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Le jour. D'après fred sabourin

Résultat pour “drôle de guerre”

C'est pas possible...

24 Janvier 2012 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #étonnement

 

 

 

D'après vous, qui a bien pu dire :

 

 

«En cas d’échec, j’arrête la politique. Oui, c’est une certitude.»

 

«De toute façon, je suis au bout, dans tous les cas, pour la première fois de ma vie, je suis confronté à la fin de ma carrière.»

 

«Vous voulez que j’anime des sections UMP ? Je ne mérite pas ça. Je préfère encore le Carmel. Au Carmel au moins, il y a de l’espérance !»

 

En tout cas, je changerai de vie complètement, vous n’entendrez plus parler de moi!»

 

« Si l’on veut être aimé dans le futur, il faut couper.»

 

******************

 

 

Alors ? Non ? Vous ne voyez pas ?

Vous n'allez jamais le croire : le petit Nicolas ! Le prince de la République, lui-même !

(Dans "Le Monde" daté du 25/01/2012)

 

Dingue, non ? On ose à peine y croire... D'ailleurs on n'y croit pas du tout.

Dommage, parce que le "vous n'entendrez plus parler de moi," c'est drôlement tentant.

Quant à être aimé dans le futur, faut pas exagérer non plus...

Mais "couper", ça oui.

 

Allez, l'espoir fait vivre (y parait).

 

 

 

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Des rebelles très conventionnels…

8 Février 2014 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #quelle époque !

 

SAB 9742 R

 


Les 17e RDV de l’Histoire qui se dérouleront à Blois en octobre 2014 auront pour thème « les rebelles. » Une aubaine en cette année de commémoration du centenaire de 1914 et 70e anniversaire de 1944.

Après la guerre, les rebelles. En annonçant le thème des prochains Rendez-vous de l'Histoire, Jean-Noël Jeanneney, président de la « plus grande manifestation d'intellectuels en France » (sic) a créé une surprise chez les spectateurs qui ne l'est pas vraiment, au fond.
Il vaudrait mieux s'y préparer : en 2014, nous allons manger du poilu de la Première guerre mondiale, et du résistant de la Seconde. Qu'on le veuille ou non, 2014 sera une année de commémoration. Une Mission du centenaire a même été créée pour ça, qui a fortement marqué de sa présence l'édition 2013 des Rendez-vous de l'Histoire : stand majestueux au salon du livre, conférences et communications diverses assurées par des historiens et chercheurs de renom, dont Antoine Prost, professeur émérite à l'Université de Paris I, Panthéon – Sorbonne.


Un (e) rebelle au Panthéon ?


Et alors, direz-vous ? Quoi de plus normal d'honorer ces poilus présentés aujourd'hui plus comme des victimes de l'idiotie d'une guerre manipulée par des officiers généraux que d'aucuns qualifient de « criminels de guerre, » que comme des combattants ? Ou encore, d'honorer la mémoire de ces résistants de 1944, dont ils semblent aujourd'hui avoir été si nombreux qu'on se demande comment la France n'a pas été libérée du joug nazi plus tôt ? La collision des deux commémorations fait d'ailleurs débat parmi les historiens, mais aussi les politiques, et particulièrement des régions concernées, la Picardie, l'Alsace, la Lorraine et les Vosges, qui comptent sur ce tourisme mémoriel pour palier une activité économique décroissante. Si le Général de Gaulle voyait dans la période 1914 – 1944 une sorte de « guerre de trente ans, » décidant en 1964 de commémorer les deux guerres en même temps, les anciens combattants signalent que c'est une tradition qui « dépasse de Gaulle. » En 1954 et 1984 en effet, les deux évènements ont déjà été commémorés ensemble.


Plus fort encore : l'enjeu est, on l'aura compris, politique. Car il y a un courant d'air du côté du Panthéon – dont on ignore encore qui pourrait y entrer à cette occasion mais le sujet fait déjà l'objet d'âpres débats - et un dossier sensible, jamais refermé, qui nécessitera beaucoup de doigté : la mémoire des 620 soldats condamnés à mort et fusillés « pour l'exemple, » pendant la Grande Guerre. Qui entrera au Panthéon ? Un Poilu de 14 ? Un résistant de 44 ? Un homme ? Une femme ? Un rebelle ? Là est la clivante question.


Poilus, résistants, rebelles et quoi encore ?


Pierre Nora et Jean-Noël Jeanneney, dans un entretien au journal Le Monde du 11 octobre dernier semblent se défendre de privilégier les uns ou les autres dans cet aspect commémoratif* « Je déplorerais une commémoration qui se concentrerait uniquement sur les fusillés et les mutins ; ce serait une injustice » (J. N Jeanneney). Pierre Nora paraît appeler à la synthèse qui dépasserait le simple aspect mémoriel de la commémoration, en insistant sur le problème de la dette que les générations passées ont contracté envers leurs pères, ces héros. « À titre personnel, dit-il, je pense que si on mettait au Panthéon tout à la fois Michelet et Marc Bloch, on exprimerait un message sur la Révolution française, sur la République et sur la Résistance. Et on saluerait le rôle civique de l'histoire. » 


À l'énoncé du thème retenu pour les Rendez-vous de l'Histoire 2014, on peut s’interroger. Premièrement parce qu'il s'agit bien d'une suite à la guerre, thème de 2013 : les grandes manœuvres continuent, sur le terrain politique cette-fois, dans une année commémorative et électorale qui sera très difficile. Deuxièmement parce qu'on ne peut qu'apprécier le tour de passe-passe des deux figures d'historiens que sont Pierre Nora et J-N Jeanneney : soit tout est ficelé d'avance et ils jouent parfaitement bien la comédie. Soit le thème des rebelles est imposé d'en haut, et alors ils jouent parfaitement bien les « cocus magnifiques. »


L'ingérence du politique dans les affaires de l'historien, le phénomène n'est - hélas ! - pas nouveau. Les vrais rebelles, eux, on sait en revanche comment ils terminent.

*comprendre : les mutins et fusillés d’un côté, et les résistants de l’autre, leur point commun étant cette accession au statue de héros, même posthume.

 

 

F.S

 

(recyclage d'un article publié le 25 octobre dernier. L'expo Tardi au 41e FIBD d'Angoulême permet de savoir ce qu'il en pense, lui, de ce centenaire commémoratif.)

 

 

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silence...

30 Mai 2008 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

                                                           Ca tourne !



       Pendant ce temps-là, rue de la Juiverie, on tournait une mièvrerie sucrée, grand public et faussement historique censée se dérouler durant la seconde guerre mondiale. Pour faire plus crédible, on va chercher Line Renaud, qui en connaît un rayon question guerre mondiale, elle qui a du naître au moment où la France perdait Sedan. Après, elle a mangé du maroual au petit déjeuner avec Dany Boon.
La scène se passe « après le couvre feu », une livraison en loucedé par un gentil maraîcher, qui prend des risques pour venir servir la dame à l’entrée de son bistrot. Notez bien qu’il s’agit temporellement d’une scène se déroulant après le couvre feu (je le répète et le réalisateur l’a lui même précisé), d’où ce splendide « extérieur jour » manifestant la part d’ombre de la scène, sans doute…
Production France Trois Rhône-Alpes-Auvergne, dans votre télé l’hiver prochain.
Vivement.


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le nombril du monde

19 Juin 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

                                     Moi, et mon nombril…

            « Le nouvel annuaire. Moi. Ma vie. Mes voisins. Mon quartier ». Slogan actuellement sur tous les murs du métro de Paris. Le visuel est explicite : une photo d’un ventre (homme ou femme) sur lequel est tatoué un plan de ville, avec le nombril au milieu. Le communiqué de presse précise : « l’objectif est de montrer que l’individu est au centre du nouvel annuaire. Celui-ci devient un outil qui l’aide à construire son propre monde dont il est le centre. Le nombril comme centre du plan de quartier symbolise la proximité, l’intimité et le lien (…)  aider les gens à mieux s’intégrer et s’approprier le lieu dans lequel ils vivent»
Drôle d’époque ! Moi, moi, moi et… mon nombril ! L’individu triomphant, tatoué sur le ventre plat des publicités qui frisent l’obésité, quatre mètres sur trois. L’individu au centre de la vie du quartier, par définition épicentre de la collectivité, du lien social, de l’entraide. Pour quiconque a déjà vécu à Paris ces derniers temps, rien d’étonnant à cette allégorie des temps qui courent. La vie de quartier est en réalité souvent une vie de solitudes, faussement collective lors de « repas de quartiers » où on sort les petits plats, les nappes à carreaux, les chaises et les bouteilles, en oubliant l’hiver. L’été caniculaire de 2003 a rappelé à beaucoup que dans « mon quartier », parmi « mes voisins », certains étaient bien âgés, et surtout bien seuls.
Le nouvel annuaire peut-il devenir un trait d’union ? Ou bien ne restera-t-il qu’une danse du ventre, trop rempli pour les uns, et trop vide pour les autres…
Le nouvel annuaire peut-il être le nombril du monde ? De mon monde…
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Le Grand bain de Gilles Lellouche : l’inattendue natation des synchronisés

5 Novembre 2018 , Rédigé par F.S Publié dans #chronique cinéma

Le Grand bain de Gilles Lellouche : l’inattendue natation des synchronisés

Gilles Lellouche, réalisateur de Narco (2004) et Les Infidèles avec Jean Dujardin en 2012, signe avec Le Grand bain une comédie collective doucement mélancolique, excentrique et absurde. En employant un des plus beaux castings masculin actuel, personnages malmenés par la vie auxquels répondent des personnages féminins aux caractères affirmés.

Le Grand bain de Gilles Lellouche : l’inattendue natation des synchronisés

Dépressif chronique, mari mal aimé, abandonné et en colère, loser magnifique, père rock star has-been, mythomane en naufrage et employé de piscine timide… Gilles Lellouche rassemble dans Le Grand bain des quadras-quinquagénaires en chute lire, bardés non plus de certitudes – ça fait longtemps qu’ils n’en ont plus – mais de graisses superflues, dans la tiédeur réconfortante d’une piscine pour d’inattendus autant qu’improbables cours de natation synchronisée. Ils sont la risée des autres nageurs, notamment l’équipe de water-polo à la testostérone surdimensionnée. Coachés par deux femmes à poigne – c’est probablement ce qu’il leur faut pour éviter de couler complètement – ils se mettent en tête de préparer les championnats du monde de leur discipline en Suède. Qu’importe le prétexte, Le Grand bain est surtout là pour nous montrer un aréopage improbable, touchant, sympathiquement mélancolique.
 

Ils n’ont pas de « petits pulls marines » mais touchent le fond de la piscine quand même : Benoît Poelvoorde, Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Jean-Hugues Anglade, Alban Ivanov, Félix Moati, Balasingham Thamilchelvan un Sri-Lankais pas très connu mais qui gagne à l’être), la fine fleur du cinéma français actuel.
Pour secouer les entrainements de ces « champions » adeptes d’un sport de filles, trois personnages féminins à forte poigne : Virginie Efira, ex-alcoolique qui déclame à ces messieurs des vers de Maria Rilke clope au bec assise sur le plongeoir ; Leïla Bekthi ex nageuse désormais paralysée qui joue la Folcoche en passant sa hargne sur ces hommes en chute libre ; et Marina Foïs, en modèle de femme compréhensive et dévouée à son dépressif de mari (Mathieu Amalric).

 

On sait gré à Gilles Lellouche, réalisateur à la périodicité irrégulière, d’avoir su trouver le ton juste dans un film chorale qui aurait pu être casse-gueule autant que casse-bonbons. Le genre comédie au cinéma français regorge de niaiseries convenues aux gags lourds et maquillés comme des camions volés, manquant cruellement de subtilité et de drôlerie véritable. Dans Le Grand bain, rien de cela : un agréable moment de comédie douce-amère, sensible et écornant au passage les « valeurs » surévaluées et surreprésentées de notre « drôle » d’époque : esprit de compétition systématique, beauté, jeunesse, minceur, réussite sociale…

Le Grand bain de Gilles Lellouche : l’inattendue natation des synchronisés

« Accepte la femme qui est en toi ! » répète Delphine (Virginie Efira) à ces antihéros quinquagénaires brioches en avant et cuisses de grenouilles en slips de bain au bord de la piscine municipale. Et ça marche : Gilles Lellouche et ses boys mouillent le maillot, en ballet des synchronisés. Sans perdre pied, dans le Grand bain

F.S.

Le Grand bain de Gilles Lellouche : l’inattendue natation des synchronisés
Le Grand bain de Gilles Lellouche : l’inattendue natation des synchronisés
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Hier encore…

5 Octobre 2018 , Rédigé par F.S Publié dans #l'évènement

Hier encore…

« Lorsque l’on tient, entre ses mains, cette richesse, d’avoir 20 ans, des lendemains pleins de promesse ; il faut boire, jusqu’à l’ivresse, sa jeunesse. À 18 ans, j’ai quitté ma province, bien décidé, à empoigner la vie, le cœur léger, et le bagage mince, j’étais certain de conquérir Paris. Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, Montmartre en ce temps-là, accrochait ses lilas jusque sous nos fenêtres. Par la peur de te perdre et de ne plus te voir, par ce monde insensé qui grouille dans ma tête, par ces nuits sans sommeil où la folie me guette, quand le doute m'effleure et tend mon cœur de noir, j'en déduis que je t'aime, j'en déduis que je t'aime… Nous nous sommes aimés, nos joies se sont offertes : dans le petit bois de Trousse-Chemise, la mer était grise, on l’était un peu, dans le petit bois de Trousse-Chemise, on fait des bêtises, souviens-toi nous deux… Laisse-moi guider tes pas dans l’existence, laisse-moi la chance de me faire aimer, viens comme une enfant au creux de mon épaule, laisse moi le rôle de te faire oublier… Nous nous sommes mariés par un jour de printemps, sans prêtre sans mairie sans amis ni parents, nous n’avions tout au plus elle et moi que 20 ans, mais un désir d’adulte brûlait nos cœurs d’enfants. J’ai mis mon complet neuf, mes souliers qui me serrent, et je suis prêt déjà depuis pas mal de temps, ce soir est important car c’est l’anniversaire, du jour où le bonheur t’avait vêtue de blanc, mais... viens, découvrons toi et moi les plaisirs démodés. Je sais qu’un jour viendra, car la vie le commande, ce jour que j’appréhende où tu nous quitteras ; je sais qu’un jour viendra où triste et solitaire en soutenant ta mère et en traînant mes pas, je rentrerai chez nous, dans un chez nous désert, je rentrerai chez nous où tu ne seras pas.
 

Un beau matin, je sais que je m’éveillerai, différemment de tous les autres jours, et mon cœur délivré enfin de notre amour, et pourtant, et pourtant… C’est drôle, c’que t’es drôle à r’garder, t’es là, t’attends tu fais la tête, et moi j’ai envie d’rigoler, c’est l’alcool qui monte dans ma tête, tout l'alcool que j'ai pris ce soir afin d'y puiser le courage de t'avouer que j'en ai marre de toi et de tes commérages, de ton corps qui me laisse sage et qui m'enlève tout espoir. Dieu que t'as changé en cinq ans, tu t'laisses aller, tu t'laisses aller.
 

Il faut savoir quitter la table lorsque l’amour est desservi, sans s’accrocher l’air pitoyable, mais partir sans faire de bruit. Que c’est triste Venise, au temps des amours mortes, que c’est triste Venise, quand on ne s’aime plus… Je n’aurais jamais cru qu’on se rencontrerait, le hasard est curieux, il provoque les choses, et le destin pressé un instant prend la pause ; non, je n’ai rien oublié... Je souris malgré moi, rien qu'à te regarder ; si les mois, les années marquent souvent les êtres toi, tu n'as pas changé, la coiffure peut-être… Non je n'ai rien oublié. J'habite seul avec maman, dans un très vieil appartement, rue Sarasate, j'ai pour me tenir compagnie, une tortue deux canaris, et une chatte...

Hier encore, j’avais 20 ans je caressais le temps et jouais de la vie  comme on joue de l’amour et je vivais la nuit  sans compter sur mes jours qui fuyaient dans le temps. Par l'idée que la fin pourrait être un début par mes joies éventrées par ton indifférence ; par tous les mots d'amour qui restent en souffrance, puisque de te les dire est pour moi défendu. J'en déduis que je t'aime, j'en déduis mon amour… »

Charles Aznavour

 

F.S. 5 octobre 2018

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Les Pins : le château

30 Novembre 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #rural road trip, #émerveillement

Les Pins : le château
Les Pins : le château
Les Pins : le château
Les Pins : le château

"Château reconstruit après la guerre de Cent ans. L'édifice se compose d'une grosse tour carrée. A la base de la tour, côté est, se trouvent trois petits contreforts. La maçonnerie jusqu'à hauteur des contreforts paraît ancienne et a peut-être appartenu à une tour romane. Du côté nord, une construction était adossée à la tour, sans doute une tour moins importante, en ruines. L'ensemble porte la marque de la fin du XVe - début du XVIe siècle. À l'angle sud-ouest, tourelle cylindrique contenant l'escalier à vis. La tour carrée et sa tourelle sont couronnées par des créneaux et des mâchicoulis sur consoles". (source : Monumentum.fr)

"Un litige sur le droit de justice aurait opposé le seigneur des Pins et les augustins du couvent de Mortemart. La famille Viroulaud de Marillac aurait construit le château placé à la frontière entre les possessions anglaises et françaises durant la guerre de Cent Ans. En 1643 François Viroulaud de Marrillac qui s'est opposé au roi durant la Fronde est décapité et la seigneurie des Pins est achetée en 1626 par René de Devezeau. C'est le curé de Saint-Mary René Merceron qui achète les Pins à la Révolution, puis se marie et devient maire des Pins en 1840".

Inscrit monument historique depuis le 3 avril 1958. (source : Wikipédia).

- Les Pins : l'église Saint-Pierre -
- Les Pins : l'église Saint-Pierre -

- Les Pins : l'église Saint-Pierre -

- Bois de Bel-Air (Saint-Mary) ; lieu dit La Belle -
- Bois de Bel-Air (Saint-Mary) ; lieu dit La Belle -
- Bois de Bel-Air (Saint-Mary) ; lieu dit La Belle -
- Bois de Bel-Air (Saint-Mary) ; lieu dit La Belle -
- Bois de Bel-Air (Saint-Mary) ; lieu dit La Belle -
- Bois de Bel-Air (Saint-Mary) ; lieu dit La Belle -

- Bois de Bel-Air (Saint-Mary) ; lieu dit La Belle -

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souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage...

15 Janvier 2008 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #poésie

                                                            

                                                l’île Hélène

   Assis sur un banc, devant l’océan, devant l’océan égal à lui même.
Un homme pensif, se masse les tifs. Interrogatif : à quoi pense-t-il ?
A quoi pense-t-il, livré à lui même ? Il pense à son île, son île : Hélène. Est-ce que l’île l’aime ? Assis sur un banc, devant l’océan, l’océan jamais tout à fait le même. Dans le bruit lascif, autour des récifs, que la vague enchaîne, à quoi rêve-t-il, l’éternel poème ? Il rêve  à une île dont le littoral a le pur profil de l’amour total.
Assis sur un banc, devant l’océan, devant globalement la terre toute entière. Qui jamais n’enterre ses haches de guerre, ou si peu, si guère, que c’est faire semblant. Il pense que le vent fraîchit sur sa joue. Il pense que l’amour sait vous mettre en joue : ban, ban, ban ! Il pense surtout devant l’océan, belle esclave bleue qui remue ses chaînes, il pense à son île, à son île Hélène. Est-ce que l’île l’aime ? Pense-t-elle à son « il » ?

Claude Nougaro.


(ci-dessus : petit cimetière marin jouxtant l'église St Pierre de Varengeville. Ci-dessous : le voilier d'Arsène Lupin cherchant le trésor de l'aiguille creuse ?)

 

 

 

 

 

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Armistice

10 Novembre 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #littérature

Nous avons vraiment pris contact quand j’ai demandé des livres. Entre gens qui aiment la lecture, on établit vite des repères. Les préférences provoquent les idées, qui donnent rapidement la mesure des opinions. Sur ma table, j’eus bientôt Rabelais, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Vallès, Stendhal naturellement, du Maeterlinck, du Mirbeau, du France etc., tous auteurs assez suspects pour de jeunes filles de la bourgeoisie, et je refusai, comme fades et conventionnels, les écrivains dont elles étaient nourries.
Un infirmière apprivoisée en amena une autre, et ainsi de suite. Les conversations commencèrent, je fus entouré et pressé de questions. On m’interrogea sur la guerre :
- Qu’avez-vous fait au front ?
- Rien qui ne mérite d’être rapporté si vous désirez des prouesses.
- Vous vous êtes bien battu ?
- Sincèrement, je l’ignore. Qu’appelez-vous se battre ?
- Vous étiez dans les tranchées… Vous avez tué des Allemands ?
- Pas que je sache.
- Enfin, vous en avez vu devant vous ?
- Jamais.
- Comment ! En première ligne ?
- Oui, en première ligne, je n’ai jamais vu d’Allemand vivant armé, en face de moi. Je n’ai vu que des Allemands morts : le travail était fait. Je crois que j’aimais mieux ça… En tout cas, je ne peux vous dire comment je me serais conduit devant un grand Prussien féroce, et comment ça aurait tourné pour l’honneur national… Il y a des gestes qu’on ne prémédite pas, ou qu’on préméditerait inutilement.
- Mais alors, qu’avez-vous fait à la guerre ?
- Ce qu’on m’a commandé, strictement. Je crains qu’il n’y ait là-dedans rien de très glorieux et qu’aucun des efforts qu’on m’a imposés n’ait été préjudiciable à l’ennemi. Je crains d’avoir usurpé la place que j’occupe ici et les soins que vous me donnez.
- Que vous êtes énervant ! Répondez donc. On vous demande ce que vous avez fait !
- Oui ?... Eh bien ! j’ai marché le jour et la nuit, sans savoir où j’allais. J’ai fait l’exercice, passé des revues, creusé des tranchées, transporté des fils de fer, des sacs à terre, veillé au créneau. J’ai eu faim sans avoir à manger, soif sans avoir à boire, sommeil sans pouvoir dormir, froid sans pouvoir me réchauffer, et des poux sans pouvoir toujours me gratter… Voilà !
- C’est tout ?
- Oui, c’est tout… Ou plutôt, non, ce n’est rien. Je vais vous dire la grande occupation de la guerre, le seul qui compte : J’AI EU PEUR.
J’ai dû dire quelque chose d’obscène, d’ignoble. Elles poussent un léger cri, et s’écartent. Je vois la répulsion sur leurs visages. Aux regards qu’elles échangent, je devine leurs pensées : « Quoi, un lâche ! Est-il possible que ce soit un Français ! » Mlle Bergniol (vingt et un ans, l’enthousiasme d’une enfant de Marie propagandiste, mais des hanches larges qui la prédestinent à la maternité, et fille d’un colonel) me demande insolemment :
- Vous êtes peureux, Dartemont ?
C’est un mot très désagréable à recevoir en pleine figure, publiquement, de la part d’une jeune fille, en somme désirable. Depuis que le monde existe, des milliers et des milliers d’hommes se font tuer à cause de ce mot prononcé par des femmes. Mais la question n’est pas de plaire à ces demoiselles avec quelques jolis mensonges claironnants, style correspondant de guerre et relation de faits d’armes. Il s’agit de la vérité, pas seulement de la mienne, de la nôtre, de la leur, à ceux qui y sont encore, les pauvres types. Je prends un temps pour m’imprégner de ce mot, de sa honte périmée, et l’accepter. Je lui répond lentement, en la fixant :
- En effet je suis peureux, mademoiselle. Cependant, je suis dans la bonne moyenne.

Gabriel Chevallier, La Peur (éditions La Dilettante)



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poème

7 Mars 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

Ivresse au port

Sur l’esplanade du port de Barcelone,
Son cri et sa voix résonnent.
J’ai tourné la tête, car je reconnaissais,
Les paroles de l’ivrogne qui gueulait en français.

Il parlait seul certes, mais malgré lui à la cantonade,
Et c’était un spectacle curieux remplissant l’esplanade.
La barbe hirsute, abondante et fort drue,
il se tenait debout, mais il avait trop bu.

Sa chanson recto tono parlait de guerres et d’assauts,
Pour un peu on voyait sortir de lui de sable d’un pays chaud.
Joignant ses lèvres, par moment il sifflait,
D’admiration pour ce qu’il racontait.

Je regardais ce singulier spectacle croquignol,
Et disais en moi même que même en français,
L’ivresse des marins du port est aussi espagnole.
 
(Espagne, L’Ametlla de Mar, 23 février 2006)

Pour fêter le retour de l'actu sur le blog, un cliché pour les yeux... C'est à Lisbonne, en attendant Barcelone...

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