Ail faune
15 Janvier 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #quelle époque !
Le désenchantement du monde, dont on pense souvent qu’il a atteint sa limite, avance un peu plus loin à chaque coup de boutoir consumériste que la technologie moderne nous offre sans que nous en ayons à priori besoin. Le succès planétaire (nous dit-on) de l’ail faune en est une preuve flagrante. Chez l’opérateur « Orange », huit téléphones sur dix vendus au moment de noël sont un de ces nouveaux jouets dont il est difficile de ne pas céder à la tentation, ou à ses ersatz. Le blogueur s’est lui-même laissé prendre par la sirène de la facilité : au creux de la main, avec un appareil d’une marque similaire, tout internet et plus encore si on veut. Il a d’ailleurs lu cette information sur le dit smartphone en furetant sur le site ouaib du « Monde ».
L’ail faune, c’est le couteau suisse de la téléphonie actuelle. Autrefois, le chic du chic, c’était d’avoir dans la poche de quoi visser, scier, couper, gratter, limer, décapsuler, coudre même parfois, bref bricoler, démonter un pneu, allumer un feu, amputer une jambe de bois, ouvrir une porte en toute circonstance. Aujourd’hui – sans craindre d’emprunter les transports en commun de l’histoire qui se fabrique sous nos yeux – le fin du fin c’est d’être connecté en permanence. Et nous ne nous rendons pas compte à quel point ceci modifie considérablement nos modes de vie. A la mesure du vertigineux passage de la lampe à huile à l’ampoule électrique fin XIXè siècle. Comme le dit l’homme de la rue à la voix populaire : « je ne sais pas si le boum des technologies modernes de communication va de paire avec les choses intéressantes à dire ».
Heureusement, il reste les bonnes vieilles valeurs pour nous raccrocher à la terre « ferme » : les séismes de magnitude 7 (qui frappent plus souvent chez les pauvres aux régimes politiques dictatoriaux que dans les contre-allées de l’avenue Foch ou la presque-île lyonnaise), les engueulades entre politiques et dromadaires à heure de grande écoute, le principe de précaution dont on prend de plus en plus précaution, et la liste est longue. Il y a même ce retraité d’un âge respectable assénant à la (jeune) boulangère du quartier un tonitruant « j’ai bossé quarante ans de 6 heures du matin à 9 heures du soir, et je n’en suis pas mort ! ». Non, en effet, mais question progrès social, il y a encore des claques qui se perdent…
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