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Le jour. D'après fred sabourin

voyage - voyage...

c'était un dimanche à l'heure de la messe

19 Octobre 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

                                    Miroir, miroir…

                Pendant trois bonnes minutes j’ai observé cet enfant qui n’a jamais su que j’étais là. A quelques mètres, un temple Ganesh improvisé autour du gourou qui débitait la sagesse locale devant une assistance distraite, car curieuse de voir « un blanc » traîner ses sandales dans le quartier.
Et ce jeune, arc bouté sur l’impressionnante moto, afin de contempler son image dans le rétroviseur. Il se peignait les cils ! Coquetterie enfantine dans un costume du dimanche. Le contraste était fort entre la cylindrée mécanique et la fragilité d’un enfant soucieux de son image. Point commun avec les enfants de l’Europe, la jeunesse universelle aime à admirer son reflet, même au centre de l’Inde, dans un des quartiers le plus pauvre de Bangalore. Qui de nous deux était le plus narcissique ? Celui qui ne se sait pas observé et qui consciencieusement s’épile face au rétro ? Ou celui qui par chance possède un appareil photo pour immortaliser la scène ?
Je stoppais net mes divagations imaginaires : derrière moi trois petites filles riaient de nous. Sans un mot nous venions de partager la même joie spontanée.

 

 

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chantons sous la pluie

10 Octobre 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

                                          L’autre bout du monde


On dit qu’il y fait toujours beau
C’est là que migrent les oiseaux
On dit ça
De l’autre bout du monde

J’avance seule dans le brouillard
C’est décidé ça y est, je pars
Je m’en vais
A l’autre bout du monde

L’autre bout du monde

J’arrive sur les berges d’une rivière
Une voix m’appelle puis se perd
C’est ta voix
A l’autre bout du monde

Ta voix qui me dit « mon trésor
Tout ce temps je n’étais pas mort
Je vivais
A l’autre bout du monde »

L’autre bout du monde

Sur la rivière, il pleut de l’or
Entre mes bras, je serre ton corps
Tu es là
A l’autre bout du monde

Je te rejoins quand je m’endors
Mais je veux te revoir encore
Où est-il
L’autre bout du monde ?

L’autre bout du monde…

(Paroles et musique : Emily Loizeau. Fargo distribution)

www.emilyloizeau.net

 

 

 

 

 

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Fred India News, number 4

20 Septembre 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

Chapitre 4 : Mysore, des couleurs, des elephants, et des hommes...



Mysore, au centre du sud de l'Inde, offre aux yeux, au nez et aux oreilles tout ce qu'on peut rever de mieux en Inde. Apres un reveil tres tot au son du muezzin d'a cote (5 h du matin : on se leve aux aurores chez les musulmans d'Inde...), on a alors tout le temps d'aller admirer le marche de Devaraja. Un festival de couleurs et d'odeurs se degage de cet endroit, a condition qu'on ne s'attarde pas trop du cote des bouchers... (j'y reviendrai...). Pour le reste, de la poudre de peinture qui est loin d'etre de la poudre aux yeux. Des fleurs pour decorer les beaux cheveux des Indiennes, belles en toutes circonstances. Et puis les epices, huiles, fruits et legumes. Autant d'echoppes que de parfums, un pays de commerce permanent. J'en connais a Angouleme et ailleurs (jusqu'en Normandie...)  qui aimeraient ce marche.


Le palais du Maharaja reserve aussi ses surpises : arrives le matin meme, les premiers elephants qui paraderont lors de la fete de Dussehra des le debut du mois d'octobre, elisent domicile dans les jardins du palais. Legerement frustre par l'interdiction formelle de prendre des photos a l'interieur du palais (ce qui m'a valu une discussion musclee avec un gardien qui voulait absolument que je laisse mon appareil photos a la consigne...), je me suis "venge" sur l'exterieur.

Et bien m'en a pris, puisque je me suis retrouve du cote des elephants, et du campement des cornacs et leurs familles. Occasion de sympathiser (facile quand on a un appareil photos...) et de prendre le the avec eux, essayant de palabrer dans un anglais "parfait" , aide en cela par le seul membre de la famille scolarise : un jeune garcon d'a peine 12 ans. Les visages et tignasses m'ont inspire du noir et blanc, pour une fin de journee haute en couleurs, et en imprevus. Ce qui, en Inde, est toujours synonyme d'aventure et de chance...


Demain, de nouveau 24 heures de train pour un retour sur Bombay, ou le rythme de vie n'est pas le meme mais tout aussi fascinant.

"L'Inde prive ses visiteurs de ses reperes, de ses certitudes, et de sa souverainente", dixit Giorgio Manganelli, dans "Itineraire indien". Et comme il a raison le brave, je lui laisse volontiers le dernier mot, et pour ma part, quelques images pour patienter avant le retour.



(a suivre...)

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Fred India News, number 3

16 Septembre 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

Fred India News, 3 eme edition :

                                          Etre une femme en Inde...


Etre une femme en Inde n'est pas de tout repos, et au risque d'avoir sur le dos en rentrant les anciennes militantes du MLF, je dirai que le sort de celles de France est encore malgre tout bien plus enviable... Ce matin, mes pas me guidait dans Pondichery pour la visite d'un ashram assez repute dans le coin (mais deteste par les habitants de Pondi, cherchez l'erreur... ou le piege a touriste peut etre ?). En rentrant, je suis passe a cote de l'hopital, et plus precisement de la maternite. La j'ai compris qu'il fallait etre vraiment courageuse et patiente pour y obtenir une consultation. Je pense meme, a le vue d'une femme enceinte "jusqu'aux dents" et dehors en train de faire la queue, qu'elle aura fini par accoucher la, dans la rue. Rue dans laquelle d'ailleurs elles passent la nuit precedente (au mieux), accompagnees de leurs autres marmots (consultations pediatries), a meme le sol, pour une nuit ou deux d'attente... Et ces jours ci, la nuit, il pleut... Les maris sont rarement present dans tout ce fatras, mais on en voit quqnd meme, apportant a manger car l'hopital fournit les repas, ce qui genere d'autres problemes de "resquillage" evidemment.

Un peu plus loin, un chantier, dans lequel, dans des sortes de vasques et sur leurs tetes (selon une loi de l'equilibre qui m'echappe) d'autres femmes transportent un enorme tas de sable par aller-retour de 300 cm3. L'une d'elle, aux yeux de braises, me fait comprendre qu'elles aimeraient bien etre prises en photos par le "blanc". Et donc voici le resultat.
 

Interrogeant le missionnaire du coin a propos des femmes ici, il me disait en effet que leur statut n'etait pas tres enviable, ce qui explique parfois le grand nombre de vocations religieuses feminines : pour "echapper" a leurs conditions matrimoniales pas tres rejouissantes, elles preferent parfois s'inventer une vocation de "bonne soeur". A defaut de devenir une "bonne femme", elles seront toujours moins molestees par des maris rudes et souvent alcoolises en rentrant le soir. Meme en Inde, il est rare que la mere superieure se coltine une bouteille de whisky "made in India" (absolument redoutable par ailleurs...).

Certains voulaient savoir ce que je faisais ici, et bien voila, une partie du travail effectue sur place : observer, interroger, rencontrer, discuter, noter, et ensuite... rendre compte. 

a suivre...

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Fred India News, number One

4 Septembre 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

(lundi 4 septembre 2006)

Alors voilà c’est donc parti pour la « grande claque culturelle » dont certains parmi vous ont entendu parlé s’ils m’ont croisé récemment. En fait de claque, c’est plutôt une révolution qui se produit en arrivant à Bombay. Surtout si on vient d’occident. Et combien plus depuis… Angoulême. Je n’ai jamais prétendu que cette charmante bourgade de 43000 habitants intra muros et 100000 avec « l’agglo » (-mération) au balcon du sud ouest soit le centre du monde… Mais il faut s’y résoudre : lors de tous les déplacements à Bombay, on se ballade avec l’équivalent, en nombre, de la population d’Angoulême autour de soi. Autant dire que ça grouille de toute part, avec tous les modes de déplacement. Car c’est d’abord cela qui frappe le voyageur arrivant en Inde, et pour ma part à Bombay : ici tout se transporte, sous toutes les formes, à toutes les vitesses, et plus que tout dans tous les sens ! Les « auto-ricshaw » (sorte de taxi à trois roues et moteurs de tondeuses à gazon) côtoient les taxis « officiels », les innombrables vélos, motos, scooters, mobylettes ou autres engins ne ressemblant à rien de ce qu’on a pu connaître auparavant. Les camions surchargés de matériels et de voyageurs, les piétons, les animaux, les charrettes de fruits (ou de frigo !) etc etc. Le tout dans un joyeux, mais dangereux tintamarre, car qui ne klaxonne pas risque sa vie à chaque croisement. L’être humain doit se frayer un chemin au milieu de ce fatras, et si je n’étais pour le moment accompagné en taxi par mon ami angoumoisin Rodolphe, je serai perdu. Tous les sens sont en alerte, la vue bien sûr, mais aussi l’ouïe, et l’odorat, puisque ce n’est pas pour du beurre, mais il y a ici des odeurs jusqu’ici inconnues, surtout en ce moment où la mousson fait encore s’abattre des tonnes d’eau au mètre carré, et dans l’heure suivante s’évapore rendant l’atmosphère lourde et aux senteurs de moisi.

Du 20è étage de l’immeuble où j’écris confortablement ces lignes, je regarde la morceau de ville qui s’étale sous mes yeux. Je ne peux en voir qu’une infime partie, elle s’étend sur des dizaines de kilomètres. Les immeubles « modernes » côtoient les bidonvilles, la boue envahit chaque bas côté de la route. Des palmiers lancent au ciel leurs insolentes branches donnant à l’ensemble une impression de « paradis ». Des bâches bleues témoignent de la faible étanchéité du tout. Ici, là dedans, là bas, des hommes, des femmes, des enfants vivent, et plus souvent survivent, selon une sorte d’ordonnancement incompréhensible pour l’occidental que je suis.

Des questions viennent à l’esprit, dont la principale qui ne me lâche pas depuis mon arrivée : comment cela peut-il fonctionner ? Cette question m’a encore plus saisi lorsque j’ai voulu, lundi matin, prendre le train pour me rendre dans le centre « historique » de Bombay, réserver un autre train… (il faut bien suivre !). Arrivé à Andhéri Station, je me demande comment je vais m’extraire de là ! Un fourmillement de voyageurs dans tous les sens, à tous les guichets, dont les files d’attentes feraient pâlir un parisien de la gare du Nord et rebrousser chemin à n’importe quel voyageur français. Oui mais là, je n’ai pas le choix et dois m’acquitter de mon titre de transport, malgré l’apparente absence de contrôle. Le temps (joyeusement perdu) à poireauter trois quart d’heure sur un mauvais quai (sans train et presque sans personne : j’ai fini par me poser la question cruciale : suis-je bien sur le bon ?), et me voilà parti pour « Chatrapati Shivaji Terminus », La plus grande gare d’Inde, au dire d’un sympathique habitant local qui m’a aidé voyant mon embarras devant les tableaux d’informations en caractères… cyrilliques. Vu la fréquentation, je le crois aisément, et même si il y en a une plus grande, celle-ci donne le tournis. Je reviendrai sur le transport ferroviaire indien, car le guichet adéquat (c’est à dire celui réservé pour les quottas touristiques) m’a délivré le précieux sésame pour Bangalore : 1000 km et 24 heures de trajet, en « seconde classe » mais pas tout à fait la plus basse (il y a des limites à la souffrance, paraît-il).

Gateway of India, porte monumentale, accueille maintenant le voyageur, au bord de la mer d’Arabie, où sommeillent des cargos et super tanker en attente de décharger. Mes pas nonchalants, sauf aux carrefours, me mènent à la Cathédrale St Thomas (la plus ancien vestige de la colonie anglaise, 1672-1718), où un homme, qui s’avère être le curé de la paroisse (ça ne se voyait pas au premier abord, comme quoi…) m’explique qu’il est seul pour faire fonctionner la cathédrale, et doit « tout faire ». Joignant le geste à la parole, car il rédigeait des courriers du type « paperasse ». Un seul prêtre pour une cathédrale : c’est donc possible… Ici d’ailleurs, tout est possible… (à suivre…) (PS :il est assez fatidieux de gerer mon blog depuis ici, a cause notamment d'un dysfonctionnement de ma carte wi-fi. Aussi suis je oblige de bricoler avec d'autres ordinateurs. Il se pourrait chers lecteurs, que cette actualisation du blog soit unique en son genre, et que la suite se fera au retour, after the 30 septembre... Mais on ne sait jamais ! restez fideles, au cas ou...)

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chronique toulousaine (2è partie)

18 Août 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

                                        le sexe des anges


             On ne discute plus sur le sexe des anges, et c’est tant mieux. J’ignore, comme beaucoup, s’ils en ont un et si cela est important.
Ce que je sais, c’est qu’ils ont des bras, qui parfois montrent l’essentiel. Le pupitre de la Parole de Dieu est là, à droite comme il se doit, dans la lumière baignée de bleu. Le bras de l’ange se lève et montre la direction. C’est donné d’en haut, par une chaude clarté qui vient droit du dehors. Il est midi, encore, heure propice aux reflets caressants des vitraux qui donnent leur pleine mesure. Même les stalles, désormais si tristement vides, ont la couleur de l’Océan, à moins que la Méditerranée soit plus proche. La Garonne, nous le dira, peut-être ? Elles résonnent désormais de lumière qu’on pourrait qualifier de divine, après l’avoir psalmodié durant quelques siècles.
Je suis à Notre - Dame de la Daurade, à Toulouse, « Daurade » qui vient du vieil occitan « doré, or ». Autrefois les moines installés ici déchargeaient les bateaux et traversaient un pont jusqu’à l’autre rive, celle de l’Hôtel Dieu, passage obligé des pèlerins vers Compostelle. « Le champ d’étoiles ». Encore une histoire de lumière…
Il ne reste que le chaud et enveloppant rayon transperçant les vitraux, dont la statue de l’ange montre la direction. Fixé dans l’attente d’un retour qui se fait tantôt proche, tantôt lointain. Le sexe des anges prend la forme des bras, l’un qui nous tient par la main, terriens attachés au sol, l’autre qui nous montre le ciel, où nous sommes censés parvenir. Le bleu et l’or du Midi assurent le reste.
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chronique toulousaine (1ère partie)

17 Août 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

                                    Ô Toulouse… !


          Monsieur Nougaro, vous aviez raison quand vous chantiez : « Ô mon païs ! Ô Toulouse ! Ô Toulou-ou-ou-se» , c’est même l’expression qui nous vint naturellement au détour de la rue des Changes et du Capitole ce jour là, un dimanche pas comme les autres, sous la lumière de midi. Ville rose, briques roses, pincée de tuiles, canal, tours des capitouls, ruelles étroites, place de la Daurade, rue du Taur, Saint Sernin, Esquirol, Jacobins….
Mais tout ceci n’est rien sans une présence humaine - je dirai même féminine ! -  qui exprime à elle seule toute la sensualité, la beauté et l’esprit du Midi.
Elle était là, simplement assise sur la rambarde qu’elle effleurait à peine, pareil à un flottement léger. Envoûtante, elle semblait attendre. Qui ? Je ne sais. Le vent qui déjà faisait gonfler les drapeaux, et fièrement celui du pays d’Oc, caressait ses cheveux, dans une onde chaude à l’accent d’ici. Ils étaient bruns. Fille du soleil, couleur d’Espagne, ce noir sur fond rose me rappelle le rouge du sang qui bat dans tes veines. Je ne verrai jamais ton regard, bouffé par des lunettes trop sombres, elles aussi. Le soleil est ton ami, fille du sud, mais il est aussi  ennemi de tes beaux yeux, lorsque chauffé à blanc il les fait pleurer.
Nougaro avait bien raison : « voici le Capitole j’y arrête mes pas… ». C’est un tort (Taur ?) de ne faire que traverser la place. La marche du promeneur s’arrête, la respiration se suspend, le cœur se repose enfin. La rose est noire et balancée au vent brûlant des Occitans. Elle chante et danse, comme les cheveux de cette gitane…
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le jour d'après Fred...

28 Juillet 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

                                   « Je suis un soir d’été »

C’est une rue calme du vieil Angoulême. On y entends, par les fenêtres ouvertes, la vie des gens du dedans. Téléviseur, discussions, rires et jeux d’enfants. Assiettes et verres qui s’entrechoquent dans le bruit du repas qui se termine. Chansons à la radio. Jacques Brel racontait dans « Je suis un soir d’été… » que « les nappes tombent en miettes par dessus les balcons ».
Au centre de la rue, la petite place bruisse du cliquetis d’une eau rafraîchissante, dans la fontaine où des enfants jouent à l’arroseur arrosé. Tout le reste se tait, enveloppé de chaleur et du cri strident des étourneaux qui filent entre les pierres des façades.
Errant moi aussi, d’une sorte de langueur toute estivale, et nonchalant sans scrupules, je regarde la perspective de la rue qui forme un entonnoir, et laisse s’échapper un rectangle de ciel bleu presque nuit. Seuls les fils électriques coupent la quiétude visuelle de ce spectacle singulier. Je ne serai pas surpris d’y croiser un funambule, agité fébrilement par l’équilibre instable de sa position. Dans certaines villes côtières, derrière une rue étroite, après avoir un petit peu monté, il y a la mer. D’ailleurs ici on dirait la mer. On la sens. On l’entend presque. D’où je suis l’illusion est parfaite. Pas besoin de coller mon oreille à un coquillage, lever les yeux suffit.
Solitude sensorielle et voyageuse du promeneur dans sa propre ville, quand « Minage » veut rimer avec « plage ». Dans tous les cas, c’est une invitation au voyage. Pour un simple soir d’été.

 

(en hommage à Jacques Brel)

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