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Le jour. D'après fred sabourin
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Dix ans

23 Septembre 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #Lettres à ...

« J’ai dix ans, des billes plein les poches, j’ai dix ans, les filles c’est des cloches, j’ai dix ans, laissez-moi rêver que j’ai dix ans, ça parait bizarre mais… si tu m’crois pas, hé ! tar’ta gueule à la récré ! ». Dix ans. Il y a dix ans tu respirais pour la première fois l’air de cette planète, en pointant le bout de ton nez dans une clinique des bords de Loire, pour le plus grand bonheur de tes parents. Ces dix années ont filées à la vitesse de la lumière. Je sais que nous venons de vivre, toi et moi, probablement les meilleures années, celles de l’enfance, une certaine forme d’insouciance, de rires et de jeux, de découvertes en tous genres, de milliers de questions. J’ai encore dans l’oreille ton « c’est quoi, ce bruit ? » que tu répétais ad libitum quand tu découvrais le monde, à chaque carrefour… Je sais que ce temps-là s’éloigne petit à petit et ne reviendra plus, ou du moins différemment, sous la forme de souvenirs que nous partagerons quelques fois, en souriant à l’évocation d’anecdotes qu’il nous plaira de nous remémorer.

Je me doute aussi que les dix ans à venir seront certainement un peu plus difficiles : avant d’entrer dans la grande tectonique des plaques de « l’adolescence » et de ses joyeux tourments, tu vas entrer dans ce que les « spécialistes » qui ont pignon sur rue nomment la « pré-adolescence », avec son lot d’oppositions, de petits arrangements, de négociations, de frictions en tous genres. Le temps qui s’ouvre désormais sera un temps où tu chercheras à tester tes parents – ta mère, malgré ses efforts, n’y échappera pas non plus et peut-être même en pire puisqu’elle te voit tous les jours – et où nous aurons des rapports parfois tendus. Mais je sais aussi que ce sera un temps riche où le débat prendra souvent de la place, où de nouveaux modes de relations verront le jour ; un temps de maturation surtout, où, quoiqu’il arrive, je serai là pour toi comme je l’ai toujours été, quoiqu’on en pense ou dise…

Dix ans
Dix ans

Quand je repense aux dix ans qui viennent de s’écouler, pendant lesquelles j’ai noircit des centaines de pages sur mon émerveillement de te voir grandir et prendre de l’assurance, des souvenirs heureux se bousculent dans ma tête. Je songe aux rituels que nous avions, dans la petite ville au bord de la Loire où nous avons vécu ces vertes années, sur le chemin de l’école notamment : la petite souris en peluche dans la vitrine d’une coiffeuse ; la baguette de pain croustillante de chez Mélanie ; les détours aux jeux ; le passage devant l’église et les achats de bougies que nous allumions ensuite les soirs d’automne et d’hiver avant de nous mettre à table... Je songe aussi aux histoires racontées chaque soir où tu étais chez moi, la mise en scène pour changer ma voix en fonction des personnages, et combien cela te plaisait. La boîte à musique avec la danseuse. Tes yeux émerveillés devant le globe terrestre lumineux offert pour tes cinq ans. Les rituels culinaires aussi, grâce à tes goûts très tôt très prononcés pour certains plats. Ta passion pour les animaux, les découvertes au zoo ou tout autre lieu où il était possible d’en voir. Les nuits en bivouac dans les Pyrénées. Je me souviens aussi – et ça n’est d’ailleurs pas terminé – des œuvres d’art que j’ai cherché, et cherche encore, à te faire découvrir à travers toutes formes culturelles - musées, châteaux, églises, films, livres… - tout cette richesse patrimoniale qui est là sous nos yeux et dont il faut s’enivrer. Cet esprit d’ouverture, par la culture, te protégera je crois et je l’espère, des affres de l’ignorance crasse, des bassesses humaines, des petits esprits pinailleurs, paranoïaques, revanchards qui sont nombreux et que tu croiseras malheureusement souvent sur ta route. Un jour, un commissaire-priseur que je connais bien et qui m’a montré de si belles choses en marge de ses ventes aux enchères me disait : « Il faut toujours montrer du beau aux enfants, il en restera toujours quelque chose » (je sais qu’il me lit et qu’il se reconnaîtra ; je lui témoigne de ma gratitude). Il a raison et c’est pour cela que je poursuis inlassablement cette quête du beau et de la culture avec toi, libre à toi d’en faire ce que tu voudras par la suite.

Parfois, dans mes rêveries de promeneur solitaire, je te vois plus grande et moi plus vieux, je vois ton indépendance en devenir et la réalisation d’une vie que je souhaite la tienne en fonction de tes choix à toi, et non pas ceux que tu penses devoir faire pour faire plaisir à ton père ou ta mère. Dans mes rêveries, je te vois libre, heureuse, passionnée par ce que tu fais, riante, joyeuse, parce que tu te seras et tu te sentiras aimée pour ce que tu es, et non pas corsetée dans ce que tu devrais être. Tu aimes les animaux, je te vois vétérinaire ; mais je te vois aussi bien trapéziste dans un cirque ou professeur des écoles si ça te chante ; parcourant le monde pour aider ceux qui sont dans le besoin ; archéologue, dessinatrice ou pianiste si ça te tente aussi. Tout ce que tu feras fera ma joie, parce que l’amour que j’ai pour toi renverse tout, depuis dix ans et pour dix, vingt, trente quarante ans ou davantage même si la vie me prête la grâce de le voir…

Jusqu’à mon dernier souffle, je n’aurai de cesse, en homme libre, de te le dire, et de te l’écrire : tu es aimée.

Ton papa.

Dix ans
Dix ans
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Avec Bébel, nous étions tous Flic ou voyou, Guignolo, Pierrot le Fou ou À bout de souffle

6 Septembre 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #chronique cinéma

Avec Bébel, nous étions tous Flic ou voyou, Guignolo, Pierrot le Fou ou À bout de souffle

D'aussi loin qu’il m’en souvienne, mon premier souvenir cinématographique remonte au début des années 80, en 1982 précisément, à la sortie de l’As des as, de Gérard Oury. Un mardi soir – je peux m’en souvenir car je n’avais pas école le lendemain et c’est pour cela que l’évènement a pu avoir lieu – mon père est rentré du boulot à tout berzingue en criant : « Vite, vite ! dépêchons-nous de dîner ! J’ai trois places pour l’As des as au Comédia ! ». Effervescence dans la cuisine familiale de la petite ville de Marmande, où nous habitions alors. Je ne me souviens plus du menu évidemment, mais ce dont je me souviens c’est qu’en effet on a dîné avec un lance-pierre. Moins d’une heure plus tard, nous faisions la queue devant le cinéma dont la façade était bouffée par l’affiche où l’on voit "Bébel" sur fond rouge, sourire aux lèvres, blouson de cuir et lunettes d’aviateur mimant un combat de boxe.

Avec Bébel, nous étions tous Flic ou voyou, Guignolo, Pierrot le Fou ou À bout de souffle

Le cinéma, à cette époque-là, c’était encore quelque chose : une salle aux fauteuils de velours rouges, du reste pas terriblement confortables, une scène avec un rideau tendu depuis le plafond sur lequel étaient collées des publicités pour les commerces locaux, salons de coiffure, boucheries-charcuteries, quincailleries, plombiers ou électriciens dépanneurs 7 jours sur 7, et brasseries de la gare aux menus « steak-frites ». Le cinéma, c’était une odeur mélangée de poussières en suspension, de parfums mêlés aux relents de transpiration et de pop-corn. La salle de cinéma, c’était avant tout une expérience sensorielle, olfactive, tout autant que visuelle. Bien avant que les chiennes de gardes féministes ne poussent leur premier cri, la salle de cinéma, c’était aussi l’ouvreuse, une femme donc et si elle était mignonne ça ne gâchait rien, laquelle, après avoir déchiré à moitié votre ticket jaune, bleu ou rouge à l’entrée, passait au bord des rangs, un panier en osier en bandoulière, proposant des cornets de glace, des pop-corn, des bubble-gums ou des caramels et sachets de bonbons Haribo.

On restait (trop) longtemps à regarder les pubs qu’on finissait par apprendre par cœur. Puis la lumière s’éteignait à moitié (peut-être pour qu’on ne se tache pas avec les cornets vanille-chocolat ?) et on regardait les bandes-annonces des films « prochainement dans cette salle »… Enfin, la lumière s’éteignait pour de bon et le film commençait.

Avec Bébel, nous étions tous Flic ou voyou, Guignolo, Pierrot le Fou ou À bout de souffle
Avec Bébel, nous étions tous Flic ou voyou, Guignolo, Pierrot le Fou ou À bout de souffle

Ce soir-là, ce premier soir-là, ce fut l’As des as, avec Jean-Paul Belmondo, Marie-France Pisier, et le petit Simon Rosenblum, joué par Rachid Ferrache, auquel, dès le lendemain, on pouvait s’identifier et dont on jalousait d’avoir tenu la réplique au héros : Bébel. Pourquoi me souvins-je avec autant de précision de ce film à cet endroit-là ? Parce qu'il m'a fait aimer les films, et les salles où l'on pouvait les voir. Une  madeleine de Proust, en quelque sorte...

J’ai bien dû voir par la suite au moins la moitié des 80 films de Jean-Paul Belmondo. D’À bout de souffle à Itinéraire d’un enfant gâté, en passant par toute la glorieuse (à mes yeux) série des années 70 (Peur sur la ville ; Flic ou voyou ; le Magnifique ; Stavisky ; l’Alpagueur ; Le corps de mon ennemi ; L’incorrigible etc.) mais aussi Pierrot le fou ; Borsalino ; Gabriel Fouquet dans Un singe en hiver ; Léon Morin, prêtre ; Cent mille dollars au soleil ; Un week-end à Zuydcoote ; Les Tribulations d’un Chinois en Chine ; Le Doulos ; l’Aîné des Ferchaux…) jusqu’aux années 80 plus ou moins déclinantes, malgré Le Professionnel (le sommet de sa gloire) ; les Morfalous ; Joyeuses Pâques ; Hold-up ; le Solitaire

« Des embardées, Jean-Paul Belmondo n’en aura finalement guère fait, dans une carrière paradoxalement brillante et sage, bien que commencée sous le signe de la rébellion » écrit dans sa nécrologie Jean-Michel Frodon dans Le Monde. « Grande gueule et séducteur, héros à l’apparence de M. Tout-le-monde capable de réconcilier comédie et film d’action, seul véritable héritier de Jean Gabin (…) il aura durant près de soixante ans offert au cinéma français de genre un corps, une trogne et une voix ».

Avec Bébel, nous étions tous Flic ou voyou, Guignolo, Pierrot le Fou ou À bout de souffle
Avec Bébel, nous étions tous Flic ou voyou, Guignolo, Pierrot le Fou ou À bout de souffle

C’est exactement ça : un corps, une trogne, une voix. Le corps d’un acteur ; une trogne de cinéma ; une voix de comédien, même si celui-ci, qui rêvait de la comédie française, aura davantage cédé au vedettariat qu’à ses ambitions. Cela avait mal commencé pour lui : peu apprécié du jury à la sortie du Conservatoire en 1957 (« Vous feriez hurler de rire une salle si vous preniez une femme dans vos bras », lui a dit son professeur d'art dramatique Pierre Dux ), il a pour partenaires Jean-Pierre Marielle, Claude Rich, Jean Rochefort, Bruno Cremer, Pierre Vernier, Michel Beaune, qui le portent en triomphe malgré son accessit, lui qui rêvait d'un premier prix… On connaît la suite : Godard le convainc de tourner pour lui À bout de souffle en 1960, et la nouvelle vague entraîne avec elle le jeune premier qui disait, à son retour d’Algérie : « j’arrête le cinéma, c’est trop con ».

C’eût été trop con en effet d’arrêter. Sans lui, en famille, entre collègues, entre copains, nous ne serions pas allés voir les films de Bébel, ni ne les aurions vus et revus ad libitum quand ils repassent « à la télé ». Grâce à lui, un soir, le dîner envoyé en quatrième vitesse, on est entré dans une salle de cinéma, et depuis, jamais ressorti.

Adieu, as des as.

F.S.

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Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie

19 Août 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #patrimoine

Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie

En 1924, pour 80.000 Francs de l'époque, deux frères, Raymond et Alphonse Réthoré, acquièrent le château de la Mercerie, sur la commune de Magnac-Lavalette en Charente, à une portée de canon de Villebois-Lavalette. Il s'agit d'un manoir style Empire construit au début du XIXe siècle, le cadastre napoléonien de 1826 en atteste. Dans la dernière décennie du XIXe siècle, une tour carrée néo-romane avait été ajoutée par un descendant de la famille Mesnaud de Saint Paul.

Alphonse Réthoré, qui entreprit d'abord des études de médecines pour ensuite les abandonner et se consacrer quasiment en autodidacte à l'architecture, et son frère Raymond, d'abord journaliste puis maire de Magnac-Lavalette puis député de la Charente d'abord en 1936 sous l'étiquette radical-socialiste puis de 1958 à 1978 comme gaulliste, vont se consacrer à d'importants travaux, d'abord de réhabilitation et d'embellissement du logis ; puis la construction de la façade en trompe-l’œil de 220 mètres, se voulant une réplique du château de Versailles, comme d'autres pièces à l'intérieur, notamment une "galerie des glaces" ornée de grand panneaux azulejos, entre autres lambris, balustres, colonnades, peintures, sculptures etc.

Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie

Au milieu des années 70, les fonds commencent à manquer aux Réthoré. Les travaux cessent, excepté l'entretien de l'existant. En 1983, Alphonse décède, il est inhumé dans un pilier de la façade construite en imitation de celle de Versailles. En 1986, c'est Raymond qui décède à son tour, il sera inhumé de la même manière. Une plaque de marbre orne chacune des sépultures. Sans héritiers, c'est à Solange, leur fidèle secrétaire et ancienne gouvernante, que devait revenir le château. Las ! Elle meurt  dans un accident de voiture, c'est son frère qui en hérite finalement. Ce dernier organise une grande vente aux enchères en 1987 dans la grande galerie du château (sous les marteaux de Me Jean-Gérard Tasset et Robert Juge). Les nombreuses œuvres d'art collectionnées et amassées par Raymond durant ses voyages sont ainsi dilapidés, et le produit des enchères sert surtout à rembourser les dettes. Un antiquaire parisien, Bernard Steinitz, acquiert le château en 1988. Peu entretenu, les moyens manquant, le château sombre peu à peu dans l'abandon, se dégrade. C'est un vaisseau fantôme qu'on aperçoit de loin, et dont les Charentais s'approchent avec discrétion : le parc est l'occasion de pique-niques, mais l'intérieur demeure difficile à pénétrer. Finalement, en 2008, une société foncière gestionnaire d'actifs immobiliers, Foncière Volta, achète le château. En 2012 est signé un bail emphytéotique de 75 ans entre cette société et la mairie de Magnac-Lavalette et son maire, Didier Jobit. Une association "Château de la Mercerie" a a cœur de le restaurer, et progressivement il renait d'une ruine qui s'annonçait certaine.

Il se visite d'avril à novembre, on trouve les formations nécessaires à ces visites sur la page Facebook ChateauDeLaMercerie et sur le site www.chateaudelamercerie.fr  (d'où sont tirées la plupart des sources du commentaire ici présent).

F.S.

Photos (c) Fred Sabourin.

Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
Une folie fraternelle, "Versailles charentais" : le château de la Mercerie
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Angoulême : la Grand-Font d'hier, et d'aujourd'hui

5 Juin 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #regarde-la ma ville, #quelle époque !

- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 10 janvier 1917 -
- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 10 janvier 1917 -
- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 10 janvier 1917 -

- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 10 janvier 1917 -

Difficile de trouver l'exact cadrage de ces deux cartes postales anciennes du quartier Grand-Font vu depuis la place Victor-Hugo et le rempart dominant les rues de Font-du-Croc et Henri-Bellamy, mais il fallait tenter le coup ! On perfectionnera le concept, notamment avec d'autres lumières...

Crédit photos : F.S.

- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 20 août 1917 -
- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 20 août 1917 -
- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 20 août 1917 -

- Au dos de la carte postale ancienne, une correspondance du 20 août 1917 -

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Portfolio : châteaux et villages de Charente (#1)

1 Juin 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #rural road trip, #voyage - voyage...

Au gré des pérégrinations charentaises, quelques images du château de La Rochefoucauld (XIIIe - XVIIe s.) ; du charmant village de Nanteuil-en-Vallée (son cimetière, son église Saint-Jean-Baptiste, sa pincée de tuiles...) ; du non moins charmant village de Verteuil-sur-Charente (son château propriété des La Rochefoucauld - vendu à un Autrichien pour environ 2.8 M€ - sa sénéchalerie, sa descente de croix, ses vieux...).

- Nanteuil-en-Vallée -
- Nanteuil-en-Vallée -
- Nanteuil-en-Vallée -
- Nanteuil-en-Vallée -
- Nanteuil-en-Vallée -

- Nanteuil-en-Vallée -

- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -

- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -

- Verteuil-sur-Charente -
- Verteuil-sur-Charente -
- Verteuil-sur-Charente -
- Verteuil-sur-Charente -

- Verteuil-sur-Charente -

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Avant, pendant et après la pluie

17 Mai 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #voyage - voyage...

Avant, pendant et après la pluie

Trois jours de pluie en Corrèze. Quelques rayons de soleil. La terre a bu, jusqu'à l'ivresse, jusqu'à crier "grâce". Le ciel, dans sa colère noire, finissait parfois par entendre la plainte, et cessait en de fugaces moments de déverser ses hectolitres d'eau. La lumière devenait soudainement féérique, accentuant la rigueur et la rusticité de cette terre sauvage, isolée, emplie de solitude et de silence. Murs épais de granit, toitures de lauzes ; clochers surgissants des évaporations ; tours défensives ou tours escaliers ; demeures cossues aux jardins clos bordés de rhododendrons... Sans prévenir, les bourgs et hameaux corréziens se laissaient découvrir, entre deux ruisseaux qui, pluies diluviennes obligent, se prenaient pour des torrents de montagne. Le Massif-Central était si près, qu'entre deux nuages nous aperçûmes le Plomb du Cantal et/ou le Puy Mary (si proches que de loin on pourrait croire qu'ils se touchent). Cette Corrèze est une terre pour voir et regarder. Une terre pour marcher, sentir, écrire. Une terre rude, escarpée, néanmoins attachante. Une terre à revoir...

- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -

- La Roche-Canillac -

- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -

- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -

- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -

- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -

- Argentat-sur-Dorgogne -
- Argentat-sur-Dorgogne -
- Argentat-sur-Dorgogne -
- Argentat-sur-Dorgogne -

- Argentat-sur-Dorgogne -

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Prof de lettres, prof de l’être

21 Avril 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #littérature, #édito

Certains profs sont davantage que des profs. Les anciens du collège et lycée Saint-Paul d'Angoulême qui ont la chance de s’en souvenir ont connu de véritables éducateurs, des pères et des mères d'amis proches, des confidents parfois, des personnes respectées parce que respectables que nous écoutions avec passion, qui nous ont transmis les choses essentielles de la vie sur lesquelles nous pouvons encore compter aujourd'hui. Daniel Chaduteau était de ceux-là.

Il y a ceux qui l'ont eu comme prof de français ou de latin (ou les deux !), avec des souvenirs contrastés... Il était dur, exigeant, pas toujours tendre avec ses élèves malgré un humour piquant et caustique qui pouvait parfois se révéler un peu maladroit et pas toujours bien compris dans les classes. Il était craint, diront certains(nes) mais n'est-ce pas ce que l'on doit un peu attendre aussi d'un enseignant ? Sa culture classique était pantagruélique. Passionné de Grèce hellénistique et d’histoire romaine, d’Italie et de versions latines, elle semblait ne jamais avoir été totalement rassasiée. D’où tenait-il cette passion dévorante, lui, fils d’un modeste boucher d’une rue commerçante d’Angoulême, qui avait fait ses premiers pas à l’école publique avant de franchir au collège les grilles de la fameuse « école Saint-Paul » des pères diocésains, au bon sens de paysans charentais instruits  ? Probablement d’une rencontre avec un enseignant qui aura, pour lui aussi, marqué sa vie. Une sorte de Cercle des poètes disparus avant l’heure…

Il y a ceux – j’en étais - qui l'ont surtout côtoyé au fameux Ciné-club du collège et lycée, « entre midi et deux » comme on disait, au milieu des années 80, dans une petite salle sombre donnant rue de Beaulieu dont les fenêtres étaient calfeutrées de rideaux occultant, pour faire « salle de cinéma ». Ce Ciné-club a malheureusement été tué par les changements d’horaires et la décision de reprendre les cours à 13h30 au lieu de 14h. Pendant des années, il aura eu le temps de nous passer les grands films de l'histoire du cinéma, dont certains n’étaient pas toujours adaptés à nos envies et goûts de l’époque – je songe à West side story, deux heures trente de comédie musicale envoyées à l’âge de 12 ans il fallait se les farcir ! Il y eut aussi Barry Lyndon, Le Guépard, Mort sur le Nil, Elephant man, Cinéma Paradiso, les 400 coups, la Dolce Vita, Rome ville ouverte, l'As des as, Il était une fois dans l'ouest, mais aussi Les Dents de la mer, la trilogie de La Guerre des étoiles, et tant d'autres. Probablement aussi de Nanni Moretti qu’il aimait beaucoup et que j’ai dû oublier. Cette exigence-là aussi n’a pas toujours été facile à faire entendre aux collégiens mal dégrossis que nous étions alors. Personnellement, je lui sais gré de nous avoir quelques fois demandé d’insister et de ne pas quitter les films avant la fin ; du cinéma parfois âpre, dur, mais qui ouvrait un champ culturel immense, un imaginaire débordant que seul le 7e art développe, pour les scénarios et le goût du jeu des comédiens. Cet apprentissage-là n’était pas seulement pour nous faire passer le temps en attendant de retourner en cours, c’était aussi du temps vécu.

En 2017 au Festival du film francophone d’Angoulême, nous nous sommes retrouvés ensemble avec une autre ancienne prof de lettres de Saint-Paul et critique de cinéma elle aussi, à la projection, en compétition officielle, de Petit paysan d’Hubert Charuel. En sortant, il m’a dit, impressionné par ce film : « tu vois, je crois qu’on vient de voir le futur Valois de diamant du festival », récompense que le film a ensuite obtenu ; il ne s’était pas trompé ! On avait discuté du rôle tenu par Swann Arlaud autour d’une bière. Nous étions devenus égaux, même si je me sentais encore un peu l'élève.

Il y a ceux et celles qui l'ont connu comme père - Frédéric, Sophie et Stéphanie - qui se coltinaient des versions latines pendant les vacances... Ceux qui l’ont connu organisant  les boums de ses enfants dans le garage de la rue des Blanchettes les samedis après-midis ; les retours de week-ends scouts aux odeurs âcres de sueur adolescente et de feu de bois dans la Renault 21…

Ces profs-là, dont il était, nous ont tout transmis ; l'amour des lettres et de l'être, du savoir et de l'auxiliaire avoir, des alexandrins et la « césure à l'hémistiche », du théâtre et des films, le goût de l'effort, la rigueur dans le travail et une certaine forme de rhétorique. Le jour où ils meurent, on entend au loin dans la forêt le bruit des chênes qu'on abat. J’ai lu ça un jour en exergue du livre de Malraux : « Oh ! Quel farouche bruit font dans le crépuscule / Les chênes qu'on abat pour le bûcher d'Hercule ! ». Il a désormais probablement rejoint son Cinema Paradiso... RIP Daniel Chaduteau.

F.S. 21 avril 2021

PS : je demande à mes professeurs de français et d'histoire, qui se reconnaîtront peut-être (Jean-Louis P., Hubert B., Sylvie S., Michèle B., Jacques B.), d’accepter mes humbles excuses pour les immanquables fautes de grammaire, conjugaison, accords de participe passé, de style « trop oral » ou d’une concordance des temps mal maîtrisée, qui émailleront probablement cette « rédaction ». Même avec toute la « rigueur » de l'enseignement, tout n’est pas passé…

- Charente Libre du 20 avril 2021, faisant état des réactions sur les réseaux sociaux à l'annonce de sa disparition -

- Charente Libre du 20 avril 2021, faisant état des réactions sur les réseaux sociaux à l'annonce de sa disparition -

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Tout ce qui n'est pas donné est perdu

14 Avril 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #rural road trip, #quelle époque !

Tout ce qui n'est pas donné est perdu

Si j'emprunte ce titre à un célèbre jésuite qui passa sa vie à la donner dans le sud de l'Inde (Pierre Ceyrac, 1914-2012), c'est pour narrer cette histoire. Aujourd'hui grand soleil et p'tit vent frais au pays de la misère subie, à l'ombre des éoliennes qui poussent sur ces terres pauvres plus vite que des champignons. Ça se passait un mercredi matin à une portée de minutes de midi, à Villefagnan, au moment de repartir d'une distribution alimentaire. Elle s'est approchée timidement du camion en disant : "Ça tombe bien, c'est vous que je voulais voir". On l'a reconnu malgré son masque, Mme K. (nom d'emprunt pour respecter son anonymat) ancienne bénéficiaire qui avait, lors d'un de ses derniers passages fin 2019, laissé sa monnaie pour une personne qui n'avait ce jour-là que deux ou trois € pour faire ses courses. Elle a dit : "Est-ce qu'on peut vous faire un don ?" en s'excusant presque. On a répondu oui, bien sûr, un peu gêné aussi. Elle a tendu 40 €, pour l'association d'aide alimentaire itinérante que je coordonne. Un geste d'une grande simplicité, avec beaucoup d'humilité. Après un bref temps d'arrêt, comme pour reprendre une respiration coupée dans l'élan du cœur, elle a ajouté, en finissant de se rouler une clope : "Vous m'avez tellement aidé quand j'en avais besoin...". Elle a retrouvé du boulot, et visiblement ça va beaucoup mieux ; elle illustre, si besoin était, qu'il ne faut pas encore tout à fait désespérer de la nature humaine, ce que j'ai souvent tendance à faire mais avec de bonnes raisons. On a remercié la dame, du fond du cœur, pour ce très beau geste. Et dit aux deux jeunes volontaires en service civique assis sur les deux autres sièges du camion que s'il n'y avait qu'une seule chose à retenir de leur passage ici, ce serait ça. La richesse des pauvres : le don, et le don de soi.

Sur la route du retour, écrasée de soleil sous une tempête de ciel bleu, les champs de colza avaient vraiment la couleur de l'or. L'or d'une générosité inestimable.

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Surgissement roman

11 Avril 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #rural road trip

- Saint-Sulpice-de-Ruffec -
- Saint-Sulpice-de-Ruffec -
- Saint-Sulpice-de-Ruffec -
- Saint-Sulpice-de-Ruffec -
- Saint-Sulpice-de-Ruffec -

- Saint-Sulpice-de-Ruffec -

Étonnant art roman, dans ces bourgs isolés perdus au milieu d'un triangle compris entre les bourgs de Verteuil-sur-Charente, Nanteuil-en-Vallée, et la pointe au sud qui serait entre Aunac-sur-Charente et Mouton. Dans ce triangle d'or, méconnu des Charentais (sauf ceux du coin, mais combien en reste-t-il ?), les routes serpentant au milieu de quelques mamelons et vallons tantôt boisés, tantôt plantés de blés et de colzas, mènent à des petits bourgs d'une cinquantaine d'habitants, une centaine tout au plus. Saint-Sulpice-de-Ruffec, Saint-Georges, Saint-Gourson, Couture, Poursac, Chenon, Chenommet... Ces villages séculaires sont bordés par le fleuve Charente (Verteuil, Chenon, Chenommet, Aunac), ou par des petites rivières aux noms chantants : l'Argentor, qui réunit l'Argent et l'Or ; le ruisseau de la Tiarde ; le Son-Sonnette qui réunit le Son et la Sonnette. 

Qu'on y arrive en voiture, il faut couper le moteur pour jouir du silence d'une campagne paisible, de paysages semblants immuables, où seuls les aboiements d'un chien ou le ronronnement d'un tracteur troublent le calme ambiant. Mais le mieux est encore de les parcourir à pied, ou d'y parvenir à vélo. C'est d'ailleurs un pays qui semble se découvrir ainsi : les balises de chemins de randonnées, les fameux "chemins noirs" chers à Sylvain Tesson (qui sont noirs sur la carte mais en réalité blancs sous les godillots) en témoignent. 

Comme semés par une main invisible, surgissent des bois qu’on peine à nommer « forêts » ; ils font comme des taches sombres entre deux champs de blé ou d’orge en herbe. D’un coup, comme des soleils éclatants qu’on peine à soutenir du regard, ce sont les champs de colza qui illuminent l’espace et rehaussent les pierres romanes d’une église, d’un logis, de murs en pierres sèches. Ici, Saint-Sulpice ; là Saint-Hilaire ; là-bas Saint-Georges. On entrebâille la porte de ces églises pratiquement millénaires, c'est à peine si l'on dérange la poussière, on sent sous les pieds le dallage en "cœur de demoiselle" ou pavés plus larges, comme des pierres tombales. 

À combien de kilomètres sommes-nous de chez nous, déjà ? Qu'importe : hors du temps et totalement dans l'histoire, baignés par la géographie, captés par l'art roman que les bâtisseurs médiévaux voulaient éternel, au seuil de ces édifices romans, nous sommes à l'entrée de l'éternité.

- Saint-Georges (église et cimetière) -
- Saint-Georges (église et cimetière) -
- Saint-Georges (église et cimetière) -
- Saint-Georges (église et cimetière) -

- Saint-Georges (église et cimetière) -

- Chenon église Saint-Antoine-le-Grand (chapelle castrale) -
- Chenon église Saint-Antoine-le-Grand (chapelle castrale) -
- Chenon église Saint-Antoine-le-Grand (chapelle castrale) -
- Chenon église Saint-Antoine-le-Grand (chapelle castrale) -
- Chenon église Saint-Antoine-le-Grand (chapelle castrale) -

- Chenon église Saint-Antoine-le-Grand (chapelle castrale) -

- Aizecq, église Saint-Pierre, logis et maison natale de saint Pierre Aumaître -
- Aizecq, église Saint-Pierre, logis et maison natale de saint Pierre Aumaître -
- Aizecq, église Saint-Pierre, logis et maison natale de saint Pierre Aumaître -
- Aizecq, église Saint-Pierre, logis et maison natale de saint Pierre Aumaître -

- Aizecq, église Saint-Pierre, logis et maison natale de saint Pierre Aumaître -

- Nanclars, église prieurale Saint-Michel -
- Nanclars, église prieurale Saint-Michel -
- Nanclars, église prieurale Saint-Michel -
- Nanclars, église prieurale Saint-Michel -

- Nanclars, église prieurale Saint-Michel -

- Moutonneau, église Saint-Vivien et château -
- Moutonneau, église Saint-Vivien et château -
- Moutonneau, église Saint-Vivien et château -

- Moutonneau, église Saint-Vivien et château -

- Mouton, église Saint-Martial -
- Mouton, église Saint-Martial -
- Mouton, église Saint-Martial -

- Mouton, église Saint-Martial -

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Dans la solitude des champs de colza...

2 Avril 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #rural road trip, #émerveillement, #quelle époque !

Dans la solitude des champs de colza...

Comme l'année dernière à pareil époque, les spécialistes de l'enfermement tentent de maintenir le vulgum pecus claquemuré à domicile ; mais, changement notable, la laisse s'est légèrement allongée. Dix kilomètres "à vol d'oiseau", quelle aubaine ! Monsieur est trop bon ! Encore un peu et reviendra la règle des "cent kilomètres"... L'avantage c'est qu'au delà de mille mètres, les gens ne savent généralement plus compter. "En avant, calme et fou" donc, comme dirait Sylvain Tesson !

C'est assez pour aller admirer l'église Saint-Denis de Lichères, plantée là au milieu des champs de colza et de céréales en pleine ascension vers le ciel, d'un bleu immaculé (on regrette cependant l'absence de quelques nuages blancs façon moutons). Elle vaut le détour, au débouché de la bien nommée "route des quatre-vents".

Elle date du XIIe siècle, et dépendait de l'abbaye de Charroux, dans le Poitou voisin. Les explications quant à l'isolement de sa construction ne sont pas légions, l'hypothèse la plus répandue consiste à penser qu'elle devait servir pour des pèlerinages de lépreux, d'où sa construction à l'écart du bourg (elle a la faveur du journaliste et essayiste charentais Jean-Claude Guillebaud par exemple). La proximité de la Charente et de ses crues est peut-être une explication plus pragmatique et prosaïque.

Gorgée d'un soleil printanier qui se hausse du col pour imiter celui d'un plein été, l'église Saint-Denis - malheureusement gâtée à l'horizon par d'inesthétiques mâts contemporains d'aérogénérateurs autrement nommés "éoliennes" - émerge des cultures environnantes, essentiellement du colza, planté à quelques mètres de ceux de l'année dernière à pareil époque. C'est beau à en attraper une fracture de l’œil. On n'en demandait pas moins. Elle a un petit goût de reviens-y. On ne va pas s'en priver...

Photos (c) F.S, 1er avril 2021.

Dans la solitude des champs de colza...
Dans la solitude des champs de colza...
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