Vicdessos, Goulier, Mounicou, Bassiès, Soulcem
11 Avril 2012 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #montagne
Pâques à Vicdessos c’était le programme de cette année, rien à voir avec la fête du même nom, simplement c’est pratique de disposer de trois jours pour aller frotter ses semelles de vent aux Pyrénées ariégeoises, les plus proches de chez moi (si l’on peut dire…).
À Tarascon-sur-Ariège, il faut s’engouffrer au sud-ouest direction Niaux et ses célèbres grottes, dans une vallée encaissée qui se dirige vers Vicdessos. Premier arrêt près d’antiques pompes à essence des cars « Pujol », entreprise de transport qui existent visiblement toujours mais qui ont considérablement raccourcis la taille de leurs bus. L’un d’entre eux pourri au fond d’un terrain vague, en face des pompes qui indiquent le prix en « francs ». Sait-on jamais…
Après Vicdessos et les Etangs de Bassiès, plus le refuge du même nom (alt. 1700m) par un samedi finalement plus clément qu’annoncé, il faut se mettre en quête d’un logement si possible abordable, le plan toile de tente au camping semblant compromis pour cause de pluie et relative fraîcheur. Dommage, l’année dernière à pareil époque, c’est à Albiès au camping municipal que j’avais planté ma guitoune dans la nuit du 1er au 2 avril (sans poisson). 4° au petit matin, pas de quoi effrayer un ours…
- Un homme et son chien -
Sur la devanture de l’Office de tourisme de Tarascon, une affiche avec des numéros de téléphone et adresses des hôtels, campings, chambres d’hôtes, gîtes de randonneurs du coin. J’opte pour cette dernière catégorie, généralement la moins coûteuse, et prend au hasard un nom et numéro. Ce hasard fait bien les choses puisque moins d’une heure après, pour douze euros la nuit c’est à Mounicou que je mets sac à terre, dans un gîte d’étape rustique à souhait, comme je les affectionne. Le confort est sommaire (dix sept bannettes de couchage superposées) et cuisine tout de même bien équipée, le chauffage étant assuré par une large cheminée dans laquelle ne tarde pas à flamber deux bûches de châtaigner.
- Mounicou, le bout de la route -
Quelques courts instants de repos avant le petit déjeuner, et me voilà parti à la découverte de l’Etang d’Izourt, à partir de Goulier, charmant petit village niché au dessus (comme on dit) de Vicdessos. Goulier, ses ruelles étroites et impeccables, son église et son cimetière, sa cabine téléphonique en vrais parpaings, et ses petites affiches plastifiées un peu partout, des arrêtés municipaux principalement, rappelant aux villageois le bon sens civique et quelques règles de savoir vivre (ramasser les crottes des cabots, ne pas voler les sacs poubelles pour les utiliser ailleurs, ne pas garer de voitures n’importe où dans les ruelles etc.). Sur chaque porte, un petit avis scotché : l’eau est impropre à la consommation, des distributions d’eau potable seront indiquées prochainement. Sur les panneaux municipaux, une date : les habitants de Goulier ne peuvent plus boire l’eau du robinet depuis le 3 mars. Ça doit commencer à faire long… On encourage la consommation de vin de pays peut-être.
- Ceci n'est pas une affiche de campagne pour F. Bayrou -
- Allo ? Goulier ? -
Quelques troupeaux d’isards plus tard, retour au bercail pour flamber quelques bûches, et nous voilà repartis le lendemain matin pour l’Etang du Soulcem, dont un panneau apprend aux marcheurs de passages qu’il date de 1983-84, après avoir noyé six orris pastoraux et une plaine idoine. EDF a construit un magnifique trop-plein en forme d’entonnoir géant, qui doit servir aussi à lancer des cailloux l’été me dis-je, quand des hordes de touristes montent en bagnoles jusqu’à l’endroit en question (puisqu’une route carrossable le permet). Je chouffe la carte et me promet de revenir : une belle boucle doit être agréablement faisable entre les trois étangs du Soulcem, Fourcat et Izourt, en partant du petit hameau de Marc ou de Mounicou.
- Hey ! -
Je remercie ma logeuse dont le gîte n’était « normalement pas encore ouvert, mais puisque vous êtes seul, » m’avait-elle indiqué en arrivant. Comme quoi, on dira ce qu’on voudra sur les habitants des montagnes profondes - Mounicou, c’est quasiment le bout de la route possible, après, il n’y a plus ni hameau ni âme qui crèche - la solidarité ariégeoise n’est pas un mythe.
À bientôt, charmante vallée…
- Plouf -
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