Je te crèche à la face
9 Décembre 2014 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #cadrage débordement
150.000. C’est le nombre – selon l’Insee - de personnes qui vivent aujourd’hui dans la rue en France, pour 100.000 places d’accueil, au chaud, avec un lit et des draps propres. Face à la saturation nationale du 115, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) demande à l’Etat d’ouvrir sans attendre toutes les places d’accueil disponibles. Les listes d’attente s’allongent. Dans certaines villes, les gens appellent le 115 sans qu’on puisse leur proposer de solutions. « 40 % de plus qu’il y a 10 ans », selon Florent Gueguen, directeur général de la Fnars. 1,3 milliards d’euros sont pourtant engagés chaque année pour l’hébergement d’urgence… (Alors que le droit à l’hébergement est un droit reconnu par le Conseil d’État).
Et pourtant… Ces jours-ci, la polémique tournait autour des crèches dans les lieux publics : mairie, Conseil généraux, etc. Cachez ce sein (pourtant chaste) de la Vierge que je ne saurais voir ! Dehors le Jésus faisant pipi et caca dans ses langes, sous le regard attendri des bergers, et plus tard, de ces immigrés qui se font passer pour des rois mages ! Nom de Zeus bazardez-moi tout ce folklore à la con au nom du dieu laïc, merde !
Tiens mais au fait, la crèche… C’est quoi encore cette histoire ? Qu’est-ce que c’est que ce truc de gueux exposé à la face des riches et des puissants ? Et ce mioche ne pouvait-il pas naître ailleurs ? Dans une maternité chauffée avec la télé et 19 chaînes en chambre individuelle comment tout le monde non ? C’est bien la peine d’avoir un père adoptif artisan-commerçant, une mère femme au foyer et un géniteur qui se fait passer pour Dieu le père si c’est pour finir sur la paille ! Non mais c’est vrai quoi, merde.
Hein ? Comment ? Il n’avait pas de place dans la salle commune ? Ses parents s’étaient fait virer de partout et c’est pour ça qu’il est allé respirer l’air frais du dehors, en poussant son premier cri dehors justement ? Dans une mangeoire ou un creux de roche ? C’est pas vrai… Putain si c’est pas malheureux quand même…
Alors cachez-moi cette crèche que je ne veux pas voir. Elles rappellent trop aux psycho-rigides de la laïcité qu’ils sont eux-mêmes les premiers figurants du folklore : un âne et un bœuf. Elles rappellent surtout aux riches gavés de tout et surtout d’eux-mêmes ce qu’ils ne veulent pas voir : que cette crèche symbolise les 150.000 sans abris d’aujourd’hui. Pour lesquels « il n’y a pas de solution » autre que de les faire crécher dehors.
En leur créchant à la face.
http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/accueil-des-sans-abris-la-situation-est-catastrophique-en-france-614239
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