Happy few
18 Septembre 2010 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma
D’Anthony Cordier. France, 2010. 1h43. Avec : Marina Foïs ; Elodie Bouchez ; Nicolas Duvauchelle ; Roschdy Zem…
Sélectionné pour la célèbre Mostra de Venise, Happy Few d’Anthony Cordier est le second film de ce jeune réalisateur qui s’était déjà fait remarqué en 2005 acec Douches froides, qui avait remporté le César du premier film après avoir été sélectionné dans la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes. Il faut donc en déduire que son nom n’est pas à oublier, bien au contraire.
Dans cet inquiétant et réjouissant Happy Few, il film les petits désordres amoureux de deux couples de quadra, tendance parisiens classe sociale au dessus de la moyenne. Donc pas monsieur et madame tout le monde, mais dans le dérangement interne que provoquent leurs quadratures sexuelo-sentimentale, chacun pourra s’y retrouver. On n’est pas chez les professionnels du libertinage, on est chez vous ou chez moi.
Il y a Rachel et Franck, Teri et Vincent. Mariés et parents, Rachel et Vincent se croisent pour des motifs professionnels. Ils se frôlent, jouent avec le feu au cours d’un dîner rapidement organisé entre les deux couples qui deviennent amis. Pendant le dîner, Franck embrasse Teri, et l’avoue à Vincent. Ils vont vivre en tâtonnant une aventure sexuelle et affective – rien à quatre, tout à deux – qui va changer le décor de leurs vies bien réglées. Le passage à l’acte est rapide, s’affranchissant des codes psychologiques et des préliminaires : on peut trouver ce procédé cavalier, mais il faut s’y faire.
Anthony Cordier réussit un tour de force : faire accepter au spectateur l’impensable, une épreuve de liberté plutôt que d’infidélité. Pour nous y aider, il s’entoure d’un casting parfait qui entre dans le jeu avec beaucoup de professionnalisme, et une bonne dose d’humour probablement. Marina Foïs, Roschdy Zem, Nicolas Duvauchelle et Elodie Bouchez, pas vue dans un film français depuis un bon moment. C’est sur leur performance que tout repose.
Mais les conventions sociales et affectives, les inévitables questions et suspicions (« est-ce mieux avec l’autre ? ») finissent par redonner le sens du réel à tout le monde, bien aidé aussi par les enfants, un peu mis à l’écart de cette parenthèse enchantée, mais qui rappellent tout le monde à l’ordre. La vie sentimentale libre et collective, le mythe d’une utopie salvatrice affranchit des codes de la vie embourgeoisée dont chacun veut se défendre, mais dont tout le monde finit par adopter le style.
Dans cette époque de retour aux valeurs de l’ordre et de la discipline, l’insoumission de ce quatuor sensuel fait réfléchir, et Anthony Cordier, avec ce Happy Few nous donne l’occasion d’un ré-enchantement si ce n’est du monde, au moins d’un monde de sentiments et d’attraction charnelle.
au cinéma depuis le 15 septembre
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