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Le jour. D'après fred sabourin
Articles récents

La Conquête, dans la solitude d’un champ de coton

19 Mai 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

 

 

La Conquête

 

  

Les meilleurs moments du film de Xavier Durringer, La Conquête sont sans aucun doute ces images où l’on voit un homme seul, au prise avec une réflexion intérieur qu’on imagine paradoxale, partagé entre son appétit de pouvoir et ses déboires conjugaux. À ce sujet, les scènes avec celle qui ne s’appelle pas encore Cécilia Attias mais encore Sarkozy, sont un délice. La solitude du mari-candidat y est semble encore plus accentuée. Mais il y a encore plus : même quand Nicolas Sarkozy / Denis Podalydès est entouré – et il l’est quasiment en permanence – de ses sarkoboys omniprésents, sorte de troupe de communicants aux dents très longues qui se nourrissent de petits fours, champagnes haut de gamme et résultats d’instituts de sondage, il est seul. Le film La Conquête raconte l’irrésistible ascension vers le pouvoir d’un petit homme seul. D’où vient cette séduction mortifère pour la solitude, ardemment désirée et entretenue en même temps que redoutée ? Son psy pourrait peut-être apporter des éléments de réponse. Son ex-femme Cécilia probablement aussi. Sa mère, sûrement.

Dès le début du film, on nous aura prévenus : bien qu’il se déroule avec des personnages existants, La Conquête est une fiction. Sauf que la mayonnaise ne prend jamais vraiment. Même si Xavier Durringer a le grand mérite de s’attaquer à un tel sujet alors qu’il n’est pas encore entré au panthéon de l’histoire, on reste sur sa faim, pour plusieurs raisons. La première – et principale – est que le film manque de fond. C’est sans doute lié au caractère du personnage principal lui-même, perpétuellement en mouvement, perpétuellement en recherche du coup médiatique pour le faire exister, et le rendre indispensable. On a alors la désagréable impression d’assister à un grand zapping des années Sarkozy, du ministre de l’Intérieur de 2002 au 6 mai 2007. Il y a cette incapacité à décoller des faits chronologiques pour entrer dans la fiction, en passant par le fond du personnage. C’est difficile à filmer, le fond. Mais pas impossible. On a vu récemment, dans Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois que le doute, sentiment interne par excellence, était traduisible au cinéma. On peut donc filmer le fond. Peu de fond dans La Conquête, juste de la forme. Mais après tout, ne serait-ce pas là une caractéristique du personnage principal ? Impulsif, rancunier, bravache, sont les traits de caractère de ce Nicolas Sarkozy / Denis Podalydès, auquel il faut ajouter : la sensibilité à fleur de peau, et le sentiment de perdition totale dès que Cécilia n’est plus là. Pour y arriver, il a besoin de son doudou. Mais sommes-nous vraiment dans le fond ?

À la galerie de portraits, le casting est sans faute, ou presque, et on s’amuse pendant un bon moment de film à reconnaître Chirac, Villepin, Guéant, Charon, Dati, Debré… L’audace va même dans la fin d’un tabou, avec des imitations vocales particulièrement réussies, sans tomber dans le ridicule. Bref, on y est.

La cohérence de tout cet ensemble tient en un seul comédien : Denis Podalydès, qui prend tout du candidat Sarkozy : mimiques, démarche, tics, langage (trop châtié ?), et qui réussit, dans une séquence d’ouverture du film, à presque toucher le fond. Au matin du 6 mai 2007, le candidat est vautré dans un fauteuil, jouant nerveusement avec son alliance. En fond sonore, les journaux radios annonçant le second tour de la présidentielle. Dans l’autre main, un téléphone. On sent l’homme très préoccupé, nerveux, mais sans doute moins par ce qui va se passer dans le pays ce jour-là que dans sa vie intérieure. Quelque chose se brise. Peut-être même quelque chose de brisé depuis longtemps.

« Avec cette foutue transparence, on ne peut même plus nier la réalité, » dit-il sur une plage quelques mois auparavant, entouré d’une chasse de photographes et caméras.

C’est bien ça, le problème.

 

Film de Xavier Durringer. 1h45. Avec Denis Podalydès, Florence Pernel, Bernard Le Coq, Samuel Labarthe, Dominique Besnehard…

 

La Conquête

 

 

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Contrôle des billets svp

17 Mai 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #cadrage débordement

 

SAB 7616 R

                                                    - Voleur ! -

 

 

Ce qui changerait peut-être un peu la face du monde, c’est que la direction de la communication de SNCF ne se foute pas trop de la gueule du client (ex-usager, ex-ex-voyageur). En effet, voyager sans billet n’est pas si grave que ça, surtout à l’aune de la faiblesse du service rendu. Ca serait même une manière de se faire justice et "veuillez m'excuser pour la gêne occasionnée". Ce qui est plus grave, ce sont les retards répétés, voire les annulations de train à la dernière minute etc. Quiconque a déjà emprunté (ou plutôt payé) la ligne Rouen – Paris le sait bien. Ce qui est grave, si l’on peut dire, c’est de culpabiliser les clients (ex-usagers, ex-ex-voyageurs) avec des petits autocollants à la con découverts par surprise. Franchement, une prise électrique à 20 millions d’euros, c’est un peu cher, non, pour des trains roulant… à l’électricité ?
Je ne sais pas si on a tous à y perdre, mais pour ce qui est de l’action de la SNCF, ce jour-là, pas l’ombre d’un contrôle ni à l’aller ni au retour entre Blois et Paris. Ça n’encourage pas l’honnêteté.

En vrac :

Trente heures de garde à vue pour DSK, qui sort menotté entre deux molosses, les yeux visiblement fatigués mais la chemise propre. Heureusement qu’il avait pris une douche avant de quitter précipitamment sa suite à 3000 $ ! Tous les gardés à vue n’ont pas cette chance. Avec un déo-bille 48h d’efficacité, il devait être encore frais, notre ex-futur candidat à la candidature.

Carla est enceinte, c’est officieusement officiel. Quand l’un perd sa moral à gauche, un autre essaie de se la racheter. Qui sera dupe ? Pas grand monde, surtout pas les reconduits à la frontière (ou menacés de l’être), ni les chômeurs, de petite, moyenne ou longue durée, ni tout le reste du bordel installé depuis 2007 et même avant. D’ailleurs personne ne pose la seule vraie question à se poser dans cette love story à la française : est-il sûr d’être le père ? Si sa courbe érectile suit de près celle de sa popularité dans les sondages, c’est très peu probable.
Et dire qu’on ne va entendre parler que de ça pendant 6 mois !

Je propose deux prénoms : si c’est un garçon, Dominique. Si c’est une fille : Marine.

 

DSK : conseillé et quasiment imposé au Aiffe aime i par le petit Nicolas. Encore une belle preuve de "discernement"...

 

On cherche toujours le père de Zora Dati. Peut-être pourrait-on regarder l'agenda de Dominique et Rachida ?  

 

 

 

SAB 7614 R

                                                        - Sur la ligne -


SAB 7630 R

                                                          - Barcelone à Paris -


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Les ami(e)s d'Monsieur

15 Mai 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

 

 

 

Bien qu'il possède une femme charmante,
L'ami Durand est un coureur.
V'la t'y pas qu'il reluque sa servante
Et qu'il la reluque en amateur.
Il lui murmure : Dites donc, ma fille :
Entre nous, vous êtes fort gentille
Et votre personne, crénom d'un chien,
Au naturel doit être très bien.

 

- Ah ! Monsieur, répond la petite bonne,
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne
Car, fit-elle d'un air étourdi,
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit.

 

Durand, de plus en plus, s'emballe.
A la petite bonne, il fait la cour
Et, pour décrocher la timbale,
Il lui jure toute une vie d'amour.
Voyons, ne fais pas la dégoûtée.
Au contraire, tu devrais être flattée.
Dans la chambre, je monterai sans bruit.
Laisse donc ta porte ouverte, cette nuit.

 

- Ah ! Monsieur, répond la petite bonne,
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne.
Parait que je possède un bon lit.
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit.

 

Au rendez-vous, elle fut fidèle,
Mais comme elle hésitait un peu,
Durand s'excita de plus belle,
Avait la tête et le coeur en feu.
Voyant qu'elle retirait sa chemise
En devenant rouge comme une cerise,
Il s'écria, tout folichon :
Je n'ai jamais vu d'aussi beaux...

 

- Ah ! Monsieur, répond la petite bonne,
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne.
Je comprends que vous soyez ébahi.
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit.

 

Comme Durand a de la galette
Et qu'il n'est pas vilain garçon,
Elle fit pas longtemps la coquette
Et céda sans faire de façons.
Ici des points pour la censure
Puis il s'écria : Je t'assure :
Je te trouve exquise, c'est merveilleux
Et que ma femme tu t'y prends bien mieux.

 

- Ah ! Monsieur, répond la petite bonne,
Ce que vous m'dites n'a rien qui m'étonne,
Que je m'y prends mieux que Madame, pardi :
Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit.

 

Barbara

 

(du fond de sa geôle niou-yorkaise, un fesse-tival de Khan... )

 

 

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Commémorez, commémorez, il en restera (peut-être) quelque chose…

12 Mai 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #quelle époque !

 

 

 

SAB 7607 rec                                                        - Cinq, quatre, trois, deux, un... -

 


« Déjà la pierre pense, où votre nom s’inscrit, déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places, déjà le souvenir de vos amours s’effacent, déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri. » Louis Aragon, dans Le roman inachevé, faisait-il déjà, sans le savoir, œuvre de commémoration ? Commémorer, littéralement avec la mémoire, être avec, se souvenir. Aragon commémore, dans ce recueil de 1956, le souvenir des poilus tombés au front de la première guerre mondiale.
Un grand bon dans le temps. Et une maladie : la commémorationite. Vous aviez raté le 10 mai 1981 ? Vous avez dû adorer le 10 mai 2011. Adorer, célébrer, dans une veine nostalgique, de culte, de quasi idolâtrie, une béatification. On parla même de pèlerinage rue de Solferino ! Ceux qui cherchent le souffle de l’espoir pour l’année à venir ont beau s’en défendre : ils se tournent vers Lui, le seul socialiste à avoir accédé à la présidence de la Ve République. Cette « tontonmania » a pourtant quelque chose d’attendrissant, à l’heure du repli sur soi et la cellule familiale, semblant seule pouvoir résister à la crise. Chacun se souvient - sauf pour les moins de trente ans – se qu’il faisait le 10 mai 1981, comme on se souvient ce qu’on faisait le jour de la mort de Claude François ou le 11 septembre 2001. Témoignages à profusion, souvenirs d’une soirée électorale vécue en famille puis dans la rue dans une farandole hexagonale au son de l’accordéon. Gueule de bois du 11 mai. Le rêve devenu réalité pour les uns. Le cauchemar pour les autres. La nostalgie pour tous.
Mais que retenir de ces trente ans qui puisse servir de socle pour l’espoir de demain ? Nous ne parlons pas d’un demain lointain, dans un futur de science fiction, mais du demain de demain. Dans un an, par exemple. Comment cette profusion-confusion d’évènements peut-elle servir de base à la recréation d’un nouvel élan, nouvel espoir, un nouveau courage politique, exemplaire, pour donner envie aux Français de se rendre aux urnes ? Si la commémoration du 10 mai 1981 n’est qu’une strophe de plus pour le souvenir des jours heureux, alors elle ne sert à rien, ou pas grand-chose. En parcourant les nombreux témoignages de ceux qui aujourd’hui commémorent, trente ans après, un élément semble émerger : pour beaucoup, le 10 mai 1981 représente le dernier moment où les Français ont cru qu’une élection pourrait changer quelque chose. Et ils n’eurent pas complètement tort. Le président élu ce jour là se faisait le chantre du changement, en cent dix propositions. En trente ans, la France a en effet beaucoup changée. Mais la crise – dont l’acte de naissance ne date pas des subprimes en 2008 – était déjà là en 1981. Elle ne cessera de croître, et avec elle vont rapidement décroître les immenses espoirs générés par ce fol mois de mai 1981, et l’été qui s’en suivra.


« On est toujours du pays de son enfance, et mon enfance, c’est la Charente, » disait le président du 10 mai 1981. Les commémorations trente ans après ont-elles le goût du retour à l’enfance, celle de l’union qui le porta au pouvoir mais aussi la nôtre à tous, cette part d’âge d’or et de rêve qui jamais ne s’éteint vraiment en chaque homme ? Les roses du 10 mai 2011 semblaient avoir le goût et l’odeur des madeleines de Marcel Proust, dans une France sépia qui peine à envisager le futur et encore plus à vivre le présent. Ce président célébré par ses anciens fidèles avait le sens de l’histoire, laquelle est d’ailleurs tout sauf une fixation ou suspension du temps. Reste à savoir ce que deviendra cette histoire, dans les mois qui viennent ? Sujet épineux, entre les roses et les madeleines du souvenir…

PS : le 11 mai 1981, Bob Marley, l’homme du reggae planétaire mourrait. Qui pour commémorer ?

 



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D'aussi loin que je me souvienne *

6 Mai 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #cadrage débordement

 

 

 

 

SAB 7537 R

                                                        - Des Suisses à Versailles -

 

 

 

  En février 2006, un vendredi hivernal où je m’emmerdais dans une cure du fond de la province, j’ai ouvert ce blog. Ce jour-là, je m’en souviens, je me promettais en jurant les grands dieux que je n’y emploierai jamais le ‘je’. C’est raté. Après avoir beaucoup utilisé le ‘on’, j’ai fini par verser, moi aussi, dans cette hypertrophie du nombril. Ça m’emmerde, mais je n’y peux rien.
Au départ – peu s’en souviennent car je le tenais secret – j’y mettais peu de photos personnelles. Et pour cause : je n’avais pas d’appareil numérique. Il y avait donc surtout des textes, et les quelques images qu’on y trouvait étaient glanées ça et là sur le net, ou bien scannées, puis enfin avec un numérique prêté par la rédaction d’un journal appartenant à un groupe de presse – ironie de l’histoire – qui m’emploie aujourd’hui, après bien des vicissitudes. En juillet 2006, à l’occasion d’un faux vrai-départ (mais départ quand même) dans mes anciennes fonctions, « on » m’a offert un bridge Kodak, une sorte d’appareil à mi chemin entre le compact et le réflex numérique. Sans vouloir faire de calembours à deux francs, ça été un déclic. Ce joujou a surtout coïncidé avec un mémorable voyage en Inde, à partir duquel j’ai rendu public ce blog, « Le jour d’après… » Là il y a un jeu de mot à deux balles, il faut lire : « Le jour, d’après moi, est comme ci ou comme ça. » (rien à voir donc avec le film catastrophe écolo-bobo-américano à la con, où l’on voit la statue de la liberté prise dans les glaces nou yorkaise…).
Puis vint une traversée du désert, un long hiver parisien avant d’échouer sur les terres normandes, à la recherche du temps et des amours perdus ("qui jamais ne reviennent, sous le pont Mirabeau", etc.). A la recherche aussi d’un travail. Ce blog a servi de catharsis, en textes et en photos, prenant peu à peu de l’épaisseur, rencontrant un public de têtes connues ou inconnues. Les terres normandes sont belles, mais humides parfois, le blogueur est ensuite allé se sécher aux vents de la vallée du Rhône, du côté de Lyon, puis de Privas, puis de nouveau Lyon. Avant de ré-échouer en terres normandes, à Rouen. Seine, Rhône, re-Seine, et Loire, désormais. Ne manque plus que la Garonne, fleuve amour dont je ne cesse de caresser « le rêve étrange et pénétrant. »

Je ne sais pas si ce blog atteint quelconques objectifs, on m’a souvent demandé pourquoi je faisais ça, certains - et certaines - considèrent à tort et à raison que je m’y raconte plus que dans la vraie vie, d’autres y ont lus des pages et observé des photos en simples passants, voyageurs virtuels ou bien réels du temps présent, et jadis. A vraie dire, pourquoi j’ai fait et je fais tout cela m’importe peu. Je ne cherche pas d’explication, et je supporte assez peu qu’on en cherche à ma place : ce blog existe, et c’est tout. J’y mets des textes, colle des photos que j’espère belles, d’abord parce que j’aime ça. Point. Dans des entretiens d’embauche pour des boulots de journaliste, j’ai souvent conseillé d’aller voir ce blog, comme étant ma carte de visite en quelque sorte (dans le métier on dit un presse book ; non, pas un fesse book, un presse book !). Peu, je crois, y sont allé voir réellement. D’autres ont dû trop y aller, et voyant la plume trop libre et indépendante signe d’un caractère identique, ont préféré reculer. Qu’ils aillent au diable, à moins que ce dernier ne les habite déjà. Un seul (employeur) y est allé vraiment. Il a été touché par le texte On va "fluncher" !  Cet homme-là m’a embauché. Il a du sang sous les ongles. Ceux dont je parlais dans ce texte les avaient noirs. L’un d’entre eux est mort. (Mort dans l'après midi )

Aujourd’hui, à l’heure tardive de la nuit où j’écris ces lignes, des bouleversements profonds envahissent la vie pépère que j’essaie de construire jour après jours. J’ignore si ces bouleversements sont pour un bien ou un mal. J’ignore même si je serai capable des les accepter, de les tenir, de supporter. J’ignore tout, finalement. Le livre que je préparais depuis un an et demi est sorti, c’est ma fierté. Il évoque les Pyrénées et l'histoire, deux mamelles auxquelles je m’abreuve sans cesse d’un lait délicieux, avec gourmandise et passion. Et ça n’est pas près de s’arrêter. Un autre livre est en gestation. Plus intime. Il dira l’itinéraire peu commun d’un ecclésiastique qui le fut, puis qui ne le fut plus. Comme il vécu, comment il est mort. Rien d’un brulot à charge, juste un livre.
En attendant, je continue d’écrire mes soliloques, le nez au vent, la tête dans les nuages et les pieds dans la glaise, appareil photo en bandoulière (ce n’est plus un bridge Kodak mais un puissant Nikon, on s’embourgeoise). Hier là bas, ici aujourd’hui, demain où ? Nul ne le sait. Même pas l’auteur. Et je m’en fiche complètement.

 

 

* J’emprunte le titre au formidable récit de Vincent Flamand : D’aussi loin que je me souvienne, il s’est toujours levé tôt. Editions de l'Aube.  


 

IMGP1473 R                                                        - Babylone blues -

 

 

 

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Alors comme ça ?

2 Mai 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito

 

 

Ben Laden est mort. On a retrouvé une boîte noire (en réalité orange). Le foot français instaurerait des quottas raciaux (mais quelle idée saugrenue !). La famille de Kadhafi s’est fait bomber la gueule. Marine L.P. savoure son printemps. Yvan Colonna retourne en appel.

Le télescopage de ces informations rend la radio et les télévisions folles. D’un seul coup, tout s’emballe. Comme d’habitude des speaker glosent avec peu d’éléments, des sources proches de l’enquête qui n’en savent guère plus, des envoyés spéciaux sans sommeil interviennent 24h/24. Beaucoup de bruit pour pas grand-chose, en attendant les analyses plus poussées à la fumée des cierges.

Pendant ce temps-là, il y en a un à qui profite le crime : Xavier (Dupont de Ligonnès). Il court toujours, ou ne court plus allez savoir. La traque continue, mais en silence, et c’est tant mieux, peut-être.

Peut-être était-il à Rome, dimanche, pour la béatification du pape polonais ?

Ça fait froid dans le dos…

 

 

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British kiss

29 Avril 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

 

 

 

 IMGP1556 rec

                                                             - They did it ! -

 

 

 

Quelques grammes de douceur et de rêve dans ce monde de brutes...

 

 

 

 

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Va chez ton libraire !

21 Avril 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

 

 

 

 IMGP1488 R

 

et demande-lui ce livre...

 

 


Tout à commencé par une interview, dans un petit studio de radio, à l’occasion d’émissions estivales. Un auteur, Philippe Lemmonier, venait de faire paraître La Traversée des Alpes par le GR5, du Lac Léman à la Méditerranée. Dix minutes de rush, une heure de conversation en off. Et cette idée : la traversée des Pyrénées dans le sens Atlantique – Méditerranée ou l’inverse, c’est couru, si on peut dire ainsi. Mais dans le sens nord – sud, sud – nord, il n’y a rien de fait, mettant en parallèle les images d’archives et les randonnées actuelles. C’était fin juin 2009, à Lyon, le début d’une grande aventure. Rentré chez moi, je me jette sur internet, pour étudier de près la question. En tapant : "traversée de la frontière par les Républicains espagnols", je tombe sur l’épisode de la Bolsa de Bielsa, entre la vallée aragonaise et la vallée d’Aure. Puis, de fil en aiguille, j’enrichis la recherche dénichant la thèse de la toulousaine Emilienne Eychenne, Pyrénées de la liberté, les évasions par l’Espagne, 1939-1945. Une vraie mine d’or.
Premiers pas de marche sur les traces de…, fin septembre 2009, entre Bielsa et la Vallée d’Aure. Premières photos, premiers textes. Ici
L’éditeur répondra favorablement et oralement fin décembre, alors que je m’apprêtais à explorer raquettes aux pieds la jolie vallée d’Eyne, en Cerdagne, près de Font-Romeu.
Signature du contrat auteur / illustrateur le 22 avril à Rennes, chez Ouest-France. Cette fois-ci c’était sérieux, et il y avait une date limite de péremption : 1er décembre, remise du manuscrit et des photos.
En mai, fais ce qu’il te plaît : Toulouse la rose et sa bibliothèque d’histoire et de patrimoine m’ont accueillis pour approfondir le sujet, et commencer à tracer des traits de couleurs sur les cartes IGN série bleue au 25.000e. Une manière, déjà, de franchir la frontière.
 


Les photographes Pascal Maguesyan et Thierry Chassepoux entrent en scène, me prêtant du matériel dont je prendrai soin comme un trésor. Le Nikon D200 et son objectif Sigma 24x70 (agrémenté d’un 85mm focale fixe de chez Nikon) vont m’accompagner tout l’été, même dans mon sommeil, jusqu’à l’acquisition d’un D300 à la rentrée de septembre.
20 juin 2010 : en avant pour le début des randos historiques, sur les traces des Républicains espagnols et des Évadés de France. et encore là Des paysages, des cols frontaliers, des cailloux, des levés aux aurores, des pâtes, une tourista coupe-pattes à Gavarnie à cause d'une eau bue sous la brèche de Roland, des visages et de belles rencontres humaines (Herminia Muñoz, Josette Devin, Olivier Nadouce, l’équipe du musée de la déportation et de la résistance de Tarbes…). Fin des épisodes photos : 25 octobre, sur la trace de Piston, passeur de liberté près de l’étang Garbet (Ariège). Piston
Puis vint le temps de la rédaction, de la mise en forme, de la relecture et de la dure sélection des photos : 230 sur 5000 rapportées. Des nuits courtes, des matins d’automne levé à l'aube, des inquiétudes (livrer à temps), une certitude : le but était proche.
1er décembre : tout fut livré à Ouest-France éditions. Relecture, re-re-lecture, pré-maquettage (17 décembre), corrections, re-corrections, ajouts, finitions. 21 mars, « BAT », bon à tirer. Et, ce matin, au courrier, une enveloppe alourdie par le travail d’un an et demi.

Il est parfois des rêves qui deviennent réalité. 

PS : merci à ceux et celles qui ont soutenu ce projet.

 

 

 

 

 

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Comme un arbre dans la ville

19 Avril 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #regarde-la ma ville

 

 

 

SAB 7517 R

                                                        - putain de fil électrique -

 

 

 

... Je suis né dans le béton, coincé entre deux maisons, sans abri, sans domicile, comme un arbre dans la ville.

(Max Le Forestier)

 

 

 

IMGP1478 R

                                                                - Une île -

 

 

 

 

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Madame promène son cul sur les rempart de… *

15 Avril 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #quelle époque !

 

 

Ça se passe de commentaires. Et ça se passe à la boulangerie. Trois personnes devant l’homme qui a besoin de pain. Une vendeuse, et en l’occurrence pas n’importe quelle vendeuse : la patronne de la boulangerie. Les clients avancent, puis partent une fois servis.
Vient le tour de la dame devant l’homme, vêtue d’un jean moulant des fesses molles et basses, semblant donner la direction de chaussures genre demi-santiags à bouts pointus, et rayées marine et gris. « Ça donne un genre, » comme dirait ta mère. A ce moment-là, la patronne-vendeuse-boulangère s’exclame suffisamment fort pour que l’homme qui est derrière entende : « Bonjour, Madame Machin ! » (le nom d’un élu local très connu et très en vue). L’homme ne savait pas que c’était Madame Machin, l’épouse de l’adjoint au maire et président de l’agglo. Madame Machin, dont il ne voit pas le visage puisqu’il est derrière son dos, semble néanmoins flattée par cette marque de reconnaissance sociale des petites villes bourgeoises de province. Elle demande une ficelle provençale, une baguette à l’ancienne et un autre truc. Elle paie et s’en va, saupoudrée de « Merci Madame Machin, au revoir. »
Arrive le tour de l’homme qui était derrière. Illustre inconnu – juste client régulier de la boulangerie qui a pignon sur rue – il a droit à un : « Et pour vous, ce sera ? »
Ben… un pain, avant de te le mettre dans la figure.


* Jacques Brel, Les remparts de Varsovie.

 


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