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Le jour. D'après fred sabourin

Première Séance

30 Janvier 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

                                               Espion(s)
 
de Nicolas Saada. France 2008. 1h40. Distributeur : Mars Distribution. Avec : Guillaume Canet ; Géraldine Pailhas ; la participation de Hippolyte Girardot… 

 
Mars Distribution

Loin de toute mise en scène recherchant à tout prix le spectaculaire, Espion(s) brille plutôt par la sobriété. Et ce n’est pas le moindre des mérites de Nicolas Saada qui, pour son premier long métrage, suit la veine de Secret Défense  de Philippe Haïm.
Vincent et Gérard sont bagagistes à Roissy. Ils ont pris l’habitude de voler dans les valises. Après ouverture d’une valise diplomatique, Gérard se brûle avec ce qu’il croit être du parfum, échappe le flacon qui explose. Il mourra quelques heures plus tard. Vincent est viré. Il est contacté par la DST qui est prête à passer outre ses délits en échange de services : il va devenir « source », et est envoyé à Londres. Là, il est chargé de renseigner sur un homme d’affaires nageant en eaux troubles : Peter Burton. Il fait également la connaissance de Claire, son épouse.
Scènes d’actions sobres, film tourné en plein jour, importance des silence et quasi absence de musique censée appuyer le suspens (ou alors très discrète) : les codes actuels du film de genre sont bousculés dans cet Espion(s). Guillaume Canet convainc même si on a du mal à suivre son parcours : élève assez brillant de Sciences-Po, il enchaîne les petits boulots qui ne lui apportent que des ennuis. Le spectateur peut trouver cela étrange, voire se demander quelles sont ses motivations. Mais c’est sans doute sa rencontre avec Claire (Géraldine Pailhas) qui rend crédible l’affaire d’espionnage, et fait redescendre Canet d’un tabouret sur lequel il aurait été facile de grimper. Ce tabouret nous le connaissons bien : il y a des terroristes, je suis le héros, je vais sauver le monde à moi tout seul. En éprouvant des sentiments pour cette femme d’homme d’affaires quelque peu délaissée ou pour le moins sous-estimée, au passé difficile, Vincent ne verse pas vers le super espion froid et sans coeur, et reste humain avec ses pulsions et impulsions. Malgré son côté « frenchie cabochard », que le MI-5 a du mal à cerner et contenir, il va au gré de ses instincts, jusqu’à vouloir protéger Claire.
Dans Espion(s), on est loin d’une menace terroriste qui menace la planète entière et dont un seul homme peut sauver de l’explosion finale. Si explosions il y a, elles restent discrètes, évitant les effets de manches, et la crédibilité du film s’en ressent.
Quant au plaisir du spectateur, il est réel, comme quoi, sobriété peut rimer avec réalisme. Sans effets spéciaux rajoutés.

Mars Distribution


Mars Distribution


Mars Distribution


Mars Distribution

                                               Les Noces rebelles
 
de Sam Mendes. Etats-Unis, Royaume-Uni 2008. 1h59. Distributeur : Paramount Pictures France. 312 copies. Avec : Leonardo Di Caprio ; Kate Winslet…
 
 
Les Noces rebelles - Leonardo DiCaprio et Kate Winslet


Cinéaste venu du théâtre, Sam Mendes est un tragédien. Dans une scène forte de déjeuner dominical chez un jeune couple déjà à bout de souffle, il plante tous les éléments de la tragédie grâce à un personnage aux allures insignifiantes : un jeune homme malade qui vit encore chez ses parents. C’est lui qui joue le rôle de révélateur dans la défaite de ce couple d’Américains qui en apparence possède toutes les clés de l’american way of life : un travail, deux enfants, une belle maison avec une pelouse, une grosse voiture. Sauf que la réalité est plus fade que la vitrine : Franck et April sont tombés amoureux l’un de l’autre sur un malentendu. Beau parleur, charmeur, Franck a séduit April non pour ce qu’il est, mais sur ce qu’il pouvait devenir. Dans une scène flash back de début de film, Mendes campe ces deux protagonistes dans un bal où la séduction joue le rôle principal.

La suite de leur vie n’est qu’une vaste méprise : le travail de Franck (cadre dans une firme d’appareils électroménagers où oeuvrait déjà son père) ne lui plaît pas du tout. April se rêvait comédienne mais c’est un flop. La possible arrivée imprévue d’un troisième enfant non désiré, alors que April avait réussi à convaincre Franck de quitter son boulot pour se réaliser pleinement – et quitter les Etats Unis pour l’Europe – ajoute encore du trouble et de la violence dans leurs échanges. Jusqu’au drame.
Sam Mendes, déjà observateur avisé de la société américaine dans American Beauty, prouve avec Les Noces rebelles qu’il a toujours l’œil aussi aiguisé sur ses contemporains, quitte à les faire évoluer dans une époque qui n’est pas la sienne. Adapté du roman de Richard Yates (Revolutionnary Road / La Fenêtre panoramique), l’histoire referme sur Franck et April le piège du conformisme et de la destiné sociale : la question est même ouvertement posée, « pourquoi nous n’avons plus la même vie depuis que nos enfants sont nés ? ».
Au registre comédiens, il n’aura échappé à personne que nous retrouvons le couple du plus grand succès cinéma de tous les temps : Titanic, Kate Winslet et Léonardo Di Caprio. Ce dernier est toujours dans une sorte de registre post adolescent, alors que Kate Winslet nage dans la maturité. C’est d’ailleurs elle qui pousse Leonardo à se réaliser pleinement, et qui est à l’origine du projet fuyons d’ici pour vivre mieux ailleurs… et au passage que tu sois tel que je t’avais rêvé mon chéri.
Les Noces rebelles ajoute, sans cynisme ni ironie (qui coloraient American Beauty), une tache de plus sur la belle peinture idéalisée du couple. Sans haine ni violence ajoutées, mais avec une douceur aigre, la touche théâtrale de Sam Mendes, à nul autre pareil.


Les Noces rebelles - Leonardo DiCaprio et Kate Winslet

Les Noces rebelles - Leonardo DiCaprio et Kate Winslet




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L'hiver des poètes

18 Janvier 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #poésie



Le printemps des poètes est encore loin, mais nous sentons parfois frémir sous nos augustes pas les prémices de ce renouveau chaque année attendu. Loin de toutes spéculations financières, sans doute ce poète-là (ou celle-là !) n’avait plus de papier à disposition pour y coucher ses mots doux. Ou bien celui – ou celle, répétons-le à l’envie – qui se pencha sur le sol pour y écrire un mot de sa plume, laisse ce message sur le trajet quotidien de l’être aimé. Ou désiré comme tel. Car les esprits les plus aiguisés – et il y en a à la lecture de ces billets – feront remarquer que la prose commence par « moi ». Ce qui signifie quelqu’un bien de son époque, le moi-isme étant sans doute la valeur refuge la mieux partagée de cette période si folle que nous vivons. Un brin nombriliste, ce moi cherche pourtant à sortir de son égoïsme : associé au verbe aimer, ce moi voudrait bien trouver son toi pour finir, pourquoi pas, sous le même toit.

La vie est une question de priorité : charité bien ordonnée commence par soi même, dit la sagesse populaire. Une fois faite, le moi peut vouloir toi.
Et l’aimer.
Point.




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la neige n'est pas toujours une catastrophe

9 Janvier 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #montagne














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Tram - tram quotidien

6 Janvier 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #regarde-la ma ville










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bande de Gaza ?

3 Janvier 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #regarde-la ma ville



Non, bande de tramway à Vaux-en-Velin. Ruines de vie, de travail, d'usine.
Où est l'enfant qui joua sur ces tricycles ? Est-il soldat ? Chômeur ? Etudiant dans une grande école ? Cadre dans une entreprise ? Technicien de surface ? Alcoolique ou drogué ? Cycliste professionnel ? Facteur ? Père de famille poussant un chariot les dimanches de décembre dans une galerie commerciale ?

Où sont ses rêves, qui entend son rire ? Qui perce le secret de ses yeux qui demandaient pourquoi ?









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