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Le jour. D'après fred sabourin

Résultat pour “drôle de guerre”

Django Unchained

20 Janvier 2013 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

 

 

Django Unchained : photo Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio, Samuel L. Jackson

 

 

Film de Quentin Tarantino. Etats-Unis 2012. 2h44. Distributeur : Sony Pictures. Avec Jamie Foxx (Django) ; Christoph Waltz (le docteur King Schultz) ; Leonardo DiCaprio (Calvin Candie) ; Kerry Washington (Broomilda) ; Samuel L. Jackson (Stephen)…

 

 

Deux ans avant la guerre de Sécession, dans le sud des Etats-Unis. Le docteur Schultz arrête un convoi d’esclaves : l’un d’eux connaît peut-être les frères Brittle. Django saurait, en effet, les identifier. Schultz le libère et l’emmène avec lui. Il est ex-dentiste allemand, et surtout chasseur de primes. Il retrouve les Brittel et Django les tue, pour se venger des sévices qu’ils avaient fait subir à lui & sa femme, Broomilda, quand ils avaient tenté de s’enfuir. Le couple avait été vendu séparément. Face à la dextérité de Django et sensible au sort de cette belle esclave germanophone au nom de légende, Schultz lui propose un marché : il devient chasseur de primes à ses côtés durant tout l’hiver, en échange de quoi il l’aidera à retrouver Broomilda. Marché conclu.
 

Maîtrise du verbe et maîtrise des armes : les deux versants du nouveau film de Quentin Tarantino, Django Unchained, sont au service des vaincus de l’histoire, ces nègres sur lesquels les blancs des Etats-Unis de cette époque-là avaient droit de vie et de mort, dans la solitude des champs de coton. Tarantino tire de cette histoire la meilleure substance du cinéma : la narration au service de l’action, en inversement. Dans une première partie, la plus palpitante car le spectateur va de surprise en surprise en dégustant des dialogues éblouissants, il campe le décor et les personnalités. Celle du docteur Schultz, rapidement passionné par l’histoire de ce noir, esclave, amoureux d’une femme au nom de légende (celle de Brünnhilde et Sigfried, qui traverse les flammes de l’enfer pour la rejoindre). Et celle de Django, qui va conquérir sa liberté d’homme en même temps qu’il va mener une quête romantique pour retrouver Broomilda, sa femme, esclave chez un certain Calvin Candie. C’est la deuxième partie du film, qui s’étire en longueur, heureusement sauvée par la férocité du personnage interprété par Léonardo DiCaprio et Samuel L. Jackson, acteur fétiche de Tarantino, esclave cynique collaborant dans l’énorme propriété cotonnière où Candie règne en maître sadique, organisant des combats d’esclaves pour s’amuser.
Le tout dans des décors de western spaghetti d’une redoutable modernité, Tarantino maîtrisant depuis toujours les codes du cinéma de genre. La narration  linéaire de ce Django Unchained, tranche avec son habituel narration par éclatement des points de vue et de la temporalité, comme avec Pulp Fiction par exemple, d’où cette impression de longueur (30 mn de trop).
Django Unchained de Quentin Tarantino, film et réalisateur qui font plus que jamais croire aux pouvoirs du cinéma.

 

Django Unchained : photo Christoph Waltz, Jamie Foxx

 

 

 

 

Django Unchained : photo

 

 

 

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si les symptômes persistent, consultez votre médecin

21 Septembre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito

                                                       La méthode Coué

           La méthode Coué vise à soigner des troubles par autosuggestion. Elle a été inventée par Emile Coué, pharmacien né au milieu du XIXè siècle.
Il semblerait que cette méthode soit aujourd’hui brusquement revenue sur le devant de la scène. En tous lieux, en tous genres, avec toutes sortes de personnalités, même les plus hautes de l’Etat. Il suffirait de désirer très fort ce qu’on souhaite atteindre pour y parvenir. On voit déjà le côté pratique de l'exercice. Croissance, régimes spéciaux, retraites, immigration, justice, éducation, diplomatie… Toute décision, ou presque, s’accompagne d’un volontarisme qui fait plaisir à voir sur la forme, mais laisse perplexe quant à l’application réelle, en dépit des signaux d’alarme de spécialistes dont c’est le métier, voire de nos partenaires européens inquiets devant notre régime de vie largement au dessus de nos moyens.
La méthode Coué sert également à faire avaler les couleuvres, aussi longues soient-elles, aux incrédules que nous sommes, manipulés par les médias, cela va sans dire. Qui parle d’une guerre en Iran ? Mais non, bien sûr que non ! Qui parle d’une entente difficile entre le Président et le Premier ministre François « pion » ? Mais enfin voyons, tout baigne ! Mais où allez-vous donc chercher tout ça ? Tout le monde est re-ma-rqua-ble ! La méthode Coué sert aussi à cela : à forcer le passage. Par autosuggestion, ou automédication… Heureusement pour eux, les adeptes de Coué ne sont pas en bois, comme ce petit pantin de monsieur Gepetto qui voyait son nez s’allonger lorsqu’il maniait le mensonge.
Loin de moi l’idée de décevoir les lecteurs de ce blog (environ 53%) qui auraient voté pour le fils d'immigré hongrois (dont il faudrait au passage soumettre la famille à un test ADN, pour voir si, par hasard, il ne gagnerait pas un aller simple pour Budapest en charter low-coast). La démocratie est une sorte de jeu dont il faut accepter toutes les issues. Et puis, cinq ans, ça passe si vite…
Non, je crois que nous avons tout à gagner du retour en force de la méthode de cet honorable apothicaire, Monsieur Coué. Regardez comme la vie peut être belle en s’en inspirant tous les jours : il suffirait de penser très fort à des choses que l’on aime, désire, veut à tout prix, décide, puis d’y ajouter les soliloques verbales de rigueur (« je l’ai promis, je le ferai ») et le tour est joué !
C’est la raison pour laquelle le XV de France de Rugby doit passer ce jour sans transition de la lettre du condamné Guy Môquet aux prescriptions d’Emile Coué. Si, si, vous verrez : pensez-y toute la journée, au besoin, tapez du poing sur la table ou pointez votre doigt vers votre interlocuteur, et ce soir, zou, la victoire.
En chantant, après la Marseillaise de rigueur, Tout va très bien, Madame la Marquise.
Tra-déri-déra et tra-la-la !


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Indignez-vous ! Et après ?

5 Janvier 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #cadrage débordement

 

 

 

Reconnaissons tout d’abord un mérite au livre de Stéphane Hessel qui se vend comme des petits pains (500.000 exemplaires à ce jour) : il est très court, ce qui a permis, pour une fois, à tout les verbeux politiciens de le lire jusqu’au bout sans demander une fiche de lecture à leurs cabinets. Ils l’ont lu, le petit Hessel. Indignez-vous ! Dans ces quelques pages (32 pour être précis), l’homme qui participa à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, et s’appuyant sur le programme du CNR (Conseil national de la Résistance), appelle à une insurrection pacifique. Comme un écho à l’envers d’un autre petit livre paru en 2008 et qui déclencha les foudres que l’on sait, L’Insurrection qui vient, par le fameux Comité invisible.

 


« Dans ce monde, il y a des choses insupportables », dit l’homme qui cultive le rare privilège de conjuguer réalisme et pragmatisme, ce qui rassure les peureux et flatte les résistants de toujours. Plus le râteau est large, plus le consensus est mou. Et d’énumérer ce qui, de fait, suscite l’indignation et ce qui est « insupportable » : les expulsions de sans papiers, les médias entre les mains des puissants très riches, les banquiers qui s’en mettent plein les poches, l’immense écart entre les plus riches et les plus pauvres, les atteintes aux droits de l’homme et le mauvais traitement infligé à la planète…
C’est vrai, tout ceci suscite l’indignation. Mais s’il est une chose dont on ne doute pas un instant en République française, démocratie sociale et économique « irréprochable », celle aux trois mamelles accrochées à tous les frontons municipaux, c’est de ne pas manquer de pouvoir d’indignation, justement. Dans le pays, ceux qui ont le pouvoir – et hélas trop souvent la parole – sont ceux qui s’indignent le plus. De ce point de vue-là, les politiciens d’opposition et les extrêmes de tout poil ne manquent pas de verbe pour s’indigner : le parti de la Rose – pour ne citer que lui - a les moyens de piquer, mais ne dépasse guère le stade du discours et encore quand celui-ci n’est pas une cacophonie d’égos surdimensionnés… Tout le monde s’indigne, on crie, on gueule, on râle, on descend dans la rue comme ce fut le cas en automne pour crier cette colère contre à peu près tout, et notamment ce que Stéphane Hessel décrit dans son petit manifeste.
Et puis après ? Rien, ou presque. Ou si peu. 

 
A quand l’action qui accompagnera cette belle indignation ? On voit bien ça et là fleurir des propositions fantasques et touchantes (« les banquiers sont voleurs ? Retirons notre argent des banques » : idée lancée par un ex footballeur riche pour au moins mille vies). Mais de sérieux, rien.
Le problème n’est donc pas le manque d’indignation, mais la résignation, l’humiliation subie jour après jour par des millions de personnes « sans » (papiers, argent, logement, nourriture, travail et même considération). Désarroi, résignation, humiliation : cocktail détonnant dont on sait – à condition de ne pas oublier les leçons de l’histoire – où il conduit.
Sûrement pas dans les librairies pour y lire des livres…



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Le Jeune Ahmed

30 Mai 2019 , Rédigé par F.S Publié dans #chronique cinéma

De Jean-Pierre et Luc Dardenne. Avec Idir Ben Addi, Olivier Bonnaud, Myriem Akheddiou. (1h24).

- Idir Ben Addi, Othmane Moumen -

- Idir Ben Addi, Othmane Moumen -

Jean-Pierre et Luc Dardenne, habitués de la Croisette et du festival de Cannes (deux palmes d’or en 1999 pour Rosetta et 2005 pour L’Enfant), reviennent une fois encore avec Le Jeune Ahmed, histoire d’un adolescent de 13 ans en voie de radicalisation dans une banlieue belge. Un film tendu, compact, âpre, où l’absence de sourire n’a d’égal que l’immense tendresse que suscite le jeu du jeune acteur déniché par les Dardenne.

Idir Ben Adbdi ne sourit jamais, regarde peu ses interlocuteurs dans les yeux – surtout les femmes. C’est un garçon sérieux, très sérieux, qui ne joue plus, ne rit plus, mais récite par cœur des sourates du coran et ne manquerait sous aucun prétexte ses prières. Endoctriné par un imam de quartier radical, Ahmed ne serre même plus la main de sa professeure, quitte la classe pour aller faire sa prière. Il fait le désespoir de sa mère, qui ne porte pas le hijab, et a un petit penchant pour l’alcool. Bref, selon lui, c’est un « bon musulman », les autres tous des mécréant. Convaincu par l’imam que sa professeure est une « apostat », il l’agresse avec un couteau. Enfermé dans un centre de déradicalisation, Ahmed est coaché par un éducateur et doit se rendre une fois par semaine dans une ferme où il ne goûte guère l’ambiance. Sur place, la fille des fermiers s’entiche de lui, ce qui ne lui fera même pas lever un sourcil et à peine entrouvrir la bouche pour un baiser furtif qui ne fera que renforcer sa culpabilité. Rien ni personne ne semble pouvoir arrêter la funeste trajectoire de ce jeune garçon.

- Idir Ben Addi -

- Idir Ben Addi -

En s’attaquant au thème de la radicalisation, les frères Dardenne signent avec Le Jeune Ahmed  un film comme ils savent et aiment en produire. Tout en plans serrés sur les personnages, mise en scène au cordeau où rien n’est superflu et où rien ne manque (1) ils en sortent une œuvre à vif, la trajectoire impossible à arrêter d’un garçon projeté trop jeune vers le précipice. Personne, pas même les Dardenne, ne parvient à enrayer le phénomène. Pas même sa propre mère, ravagée par ce que devient son propre fils, sous son propre toit et sous ses yeux. A plusieurs reprises il semble sur le point de basculer, sa gueule d’ange ne collant décidément pas avec ce que renferme sa tête, d’où les doutes sortent par tous les pores de la peau. Il en demeure malheureusement une certitude pour lui, jusqu’à la fin qu’on ne dévoilera pas par correction pour le spectateur à qui l’on conseille vivement d’aller voir ce nouvel opus des frères Dardenne.

F.S.

(1)    Prix de la mise en scène du 72e Festival de Cannes.

- Idir Ben Addi, Victoria Bluck -

- Idir Ben Addi, Victoria Bluck -

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Sur le Front du Loir

20 Février 2015 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #Presse book

 

Villedieu 154 R

 

Le maire de Villedieu-le-Château Jean-Yves Narquin est candidat aux élections départementales sur le nouveau canton de Montoire. Un canton réputé tranquille mais âprement disputé.

Faut-il que le danger soit grand pour que le président du Conseil général sortant, Maurice Leroy, abandonne son cher canton de Droué, dans le Perche Vendômois à qui il doit tout, pour aller ferrailler dans celui de Montoire-sur-le-Loir… Ce dernier était jusqu’alors pourtant tenu par un fidèle, Philippe Mercier, maire de Tréhet à un jet de pierre de la Sarthe où il dirige le service des routes du Département, et conseiller général UPLC (1) sortant.  Mais « Momo » s’en va-t-en guerre. Contre l’abstention, tout d’abord. Promise à un niveau record, elle sera arbitre – malgré elle et malgré lui – de ces élections qui ne passionnent pas grand monde. Mais elle n’est pas seule à lui donner des sueurs froides. En face de lui, Jean-Yves Narquin, 64 ans, maire de Villedieu-le-Château, récemment nommé délégué général adjoint du Front national, et attaché parlementaire de Bernard Monod, député européen FN du Centre-Auvergne depuis le 25 mai dernier.

Au devant du danger

Villedieu-le-Château, 409 habitants, trois fois moins que Neung-sur-Beuvron, mais le double du Poislay (209) village cher au président du Conseil général – il y fut maire pendant 12 ans. Villedieu-le-Château : "combien de divisions ?" serait-on tenté de dire, au regard de la quiétude toute rurale et loir-et-chérienne de cette bourgade endormie, tout juste animée par un pèlerinage à Notre Dame chaque mois de septembre. Villedieu-le-Château et son prieuré qui, pendant la Guerre de cent ans, fut entouré de murailles défensives, au point d’en faire un véritable château fort, assiégé en 1589 par les Ligueurs. Ce qui permet aux Casthéopolitains de pouvoir pavoiser avec un blason « d'azur à la croix d'argent, au château d'or. »

Oui mais voilà : les temps ont changé depuis la Guerre de cent ans, et surtout depuis 2007, date du premier affrontement électoral entre le baillis local, vilain petit canard de la famille Narquin – Jean-Yves est en effet frère de Roselyne Bachelot-Narquin qui ne souhaite pas trop s’exprimer à son sujet – et l’imposant Maurice Leroy, député de la circonscription de Vendôme. A l’époque, Jean-Yves Narquin se présenta aux élections législatives contre le député sortant et surtout contre l’avis de l’état major de l’UMP. La sanction n’a pas traînée : viré. Menacé d’être réduit en bouillie électorale par son adversaire, il fera quand même 19 % des suffrages. « Depuis 13 ans que je suis en Loir-et-Cher, on m’a traité d’accouru, de coucou qui vient dans le nid des autres. Alors le déménagement de Maurice Leroy prête à rire », annonce d’entrée le candidat au canton de Montoire. « Mais plus prosaïquement, il a dû analyser les scores du FN aux élections européennes : dans le Perche environ 30 %. Ici : 33 %. Les électeurs déciderons quel canton est le plus facile pour lui, ou non. » En effet, Maurice Leroy ne le cache pas : « Je vais au devant du danger. »

Orchestration médiatique

Le danger ? C’est pourtant sur des affaires familiales et privées dont Jean-Yves Narquin a été condamné par la justice que son rival appuie volontiers. Ils sont un certain nombre – dont des journalistes – a avoir été incités via un SMS le 19 novembre dernier à lire le quotidien local dans lequel s’étalait sur quatre colonnes un article relatant l’audience du Tribunal correctionnel de Blois où le maire de Villedieu-le-Château était condamné pour « abandon de famille, non versement de pension alimentaire et organisation de son insolvabilité ». Dans un autre et récent article du site LePoint.fr, on relate à nouveau cette décision de justice qui relève du privé. « L’utilisation de cette affaire est assez misérable, c’est une orchestration médiatique. Il s’agit de me décrédibiliser », se lamente Jean-Yves Narquin, rappelant que Maurice Leroy a eu maille à partir avec le Conseil constitutionnel début 2012 au sujet d’encarts publicitaires faisant la promotion de sa personne dans un quotidien local. Il s’était engagé à rembourser la somme. « Personne n’a jamais vérifié », insiste-t-il.

Une partie de bonneteau

C’est sur le terrain des idées et des propositions que le candidat aux élections départementales souhaite affronter le président sortant. En déployant un discours bien huilé aux accents frontistes : « nous, on défend les trois strates : communes, département, Etat », se défend-il. « Maurice Leroy veut avec les fédéralistes européens fédérer les communes, donner plus d’importance aux Régions, et à l’Europe. » L’autre élément sur lequel le candidat Narquin attaque le candidat Leroy, c’est la fiscalité : « Nous voulons un vrai maintient de la fiscalité. Ce que Maurice Leroy oublie de dire, quand il évoque la neuvième année consécutive sans augmentation de la fiscalité, c’est qu’à son arrivée à la tête du Conseil général en 2004 il l’a augmentée de 15 % les deux premières années. Quand on a pris une telle avance en pourcentage mais aussi en volume, on peut pavoiser sur le gel de la fiscalité ensuite. » Enfin, l’homme qui entame depuis un an son second mandat à la mairie de Villedieu-le-Château souhaite « défendre les collectivités territoriales telles que les départements et les communes. Ce qu’on arrivera pas à éliminer, c’est la réalité territoriale : les communautés humaines existent dans les 36.000 communes. Derrière la volonté de fusion, de gré ou de force des communes, il y a un extraordinaire mépris des élus locaux. » Peu ou prou « 500.000 élus, la plupart bénévoles. Des gens dévoués, des élus de proximité. Et on nous dit que tout cela est pour réaliser des économies ? Où seront-elles, les économies, quand ces élus locaux seront remplacés par des fonctionnaires administratifs, qui seront loin, et pèseront sur l’efficacité de la proximité actuelle ? Cette partie de bonneteau c’est un brouillard pour cacher la baisse des dotations de l’Etat. »

Alors quand on demande, pour finir, à Jean-Yves Narquin pourquoi dans un canton aux apparences tranquille, aux paysages doux où peu d’accidents n’accrochent ni le regard ni un quelconque sentiment d’insécurité, où la modération rurale du bon sens paysan semble une valeur partagée par tous ; pourquoi le FN enregistre des résultats en hausse depuis quelques années, il ne réfléchit pas longtemps pour dérouler le discours frontiste entendu au niveau national : « Un électeur sur trois vote Front national. En 2012, quand j’ai apporté mon soutien à la candidature de Marine Le Pen, des maires m’ont dit que c’était du suicide politique. J’ai été réélu maire avec 66 % des voix. Le diagnostic posé par le FN s’avère de plus en plus vrai. Sur la souveraineté, l’abaissement de la France, sur l’immigration, les Français nous rejoignent. Ils n’ont pas digéré la forfaiture du Traité de Lisbonne : ils avaient dit non au référendum, et puis N. Sarkozy l’a fait adopter au Parlement. Personnellement je sais pourquoi j’ai rejoint ce parti il y a presque 4 ans. Les faits me donnent raison. »

Reste à savoir ce que les électeurs décideront, eux.

F.S

(1)   Union pour le Loir-et-Cher.


Villedieu 174 R

 

 

Villedieu 157 R

 

 

 

Villedieu 159 R

 

 

 

Villedieu 171 R

 

 

 

Villedieu 167 R

 

 

(article paru dans la Renaissance du Loir-et-Cher du 20 février).

 

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La cathédrale d’Angoulême se visite aussi pour son trésor

14 Décembre 2016 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement

Le trésor de la cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême, 147 objets d’art sacré à la scénographie signée Jean-Michel Othoniel, est ouvert depuis cet automne. Cette cathédrale romane du XIIe siècle était déjà un trésor en soi. Elle en abrite désormais un vrai. Visite guidée, rien que pour vos yeux.

La salle de l'Émerveillement.

La salle de l'Émerveillement.

147 objets d’art sacré de la seconde moitié du XIXe siècle – calices, patènes, ostensoirs, encensoirs, statues, vêtements et accessoires liturgiques – composant le « trésor de la cathédrale d’Angoulême » sont désormais visibles au public, sur réservation en visites menées par les guides conférenciers de Via Patrimoine. La scénographie est signée Jean-Michel Othoniel, célèbre artiste plasticien contemporain, déjà connu pour avoir habillé la station de métro Palais-Royal à Paris de sculptures de boules de verre de Murano. Et, plus récemment, trois sculptures fontaines « Les Belles danses » dans les jardins du château de Versailles.

Il faut remonter à 2008 et le début des travaux de restauration de l’intérieur de la cathédrale d’Angoulême (lire ci-dessous) pour trouver trace du commencement de cet important travail de l’artiste. C’est la première fois, de son propre aveu, qu’une commande publique du ministère de la Culture et de la Communication confie l’intégralité d’un tel travail à un même artiste ; d’ordinaire on ne commande qu’une œuvre, qui s’intègre dans un ensemble plus vaste et composite. Jean-Michel Othoniel va notamment s’inspirer d’un motif visible sur des vitraux réalisés par Paul Abadie au XIXe siècle, qu’on peut notamment voir au dessus de la porte d’entrée versant sud de la cathédrale : des motifs à entrelacs, motifs géométriques faits de nœuds infinis sur fond bleu.

Vierge à l'enfant (1634), restauration Amélie Chedeville (Tours).

Vierge à l'enfant (1634), restauration Amélie Chedeville (Tours).

Situé à la base de l’ancien clocher sud tombé sous les coups de canons de l’amiral Coligny lors du conflit catholiques protestants au XVIe siècle (1568), le trésor de la cathédrale d’Angoulême est composé de trois pièces, et d’une montée crescendo dans l’émerveillement et la beauté étincelante de l’ensemble. La première salle est un musée lapidaire, où l’on peut notamment voir des pièces exceptionnelles rarement vues, notamment des motifs romans ôtés de la façade de la cathédrale par Paul Abadie lors de sa restauration et jusqu’ici conservés à la Société archéologique et historique de la Charente. A l’étage, la salle de l’engagement, vouée à la figure du prêtre et des objets liturgiques et d’art sacré lui servant à l’usage de son sacerdoce. Chasuble, calices, encensoir, crosse et mitre de l’évêque, l’anneau épiscopal de Mgr Sebaux (dont le tombeau est quelques mètres en dessous), un missel romain richement enluminé… Et une rare et exceptionnelle « valise chapelle » ayant servie à un prêtre prisonnier des camps nazis durant la seconde Guerre Mondiale. Elle fut réalisée par le propre père de Jacques Loire (des ateliers Loire de Chartres), qui a réalisé le grand vitrail donnant sur le transept sud de la cathédrale…

La cathédrale d’Angoulême se visite aussi pour son trésor

Mais la troisième salle est probablement la plus exceptionnelle dans sa singularité et son éclat. Elle se nomme justement « l’Émerveillement », la lumière est difractée par les milliers de cabochons de verre bleu et de cives or et ambre. Une merveille… Calices, patène, ostensoirs, encensoirs, couronnes de la Vierge, et, clou du spectacle, un reliquaire pour les reliques de Saint-Pierre Aumaître, prêtre charentais originaire d’Ayzec (près de Ruffec) mort en martyr en 1866, décapité sur une plage en Corée (canonisé en 1984 par Jean-Paul II). Le sol de cette troisième salle est en ciment peint d’entrelacs, les murs en vélin gaufré décoré de pastilles d’or… peintes à la main (entreprise Offard, de Tours).

Huit ans de travail pour l’artiste, un résultat époustouflant, un dialogue entre l’art contemporain et le patrimoine, entre le verre, l’aluminium, l’or et l’ambre avec les objets du rituel sacré. Financé par l’État et la fondation Engie (ex GDF-Suez), cette opération dont le travail fut long et semé d’embûches a coûté 500.000 €.

Salle de l'Émerveillement.

Salle de l'Émerveillement.

Osera-t-on exprimer un seul regret ? Que ce « trésor » soit un peu comme beaucoup de trésors charentais, difficile d’accès pour les visiteurs… L’accouchement de la convention de partenariat entre le ministère de la culture, les Centre des Monuments nationaux, Via Patrimoine, le diocèse et la Ville d’Angoulême a été si long et difficile, que les visites se font au compte-goutte et pour une portion congrue de personnes : trois jours par semaine (mercredis, vendredis et dimanches), deux horaires possibles (14h30 et 16h) et pas plus de 12 personnes à la fois. Un chiffre certes biblique, mais la merveille de ce trésor de JM Othoniel mériterait sans aucun doute plus d’admirateurs… La Drac explique que : « La médiation sera faite par des guides conférenciers de Via patrimoine afin d'expliquer au mieux le travail de l'artiste, la notion de trésor et l'utilisation de ces objets. Par conséquent et en raison de la configuration spatiale des lieux, les visites, d'une durée de soixante-quinze minutes, se feront uniquement sur rendez-vous ». Amen. Il n’est pas interdit, en sortant de la visite, de mettre un cierge dans la cathédrale pour espérer qu’il en soit un jour autrement.

Reliquaire de saint Pierre Aumaître, prêtre charentais martyr en Corée (1866).

Reliquaire de saint Pierre Aumaître, prêtre charentais martyr en Corée (1866).

Les restaurations de la cathédrale d’Angoulême, 2008-2012

De 2008 à 2012, la Drac a mené une importante restauration de la cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême, monument historique depuis 1840, et rare cathédrale romane sur le territoire français. Construite au début du XIIe siècle par l’évêque Girard II, sa forme est originale pour l’époque et servira de modèle à de nombreuses églises de style roman-saintongeais, jusqu’en Poitou et dans toute l’Aquitaine. Une nef à coupoles, parfois nommée « romano-byzantine » et coiffée d’une charpente et de tuiles romaines lui confèrent en effet un style singulier qu’on retrouve notamment à Saint-Front (Cahors) ou l’abbatiale de Fontevraud (Maine-et-Loire). Au XIXe siècle déjà, une importante campagne de restauration fut menée par l’architecte Paul Abadie fils, qui participa à la restauration de Notre-Dame de Paris avec Viollet-Leduc et qui établit les plans du Sacré-Cœur de Montmartre. Jean-Michel Othoniel va longuement étudier cette histoire de la restauration du XIXe siècle – longtemps décriée par les historiens et érudits locaux – qui redonna pourtant son unité à un édifice qui avait subit les affres du temps, des guerres de religion (et les bombardements de l’amiral Coligny en 1568) et des multiples ajouts de chapelles et même de maisons sur ses flancs. La restauration du XXIe siècle a permis d’assainir les murs, attaqués par les remontées d’humidité et de sel, nettoyer la pierre et retracer les joints tels que l’avait fait à l’époque Paul Abadie, pour mettre en valeur les pierre de taille. L’intérieur de la cathédrale a ainsi retrouvé sa blancheur et son éclat.

Via patrimoine 05.45.68.45.16 / 06.37.83.29.72. viapatrimoine@gmail.com

Neuf nuances de bleu (et non pas 50 nuances de gris...).

Neuf nuances de bleu (et non pas 50 nuances de gris...).

La cathédrale d’Angoulême se visite aussi pour son trésor
La cathédrale d’Angoulême se visite aussi pour son trésor
La cathédrale d’Angoulême se visite aussi pour son trésor
Dans la salle dite de l'engagement.

Dans la salle dite de l'engagement.

La cathédrale d’Angoulême se visite aussi pour son trésor
La cathédrale d’Angoulême se visite aussi pour son trésor
Rare "valise chapelle" d'un prêtre prisionnier des camps (2de Guerre Mondiale).

Rare "valise chapelle" d'un prêtre prisionnier des camps (2de Guerre Mondiale).

Rare ciboire en tôle, d'un prêtre réfractaire (époque révolutionnaire)

Rare ciboire en tôle, d'un prêtre réfractaire (époque révolutionnaire)

La cathédrale d’Angoulême se visite aussi pour son trésor
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Un homme d’honneur

30 Août 2013 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

 

  PUTSCH-ALGER-AVRIL-1961

 



C’est à l’heure où nous écrivons ces lignes qu’on porte en terre, après un passage à la primatiale Saint-Jean de Lyon, Hélie Denoix de Saint Marc.
 

 

Cet officier de la Légion étrangère, né en 1922 à Bordeaux, aura, selon ses propres mots, « vécu pas mal d’épreuves. » Stupéfié par la débâcle de 1940, il entre naturellement en Résistance comme agent de liaison du réseau Jade-Amicol. Arrêté en juillet 1943, il est déporté à Buchenwald, puis à Langenstein. Il survit par miracle, et les Américains le ramassent dans un mouroir inconscient lorsqu’ils libèrent le camp en avril 1945.
Il entre à Saint-Cyr, et choisi en décembre 1947, la Légion étrangère. Il est envoyé en Indochine avec le 3e Régiment étranger d’infanterie. Un lien fort se tisse avec le pays et les Indochinois. Comme beaucoup d’autres, il reçoit l’ordre d’abandonner son poste, créant chez lui une fracture qui ne guérira jamais. Il l’appellera « sa blessure jaune. » Il n’oubliera jamais que la France avait « promis de ne jamais abandonner ce peuple. »
Il embarque ensuite pour l’Algérie, recruté par la général Challe. Fin 1954, il débarque à Oran, puis dans les Aurès, et il sera au service du général Massu, au plus fort du conflit. Il participe à la bataille d’Alger entre janvier et septembre 1957. « La plus amère des épreuves, » dira-t-il ensuite. En avril 1961, à la tête du 1er Régiment étranger de parachutistes, il prend partie pour le général Challe et participe au putsch des généraux. L’affaire échoue et plutôt que d’entrer dans la clandestinité, il se constitue prisonnier. Au procès qu’il subit en juin 1961 devant le haut tribunal militaire, il assume et prend la défense des harkis, menacés du même sort que les Indochinois abandonnés 8 ans plus tôt.
Il est condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Il sera libéré fin 1965, gracié en 1966, amnistié en 1968. Il sera réhabilité dans ses droits civils et militaires en 1978. Il demeurera silencieux et s’effacera de la vie publique, jusqu’à ce que son petit neveu Laurent Beccaria ne l’interroge pour son mémoire de Sciences-po. Une biographie paraîtra en 1989, puis ses mémoires en 1995. Il est fait grand-croix de la Légion d’honneur en novembre 2011. Il avait dit à ce sujet : « La Légion d’honneur, on me l’a donnée, on me l’a reprise, on me l’a rendue… »
Un homme blessé mais à la très grande dignité, pour lui « tout se tient, il n’y a pas d’actes isolés. »
Un homme d’honneur surtout, qui devait souffrir en silence de vivre à une époque où ses valeurs, ses engagements, ses combats étant la plupart du temps perçus comme décalés, réactionnaires, risibles, naïfs. Pas seulement par une sous-culture de gauche d’ailleurs, comme on le dit de manière un peu légère. Mais aussi par une sous-culture mercantile, financière, de la distraction et de l’amusement généralisés.

 

 

J’ai la chance – car c’en est une – d’avoir provisoirement en ma possession un carnet de notes d’un officier de marine. Un homme décédé il y a bientôt 5 ans, pour lequel je voue une admiration sans borne. Ce vice-amiral avait un parcours semblable à celui de Saint Marc. En particulier l’attachement sans limite à la parole donnée, à l’honneur, la fidélité à ses idéaux, à la France, à la mission reçue et exécutée avec loyauté. Dans ce carnet, cet officier qui participa aussi à la Guerre d’Algérie (avec la demi-brigade de fusiliers marins) avait recopié de sa main un extrait du procès d’Hélie de Saint Marc devant le haut tribunal militaire. Le voici.
Je n’ai personnellement aucun commentaire à y ajouter. Tout est dit. On n’est pas obligé d’apprécier le style, si on n’aime pas on ferme le blog et on s’en va. Mais je crois qu’il y a de grandes leçons contenues dans cette déclaration qui pourraient encore servir à beaucoup aujourd’hui…

 

 

 

La déclaration devant ses juges du Chef de Bataillon de Saint-Marc. 
 

 

« Ce que j’ai à dire est simple et sera court. Depuis mon âge d’homme, Monsieur le Président, j’ai vécu pas mal d’épreuves : la Résistance, la Gestapo, Buchenwald, trois séjours en Indochine, la guerre d’Algérie, Suez, encore la guerre d’Algérie.
En Algérie, après bien des équivoques, après bien des tâtonnements, nous avons reçu une mission simple, une mission claire : vaincre l’adversaire, maintenir l’intégrité du patrimoine national, y promouvoir la justice sociale, l’égalité politique.
On nous a fait faire tous les métiers parce que personne ne pouvait ou ne voulait les faire. Nous avons mis dans l’accomplissement de notre mission, souvent ingrate, parfois amère, toute notre foi, toute notre jeunesse, tout notre enthousiasme. Nous y avons laissé le meilleur de nous-mêmes. Nous y avons gagné l’indifférence, l’incompréhension de beaucoup, les injures de certains.
Des milliers de nos camarades sont morts en accomplissant cette mission.
Des dizaines de milliers de musulmans se sont joints à nous comme camarades de combat, partageant nos peines, nos souffrances, nos espoirs, nos craintes.
Nombreux sont ceux qui sont tombés à nos côtés. Le lien sacré du sang versé nous lie à eux pour toujours.
 

 

Et puis un jour, on nous a expliqué que notre mission était changée. Je ne parlerai pas de cette évolution incompréhensible pour nous. Tout le monde la connait.
Et, un soir pas tellement lointain, on nous a dit qu’il fallait apprendre à envisager l’abandon possible de l’Algérie, de cette terre si passionnément aimée, et cela d’un cœur léger.
 

 

Alors nous avons pleuré.
 

 

L’angoisse a fait place dans nos cœurs au désespoir. Nous nous souvenions de quinze années de sacrifices inutiles, de quinze années d’abus de confiance et de reniement. Nous nous souvenions de l’évacuation de la haute région, des villageois accrochés à nos camions qui, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route.
 

 

Nous nous souvenions de Dien-Bien-Phu, de l’entrée du Viet-Minh à Hanoï. Nous nous souvenions de la stupeur et du mépris de nos camarades de combat vietnamiens, en apprenant notre départ du Tonkin. Nous nous souvenions des villages abandonnés par nous et dont les habitants ont été massacrés. Nous nous souvenions des milliers de Tonkinois se jetant à la mer pour rejoindre des bateaux français. Nous pensions à toutes ces promesses solennelles faites à cette terre d’Afrique.
Nous pensions à tous ces hommes, à toutes ces femmes, à tous ces jeunes qui avaient choisi la France à cause de nous, et qui, à cause de nous, risquaient chaque jour, à chaque instant, une mort affreuse.
Nous pensions à ces inscriptions qui recouvrent les murs de tous les villages et les mechtas d’Algérie : « l’Armée nous protège. L’Armée restera. »
Nous pensions à notre honneur perdu.
 

 

Alors le général Challe est arrivé. Le grand chef que nous aimons et admirons et qui, comme le maréchal de Lattre en Indochine, avait su nous donner l’espoir et la victoire. Le général Challe m’a vu. Il m’a rappelé la situation militaire. Il m’a dit qu’il fallait terminer une victoire presqu’entièrement acquise, qu’il était venu pour cela.
Il m’a dit que nous devions rester fidèles à nos promesses, que nous devions rester fidèles aux combattants, aux populations européennes et musulmanes qui s’étaient engagées à nos côtés. Que nous devions sauver notre honneur.
 

 

Alors j’ai suivi le général Challe.
 

 

Et aujourd’hui je suis devant vous pour répondre de mes actes et ceux des officiers du 1er REP, car ils ont agi sur mes ordres.
Monsieur le Président, on peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier.
On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer.
Oh ! Je sais, Monsieur le Président, il y a l’obéissance, il y a la discipline.
Ce drame de la discipline militaire a été douloureusement vrai pour la génération d’officiers qui nous a précédés, par nos aînés. Nous-mêmes l’avons connu, à notre petit échelon jadis comme élèves officiers, ou comme jeunes garçons préparant Saint-Cyr.
Croyez bien que ce drame de la discipline a pesé de nouveau lourdement et douloureusement sur nos épaules devant le destin de l’Algérie, terre ardente et courageuse à laquelle nous sommes attachés aussi passionnément qu’au sol de nos provinces natales.
 

 

Monsieur le Président, j’ai sacrifié vingt années de ma vie à la France. Depuis quinze ans, je suis officier de Légion. Depuis quinze ans je me bats. Depuis quinze ans j’ai vu mourir pour la France des Légionnaires étrangers peut-être par le sang reçu, mais français par le sang versé.
C’est en pensant à mes camarades, à mes sous-officiers, à mes Légionnaires tombés au champ d’honneur, que le 21 avril à 13h30 devant le général Challe, j’ai fait mon libre choix.
 

 

Terminé, Monsieur le Président. »

                                                              *************

La citation qui suit cette prise de notes est de Charles de Gaulle, « Ceux qui accomplissent quelque chose de grand doivent souvent passer outre aux apparences d’une fausse disciplines. »

Juste après dans le cahier, une citation d’Alfred de Vigny : « La parole qui, trop souvent, n’est qu’un mot pour l’homme de haute politique, devient un fait terrible pour l’homme d’armes ; ce que l’un dit légèrement ou avec perfidie, l’autre l’écrit sur la poussière avec son sang, et c’est pour cela que beaucoup doivent baisser les yeux devant lui. »

 

 

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  Photos : D.R

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Les Sénégalaises

20 Octobre 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

 

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                                                             - Nocturne tourangeau -  

 

 

Bien avant les poules, le laitier et les éboueurs le réveil a sonné ce mercredi, à une heure que je connais puisque c’était celle de mes levés aux aurores pendant 370 matins où j’allais piloter une matinale radio. Un rendez-vous avec les chefs du journal qui me nourrit m’attendait dans cette bonne vieille ville de Bordeaux, il me fallait donc rejoindre la gare de Saint-Pierre-des-Coprs en voiture, l’heure (trop) matinale interdisant tout départ de la cité blésoise pour cause de déficience du service public. Après m’être difficilement délesté de deux euros dans le voleur parcmètre (en espérant que les pervenches restent au chaud ce jour-là car je n’ai bien sûr pas mis assez), le train démarre direction Poitiers où m’attend une correspondance.
 

A Châtellerault montent quatre adolescentes pure sucre, qu’un écrivain persifleur rouennais  nomme avec justesse et drôlerie « branlotines » (et « branlotins »), portables blaque berry en main, parfums forts et juchées sur des talons compensés. Elles ont quinze ans et doivent être en seconde, si j’en juge par les options langues étrangères dont elles parlent (Italien, Arabe…). Elles pianotent frénétiquement sur leurs portables tout en devisant sans se soucier de ma présence.
- Ah tiens ! C’est l’anniversaire de Léa aujourd’hui !
- Comment tu sais ?
- C’est marqué sur fesses bouc ! Oh, on a trois amis en communs… Remarque cet aprème je vais chez elle pour son anniversaire.
- Tu es toujours meilleure amie de cette fille d’Aix-en-Provence ?
- Non, je n’ai pas écrit un texto ni un fesses bouc depuis… octobre l’année dernière tu vois.
- C’est chaud de rester ami sur fesses bouc quand même.
- ouais, à moins de monter à Aix, je ne vois pas comment faire.
- Descendre à Aix. (dit sa voisine de gauche, visiblement plus au fait de la carte de France qu’elle)
- Ouais bon on s’en fout. Je ne vais pas aller à Aix et pis c’est tout.

 

La quatrième « branlotine » claironne que c’est son dernier jour de classe avant les vacances, parce qu’elle « part au Sénégal avec mes parents ». Elle fait l’admiration mâtinée de jalousie de ses comparses.
- La Chine, les Etats-Unis, maintenant le Sénégal ! C’est toujours avec le boulot de tes parents ?
- Non, là c’est pour des vacances tu vois.
- C’est où d’ailleurs le Sénégal ?
- C’est dans la corne de l’Afrique.
En disant cela, elle mime dans le vide avec son doigt la carte de l’Afrique et lui montre la partie ouest de cette dernière, soit l’exact opposé de la « corne de l’Afrique. »
- Ah ouais, je vois. C’est bien en dessous du Maroc, tout ça.
- Oui, vachement.
- Tu veux que je te donne des cours d’arabe ?
 

Visiblement elle en prend, mais doit sécher elle aussi les cours d’histoire-géographie.

 

Le festival continue :
- Samedi je vais à une fête de premières (suscitant l’admiration mâtinée de jalousie des trois autres)
- Ah t’as d’la chance, moi les vacances, faut que j’garde mes frères, tu vois le genre ? Et Julien il est au courant que tu vas à cette fête ?
- Non, tu penses. Sinon il ferait encore sa crise tu vois…
- Ça fait longtemps que vous êtes ensemble maintenant ?
- (elle réfléchi) Ça fait… ça va faire un an lundi !

Juste avant d’arriver à Poitiers, elles remarquent les ongles à paillettes d’une des quatre du mini club, qui arbore aussi des lunettes façon Audrey (Montebourg) Pulvar.
- Ouah, trop la classe, comment t’as fait ?
- Ben au début, je mettais les paillettes sur les ongles et puis j’ai fini par mettre les paillettes dans le pot à vernis et à tremper mon doigt dedans !

 

Elles se lèvent tout en parlant des cours à venir, de « Monsieur Machin prof de.. », de « Madame Truc prof de.. » etc., laissant derrière elles des effluves de parfums de grandes dames, ce qu’elles sont encore loin de devenir malgré les artifices arborés. Me vient en tête une chanson des Frères Jacques : « Si tu t’imagines, fillette, fillette, » chantée aussi par Juliette Gréco.

 

 

                                        ***************************************

 

 

A Bordeaux, ville souvenir, de l’époque où nous habitions Marmande au début des années 80, et où la belle endormie des bords de Garonne était un but excitant de balade dominicale. Les façades étaient noircies de pollution, Chaban-Delmas maire depuis presque quarante ans, Robert Hossein y tournait Les Misérables et le centre commercial portait déjà l’étrange nom de « Mériadek ».
Ville souvenir, quelques années plus tard, en chemin vers la garnison de Mont-de-Marsan où je servis sous les drapeaux pendant presque un an. Souvent en rade à la gare de Bordeaux, pour des attentes bâtardes de deux ou trois heures et en début de soirée, le temps de ne rien entreprendre. Sac paquetage à l’épaule, impossible de bouger ailleurs que dans les bistrots adjacents, aux ambiances fétides de petits trafics, de putes aux origines douteuses et de filles à soldats, souvent les mêmes d’ailleurs. Aujourd’hui Bordeaux est redevenu la bourgeoise qu’elle ne cessa jamais d’être vraiment. Centre-ville piéton chic, boutiques de fringues ou de luxe (et souvent les deux), quelques kébabs pour faire populo et un tramway pour faire socialo.
 

 

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Dans la rue menant à la gare, une fille à piercing et chargé de sacs de courses parle fort au téléphone. Elle ne devrait pas, vu le contenu de ses propos :
- Putain, grave, on était en stress, ils étaient quatre autour de nous, et encore heureusement qu’ils n’avaient pas les chiens sinon ils en auraient trouvé partout dans la bagnole et les passagers ! Dans ces moments-là tu sers les fesses, et après tu te retournes pour voir s’ils ne te suivent pas, tu vois ?

Mais de quoi et de qui parlait-elle donc…

 

 

 

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Gare de Bordeaux : la grande carte murale du réseau ferré d’Aquitaine et Midi-Pyrénées. Seul élément du décor qui me fasse ici rêver.

 

 

Place de la Bourse : les statues entourées de moches rubans roses témoignant d’une quelconque opération de lutte contre je-ne-sais-quoi, mais probablement une maladie. Pas celle du mauvais goût en tout cas.

 

 

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Dans le tégévé du retour, deux femmes « d’affaires, » la trentaine, dont l’une d’elle dit :
- Si je suis si intraitable sur la sécurité, c’est parce que les gens ne se rendent pas compte du risque qu’ils font prendre à l’entreprise.
C’est surtout par trouille de perdre son poste, on sait combien la santé des salariés importe assez peu, dans « l’entreprise. »

 

 

Gare de Poitiers (retour) : grosse démonstration de force des agents de « sécurité ferroviaire, » qui filtrent les accès aux quais, flanqués des contrôleurs en livrée mauve et grise. On les voit beaucoup moins quand la nuit tombe et à l’approche des grandes villes « chaudes ». Ayant souvent fait du Paris – Lyon et Paris – Rouen à des heures tardives et nocturnes, ces trains sont souvent livrés à eux-mêmes, dans le style trains-fantômes…

La contrôleuse fait les annonce dans un Anglais charabia, ce qui laisse songeur quant au niveau scolaire de l’enseignement des langues étrangères dans notre beau pays de France. Les non francophones comprennent sûrement mieux la phrase en français que le gloubi-boulga qui suit.

 

 

Arrivé à ma voiture je constate avec délice que la dégradation du service public peut avoir du bon : pas de pévé malgré mon ticket dépassé depuis trois heures…

 

 

 

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Résistance ou soumission ?

17 Septembre 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

 Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson Stévenin, Robert Guédiguian dans L'Armée du crime (Photo)

« Dans la vie, il y a deux types d’hommes : ceux qui se couchent, et ceux qui résistent ». Empruntée à Péguy, cette citation illustrerait à elle seule le nouveau film de Robert Guédiguian, L’Armée du crime, sur les écrans depuis le 16 septembre. Ce ne serait pas le plus faible des compliments pour ce film qui, s’emparant de l’histoire méconnue et pourtant héroïque des partisans de 1943-1944, tente avec succès de décrire les « tempêtes sous un crâne » qui ont pu agiter les cerveaux du réseau Manouchian dans une lutte armée à mort, pour la liberté et la vie.

Balayons d’emblée la question très contemporaine donc anachronique et irrésolue du « qu’aurions-nous fait à leur place ? » pour se consacrer à l’essentiel. Avaient-ils choisi le bon combat ? Comment ces immigrés, réfugiés, juifs polonais, républicains espagnols en exil, hongrois et arméniens, pacifistes, se sont-ils retrouvés les armes à la main pour des actions coups de poing qui semèrent la panique et la fureur dans les rangs de l’Allemagne nazie ? Comment ces hommes et femmes, dont certains caressaient la vie à pleine main (ils avaient presque vingt ans, Aragon dira d’eux qu’ils « donnaient leur cœur avant le temps »), aux préoccupations si éloignées du terrorisme et du crime, ont-ils pu se retrouver justement à tuer… pour la liberté ?

C’est le paradoxe que cherche à montrer Guédiguian dans L’Armée du crime. A plusieurs reprises il place ses héros malgré eux en situation de commettre l’imparable, et ils le commettent ! Froidement, sûrs d’eux, sûrs aussi qu’en cas de captivité, ils seraient torturés à mort par ceux qui voulaient leur tête mais pas avant d’avoir parlé. Mais il montre dans le même temps – dans la beauté du film -  les tergiversations du chef de réseau, le fameux Missak Manouchian, qui prend immédiatement conscience du choix éthique à résoudre rapidement. C’est sans doute au fond de la personnalité de ce poète réfugié arménien, qui a déjà vécu l’extermination de sa propre famille lors du génocide, au fond du cœur de cet homme amoureux fou de la vie et de sa femme, des images et des mots, que la réponse se love. De la difficulté à vivre sous le joug oppressant d’un ennemi déterminé, le poète donne un titre à ce mal de vivre général et à la privation de la liberté : il lutte, et avec lui luttent vingt deux hommes et une femme pour la vie. Au prix de cette dernière même, à l’issue d’une arrestation, de tortures et d’un procès que les chefs allemands voulaient « exemplaire » contre ces « terroristes ».
Terroristes qu’ils n’étaient pas, puisque ne prenant aucun goût à leurs sales besognes qu’ils accomplissaient par devoir, sans se poser la question de l’héroïsation éventuelle qui en découlerait.
Le statut de héros ne viendra qu’avec la mort, et avant elle cette lettre laissée à Mélinée, « l’orpheline » à qui Manouchian écrit une dernière lettre poignante, au point d’écrire « je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand ». Il y a là également un piège à éviter : celui de la récupération christique que de bons catholiques et néanmoins collaborateurs s’empresseront de faire. Cette « lettre à Mélinée » sublime l’horreur de ce qui fut vécu et reste à vivre en acte de sacrifice et d’amour sans précédent, ou presque.

Le cinéma de Robert Guédiguian n’est pas uniquement fait de reconstitutions historiques : son engagement pour la lutte dépasse celle de la seconde guerre mondiale et l’épisode singulier de « l’affiche rouge ». Interrogé sur le pourquoi d’un tel film, il répond sans tarder : « il y a encore aujourd’hui des luttes à accomplir, quotidiennement, dans notre pays : il nous faut peut-être nous investir dans ces luttes ». Le lecteur pro-gouvernemental peut s'arrêter là.


Des luttes à poursuivre, oui, et collectivement s’il-vous-plaît. De même que Manouchian fut engagé pour fédérer les actions isolées dans un seul et même groupe, à cause de sa tempérance, sagesse et courage, de même aujourd’hui la lutte ne peut surgir que d’un sursaut collectif, où chacun abandonnerait l’eldorado précaire de son pavillon de banlieue (avec garage et écrans plats) pour s’insurger à bon escient contre les injustices flagrantes et les horreurs d’un système qui chaque jour broie un peu plus le plus faible, le plus fragile, le plus malade, le plus étranger.


 Robert Guédiguian dans L'Armée du crime (Photo)

Immigrés, réfugiés, avec leurs gueules de métèques et leurs noms difficiles à prononcer, ces vingt trois du réseau Manouchian, « nos frères pourtant » dira Aragon, vingt trois « amoureux de vivre à en mourir, vingt trois qui criaient la France ! en s’abattant », ont lutté avant de se coucher dans la mort, pour que nous puissions un jour nous réveiller dans le lit de la vie.
Non pas par fascination de la mort elle-même ni le plaisir de tuer, mais pour l’amour de la liberté et le prix de la vie.
Insoumis.


 Simon Abkarian, Robert Guédiguian dans L'Armée du crime (Photo)


 Simon Abkarian, Robert Guédiguian dans L'Armée du crime (Photo)



 Simon Abkarian, Robert Guédiguian dans L'Armée du crime (Photo)


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Palme d'or : und ?

24 Octobre 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

                                                     Le Ruban Blanc

Das Weisse Band, de Michael Haneke. Allemagne, Autriche, France, Italie 2009. 145mn. Distributeur : Les Films du Losange. Avec : Christian Friedel ; Leonie Benesch ; Ulrich Tukur…

Le Ruban blanc


C’est un critique qui pose la question, et, en sortant de la projection du Ruban Blanc, elle devient nôtre : « peut-on ne pas aimer un grand film ? », se demande Christian Berger dans « les Fiches du Cinéma » ? A « Première Séance », nous préfèrerons être encore plus précis : peut-on ne pas aimer une palme d’or ?
Le cinéma de Michael Haneke est un cinéma inconfortable qui met le spectateur mal à l’aise. C’est une chose que nous savions. Froid et clinique, Le Ruban blanc ne procure pas pour autant un aussi grand malaise que Funny Game, La Pianiste ou encore Caché. Peut-être parce que Le Ruban blanc est d’abord un très bel objet de cinéma. La faute au noir et blanc, tout en nuances et contrastes saisissant, sans égal pour accentuer les saisons, étouffer les acteurs dans des intérieurs strictes et mornes, saisir les visages dans les cadrages serrés. On pourrait d’ailleurs remplir la chronique à elle seule avec les aspects factuels de cette palme d’or.
C’est sans doute sur le fond qu’il faut désormais chercher. Rarement l’humiliation humaine aura été traitée avec autant de précision, et sans doute Michael Haneke fait partie des rares à prétendre y parvenir. Dans ce village allemand protestant et rigoriste de l’avant première guerre mondiale, il ne fait pas très bon vivre. D’étranges évènements viennent perturber la vie tranquille et bien réglée d’une communauté renfermée sur elle-même, où les adultes – et particulièrement les hommes – cherchent à former leur progéniture à coup de trique et d’humiliation. Personne n’y échappe, pas même les épouses, seule bouffée d’oxygène dans ce film étouffant, mais qui ne parviennent jamais à donner un rayon de soleil dans la vie de ces gosses qui resteront marqués à vie. On peine à sourire. D’ailleurs Haneke cherche-t-il à la faire ?
C’est cette même source d’humiliation qui pourra faire le lit du totalitarisme vingt ans plus tard, en faisant de ces enfants, au-delà de l’humiliation, un terreau favorable aux nazis d’Hitler. C’est du moins ce que tente de nous dire Haneke dans les interviews. On voudrait le croire, tant on se demande comment évolueront les enfants et les femmes humiliés par tant de rigueur et d’anéantissement des patriarches. Mais cela n’a rien d’une évidence. On y pense, c’est tout. Voir le film avec ces lunettes-là est sans doute une manière de s’auto-manipuler, Le Ruban Blanc ne fait que poser les questions, laissant le spectateur en suspend avec les interrogations philosophiques de l’œuvre.
Michael Haneke signe un grand film, c’est vrai, on a du mal à trouver des failles, surtout pas dans l’interprétation magistrale des enfants en tout cas, ni dans la mise en scène où il ne manque rien, répétons-le à l’envie, pas même un bouton de culotte.
Le problème, à mon sens, réside plutôt dans la déshumanisation du film, déshumanisant les personnages eux-mêmes, et les paysages, jusqu’au chaos final représenté en creux, où l’on parle d’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, avec les conséquences que l’on connaît. Tout le monde est rassemblé au Temple et on chante les cantiques, comme si de rien était.
Le Ruban blanc, symbole de pureté et d’innocence dans cette société rurale ultra corsetée, étouffée et étouffante de rigueur, devient en fait le symbole d’un mécanisme implacable du mal, dont on aimerait finalement ne jamais connaître les racines. Ce sont celles d’un arbre affreux où gisent les corps sans vie de ceux qu’on y a pendu. Attention, danger : la fascination pour l’humiliation peut conduire au néant. Que choisiront ces enfants plus tard ? Nous le savons pas.

En sortant, revient en mémoire l’interrogation qu’on entend le plus souvent dans le film : « und ? ». Ce qui peut se traduire par : « et alors ? »







Le Ruban blanc


Le Ruban blanc



« Première Séance », une chronique cinéma à retrouver le mercredi 11h45 sur RCF Angoulême & le jeudi 11h35 et 12h55 sur RCF Haute Normandie. Fréquences au www.rcf.fr

 

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