous de l'Ossau)

       A l’arrivée d’un TGV revenant du sud, la petite fille de cinq ans qui a gagné trois parties de sept familles d’affilées lance à son père (en constatant le monde sur le quai qui descend du train, car c’est le terminus) : « et ben dis donc, il y en avait du monde qui voulait venir à Lyon en même temps que nous ! ». Le hasard fait bien les choses me dis-je en parallèle.
Puis, baragouinant quelque chose que son père ne put capter (et pas grand monde non plus d’ailleurs), il lui demande ce qu’elle vient de dire. Et la réponse dépasse les espérances pour une gone de cinq ans : « rien, je me parlais à moi même ».
Sois même comme un autre : intellectuelle juvénile, elle venait de découvrir malgré elle le concept de pensée philosophique. Victoire de la fraîcheur sur le cynisme. Aération des neurones. Délice du sens de la répartie. Prolongement du rêve…

(dans la montée vers le Pic d'Ariel - 2824m - l'Ossau, vieux volcan, fume encore...)

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la vie n'est pas toujours de la soie, mais parfois du velours...

19 Août 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #poésie

                                                             Les Canuts

 

Pour chanter Veni Creator il faut une chasuble d’or.  

Pour chanter Veni Creator il faut une chasuble d’or.  

Nous en tissons pour vous, grands de l’Eglise, et nous pauvres Canuts,

Nous allons sans chemises.

 C’est nous les Canuts, nous allons tout nus.

 

Pour gouverner, il faut avoir, manteaux et rubans en sautoir.

Pour gouverner, il faut avoir, manteaux et rubans en sautoir.

Nous en tissons pour vous, grands de la terre,

Et nous, pauvres Canuts, sans draps on nous enterre.

 C’est nous les Canuts, nous sommes tout nus.

 

Mais notre règne arrivera quand votre règne finira,

Mais notre règne arrivera quand votre règne finira,

Nous tisserons le linceul du vieux monde, car on entend déjà

La révolte qui gronde…

 C’est nous les Canuts, nous n’irons plus nus.

 

(Aristide BRUANT, 1894)

 

 

 

 

 

 

 

 

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