chronique cinéma RCF Rouen (jeudi 7h50 sur 90.6) & Angoulême (mercredi 7h50 sur 96.8)
4 Octobre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma
Un secret
de Claude Miller. France, Allemagne 2006. 1h40. 300 copies. UGC distribution. Avec : Patrick Bruel ; Cécile de France ; Ludivine Sagnier ; Julie Depardieu ; Mathieu Amalric…
Par les choix narratifs et le traitement de l’image (années trente, seconde guerre, après guerre et de nos jours, cette dernière période étant traitée en noir et blanc), le dernier film de Claude Miller, Un Secret, pourrait pécher par académisme. Il n’en est rien, et ce film à tiroirs est plaisant à ouvrir, de bout en bout.
Raconté en voix off par François, fils chétif de Tania et Maxime, l’histoire d’une famille sur fond de seconde guerre mondiale, de sport, de secrets et d’étoile juive. Un jour, François apprend le lourd secret que lui cache ses parents depuis toujours. Il y a eu une autre histoire avant sa naissance, et son père fut d’abord l’épouse de Hannah, dont il eu un petit Simon. Le jour de leur mariage, il rencontra Tania, belle nageuse et belle sœur d’Hannah. L’attirance est immédiate. La guerre déclarée, Tania vient habiter chez sa belle sœur. On leur propose de fuir au delà de la ligne de démarcation. Hannah sent le danger pour son couple, et ne souhaite plus partir.
Adapté du roman autobiographique de Philippe Grimbert (2004), Un Secret est un film sur la mémoire, avec cette teinte particulière aux films de Claude Miller : exploration des origines, une sorte de synthèse de son cinéma.
Le casting est des plus réussi, avec Patrick Bruel, en amoureux viril entre deux femmes, et surtout le duel Ludivine Sagnier et Cécile de France. Avec une économie de mots et de dialogues (le livre de Grimbert l’était déjà), Miller fait passer à travers le regard de ses acteurs tout ce qu’il faut savoir sur l’histoire.
Un Secret, film d’époque, de toutes les époques, ruptures narratives et mélanges des couleurs : c’est un secret pour personne, ce sera un film qui va compter en ce début d’automne.
L’âge des ténèbres
De Denys Arcand. Canada, 2007. 1h48. Distribution : Studio Canal. Avec : Marc Labrèche ; Diane Kruger ; Sylvie Léonard…
Dans ses rêves, Jean-Marc Leblanc est un preux chevalier, un romancier à succès, une vedette de théâtre et de cinéma, un politicien adulé, un homme qui tombe toutes les femmes à ses pieds. Dans la vraie vie, Jean-Marc est un type lambda, gratte-papier pour la fonction publique québécoise, mari et père insignifiant et raté. Jean-Marc est en crise, et il veut se donner une nouvelle chance dans le monde réel.
Denys Arcand signé avec L’Age des ténèbres la fin d’une trilogie débutée avec Le Déclin de l’empire américain en 1986 et poursuivi avec Les Invasions barbares en 2003. La crise continue, celle de Jean-Marc se nomme « la crise du middle age ». Complètement à côté de ses pompes, avec un boulot abrutissant dans une société québécoise fictive qui ne l’est pas moins (film d’anticipation ?), une vie conjugale réduite à néant, et deux filles de 13 et 15 ans livrées à leur adolescence pleine fleur.
Avec une interprétation soignée, Denys Arcand trouve dans un premier temps le rythme nécessaire à l’établissement de son histoire et de ses personnages, mais il s’assoupit un peu par la suite, pour finir sur une scène mémorable où la femme de « Jean-Marc Leblanc » lui balance tout, alors qu’il est déjà en fugue. La réponse de ce dernier est cinglante : « tu sais que je pourrais te tuer ? Enfin, je veux dire, c’est imaginable ».
L’âge des ténèbres, en effet oui…
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