Tintin au château
7 Juin 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito
Soliloques en vrac
De récents et nombreux déplacements à la recherche du graal (un job en fait, mais cette quête s’avère comme celle du précieux vase : longue, ardue, semée d’embûches), m’ont permis d’observer à loisir mes contemporains, et à noter quelques perles de culture, et surtout d’inculture. Tel ce contrôleur et sa liaison dangereuse : « attention à ne rien oublier z’a votre place ». Mes z’amis, la première fois j’ai cru à un lapsus, une liaison malheureuse qui échappe à tout le monde (cf le fameux « il va t’arriver dans quelques minutes », fort connu des gens qui parlent dans le micro). Mais le bougre (d’âne) a eu 6 fois de suite l’occasion de réitérer sa bourde – et donc de ne pas la corriger, prouvant ainsi au moins deux choses : le train s’est bien arrêté 6 fois ; le recrutement des contrôleurs SNCF se fait sur concours dont on peut présager qu’une épreuve orale fait défaut.
Brice Hortefeux est condamné pour injure et propos racistes : la blagounette sur les Auvergnats n’a pas plu au président du tribunal, qui était sans doute bougnat. En lisant la presse ce matin-là, je tombe sur un article à propos du fameux polygame de Nantes (Lies Hebbadj), vous savez, l’homme aux cinq femmes dont l’une d’entre elles (l’officielle), s’est faite épinglée parce qu’elle conduisait en niqab. Le pauvre homme, qu’on accuse de fraude aux aides sociales (les 15 gosses qu’il a eu avec ses « maîtresses » comme il aime à les nommer) percevrait frauduleusement les aides de l’Etat, et chacune d’elle l’allocation de parent isolé. Du coup, je me dis que notre comique ministre de l’Intérieur, grand humoriste de Lue Aime Pet, pourrait ressortir sa bonne saillie drôlatique en la féminisant un peu : « la polygamie en France est interdite. Les femmes, quand y en a une ça va, c’est quand y en a plusieurs que ça pose problème ».
Quoi ? ça ne vous fait pas rigoler un peu ça ? Merde quoi, c’est le ministre qui me l’a soufflée ! Un peu de respect pour les grands de la République quand même !
Un peu de légèreté après cela. Ou plutôt de la profondeur. Bientôt la fête des père, et celui que j’ai vu passer devant ma porte alors que je franchissais celle-ci était flanqué de ses deux lardons, dont un de 6 ans environ, visiblement sur le chemin de l’école (donc pas en train d’écouter les « odieuses chroniques » de Didier Porte sur France Inter, donc pas besoin d’expliquer les mots bien graveleux distillé par icelui notamment dans celle du 20 mai dernier, ce qui lui a valu une entrevue musclée avec le patron de la chaîne Philippe Val, qui, c’est vrai, après 17 ans à la tête de Charlie Hebdo et de nombreuses années à sortir des grossièretés avec son compère Val, est un exemple en matière de langage châtié au point de désormais trembler à l’idée que les gosses écoutent des gros mots à huit heures moins cinq avant de franchir le portail de l’école, elle aussi modèle du genre question vocabulaire scabreux…). Ce père dont ce sera la fête bientôt a du répondre à une vraie question de gamin qui aime bien emmerder son papa avec des questions à la con du genre celle-ci : « dis, papa, c’est grand comment un espadon ? ».
Et ouais mon pote, c’est pas le mot « enc…lé » (dans la chronique de Porte il disait même, en se mettant dans la peau de Villepin : « j’enc…le Sarkozy ») que ton rejeton te demande d’expliquer, mais espadon. Là t’es collé hein ?! La taille d’un espadon, c’est quand même un peu plus compliqué que les propos sodomites qu’on entend régulièrement ça et là, des basses cours d’écoles aux dorures des palais de la République, en passant, ça va sans dire, par la voiture de papa quand il est coincé dans un embouteillage…
Bonne fête mon vieux.
Pour comprenre ce qui arrive à Porte, et avant qu'il ne la franchisse, allez lire par là : http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/45923/date/2010-06-08/article/didier-porte-je-suis-tres-attache-a-france-inter/
Pour comprendre que Philippe Val ne peut nous faire croire à la théorie du "faut pas dire des mots dégueulasses à 7h55 car les gosses écoutent la chronique du guignol et posent des questions embarassantes à leur parents", faut écouter ça : http://dai.ly/aPsau7 . C'était au temps que les moins de 20 ans peuvent connaître, notamment le 3 juillet 2008, soit un an pile poil avant que Val ne devienne patron de France Inter, en s'achetant une bonne conduite de premier communiant au passage. Sacré lascar va ! Comme il le dit lui même : "je te prends pour un con, et ça marche" !
D'ailleurs François Morel, qui lui a succédé, ne s'y est pas trompé : http://dai.ly/aB9TuP
(à part ça, c'est la vie d'château ! )
là, on ne voit peut-être pas bien, mais c'est plein de grenouilles en rut...
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