"les" Charente(s), ça n'existe pas !
20 Mai 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #coup de gueule
Par Frédéric Sabourin, Charentais.
Caftons : c’est de la faute à la météo. Joël Collado, Jean-Michel Golinsky et Jacques Kessler sont peut-être d’excellents ingénieurs météo et bons vulgarisateurs, ils n’en demeurent pas moins inexacts en géographie de la France, véhiculant une idée fausse et une approximation qu’il convient de rétablir une fois pour toutes. « Les » Charentes, ça n’existe pas ! Pas plus que « les Indres », « les Seines », « les Loires », « les Garonnes », ou quoique ce soit d’autre. Les Charentes n’existent que dans le raccourci administratif et politique de l’entité régionale « Poitou-Charentes » (parfois nommée « Ségolie » ou « Terre Royale »). Les Charentes n’existent pas car la Charente est un fleuve, un et indivisible. Long de 360 km, il prend sa source à Chéronnac, en Haute-Vienne (tiens au passage on ne dit pas non plus « les Viennes »), puis, après quelques paresseux et heureux méandres, se jette dans l’Océan Atlantique, près de Rochefort. Entre les deux, un département, « La » Charente (le 16), et plus près de l’Océan, « La » Charente Maritime (le 17, autrefois injustement nommée « Charente Inférieure » pour signifier qu’elle était en aval de la source).
Alors pourquoi donc faire comme si nous étions (par exemple) Ardennais ? On dit effectivement « Les Ardennes », car il ne s’agit pas d’un fleuve mais d’une forêt (Arduenna silva). Mais on ne dit pas, on n'a jamais dit - et il serait bon qu’on ne dise plus, foi de Charentais – « les » Charente(s).
Ne faisons pas la liste de ceux qui tombent dans le panneau de la facilité, ils ne sont pas uniquement postés aux prévisions météo, il s’en trouve aussi – pour ne citer que ceux-là – au quotidien « Le Monde », et sur le réseau « Radio France » (et non des moindres : France Inter et France Culture). Des médias réputés irréprochables et cultivés…
Laissons à Pierre Boujut, écrivain charentais né à Jarnac, le soin de conclure cette chronique coup de sang (alors que le Charentais est d’un naturel plutôt placide, en témoigne la pantoufle qui y a vue le jour et qui porte son nom) :
« La Charente descend toujours vers le soleil. La Charente ne porte plus de canons sur son dos. La Charente lentement a trouvé sa paix. La Charente n’est pas un fleuve civilisé, ni un fleuve sauvage. La Charente est un fleuve heureux, ceux qui s’y baignent le savent bien. C’est pourquoi la Charente m’a parlé de certitude. Non pas de l’espoir qui est une ombre, mais son contraire. La certitude qui est lumière ». (D’une révélation permanente, revue La Tour de Feu n°93)
Charentais, Charentaises de tous les continents : unissons-nous !
"le" fleuve ("plus beau ruisseau du Royaume", selon François Ier, né à Cognac en 1494 et Henri IV), ici : à Coursac
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