t'as ton Tan's ?
rentrée des classes, trop la classe !
Avant que le gouvernement, loué soit-il, ne fasse une loi obligeant les chefs de rayon à pratiquer des prix bas sur les fournitures (ce qui est déjà le cas si on fait attention à ne pas céder à la fièvre marketing…), une maman a eu la semaine dernière la réflexion d’actualité la plus pertinente : « on ne va quand même pas traverser tout Lyon pour trouver une trousse ! ». Alors que je m’employais à chercher des stylos feutres « Tempo » de chez « Paper Mate » (chacun ses manies), un jeune garçon était perplexe devant la montagne de trousses scolaires installée devant son nez. Il tournait et retournait l’objet sensible qui va accompagner son année d’écolier. Objet qu’il faut bien choisir on comprendra pourquoi, car, avec l’agenda, il dit « tout » d’une personnalité. Il s’agirait donc de ne pas commettre d’impair, au risque de passer pour le ringard de l’année dès les premiers jours… Rédhibitoire. Bien choisir, jusqu’au mois de janvier seulement, date où les stratèges marketing de tout poil inventeront une nouvelle marque « indispensable ». Entre deux zip de fermeture éclaire, sa mère dont on aurait juré sa grande sœur tant le jeunisme et le bronzage ont fait des ravages (malgré l’été pourri), a eu cette réflexion donc, que je ne résiste pas à vous partager une seconde fois : « on ne va quand même pas traverser tout Lyon pour trouver une trousse ! ». Et comment !
Elle a bien traversé la France et sans doute les frontières pour trouver du soleil et un carré de quatre mètres carrés sur une plage. Alors Lyon pour une trousse, ça n’est tout de même pas le raid Gauloise… Si c’est pour améliorer les performances de son fiston en 6è, tout sera bon. Je regarde dans mes mains les deux feutres « Paper Mate » et le cahier Clairefontaine (petit format, spirales, grands carreaux marge à gauche, cent pages et papier velouté). Je me dis que pour trouver mon matériel favori, je suis prêt à faire quelques kilomètres de plus en vélo. Chacun sa rentrée.
chic planète, dansons dessus !
les petits rois de la sagesse
L’imagination fertile des enfants dépasse allégrement celle des adultes, on le savait depuis longtemps. Il est possible que le temps des vacances, fut-il pluvieux, permette aux jeunes, débarrassés de l’emprise du carcan professoral, d’imaginer le monde à la mesure de leur faim : énorme. En visitant les villes, les enfants prennent de la hauteur. Et gagne en spiritualité.
Celui qui s’assoit sur le parapet de la colline de Fourvière, retenu à la ceinture par sa mère « de peur que tu tombes » (et fasse l’ouverture du 20 heures de TF1…), lâche, devant le spectacle urbain qui s’offre à lui : « on voit toute la planète ! ». En fait, tout Lyon, ce qui n’est déjà pas si mal, et, puisqu’il n’y a exceptionnellement que très peu de nuages, un bout des Alpes aussi. Ce n’est pas tant le mot « planète » qui me ravit. Mais plutôt le « toute ». D’un seul regard, ce garçon a vu « toute la planète ». Le monde connu. Chic planète !
(encore fumant de pluie, le Val d'Arious vu depuis Pombie (2100m), en dessous de l'Ossau)
A l’arrivée d’un TGV revenant du sud, la petite fille de cinq ans qui a gagné trois parties de sept familles d’affilées lance à son père (en constatant le monde sur le quai qui descend du train, car c’est le terminus) : « et ben dis donc, il y en avait du monde qui voulait venir à Lyon en même temps que nous ! ». Le hasard fait bien les choses me dis-je en parallèle.
Puis, baragouinant quelque chose que son père ne put capter (et pas grand monde non plus d’ailleurs), il lui demande ce qu’elle vient de dire. Et la réponse dépasse les espérances pour une gone de cinq ans : « rien, je me parlais à moi même ».
Sois même comme un autre : intellectuelle juvénile, elle venait de découvrir malgré elle le concept de pensée philosophique. Victoire de la fraîcheur sur le cynisme. Aération des neurones. Délice du sens de la répartie. Prolongement du rêve…
(dans la montée vers le Pic d'Ariel - 2824m - l'Ossau, vieux volcan, fume encore...)
la vie n'est pas toujours de la soie, mais parfois du velours...
Pour chanter Veni Creator il faut une chasuble d’or.
Pour chanter Veni Creator il faut une chasuble d’or.
Nous en tissons pour vous, grands de l’Eglise, et nous pauvres Canuts,
Nous allons sans chemises. C’est nous les Canuts, nous allons tout nus.
Pour gouverner, il faut avoir, manteaux et rubans en sautoir.
Pour gouverner, il faut avoir, manteaux et rubans en sautoir.
Nous en tissons pour vous, grands de la terre,
Et nous, pauvres Canuts, sans draps on nous enterre. C’est nous les Canuts, nous sommes tout nus.
Mais notre règne arrivera quand votre règne finira,
Mais notre règne arrivera quand votre règne finira,
Nous tisserons le linceul du vieux monde, car on entend déjà
La révolte qui gronde… C’est nous les Canuts, nous n’irons plus nus.
(Aristide BRUANT, 1894)
petit commerçant, non poujadiste :
Le fils de l’épicier
de Eric Guirado. France 2006. 1h36. Distribution : « les Films du losange ». 75 copies. Avec : Nicolas Cazalé ; Clotilde Hesme ; Daniel Duval…
Avec Quand tu descendras du ciel en 2003, Eric Guirado avait obtenu plusieurs prix, dont ceux du public, dans des festivals comme Angers, Mulhouse, Rome ou Florence. Peu après ce premier long métrage, il avait réalisé pour France 3 une série de reportages sur les métiers itinérants en région Auvergne et Rhône – Alpes. Le Fils de l’épicier a certainement germé dans son esprit à ce moment-là.
Antoine a trente ans, vit de petits boulots autant dire de galères sans fin. Il a quitté sa région natale autant que rurale dix ans plus tôt, plutôt fâché avec ses parents et surtout son père, épicier de village et itinérant, assez peu porté sur le dialogue. Lorsque celui-ci est hospitalisé à cause d’un accident cardiaque, sa mère lui demande si il ne pourrait pas, par hasard, «faire la tournée avec le camion» le temps d’un été, pour dépanner. Antoine, cache sa joie et accepte, surtout que sa voisine de palier, Claire, reprend à vingt-six ans des études et tente de passer son bac. L’air de la campagne lui fera le plus grand bien, pense-t-il. Ils partent tous les deux et s’installent dans l’épicerie, qui n’a rien d’une épicerie fine…
Le Fils de l’épicier est un film à plusieurs entrées : d’abord il est rare que la ruralité et ses petits dommages collatéraux soient portés à l’écran. On se souviendra longtemps des affres de l’exode rural dans : C’est quoi, la vie ? de François Dupeyron, avec Eric Caravaca, Jacques Dufilho et Jean-Pierre Darroussin, en 1999. Pour le reste, pas ou si peu de choses intéressantes.
C’est aussi un film sur les secrets de familles, les non-dits qui étouffent et enferment père, mère et frères. La vie rude de petits commerçants besogneux, mais sans grandes ambitions, « des bricoleurs » comme l’avouera le père, excellent Daniel Duval.
Nicolas Cazalé, en trentenaire pas sûr de lui, légèrement renfrogné et sombre, campe parfaitement le rôle d’Antoine, qui a trop rêvé sa vie pour la vivre simplement. Clotilde Hesme apporte une touche d’espièglerie et de fantaisie dans ce pays de cocagne où l’épicier ambulant est bien souvent la seule personne avec laquelle « les vieux » encore là et surtout encore vivants, échangent quelques mots dans la journée. Eric Guirado avait été frappé par cet appauvrissement des zones rurales. Le phénomène n’est certes pas nouveau (ça dure depuis quarante ans), mais le voir au cinéma est suffisamment peu fréquent pour qu’on apprécie. On est loin de la campagne version Jean Becker et la campagne aux vertus euphorisantes pour Par..…ns bobo en mal de vie. Pas besoin de jouer à la marchande pour ce Fils de l’épicier, qui saura trouver son public… Hélas, sûrement plus dans les zones urbanisées que dans les campagnes, désertifiées par les salles de… cinéma.
Filmo :
Nicolas Cazalé : UV (Gilles Paquet-Brenner, 2007)
Pars vite et reviens tard (Régis Warnier, 2007)
Saint-Jacques… La Mecque (Coline Serreau, 2005).
Clotilde Hesme : Chansons d’amour (Christophe Honoré, 2007)
Les amants réguliers (Philippe Garrel, 2005)
steak haché
La fille coupée en deux
de Claude Chabrol. France 2007. 1h55. Avec : Ludivine Sagnier ; François Berléand ; Mathilda May ; Caroline Silhol ; Benoît Magimel
Le Chabrol annuel est arrivé ! Après l’examen de la bourgeoisie viticole en bordelais (La Fleur du mal, en 2006), c’est au tour de la néo bourgeoisie lyonnaise, tendance écrivain, d’en prendre pour son compte, façon Chabrol.
Une présentatrice télé locale, un jeune dandy schizophrène qui croit pouvoir tout acheter avec son fric et sa réputation (pourtant déjà écornée), un écrivain revenu de tout sauf de la plastique séduisante des jeunes filles en fleur, une assistante énigmatique et une bourgeoise manipulatrice : le cocktail chabrolien peut fonctionner à plein régime.
La fille qui présente la météo (et qui porte le nom adéquat de Gabrielle Neige, soit deux anges dans un seul corps) est éprise de deux hommes : l’un par défi (l’écrivain, qui a l’âge d’être son père), et l’autre par dépit (le jeune zinzin de son âge, détestable mais justement attirant). Il n’en faut pas plus pour que l’intrigue rebondisse à la suite d’un assassinat (on ne vous dira pas lequel) en public qui permet à tout ce joli monde d’asseoir sa réputation… ou de la perdre.
Grâce à une distribution millimétrée, Chabrol une fois encore réussit son pari : dépeindre une situation provinciale et bourgeoise en toute quiétude, et ça fait mouche. Hédoniste et jouisseur, François Berléand campe cet écrivain très séducteur avec les femmes en public, mais véritable catastrophe sous l’alcôve. Joli minois et cheveux d’ange, Ludivine Sagnier joue la candide ingénue bercée d’illusions. Le jeune dandy zinzin Benoît Magimel (mention spéciale), incarne à lui seul toutes les frustrations et actes manqués des nouveaux riches qui ont tout, sauf l’essentiel. Ses simagrées sont délicieuses, et le sale gosse n’en est pas moins insupportable. Mathilda May, dont on est heureux de revoir la beauté fatale dans un film d’auteur, ajoute une touche d’énigme et de froideur calculée à l’édifice chabrolien. Caroline Silhol, en bourgeoise de province obnubilée par la réputation est un modèle du genre.
Sans aucun doute, La fille coupée en deux est certes un film de Claude Chabrol de plus, mais pas un ennuie de moins : pas une seconde on songe à quitter la salle, hypnotisés par cette peinture sociale dont il nous semble avoir déjà vu les contours. Et pourtant, d’une étonnante fraîcheur. Qu’il me pardonne, mais c’est un peu comme Balzac, au cinéma.
Ce qui est, vous en conviendrez, nettement moins fastidieux.
100 ans et toutes ses dents : le scoutisme
promettre : « Sur mon honneur, et avec la grâce du Seigneur, je m’engage à servir de mon mieux Dieu, l’Eglise et ma patrie, à aider les Hommes mes frères en toutes circonstances, à vivre la loi scoute ».
le pari spirituel :
« Seigneur Jésus, apprenez-nous, à être généreux, à vous servir comme vous le méritez, à donner sans compter, à combattre sans souci des blessures, à travailler sans chercher le repos, à nous dépenser, sans attendre, d’autre récompense, que celle de savoir que nous faisons votre sainte volonté » (Ignace de Loyola) chanter :
« Devant tous je m’engage, sur mon honneur, et je te fais hommage, de moi, Seigneur. Je veux t’aimer sans cesse, de plus en plus. Protège ma promesse, Seigneur Jésus ».
faire mémoire : C'était un matin d'août 1987, le 15 exactement. La date est notée derrière une photo qui n’est jamais très loin de moi. A cette époque, la promesse n'était pas prononcée tout de suite en arrivant à la Troupe. Il y avait une sorte de rite initiatique qui pouvait durer un an, voire deux ! Il y avait même une « épreuve promesse », au cours de laquelle le scout offrait ses services à un agriculteur, un maçon, ou n’importe qui dans le village. Cela faisait deux ans que j’attendais ce moment. Deux ans à regarder les anciens faire leur numéro d'anciens, deux ans à essayer de m'arracher au dur statut de "cul de pat' ", autrement dit le dernier de la patrouille... Ou l'avant dernier, ce qui revient presque au même.
Ce matin là, près d'un village qui s'appelle "Aucun", dans les Hautes Pyrénées, près d'Argelès-Gazost, j'ai prononcé les mots qui sont restés gravés dans ma mémoire : "sur mon honneur, et avec la grâce du Seigneur, je m'engage à servir de mon mieux Dieu, l'Eglise et ma Patrie, à aider les hommes mes frères en toutes circonstances, à vivre la loi scoute". Un texte qui a lui aussi un peu changé, mais à ce moment là, c'était un évènement. Je me souviens de la phrase du chef, Bruno P. (alias « fennec »), qui ajoutait (ce n'était pas dans le cérémonial) en nous regardant droit dans les yeux: "X, prends tes responsabilités" ; à 14 ans c'est insoutenable ! A cet instant quelque chose dont nous ignorions tout nous saisissait la colonne vertébrale. Le trac sans doute, et surtout l'impression que nous allions dire quelque chose de grand et de beau. Quelque chose qui nous engageait. Le sentiment que plus rien ne serait jamais comme avant.
Alors nous prononcions les mots que tant d'autres avant nous avaient prononcés : nos pères, nos profs, nos anciens, notre "chef", notre "CP", notre copain scout vieux d'un an de plus, qui nous regardait fièrement et un peu ému, mais bien sûr ne le montrant pas...
Et puis on chantait "protège ma promesse, Seigneur Jésus". On faisait alors partie de la famille…
Les jeunes qui étaient là ce 15 août 1987 sont encore des amis, fidèles, et nous nous retrouvons souvent. Beaucoup sont mariés, d'autres encore célibataires. Et si nous ne nous racontons plus nos "guerres" des glorieux camps scouts comme nous le faisions autrefois (ce qui avait le pouvoir d'agacer nos copines et les garçons qui n'en étaient pas !), il peut encore nous arriver, lors d'un we entre amis près d'une cheminée, entre deux cognac, d'évoquer le souvenir de tel ou tel camp, tel ou tel scout ou chef que nous n'avons pas revu depuis longtemps, mais dont quelqu'un a toujours des nouvelles... Lors d'un récent "enterrement de vie de garçon", nous avons même reconstitué pour le futur marié un we scout, avec sa chemise de l'époque, feu de camp, guitare et tout et tout. Il y avait juste un supplément vin rouge… Je peux dire avec certitude qu’on lui a fait un beau cadeau. C’est ainsi que naissent les grandes légendes. Je me souviens enfin, quelques années après ce 15 août 1987, avoir assisté et reçu les promesses de quelques pionniers dont j'avais, avec d'autres, la charge. Les mots avaient changés, les jeunes aussi, mais le cérémonial était le même : un uniforme impeccable (autant que peuvent l'être une chemise et un foulard après 15 jours de camps sous la canicule ou les orages...), du feu dont la fumée va toujours vers celui qui doit parler (pour l'odeur si bonne de hareng fumé lorsqu'on revient chez soi), des torches s'il fait nuit (avec la paraffine chaude qui coule sur les mains), une guitare hésitante sur les trois ou quatre accords du chant de la promesse, des papiers froissés et nerveusement lus (les "motivations" pour faire sa promesse...), et puis ce bras tremblant dont la main vient saisir l'étendard à fleur de lys de la troupe, vert, blanc et rouge, pour dire à son tour les mots qui font entrer dans la fidélité d'amitiés nées dans l'effort et le dépassement de soi.
Ce jour là, je peux le dire sincèrement, a pour toujours changé ma vie. Ce jour a fait de moi un homme en mouvement, toujours prêt à se remettre en question, un homme dont le sac à dos est toujours prêt à partir, le couteau et la ficelle prêts à servir. Le scoutisme est une chance, une vraie, et malgré ses 100 ans, il reste d'une étonnante jeunesse. Sans nostalgie ni regrets d'un bon vieux temps qui n'existe plus. Il reste d'une étonnante jeunesse parce qu'il saisit encore aujourd'hui d'autres jeunes qui se mettent en mouvement aussi, et font l'apprentissage de la fidélité, du dépassement de soi, des compétences acquises et reconnues.
Parce que, dans un camp scout, aujourd'hui encore, la fumée du feu de camp va toujours vers celui qui veut prendre la parole... Elle fait plisser les yeux, mais n’empêche pas de parler. Bon vent au scoutisme, il peut encore compter sur moi comme je compte sur lui ! « nous avons vécu, aux heures de miracle, une certaine qualité des relations humaines : là est pour nous la vérité ». Antoine de St Exupéry, Terre des hommes
ps : vous pouvez, si le coeur vous en dit, laisser un souvenir scout (ou guide) dans les "commentaires"...
la tête dans le ciel
"Les pieds sur terre, et la tête dans le ciel" ; "faire du ciel le plus bel endroit du monde" ; "tu marcheras sur l'eau"...
Autant d'expressions ou slogans publicitaires qui prennent forme, parfois, au détour d'un cliché attrapé au vol de l'insouciance, permettant de garder une confiance inébranlable dans le genre humain. Le pire n'est jamais sûr. Et le meilleur est à venir.
Depuis la colline de Fourvière où sont installés les studios de la radio RCF, on aperçoit parfois les Alpes, tôt le matin, au milieu desquelles trône le Mont-Blanc géant. Les oracles locaux disent que c'est "signe qu'il va pleuvoir dans les jours à venir". On est toujours entre deux averses, notez bien. Les Toulousaing disent la même chose lorsqu'on voit clairement les Pyrénées depuis la ville "rause". On ne peut pas être prévisionniste météo et contemplatif à la fois. Dommage, dans ces cas là ils perdent une belle occasion de se réjouir avec peu de chose, ce qui, par les temps qui courent, n'est pas si fréquent.
En attendant que le Mont Blanc n'apparaisse sur cette page (s'il ne pleut pas !), quelques morceaux de ciel, dessus, dessous ou dedans.
(un dimanche matin avant que les poules mouillées ne se réveillent, dans la montée vers le Montcalm et le Pic d'Estat, à l'étang du Pinet. Ariège, 2220m). L'heure des braves.
celle qui suit vient d'un superbe blog, "voir ou regarder", il est en lien juste là, dans la marge à droite...