Première Séance
11 Juillet 2008 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma
Le Voyage aux Pyrénées
de Arnaud et Jean-Marie Larrieu. France 2008. 100 mn. 180 copies. Distributeur : Diaphana. Avec : Jean-Pierre Darroussin ; Sabine Azéma ; Arly Jover ; Philippe Katerine…
Dans Peindre ou faire l’amour, le précédent film des très récréatifs frères Larrieu, c’est la Grande Chartreuse qui était le décor d’une singulière histoire de couple échangiste malgré lui. Daniel Auteuil et Sabine Azéma étaient en effet troublés par Sergi Lopez, non-voyant polisson qui savait se servir de ses autres sens.
Cette fois, dans Le Voyage aux Pyrénées, ce sont bien ces splendides montagnes franco-espagnoles qui offrent le décor de cette histoire d’un couple de comédiens très célèbre, venu se reposer dans les alpages en automne. Car madame (Sabine Azéma) a des crises de nymphomanie, et le meilleur moyen de calmer ses ardeurs, pense son mari (JP Darroussin), c’est encore de venir les rafraîchir aux vents des petits matins frais.
C’est peu dire que les Pyrénées offrent plus qu’un décor et un prétexte : un personnage à part entière, filmé avec délectation par les facétieux frères Larrieu (les amateurs reconnaîtront les environs du Cirque de Gavarnie et de Luz Saint-Sauveur).
Sautillant joyeusement d’un genre à l’autre, sans souci d’unité ou de cohérence, Le Voyage aux Pyrénées transporte le spectateur aux frontières de l’absurde en donnant à penser, comme dirait le philosophe. Filmé parfois à la manière d’un documentaire, on bascule aussi du côté de la farce fantastique et mystique, lorsqu’un ours des Pyrénées apparaît trop humain, lorsque JP Darroussin se met à parler tibétain, lorsque des moines joyeux et chantant (excellent Philippe Katerine) se promènent nus au creux d’un torrent régénéré, et jouent de la guitare dans une chapelle.
Alternant des scènes parfois grossières ou gratuites, des situations saugrenues, mais toujours superbement interprétées, Le Voyage aux Pyrénées abuse du spectateur, qui hésite entre l’hilarité et la retenue. Parce que quand même, tout ceci n’a pas l’air de tenir debout.
Et pourtant : un seul but pour les réalisateurs et les acteurs : bien se marrer, prendre du plaisir dans cette farce montagnarde où tous prouvent que le jeu est avant toute chose un art de vivre, et les histoires toujours bien bonnes à raconter.
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