à nous de vous faire préférer le train
5 Novembre 2006
, Rédigé par Fred Sabourin
Publié dans
#étonnement
sommeil à grande vitesse

Dans l’atmosphère ouaté d’une rame de TGV. Il est tôt ce dimanche, et le monstre de fer et d’électricité file à 300 km heure vers Paris, l’éclectique citée. Les voyageurs ont du se lever de bonne heure, et pas nécessairement de bonne humeur… Pourtant, il flotte dans l’air un « je ne sais quoi » de quiétude, un silence à la fois pesant et léger, comme la plume d’un oreiller. Il flotte dans l’air un parfum de demi sommeil, ou plus exactement de « second sommeil ». Comme le second souffle du coureur de fond. Le temps, le corps et la respiration semblent en apnée. Moi je ne dors pas, absorbé par la lecture de mon journal dominical. Mais je suis arrêté dans cette lecture par le flottement du silence cotonneux. Curieusement, il m’assourdit ! Dehors, le paysage défile, le regard est sollicité : couleur terre de France, vert foncé, vert pâle, rouge - orangé, feuilles jaunies, horizon bleu d’automne. On voit même des chasseurs, petits bonshommes kakis dans le lointain. Le soleil donne des reflets chaleureux à la nature. Et quand j’y regarde de plus près : il éclaire la nuit et le visage de deux couples assoupis dans des postures presque confortables malgré l’exiguïté des sièges. Ils ne sauront jamais le pacte passé entre le soleil, la brume, le silence, leur béatitude et moi. Je n’ai plus sommeil, contemplant celui des autres.
Le temps suspendu, mais à grande vitesse…

marie 16/11/2006 12:38
christpphe forgeron 13/11/2006 14:14
David 05/11/2006 13:03