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Le jour. D'après fred sabourin

voyage - voyage...

Bourlinguer

18 Avril 2014 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

"L'immobilisme est en marche, et rien ne saurait l'arrêter." 

Apophtegme extralucide, et orphelin (sic Philippe Meyer)

 

Allons voir là bas si on y est, et surtout si les autres n'y sont pas. 

 

A un de ces quatre, peut-être...  

 

 

 

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                                                      - Sans regrets - 

 

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cher Cher, quand Chenonceau t'enjambe...

18 Mars 2014 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

 

 

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                           - Depuis le cabinet de travail de Catherine de Médicis, l'île de Diane -

 

 

 

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(c) Fred Sabourin. Mars 2014. Chenonceau. Indre-et-Loire. Nikon D300 et 18-105 mm (tout simplement).

 

 

 

PS : espions du Sabourin : encore raté !

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Faire le pont...

7 Mai 2013 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

Tiens ben je vais faire pareil...

 

 

SAB 5461 R

                                                      - Là dessous -

 

 

(c) Fred Sabourin. Tancarville. Septembre 2010.

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Bourlinguer

4 Octobre 2012 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

 

 

SAB 4834 R

 

 

 

Une semaine ailleurs, pour voir si on y est toujours.

 

 

27052011218

 

 

 

 

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Aste - Béon, un voyage à pied

19 Septembre 2012 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

 

 

SAB 4879 R

                                                      - Perspective -

 



La maison bleue adossée à la colline se voit dès le petit cimetière d’Aste, mon point de départ ou presque, depuis le petit camping style « à la ferme » où je niche deux nuits. Comme je l’espérais, la grille du cimetière grince en entrant. Un carré d’herbe coupé court accueille le passant, qu’il passe ou trépasse. Du gazon frais fraîchement tondu. Les morts ont de la chance ici, me dis-je. Non seulement ils jouissent d’une vue splendide pour l’éternité, mais encore ils peuvent s’ébattre sur l'herbe aux beaux jours. Ce jour l’est justement. Chaud même. Très chaud. La sueur me perle déjà au milieu du dos, alors que je viens de démarrer ce voyage insolite. Du village d’Aste, à celui de Béon. Un voyage à pied. Deux kilomètres et trois cents mètres. Ce n’est pas l’Odyssée, mais une aventure, peut-être.

 

 

 

SAB 4881 R

                                                         - Sur gazon -

 

 

Une des tombes attire l’œil : elle est sculptée en forme du Pic du Midi d’Ossau. Nous sommes bien dans la vallée du même nom, à quelques kilomètres de Laruns où demain résonneront les chants du pays béarnais, les chants ossalois, pour les fêtes du 15 août. Dans l’axe exact de la tombe et de la maison bleue, le Pène de Béon, la falaise aux vautours comme on la nomme ici. Son front bombé et quelque peu arrogant, fier, il avance vers le vide, songeant aux temps immémoriaux où la glace, ici, a sculpté la vallée. Désormais roule en bas le gave d’Ossau, unique vestige chantant de cette période où la mémoire de l’homme ne peut remonter. La grille grince à nouveau signalant mon départ, poursuivant le chemin dans le village désert, en apparence seulement.

Une vieille femme me domine désormais, du haut de son mur dont on devine un jardin en hauteur par rapport à la ruelle. Quelques banalités météorologiques échangées plus tard, c’est l’église que je double, fermée, naturellement. Devant la mairie ornée d’une vulgaire  réplique de la légende d’un ours mis en fuite par une vache (« Viva la vaca ! » telle est la devise de la vallée), une fontaine à l’eau « non potable » me rafraîchit cependant le visage et la nuque. Le lavoir trône à côté, où l’eau disparait dans un bruissement aquatique et chantant. Elle n'est pas potable, indique un petit panneau, et pourtant je m'en abreuve comme les troupeaux. Nulle maladie ne viendra troubler mon sommeil, quelques heures plus tard.

 

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                                                                        - Hic et nunc -

 

 

Je sors d'Aste, sous le soleil exactement. Alors que j'entreprends de filer vers Béon, un petit chemin descend sur ma gauche, comme un appel à une digression hasardeuse. Bien m'en prend, et je longe rapidement un petit ruisseau chantant qui course vers le gave, plus bas. Une première prairie où je planterais bien ma tente, puis, encore plus bas, une seconde, bordée d'arbres et au pied de laquelle coule ce gave frais à cet endroit peu profond. Pas suffisamment en tout cas pour s'y baigner autre chose que les pieds. Les miens foulent désormais l'herbe coupée, abandonnant mes chaussures au bord du chemin. Il règne ici une ambiance de paradis, vraiment, et la chaleur du jour ajoute finalement à la félicité dans laquelle je me trouve à l'instant. Je m'arrache littéralement à ce bonheur simple pour continuer la route. Béon n'est plus très loin, j'en aperçois vite le clocher de l'église Saint-Félix.

 

 

SAB 4900 R

                                                  - Baylocq (Beau lieu en Oc) -

 

 

Avant elle une grille coulisse (en grinçant...) et j'entre dans le cimetière où la famille Ossau-Baylocq m'accueille. Jeanne-Marie, Pierre et leur fille Odette reposent là, dans la quiétude de ce charmant jardin de pierres, près de la route et adossée à l'église. Le gravier crisse sous mes pas, et le bitume chaud me guide à travers la rue de Béon, jusqu'au château. Des portes entrouvertes jaillissent de multiples odeurs de foin moisi, d'herbes séchées, de fromage de brebis, de salpêtre des caves, de bois sec, de rouille et de cambouis rance par les années d'immobilité. « Ça sent le vieux, » diraient les jeunes ou ceux qui n'y connaissent rien. « Ça sent la vie, » me dis-je, en retirant mon béret comme pour saluer l'esprit du village qui semble planer au dessus de ce lieu, ce jour, cette scène. Un bruit de fond anime pourtant le silencieux hameau : le gave est là, et il m'appelle. Je dois m'y baigner, pour rafraîchir ce corps suant sous la chaleur moite d'août qui colle sous la chemise. Dans la tenue d'Adam je descends sur les pierres glissantes dans l'onde fraîche. Elle me saisit, la bougresse. Elle me baptise une nouvelle fois, surtout. « Ici tu régénères, tu renais à chaque fois que tu t'y trempes, » semble murmurer le flot continue de ces eaux bienfaisantes. Là haut près du Pène tournent les vautours fauves à la recherche d'un coin de rocher pour y poser leurs grandes carcasses. Ils sont ici chez eux, comme nous en bas.

Je reprends la route direction Aste où je crèche pour cette-fois. La tête pleine de souvenirs de ce court chemin qui pourtant me paraît un monde...

 

 

 

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                                                           - Odeurs -

 

 

(c) Fred Sabourin. 14/08/2012. Ossau, Béarn.

 


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On the road again

14 Mars 2012 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

 

 

 

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SAB 1614 R

 

 

Retour ici bientôt...

 

 

 

 

 

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Peu de bruit pour (presque) rien

14 Novembre 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

 

 

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                                           - Ô combien de marins ? -

 

 

 

 
Quinze jours de rien, la tête vide ou presque, une moisson insignifiante de photos. Maigre bilan des « vacances » qui n’en étaient pas vraiment, comme un interminable vendredi de carême dirait l’autre. Pourtant, il y aurait beaucoup à dire, et donc à écrire, sur les aires d’autoroutes par exemple. Je n’aime pas l’autoroute - c’est cher et on rate les petits bleds aux bistrots surannés et commerces désuets - mais en revanche j’aime bien les aires d’autoroute. Je ne les aime pas pour ce qu’elles sont, ni pour ce qu’on y mange ou boit, mais pour ce qu’on y voit, sent, entend. Un concentré de France encore riche (faut avoir les moyens pour prendre l’autoroute), familiale, commerciale, et routière. Sur ce dernier point, j’aime bien constater que depuis l’époque où mon père faisait ce métier, les routiers ont vachement progressés question confort et ingéniosité de cuisine débrouille et système D. De vrais petits chefs cuistots, et les cabines de camions se transforment en ateliers culinaires à ciel ouvert. On entend frire les poêles devant lesquelles patientent de gros hommes en sabots et pull à cols zippés ou gilets polaires sans manches. S’ils sont souvent assez enveloppés, c’est la faute à l’immobilisme lié au métier. Les deux Belges aperçus sur l’aire de Longué-les-Cossonières, dans le Maine-et-Loire, ont l’avant du camion qui bascule formant ainsi un petit plan de travail. Assis sur deux minis tabourets dont on jurerait qu’ils vont ployer sous leurs séants, l’un d’entre eux prépare un truc qui frit pendant que l’autre met le couvert sur la mini table. Ils s’apprêtent à manger dehors, comme en plein été, alors que la température est tout juste acceptable. Signe des temps, de la crise ou peut-être plus simplement du bon goût, les deux mastards préfèrent manger leur popote que d’engloutir des sandouiches thon ou poulet mayonnaise à 4,5 € qui laissent sur la faim et donnent la gerbe. Espagnols, Portugais, Belges et Roumains de tous pays, unissez-vous contre notre malbouffe !
Près des toilettes – c’est tout dire – les machines à café, thé, chocolat et potages attirent le chaland. On peut présager que la marge sur ces boissons doit approcher les 70%. Le manque de goût de ces breuvages n’a d’égale que la honteuse réputation de fine bouche française. Il en coûte désormais 1,2 € voire 1,5 € (pour un thé !). Difficile de trouver quelque chose au prix symbolique de 1 €. Parfois je me dis que comme métier, j’aurais dû faire loueur de machines à café.
Dehors, sur les parkings entre les pompes à essence au prix du litre plus cher qu’un litre de vin rouge (faut pas rouler bourré ça coûterait une fortune), et les magasins de stations où on vend de tout – qui a donc l’idée saugrenue de faire ses courses ici ? – des voitures chics à côté desquelles la notre fait pâle figure. Quand me vient l’envie de prendre l’autoroute avec ma vieille 306 diesel de presque 310.000 km, je m’amuse à la comparer avec les grosses cylindrées immatriculées dans le 7-8 ou le 9-2. Les gens qui en sortent sont bronzés toute l’année, ont des chemises blanches et des jeans « slims » pour les hommes et des talons pour les dames. Certaines ressemblent à des p… mais en moins bien car franchement plus vulgaires.
Le pire, ce sont les moutards mal élevés qui profitent de la fatigue de papa au volant et de la résignation de maman pour faire acheter l’inachetable : bombons en tous genres, glaces, boissons sucrées qui font grossir etc. Ils courent partout et manquent de renverser les cafés achetés à prix d’or. Le pire du pire : le savon des stations d’une marque d’essence aux bénéfices records de 14 millions d’euros, qui vous colle aux mains jusque tard dans la journée. C’est la totale.
Il est temps de foutre le camp d’ici.

 

Heureusement, l’île où nous nous rendons nous offre le spectacle d’une route submersible historique – le passage du Gois – qui disparait sous les flots toutes les douze heures. Si ce n’était la présence du pont, depuis 1971, on se sentirait vraiment à l’écart du monde.
Novembre est là à Noirmoutier et les hordes touristiques insupportables n’y sont plus, la plupart des maisons sont fermées et ouvertes aux cambrioleurs. Je ne suis point Arsène Lupin, je ne fais que toucher avec les yeux. Il flotte ici un parfum de Méditerranée au bord de l’Atlantique. On sent le sel et le varech à plein nez, et les bulots, huitres ou autres délices de l’Océan sont à prix (très) abordables.
 

Y revenir, avant vingt ans comme lors de ma précédente visite. En écrivant cela on dirait que je sors de prison…

 


                                                                        **************

 

En allant à la préfecture de Loir-et-Cher (retour aux réalités du travail), croisé deux adolescents / branlotins pur jus dont l’un des deux bâillait à s’en décrocher la mâchoire. On voyait presque ses amygdales. A la main, un téléphone qui crachotait de la musique insipide. Il s’est couché tard le gamin. Crois-tu que c’était pour regarder l’excellent No country for old men des frères Coen diffusé hier soir sur France deux ?

 

 

 

 

SAB 0500 R

                                             - Ligne de fuite(s) -  

 

 

 

 

  SAB 0465 R

                                           - Solitude automnale -

 

 

 

 

 

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Les Sénégalaises

20 Octobre 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

 

SAB 0318 R

                                                             - Nocturne tourangeau -  

 

 

Bien avant les poules, le laitier et les éboueurs le réveil a sonné ce mercredi, à une heure que je connais puisque c’était celle de mes levés aux aurores pendant 370 matins où j’allais piloter une matinale radio. Un rendez-vous avec les chefs du journal qui me nourrit m’attendait dans cette bonne vieille ville de Bordeaux, il me fallait donc rejoindre la gare de Saint-Pierre-des-Coprs en voiture, l’heure (trop) matinale interdisant tout départ de la cité blésoise pour cause de déficience du service public. Après m’être difficilement délesté de deux euros dans le voleur parcmètre (en espérant que les pervenches restent au chaud ce jour-là car je n’ai bien sûr pas mis assez), le train démarre direction Poitiers où m’attend une correspondance.
 

A Châtellerault montent quatre adolescentes pure sucre, qu’un écrivain persifleur rouennais  nomme avec justesse et drôlerie « branlotines » (et « branlotins »), portables blaque berry en main, parfums forts et juchées sur des talons compensés. Elles ont quinze ans et doivent être en seconde, si j’en juge par les options langues étrangères dont elles parlent (Italien, Arabe…). Elles pianotent frénétiquement sur leurs portables tout en devisant sans se soucier de ma présence.
- Ah tiens ! C’est l’anniversaire de Léa aujourd’hui !
- Comment tu sais ?
- C’est marqué sur fesses bouc ! Oh, on a trois amis en communs… Remarque cet aprème je vais chez elle pour son anniversaire.
- Tu es toujours meilleure amie de cette fille d’Aix-en-Provence ?
- Non, je n’ai pas écrit un texto ni un fesses bouc depuis… octobre l’année dernière tu vois.
- C’est chaud de rester ami sur fesses bouc quand même.
- ouais, à moins de monter à Aix, je ne vois pas comment faire.
- Descendre à Aix. (dit sa voisine de gauche, visiblement plus au fait de la carte de France qu’elle)
- Ouais bon on s’en fout. Je ne vais pas aller à Aix et pis c’est tout.

 

La quatrième « branlotine » claironne que c’est son dernier jour de classe avant les vacances, parce qu’elle « part au Sénégal avec mes parents ». Elle fait l’admiration mâtinée de jalousie de ses comparses.
- La Chine, les Etats-Unis, maintenant le Sénégal ! C’est toujours avec le boulot de tes parents ?
- Non, là c’est pour des vacances tu vois.
- C’est où d’ailleurs le Sénégal ?
- C’est dans la corne de l’Afrique.
En disant cela, elle mime dans le vide avec son doigt la carte de l’Afrique et lui montre la partie ouest de cette dernière, soit l’exact opposé de la « corne de l’Afrique. »
- Ah ouais, je vois. C’est bien en dessous du Maroc, tout ça.
- Oui, vachement.
- Tu veux que je te donne des cours d’arabe ?
 

Visiblement elle en prend, mais doit sécher elle aussi les cours d’histoire-géographie.

 

Le festival continue :
- Samedi je vais à une fête de premières (suscitant l’admiration mâtinée de jalousie des trois autres)
- Ah t’as d’la chance, moi les vacances, faut que j’garde mes frères, tu vois le genre ? Et Julien il est au courant que tu vas à cette fête ?
- Non, tu penses. Sinon il ferait encore sa crise tu vois…
- Ça fait longtemps que vous êtes ensemble maintenant ?
- (elle réfléchi) Ça fait… ça va faire un an lundi !

Juste avant d’arriver à Poitiers, elles remarquent les ongles à paillettes d’une des quatre du mini club, qui arbore aussi des lunettes façon Audrey (Montebourg) Pulvar.
- Ouah, trop la classe, comment t’as fait ?
- Ben au début, je mettais les paillettes sur les ongles et puis j’ai fini par mettre les paillettes dans le pot à vernis et à tremper mon doigt dedans !

 

Elles se lèvent tout en parlant des cours à venir, de « Monsieur Machin prof de.. », de « Madame Truc prof de.. » etc., laissant derrière elles des effluves de parfums de grandes dames, ce qu’elles sont encore loin de devenir malgré les artifices arborés. Me vient en tête une chanson des Frères Jacques : « Si tu t’imagines, fillette, fillette, » chantée aussi par Juliette Gréco.

 

 

                                        ***************************************

 

 

A Bordeaux, ville souvenir, de l’époque où nous habitions Marmande au début des années 80, et où la belle endormie des bords de Garonne était un but excitant de balade dominicale. Les façades étaient noircies de pollution, Chaban-Delmas maire depuis presque quarante ans, Robert Hossein y tournait Les Misérables et le centre commercial portait déjà l’étrange nom de « Mériadek ».
Ville souvenir, quelques années plus tard, en chemin vers la garnison de Mont-de-Marsan où je servis sous les drapeaux pendant presque un an. Souvent en rade à la gare de Bordeaux, pour des attentes bâtardes de deux ou trois heures et en début de soirée, le temps de ne rien entreprendre. Sac paquetage à l’épaule, impossible de bouger ailleurs que dans les bistrots adjacents, aux ambiances fétides de petits trafics, de putes aux origines douteuses et de filles à soldats, souvent les mêmes d’ailleurs. Aujourd’hui Bordeaux est redevenu la bourgeoise qu’elle ne cessa jamais d’être vraiment. Centre-ville piéton chic, boutiques de fringues ou de luxe (et souvent les deux), quelques kébabs pour faire populo et un tramway pour faire socialo.
 

 

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Dans la rue menant à la gare, une fille à piercing et chargé de sacs de courses parle fort au téléphone. Elle ne devrait pas, vu le contenu de ses propos :
- Putain, grave, on était en stress, ils étaient quatre autour de nous, et encore heureusement qu’ils n’avaient pas les chiens sinon ils en auraient trouvé partout dans la bagnole et les passagers ! Dans ces moments-là tu sers les fesses, et après tu te retournes pour voir s’ils ne te suivent pas, tu vois ?

Mais de quoi et de qui parlait-elle donc…

 

 

 

SAB 0327 R

 

 

 

Gare de Bordeaux : la grande carte murale du réseau ferré d’Aquitaine et Midi-Pyrénées. Seul élément du décor qui me fasse ici rêver.

 

 

Place de la Bourse : les statues entourées de moches rubans roses témoignant d’une quelconque opération de lutte contre je-ne-sais-quoi, mais probablement une maladie. Pas celle du mauvais goût en tout cas.

 

 

SAB 0321 R

 

 

                                         

Dans le tégévé du retour, deux femmes « d’affaires, » la trentaine, dont l’une d’elle dit :
- Si je suis si intraitable sur la sécurité, c’est parce que les gens ne se rendent pas compte du risque qu’ils font prendre à l’entreprise.
C’est surtout par trouille de perdre son poste, on sait combien la santé des salariés importe assez peu, dans « l’entreprise. »

 

 

Gare de Poitiers (retour) : grosse démonstration de force des agents de « sécurité ferroviaire, » qui filtrent les accès aux quais, flanqués des contrôleurs en livrée mauve et grise. On les voit beaucoup moins quand la nuit tombe et à l’approche des grandes villes « chaudes ». Ayant souvent fait du Paris – Lyon et Paris – Rouen à des heures tardives et nocturnes, ces trains sont souvent livrés à eux-mêmes, dans le style trains-fantômes…

La contrôleuse fait les annonce dans un Anglais charabia, ce qui laisse songeur quant au niveau scolaire de l’enseignement des langues étrangères dans notre beau pays de France. Les non francophones comprennent sûrement mieux la phrase en français que le gloubi-boulga qui suit.

 

 

Arrivé à ma voiture je constate avec délice que la dégradation du service public peut avoir du bon : pas de pévé malgré mon ticket dépassé depuis trois heures…

 

 

 

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Septembre, en attendant

9 Septembre 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

 

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SAB 9689 R

               F 9. Iso 200. 1/400 s. 18mm (équivalent 35mm : 27) 

 

 

 

SAB 9780 R

                                             - Adieu vive clarté -                                                 

  Idem mais au 10mm (équivalent 35mm : 15). Iso 200. 1/320 s. F 9

 

 

SAB 9776 R

                                                    - Télé réalité -

 

 

 

(c) Fred Sabourin, septembre 2011.  

 

 

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Que mon cimetière soit plus marin que le sien

4 Juillet 2011 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...

 

 

SAB 7986 R

                                                - Saint-Cirq-Lapopie -

 

 

 

Déférence gardée à messieurs Paul Valéry et Georges Brassens, j’aime visiter un village en commençant par son cimetière. A bien y regarder, on sent beaucoup de la quiétude d’un hameau à la tranquille beauté de ses pierres tombales. S’il faut être fou pour se demander : « est-ce ici que le repos éternel serait le meilleure ? » alors oui, je suis fou. Une personne qui m’accompagne dans cette pérégrination quercynoise n’est pas loin de le penser, quand brusquement je donne des coups de volant à la vue d’une église romane et de son cimetière attenant. C’est bien souvent l’endroit le plus peuplé du village, et à défaut de bistros – souvent inexistant à notre époque hélas – le cimetière est encore le lieu le plus fréquenté. On se surprend même à constater que les morts les plus vieux (drôle d’expression n’est-ce pas ?) sont parfois les plus fleuris. Et de fleurs fraîches avec ça ! Sous cette latitude chaude, finalement assez peu de morts en 2003, la fameuse année de la canicule qui tua soit disant beaucoup de gens. Beaucoup plus victimes des guerres de 14-18 et 39-45 et leurs suites. Une bonne série de jeunes soixantenaires, signe que le crabe étend son influence bien au-delà de l’estran.

D’abord il faut pousser la grille, qui, comme dans un film, grince évidemment. C’est la sonnette pour les morts. Ils sont prévenus que quelqu’un leur rend visite. Puis le regard s’attarde ça et là au gré du marbre gris, parsemé de taches multicolores ou de fers rouillés des croix qui pendouillent au gré des vents de l’éternité. Passent les semaines et passent les années… On cherche des noms, qu’on ne connaît pas bien entendu. Sauf à tomber sur tel ou tel, voire sur le sien (très rare dans cette région). Bredouille, on remarque la prédominance de certaines familles, de leur statut social, et on joue au jeu des prénoms. La République des Jules nous interpelle là, sous le cagna d’un midi de juin, heure où tout est brûlé même le cerveau. L’angélus sonne, l’heure médiane où tout consume même les plus amples convictions : point de paysans à l’horizon pour prier au milieu des champs. Pourtant cette cloche n’est pas sans nous rappeler quelque chose…
Accrochés aux flancs de falaises découpées patiemment par les glaciers millénaires et fondants, ces petits cimetières invitent à la flânerie, quoiqu’on en dise et pense. Et si l’on tendait l’oreille, après que la cloche se tu, on entendrait presque les verres tinter des bistros morts aussi, et les coups de gueule des vielles à leurs maris, et les rires des enfants, et les balles de guerre, et le cri des agonisants.

 

 

SAB 7991 R

                               - Ce toit tranquille où marchent les colombes -

 

 SAB 8118 R

                                         - Ce n'est pas la plage de Sète -

 

 

SAB 8131 R

                                                             - RIP -

 

 

 SAB 8125 R

                                                      - Sans titre -

 

 SAB 8123 R

                                                           - Sans titre -

 

 

 

SAB 8095 R                                       - Bouziès -

 

 SAB 7994 R

                                   - Chambre avec vue -

 

 

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