pour aller de l'avant, il faut d'abord passer le ballon vers l'arrière
10 Octobre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement
Demi d’ouverture (ou : le retour de la méthode Coué)
C’est un fait : depuis que le XV de France relève la tête, le pays du coq va mieux. On s’autorise même à penser, dans les milieux autorisés, qu’un succès de la France le vingt octobre prochain « doperait » la croissance ! Elle est déjà amorcée par la victoire sur le fil du rasoir samedi soir dernier, dans un combat acharné, héroïque, digne des grands péplum du stade ou du cirque. Les gladiateurs au secours de l’économie.
Nous n’en sommes pas si loin : l’avantage de cette coupe du monde de rugby, outre qu’elle réserve son lot de demi-surprises, c’est que les grands matchs ont lieu le week-end. Et surtout le samedi. La France s’ennuyait un peu, les samedis. Depuis la fin de l’été (pourri), septembre était déjà là, et la rentrée, la fin des barbecues, les apéros sous les parasols, la pétanque jusqu’à 21h… Malgré le beau temps revenu, le cœur n’y était plu. On allait bosser, à l’usine, jusqu’à ce que retraite s’en suive, mais pas pour tout de suite. Bref, on s’emmerdait, heureusement, les jeux du cirque sont là pour nous réveiller, dans une ferveur de feu de paille toujours sympathique à voir et à vivre, mais qui retombera bien vite, on le sait depuis un certain 12 juillet 1998… Du pain et des jeux, panem et circensens, on en est toujours là c’est vrai, les empereurs se succèdent dans les stades, flanqués de leur cour habituelle, faite de collaborateurs (et collaboratrices !) avisés, de courtisans courtisés, de comédiens liftés, de chefs d’entreprises invités. On espère seulement que les héros, pour le moment bien au chaud dans leurs vestiaires dorés de la forteresse Marcoussis, se souviendront que chaque match se joue pour lui-même, et qu’ils seraient bien inspirés de réviser leurs fondamentaux, en langue anglaise, si il ne veulent pas boire la tasse (de thé) samedi, « chez nous », à St Denis.
St Denis ! Le stade « de France », à St Denis « en France » (pour ne pas confondre avec l’île de la Réunion). Tout un symbole : le département au métissage multiple, aux sans papiers probablement nombreux, aux jeunes désœuvrés, aux collectifs de défense de ceux qui en prennent aussi plein la gueule, mais sans les acclamations du public en liesse. A ce jeu, Fadela Amara, secrétaire d’Etat dans le gouvernement du Tout-Puissant de la République, symbole de l’ouverture, pourrait bien se faire tancer – on n’ose dire plaquer - de l’avoir trop ouverte. Un ancien ministre de la gauche des meilleurs jours a même dit « qu’elle avait parlé avec ses tripes ». Des jeux du cirque à la boucherie, il n’y a qu’un pas, que nous n’oserions franchir…
Mais quand même : quelle ouverture ! Il fallait s’en douter : on ne sort pas d’un collectif Ni putes, ni soumises avec les bonnes manières des palais du huitième arrondissement de Paris ! Il faudrait lui demander ce qu’elle fait samedi soir, Fadela : parce que, pourquoi pas, elle pourrait revêtir le maillot « bleu nuit » n°10 du XV de France de rugby. C’est le poste de « demi d’ouverture ». Et c'est peu dire que pour gagner les deux oreilles en feuilles de choux de la perfide Albion, faudra jouer avec ses tripes. Pour que cette belle épopée ne finisse pas en queue de cochon, dans le maïs...
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