Avant l’hiver
5 Novembre 2013 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #montagne
- Entre Cujalat et Laiterine -
Pourquoi diable l’automne est-elle la saison préférée de beaucoup de promeneurs, nez en l’air, nez au vent, quand viennent à nous les premiers frimas matinaux et les jours courts ? J’en ai une vague idée : si nous aimons l’automne, c’est paradoxalement pour la chaleur qu’elle dégage. Chaleur presque humaine d’une nature en plein endormissement, en lente mais sûre préparation de son hibernation. Tout y concourt : couleurs chatoyantes de tout ce qui porte branches et feuilles. Lumières changeantes qui, lorsqu’elles se font rasantes à partir du milieu de l’après midi, habillent de rêves et de nostalgie toute forme terrestre. Promesse d’une boisson chaude au coin d’un bon feu de cheminée, le retour venu. L’odeur des marrons grillés, des soupes à la citrouille ou au potimarron. L’odeur de champignons et de moisissures des sous-bois aussi. Le silence revenu dans une montagne vide – ou presque – désormais. Quelle ne fut pas notre surprise de constater que quelques bovins ruminaient encore à 1300 mètres près de la cabane de la Cujalat, en Ossau, sise au dessus des gorges du Bitet. Et encore au dessus, près de la cabane de la Laiterine (1640 m), des chevaux (qui n’ont rien de sauvage…) se chauffant le cuir au soleil d’une journée automnale peu banale. A quelques mètres de leurs sabots, la neige tombée la veille saupoudrait encore de son fin manteau les roches environnantes, comme une poussière d’ange jetée là négligemment, et scintillant sous le beau blond. Le col d’Iseye (1840 mètres), entre Aspe et Ossau, avait invité un petit vent frais qui se chargea de nous rappeler la saison, et la date : 31 octobre. Un temps pas trop de « Toussaint » donc, bien moins qu’au printemps en tout cas, avant que le surlendemain, « le jour des morts » recouvre le plateau d’Anouilhas d’un gris perle triste mais dégageant une atmosphère particulière à ce grand plateau désert. Esprit, étais-tu là ?
J’aime ce moment où la montagne semble s’endormir mais laisse encore la possibilité à ceux qui la fréquentent d’arpenter ses flancs avant que le morne blanc ne recouvre tout pour environ six mois. Rien d’un « adieu » dans ces flâneries d’automne. Plutôt un « au revoir. » Mieux, une promesse : à bientôt.
- Près de la Laiterine -
- Déjeuner sur l'herbe au col d'Iseye -
- "Arrivat a una cujalat" -
- Jean-Pierre montre ses dents -
- Plateau d'Anouilhas : Esprit, es-tu là ? -
- Adichas ! -
(c) Fred Sabourin, 31 octobre - 2 novembre 2013. Vallée d'Ossau, France (64).
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