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Le jour. D'après fred sabourin
Articles récents

Gainsbarre par Sfar, moi non plus...

20 Janvier 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma


                                     Gainsbourg (vie héroïque)

De Joann Sfar. France, 2009. 2h09. 500 copies. Distributeur : Universal Pictures. Avec : Eric Elmosnino (Serge Gainsbourg) ; Lucy Gordon (Jane Birkin) ; Laetitia Casta (Brigitte Bardot) ; Anna Mouglalis (Juliette Gréco)…


Gainsbourg - (vie héroïque)


Joann Sfar aime la philosophie. Avant de faire de la bédé, il étudiait sagement les auteurs nobles sur les bancs de la fac, et il en a gardé le goût de la réflexion. Aimerait-il celle-ci : peut-on passer avec le même talent du 9è au 7è art, et inversement ? Autrement dit : un auteur de bédé prolifique et talentueux peut-il, impunément, faire parler les chats à la fois sur des planches à dessins et sur la pellicule 35mm ?
C’est ce qu’il tente de faire avec Gainsbourg, une vie héroïque. Qu’on ne s’y méprenne pas : le genre biopic (« biographical picture » en argot hollywoodien) ne supporte pas la médiocrité dans le registre usurpation d’identité. Certains s’y sont récemment brûlé les ailes (Xavier Demaison dans Coluche, l’histoire d’un mec). D’autres ont désormais leur statue au panthéon du cinéma (Marion Cotillard, La Môme). Qui se souvient de Mesrine avec Vincent Cassel ?
Eric Elmosnino rejoint le registre employé par Cotillard en Piaf. Hanté par le personnage Serge Gainsbourg, il fait de ce Gainsbarre un alter ego époustouflant. Tout y est, rien ne manque : mimiques et gimmicks du visage, même façon de tenir son clope, de parler (« écoute, petite » ; « eh p’tit gars » ; « tu veux que j’t’écrive une chanson cochonne ? »), même gestuelle des mains et sourire insolent. Rien que pour lui, ça vaut le détour. Vaut le détour également la marionnette aux grandes oreilles et mains en griffes, sorte de double obligé d’un Gainsbourg barré et terrorisé par ses apparitions.
Mais faire tenir un film à propos d’un génie du XXè siècle uniquement sur un acteur et quelques décors kitchs particulièrement soignés est-il entreprise possible quand le personnage lui-même existe si peu en profondeur ? On est séduit au départ par un sentiment de déjà vu qui fait la fortune du biopic : Lucien Ginsburg enfant, déjà si insolent, « il fera quelque chose dans la vie celui-là » se dit-on. Puis vient une galerie de portrait – et d’acteurs – semblant ne faire que passer dans la vie de Serge, et donnant lieu à une série de sketches qui sont toujours meilleurs lorsqu’ils sont courts : Philippe Katerine en Boris Vian, Anna Mouglalis en Juliette Gréco (pas mal), Sara Forestier en France Gall (rigolote), Yolande Moreau en Fréhel, Lucy Gordon en Jane Birkin (bof) et Laetitia Casta en… Brigitte Bardot. C’est sans doute cette dernière qui est la plus crédible et franchement réussie, jusqu’au timbre de voix. Troublant. Sans caricature.

C’est esthétique, la photo est belle, mais en dehors de ce défilé de mode, le huis-clos filmé par Sfar peine à convaincre, ou alors l’angle de narration (un conte, insiste-t-il) n’est pas poussé jusqu’au bout pour rendre toute la complexité de Gainsbarre. On flirt avec, souvent – comme ce passage trop bref en Jamaïque où Gainsbourg s’en alla enregistrer la sulfureuse « Marseillaise » reggae – mais on entre pas vraiment dans le vif. Du coup, deux heures dix c’est long, plus long que les quarante pages d’un album de bédé, et nous sommes précipités vers la sortie à coup de Bambou. Heureusement il y a la musique de l’artiste, et les interprétations d’Elmosnino laissent rêveuses ce qui n’est pas un défaut.
Gainsbourg (vie héroïque) n’est pas à proprement parler un bon ou un mauvais film. Il se situe au-delà. Sfar, en dévoilant par moment de véritables trouvailles de cinéastes, pèche par omission : la fantaisie débridée et le romanesque de Gainsbourg – son héros absolu – lui font cruellement défaut.

Shebam, pow, blop, wiiiizzzzzz !!!!!!!!


Gainsbourg - (vie héroïque)




Gainsbourg - (vie héroïque)



Gainsbourg - (vie héroïque)


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Ail faune

15 Janvier 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #quelle époque !




Le désenchantement du monde, dont on pense souvent qu’il a atteint sa limite, avance un peu plus loin à chaque coup de boutoir consumériste que la technologie moderne nous offre sans que nous en ayons à priori besoin. Le succès planétaire (nous dit-on) de l’ail faune en est une preuve flagrante. Chez l’opérateur « Orange », huit téléphones sur dix vendus au moment de noël sont un de ces nouveaux jouets dont il est difficile de ne pas céder à la tentation, ou à ses ersatz. Le blogueur s’est lui-même laissé prendre par la sirène de la facilité : au creux de la main, avec un appareil d’une marque similaire, tout internet et plus encore si on veut. Il a d’ailleurs lu cette information sur le dit smartphone en furetant sur le site ouaib du « Monde ».
L’ail faune, c’est le couteau suisse de la téléphonie actuelle. Autrefois, le chic du chic, c’était d’avoir dans la poche de quoi visser, scier, couper, gratter, limer, décapsuler, coudre même parfois, bref bricoler, démonter un pneu, allumer un feu, amputer une jambe de bois, ouvrir une porte en toute circonstance. Aujourd’hui – sans craindre d’emprunter les transports en commun de l’histoire qui se fabrique sous nos yeux – le fin du fin c’est d’être connecté en permanence. Et nous ne nous rendons pas compte à quel point ceci modifie considérablement nos modes de vie. A la mesure du vertigineux passage de la lampe à huile à l’ampoule électrique fin XIXè siècle. Comme le dit l’homme de la rue à la voix populaire : « je ne sais pas si le boum des technologies modernes de communication va de paire avec les choses intéressantes à dire ».
Heureusement, il reste les bonnes vieilles valeurs pour nous raccrocher à la terre « ferme » : les séismes de magnitude 7 (qui frappent plus souvent chez les pauvres aux régimes politiques dictatoriaux que dans les contre-allées de l’avenue Foch ou la presque-île lyonnaise), les engueulades entre politiques et dromadaires à heure de grande écoute, le principe de précaution dont on prend de plus en plus précaution, et la liste est longue. Il y a même ce retraité d’un âge respectable assénant à la (jeune) boulangère du quartier un tonitruant « j’ai bossé quarante ans de 6 heures du matin à 9 heures du soir, et je n’en suis pas mort ! ». Non, en effet, mais question progrès social, il y a encore des claques qui se perdent…



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tu nous laisses solo, Mano...

11 Janvier 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #poésie

Physique ascétique, visage taillé à la serpe et textes tout aussi tranchants : Mano Solo, auteur - compositeur inclassable, qui avait fait ses preuves dans les bistrots, les petites scènes de rien du tout (comme celle du Tourtour, impossible d'oublier ce moment...), immortel ou presque. T'es parti Mano, et avec toi un cortège de séropo en rémission qui nous rappelle qu'on ne meurt pas seulement de la gripette hache hein nain nain.
Le blogueur se souvient de concerts où on se faisait engueuler (sans trop savoir pourquoi), d'une voix cassée qui nous fendait le coeur pour y laisser entrer des textes d'une poésie infinie.
Mano, t'es parti de l'autre côté du pont, et sur ce blog un jour, il y a eu une p'tite chanson : 
les gitans  (cliquez dessus bande de nazes)
Ciao pantin.


Je n'y peux rien

"Le soleil couche ses rayons sur le corps d'une ville, il apaise les raisons et pour demain prépare ses p'tites folies. Je sais que le monde n'est pas une machine, je sais qu'il gronde, qu'il saigne et fulmine.
Et je n'y peux rien. J'aime tant la vie que chaque jour, elle recommence. Je n'ai cherché qu'une voix pour adoucir les violences. Je n'ai chanté que des vérités d'amour, je n'ai menti que pour tracer des routes de velours.
C'est une chance que de vivre de mots, une éternelle enfance à naviguer dans le beau ondulant, dans l'ondée musicale. C'est une aubade dans laquelle je me trimbale, c'est un voyage dans un espace nouveau, c'est une page qui se lit de bas en haut, une tour de Babel de rimes cruelles déroulant les coeurs en ribambelles. 
Je n'y peux rien, j'aime tant la vie que chaque jour elle recommence. Je n'ai cherché qu'une voix pour adoucir les violences. Je n'ai chanté que des vérités d'amour, je n'ai menti que pour tracer des routes de velours".

Mano Solo (album "Les Animals")

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White session in Lyon

8 Janvier 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #regarde-la ma ville



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et ouais tiens, bonne année...

4 Janvier 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...




reduit Eyne 7-01-09 048



Et c’est reparti pour un tour : et bonne année par ci, et bonne santé par là. Et l’avalanche de cartes de vœux virtuelles inondant la boîte mail avec photos à l’appui. Aussi écœurante que les chocolats de noël, l’année du « Neuf » a fini par foutre le camp, et c’est tant mieux car pour ce qu’elle a apporté, franchement l’année du Dix pourra-t-elle être pire ? Allez, oui, faisons des vœux, ça ne coûte rien et les résolutions, c’est comme dans une organisation internationale : on n’est pas obligé de les tenir et personne ne se soulèvera si on le fait pas !

Coïncidence, le blogueur s’est trouvé, à quelques jours près, au même endroit que l’année dernière, en Cerdagne catalane pour être précis.
Il y a plusieurs décennies, un autre à moustache a écrit La supplique pour être enterré sur la plage de Sète, mais en passant à nouveau dans le petit village d’Eyne, du nom de la micro vallée qui porte son nom, suis allé faire un tour au petit cimetière. Je vous entend déjà soupirer : « visiter un cimetière pour la nouvelle année : quelle drôle d’idée ! ». Les réfractaires à toute idée philosophique peuvent cliquer sur la petite croix blanche sur fond rouge en haut à droite de l’écran en effet (et bon vent !).
Pour les autres – qui seront majoritaires espérons-le, c’est une bonne manière de considérer le monde turbulent qui nous entoure, et entourera à n’en pas douter, en 2010. Toutes ces choses à obtenir, à acheter, à vendre, toutes ces idées à échanger, ces projets à revoir, d’autres à faire naître, d’autres encore à pousser. La technologie encore plus forte (et faible à la fois) pour nous faciliter (pourrir) la vie. Les promesses qui nous seront distillées, n’engageant que ceux qui les écouteront. Tous ces vaccins à vendre et tout cet argent qui aurait pu sauver tant de nécessiteux et pas uniquement en Afrique. Toutes ces histoires qu’on va nous raconter, mensonges et grosses ficelles, couleuvres à avaler jusqu’à l’indigestion.

En voyant à nouveau ces croix, ces pierres, et même pour certains seulement de la terre, en scrutant les dates - dont certaines sont vieilles de plus de cent ans ! il est des souvenirs qui reviennent, et des projets plus important que d’autres. « Les linceuls n’ont pas de poches » dit le proverbe. Combien de temps encore, avec ceux qui nous sont proches, ceux que nous aimons, et que nous ne voyons pas assez ? Un ami disait récemment : « je vois mes parents trois fois par an, deux ou trois jours en moyenne  à chaque fois. Considérant leur âge et l’éloignement géographique qui nous sépare, j’ai calculé qu’il me reste au mieux environ quarante jours pour profiter d’eux au mieux avec la santé. J’ai avancé la date de mon prochain séjour chez eux ».

Allez, bonne année pour de vrai. Sur un air de guitare en si mineur, fa dièse, mi mineur et la 7è : « A Eyne, au pied des montagnes de Cerdagne catalane, creusez si c’est possible, un petit trou moelleux, une bonne petite niche… »



reduit Font Romeu Déc09 (4)
photo : Marc Lucas


reduit Toulouse Déc09 (24)
photo : FS (couvent des Jacobins, Toulouse)


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Black and withe session

23 Décembre 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

                                      Tetro

De Francis Ford Coppola. Etats-Unis, Italie, Espagne, Argentine 2009. 2h07. 100 copies. Distributeur : Memento Films. Avec : Vincent Gallo ; Alden Ehrenreich ; Maribel Verdu ; Carmen Maura…

Tetro


Si par malheur Coppola mourrait maintenant, Tetro pourrait être considéré comme un œuvre testament. Pour l’instant, le monstre du cinéma est bien vivant, et il signe avec cette histoire de famille un film très personnel, dit-on, mais lequel des siens ne l’est-il pas ?
Tetro est d’abord et avant tout un très bel objet de cinéma. Le noir et blanc, lustré et brillant donne ce ton unique, un frisson qu’on avait ressenti, en son temps, avec The Barber des frères Cohen. Coppola l’a dit : « je suis derrière chaque image ». On veut bien le croire, tant l’obsession du cadrage rend encore plus fort le sentiment d’assister à un beau spectacle, et le plaisir est total puisqu’il n’oublie pas de soigner le scénario.
Un frère cherche son frère et tombe sur sa belle-sœur. Il y gagnera des pages d’écritures de son frère ex-fou passé par la case « asile », accomplira son travail textuel pas terminé, y perdra son pucellage et y gagnera un père à force de le chercher dans des figures qui ne sont pas les bonnes. C’est, en peu de mots résumés, la trame de Tetro, qui se déroule à Buenos Aires, carte postale noire et blanc de quartiers populaires. Coppola a le bon gout de ne pas nous infliger deux heures de tango pour nous faire comprendre qu’on est en Argentine. Juste un autobus et quelques bistros suffiront.
Au chapitre acteur, Vincent Gallo, qui frise en vrai la cinquantaine, est sérieusement envoûtant, tandis que la révélation vient d’une étonnante ressemblance physique avec Léonardo di Caprio, mais ça n’est pas lui je vous promets, puisqu’il s’agit du très convaincant Alden Ehrenreich.
La tension familiale fait parfois penser souvent à celle du Parrain (en moins sanglant), et la photo à Rusty James, dans ce que le noir et blanc peut avoir de plus séduisant. Le numérique lui apporte une grâce supplémentaire.
Accueilli fraîchement à Cannes (où il a quand même eu droit à la Quinzaine des réalisateurs), le nouveau film de Coppola possède la faculté de décevoir ou d’emballer le spectateur selon l’état dans lequel on ira le voir. On pourra, par exemple, se désespérer de certaines lenteurs, s’agacer des flashs back kitchs ou encore de bâiller devant ce mélo familial.
Mais si on y va dans l’espoir de voir du beau cinéma, un brin baroque et totalement maîtrisé, on aimera et les défauts cités précédemment deviendront des qualités, en particulier ces images d’archives qui semblent tout droit sortie d’une bobine super 8 des années 70, le son en plus.

Tetro, on pourrait dire (si on osait), « t’es trop fort (Ford ?) Copolla ». Mais le tutoiement n’est pas de mise pour les génies, seuls habilités à s’adresser sur ce ton aux dieux de la pellicule.
Comme disent les jeunes : trop bien.


Tetro


Tetro


Tetro

« Première Séance », une chronique cinéma à retrouver le mercredi 11h45 sur RCF Angoulême & le jeudi 11h35 et 12h55 sur RCF Haute Normandie. Fréquences au
www.rcf.fr



Tetro

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Première Séance

18 Décembre 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

Le père de mes enfants

De Mia Hansen-Love. France, Italie 2009. 1h50. Distributeur : . Avec : Chiara Caselli ; Louis-Do Lencquesaing ; Eric Elmosnino…

Le Père de mes enfants


Mourir d’aimer le cinéma. Ce pourrait-être un rêve de cinéphile, ce fut le cauchemar de Humbert Balsan, homme bien né et producteur de cinéma notamment de Youssef Chahine. Il aimait le cinéma par-dessus tout, le cinéma l’a emporté. Il se suicidait à 51 ans, laissant derrière lui des dettes mais aussi – et surtout – d’heureux souvenirs.
Mia Hansen-Love, jeune cinéaste de 28 ans, inconnue jusqu’ici et qui aurait plu à ce producteur qui donnait une chance aux nouveaux venus, en tire un film qui ne ressemble pas à un tire-larmes. Son producteur à elle, Grégoire, va se noyer à force d’accumuler les difficultés, sans jamais en parler à son entourage. C’est un homme qui n’a pas l’honneur sous son mouchoir, bouffé par son téléphone portable au point d’en devenir insupportable, stressé et obsédé par la peur de l’échec. C’est aussi un père de famille féminine et heureuse (il a trois filles). Mais, dos au mur, il va commettre l’irréparable en se donnant la mort, plongeant tout le monde dans le désarroi et la stupéfaction.
Dans la deuxième partie du film, clairement identifiée, sa femme et ses proches reprennent le flambeau de son œuvre, tentant de finir ce qui était commencé, en essayant de ne pas tomber sous les dettes aussi. Ses filles continuent de vivre, bon gré mal gré, seules au monde désormais ou presque.
Mia Hansen-Love, déjà remarquée avec Tout est pardonné, signe avec Le père de mes enfants un drame à la couleur de l’espoir, ne tombant pas dans le piège du pathos exagéré, ni dans la béatitude outrancière. De la même manière qu’on aurait aimé être Grégoire Canvel du début du film, après la fissure on aimerait aussi continuer son œuvre, trouver des raisons d’espérer tout en restant un peu dans le tunnel de la douleur pour mieux sentir l’amour des proches.
Accompagné d’un casting parfait, Louis-Do Lencquesaing au charisme phénoménal, et des enfants qui jouent à ne pas jouer, Mia Hansen-Love trouve le ton juste sous la bonne lumière.
Mais Le père de mes enfants est aussi un formidable état des lieux du cinéma indépendant d’aujourd’hui. Apre et dur quant aux problèmes financiers récurrents, mais laissant passer des éclairs de génie cinématographique, comme ce très sensible portrait d’une famille heureuse brisée en plein élan, et qui cherche désormais la voie.

Un beau film, on vous dit.


Le Père de mes enfants



Le Père de mes enfants


« Première Séance », une chronique cinéma à retrouver le mercredi 11h45 sur RCF Angoulême & le jeudi 11h35 et 12h55 sur RCF Haute Normandie. Fréquences au www.rcf.fr

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iDTGV : comment rester "Zen" sans se faire "Zapper" ?

25 Novembre 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #concept





« Le respect de l’horaire de départ, votre sécurité et celle des autres passagers ne sont plus assurés »

C’est cette petite phrase sibylline qui m’a mis la puce à l’oreille, le jour où j’ai failli manquer l’iDTGV alors qu’il restait 2 minutes avant le départ. Du coup, je me suis penché sur les conditions de voyage de cette « filiale SNCF » aux tarifs certes attractifs, mais aux conditions d’accès parfois douteuses.
D’abord il faut vous dire que ce fameux jour, arrivant suant et essoufflé au pied de l’iDTGV Lyon-Paris (problème de bus pour arriver à la gare Part-Dieu), je me suis fait sermonné par un agent de quai, m’indiquant « qu’il fallait arriver bien avant le départ du train ». Lui faisant aimablement, mais fermement remarquer que celui-ci partait dans deux minutes, et que j’étais donc encore « en avance », l’agent de quai a surenchéri m’indiquant que désormais, 5 minutes avant c’était l’extrême limite. C’est d’ailleurs indiqué sur le site web d’iDTGV. Dont acte, je n’avais pas vu. A la question, légitime : « mais pourquoi donc, puisque le train n’est pas encore parti ? », la réponse fut, imparable : « c’est une question de sécurité ».

Si vous choisissez un jour de voyager en iDTGV, il faut bien savoir que tout étant une « filiale » de la SNCF, ces trains dont les réservations se font uniquement via le site internet, voyagent rarement seuls. Je veux dire par là qu’ils sont quasiment toujours jumelés à un TGV « classique », qui lui accepte les voyageurs essoufflés et suant jusqu’à la dernière seconde avant fermeture des portes. Pour ces TGV-là,  la question se pose dès lors du « respect de l’horaire de départ, de sécurité ou de celle des autres passagers ». Mais l’iDTGV qui part en même temps (puisqu’accroché derrière, suivez-bien), n’est visiblement pas sujet aux mêmes règles de sécurité (il s’agit juste de monter dans un train, notez bien). Le voyageur malin peut alors se dire qu’en plus d’avoir réalisé une bonne affaire - les prix sur iDTGV sont très attractifs, parfois 50% moins chers qu’un TGV classique - il est donc plus en sécurité dans l’iDTGV… qui roule en même temps. Comprenne qui pourra.

Sentiment qu’il partagera sans doute en lisant les conditions d’accès avec des bagages :

Suis-je limité en quantité de bagages ?

Vous pouvez emporter 2 bagages gratuitement (détails ci-dessous).
Si vous emportez plus de deux bagages, il vous faudra payer un supplément de 35 € par bagage (sur le
site iDTGV dans "Mes options de voyage"
), dans la limite de 2 bagages supplémentaires par personne.
Si vous n'avez pas payé ce supplément lors de votre réservation, la régularisation vous coûtera 45 € à bord.  
Les bagages gratuits par personne ne pourront excéder :
- deux bagages à main (valises, sacs à dos, sacs de voyages) par Voyageur ; ou
- un bagage à main et un objet par Voyageur (une poussette d'enfant, un fauteuil roulant, une bicyclette dont les roues démontées sont rangées ensemble dans une housse spéciale de 1,20 x 0,90m maximum, une planche nautique rangée dans une housse de 1,20m x 0,90m au maximum, une paire de skis, un monoski ou un snowboard, un sac contenant un animal domestique « de petite taille ») ; ou
- un bagage à main par Voyageur et un bagage 50cm x 50cm x 50cm ; ou
- un bagage à main par Voyageur et un instrument de musique.


Je vous laisse calculer ce que vous devrez payer si vous possédez une flûte traversière, une valise de plus de 50cm x50cm x50cm et un sac à main si vous êtes une femme… Cette remarque ne prend pas en compte le violoncelliste cycliste avec un sac à dos de randonnée. On peut aussi remplacer le vélo par une trottinette, juste pour essayer.

Voyons donc : 35€ par bagage supplémentaire, dans la limite de deux, soit 70€ le cas échéant, ou 90€ si vous payez à bord (2x 45€). Dans certains cas (notamment le fameux Lyon – Paris à 28€ le trajet en s’y prenant bien à l’avance par exemple), cela représente quand même plus du double voire le triple du prix initial. A ce tarif-là, mieux vaut voyager léger, pratiquer le ping-pong - les raquettes prennent moins de place qu’un vélo - ou aimer la musique sur baladeur MP3.
J’ai demandé au « superviseur » (= contrôleur, en langage iDTGV) pourquoi dans un TGV classique, on pouvait pratiquement déménager toute sa garde robe sans soucis, et sans payer de supplément. Réponse : « dans les TGV classiques, c’est la même règle, sauf que personne ne contrôle ». Ce qui est vrai, j’ai un jour effectué un Lyon – Rouen avec un petit bureau d’écolier (emballé et protégé dans du papier à bulles), on ne m’a rien demandé.


Si vous êtes amoureux, mais hélas vous devez momentanément vous séparer, il vous faudra échanger vos derniers baisers avant le contrôle d’accès à bord : fini les adieux déchirants à la porte du train.

Je voyage seul mais je souhaite qu’un proche m’accompagne à ma voiture. Est-ce possible ?

Pour garantir votre tranquillité à bord, le contrôle des billets s'effectue sur le quai. La zone d'embarquement, située derrière celle de vérification des billets, n'est donc pas accessible à votre accompagnant.
Dommage, ça faisait de belles scènes qui rappellent de fameux plans de cinéma…

Il y a trois ambiances dans l’iDTGV : IDZen, IDZap et IDNight. Traduction : ambiance n°1 : silence dans les rangs ; ambiance n°2 : plan drague, jeux de société et conversations ouvertes conseillés ; ambiance n°3 : boîte de nuit dans train idoine, avec Dj et disco au bar.
Question : que fait-on des enfants ? (toujours un problème dans le train, les marmots…) :

Puis-je voyager avec mes enfants en iDzen ?

Même si les voitures iDzen leur sont tout de même ouvertes, pour préserver la tranquillité des autres passagers nous recommandons aux parents voyageant avec de jeunes enfants de réserver plutôt en iDzap.

Ainsi, vos enfants chéris seront priés d’aller faire du bruit ailleurs. Notez au passage qu’il s’agit de garantir « la tranquillité des autres passagers » et pas d’assurer leur « sécurité ». Pourtant, parfois, vu le niveau sonore des bambins, ou l’abondance de jouets transformés en projectiles, on pourrait se poser la question.

Enfin, si vous ne pouvez pas prendre ce précieux iDTGV très sécurisé, vous devrez bien entendu échanger votre billet mais 5 heures avant le départ du train. Les imprévus de dernière minute sont rarement tolérés. Dans tous les cas, vous devrez vous acquitter de 10€ de « frais » supplémentaires. Un passager a dû poser la bonne question du « pourquoi 10€ », puisque le site web d’iDTGV répond à la question :

Pourquoi doit-on payer des frais de 10€ pour échanger son billet ?

L’échange de billets est générateur de frais pour iDTGV. Qui, en effectuant ce service gratuitement, ne pourrait continuer à proposer des tarifs aussi compétitifs.

Sachant que tout se passe avec quelques clics informatiques, on reste perplexe sur les fameux « frais pour iDTGV »…

Soyons beaux joueurs : prendre un iDTGV, quand on en a la possibilité (c’est-à-dire si, pour être optimum, vous pouvez voyager plutôt en heures creuses et en milieu de semaine), reste quand même une bonne affaire.
Et en plus, iDTGV prend soin de votre « sécurité » et de celle des « autres passagers ». Mais n’oubliez pas de voyager léger (pas plus de 2 bagages), vous pourrez ainsi courir plus vite et arriver bien avant l’heure du départ. Vous devrez tout de même attendre le départ de l’autre TGV « classique » pour arriver à bon port.


(passages en italiques : www.iDTGV.com)

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La main dans le sac (à merde)

21 Novembre 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #cadrage débordement



Promis après je ne parle plus de foute. Mais là c’est plus fort que tout : Thierry Henry, le tricheur honteux, enfant gâté du sport français (et sportif le mieux payé du pays, au passage, grâce à 8 millions d’€ de sponsors, en plus du reste), diva des terrains et des vestiaires, seul joueur tricolore à participer à quatre coupes du monde, "Titi" comme on le surnomme, demande à ce qu’on rejoue le match ! "Oh, oh... Z'ai cru voir un Grominet !"
Dans un communiqué, qui sort après celui de la FIFA (qui a dit que non, on ne refera pas le match, sauf chez Eugène Saccomano sur RTL), Henry l’homme de main qui se comporta comme un pied mercredi dernier contre l’Irlande, a le culot d’avouer la faute, tout en précisant « qu’il n’est pas l’arbitre », que si ce dernier n’a rien vu, c’est un fait du jeu et pis c’est tout. En effet, Thierry Henry n’est pas l’arbitre, en revanche, il a pris le libre arbitre, dès la fin du match, de se « confesser » à l’Irlandais Richard Dunne, abasourdi par l’aveu suivi de rien du tout. « Oui, j’en ai parlé avec Thierry Henry à la fin. Il a triché. Il s’est excusé ? Non. Il n’a même pas dit qu’il était désolé. Et il jouera la Coupe du Monde. Et pas moi. C’est tout. »
C’est tout, en effet. L’incident qui devient quasi diplomatique, monte haut mais ne quitte pas l’infâme boue merdeuse dans laquelle il entraine le sport, le fair-play (mot britannique, inventeur du jeu), l’équipe de France, ses joueurs grassement payés etc. Même le Prince Tout-Puissant de la République s’en lave les mains : pour une fois qu’il ne se mêle pas de tout et n’importe quoi ! On aurait aimé l’entendre en cas de résultat inverse…
La célèbre main de Titi Henry va rejoindre les grands faits d’armes du sport mondial, sur la même étagère que celle de Maradona, du coup de boule de monsieur Zidane et combien d’autres mauvais gestes encore, juste en dessous de l’étagère à produits pharmaceutiques et au dessus des publicités rasoirs pour Gilette.

La semaine où l’on vient de fêter les vingt ans de la convention ONU des droits de l’enfant, et où la fessée est plus que jamais remise en question, c’est à Thierry Henry qu’on a envie de botter les fesses.
Et pas avec la main, cette fois.


Mondial2010: rejouer serait le plus équitable, dit Thierry Henry





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Y a eu main !

19 Novembre 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #cadrage débordement




L’équipe de France ira bien en Afrique du Sud en juin 2010. Après un suspens hitchcockien et cent vingt minutes de match médiocre pour les Français, le score est sans appel : match nul, donc on y va.
Match nul, c’est le meilleur titre qu’on puisse trouver, et laissons aux spécialistes le soin d’analyser les raisons techniques qui mènent à ce résultat. Hier soir, Gignac avouait avoir eu les chocottes à cause de l’enjeu : qu’en sera-t-il si par hasard et sans doute aussi par chance, la France rencontrait le Brésil ou l’Allemagne lors de la phase finale… ?
Mais le match est nul surtout parce qu’on a triché : Thierry Henry fait « une main » dans la surface de réparation, à moins d’un mètre du but irlandais, permettant ensuite à Gallas de marquer. L’arbitre ne voit rien, il est trop loin, et le gardien irlandais a beau hurler à l’injustice, le but est accordé. C’est du vol. « Y a eu main », oui mais quelques minutes plus tôt « y avait péno » sur Anelka, crocheté par le gardien en situation dangereuse mais l’arbitre n’avait rien dit. Justice ? Juste ciel ?
Y a donc eu main, et y a but. On est qualifié, et resurgissent alors les mauvaises phrases des tricheurs aux cuisses merdeuses : « seul le résultat compte ». Les milliers de jeunes dans les clubs, forts de cette exemplarité, sauront quoi faire le week-end prochain.

Et c’est ce qu’on verra en juin, sans aucun doute, pour la suite tant attendue du « roman des tricheurs ».




voir aussi cet article de Jacques Attali "Nous sommes tous des Irlandais"  ici

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