Ardéchois, coeur fidèle
3 Décembre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito
chroniques quotidiennes d’un journaliste localier
Fraîchement débarqué en Ardèche, Tintin reporter entreprend de vous faire partager le quotidien d’une grosse bourgade de 9500 âmes, et pourtant préfecture : Privas.
De ces chroniques « privadoises » (c’est ainsi qu’on nomme les habitants de Privas), je tenterai de tirer le meilleur, et le pire, quand celui-ci me viendra au nez, grâce au vent de l’information locale qui fait du journaliste une plaque tournante de l’information. Et combien plus dans les « petites villes ». Parlons-en : vu de Paris, ou de Lyon, ou de Rouen, ou même d’Angoulême, Privas fait office de trou paumé dans la pampa, dans lequel il ne se passe rien. Cette vision est certainement en partie vraie, mais néanmoins réductrice. Pour ne pas taxer les journalistes d’effectuer un travail approximatif, je tenterai de pousser l’investigation le plus profond possible.
Je sens qu’une question brûle certains lecteurs : mais que diable allait-il faire dans cette galère ? Pourquoi avoir accepter d’être journaliste pour le compte de radio RCF Vivarais dans ce trou ? La rémunération serait-elle si attractive ? (sur ce point, je vous rassure : non !).
Esquisse de réponse : de la même manière que dans le show-business il faut parfois accepter de « coucher » pour devenir chanteur ou acteur, dans le journalisme, il faut parfois faire ses preuves en tant que « localier », lisez « journaliste – rédacteur – producteur d’information locale ». Il faut coucher avec le fait divers, et les pinces fesses de la Préfecture, de la Mairie ou du Conseil Général. Fréquemment, ce local rime avec rural, car c’est bien de cela dont il s’agit. Etre localier, comme le dirait un autre journaliste RCF, en Saône-et-Loire celui-ci, c’est être « grand reporter des petites choses ». Ce que les urbains appellent, avec une légère condescendance, « les chiens écrasés ». Et les pompiers autrement… Nous irons donc vérifier, avec tous les attributs du parfait reporter (micro en main, appareil photo en bandoulière et carnet à spirale dans la besace), si le taux de mortalité de nos amis les bêtes est plus fort ici que sur les trottoirs des arrondissements des grandes métropoles.
Pour ceux qui s’en souviennent, le très chiraquien Denis Tillinac avait consigné soigneusement sa vie de « localier » à Tulle, dans un livre nommé Spleen en Corrèze. Il racontait, avec la truculence et le désabusement qu’on lui connaît, la vie de cette petite préfecture, agricole et néanmoins bourgeoise, délicieusement désuète et complexée par sa situation géographique et sociale, ce que les spécialiste de l’aménagement du territoire qui nous gouvernent nomment une ville « enclavée ».
Bien entendu, la comparaison s’arrête là, car je ne suis ni Tillinac, ni Corrézien, et Privas donne plutôt l’image d’une bourgade assoupie sous le poids d’une fonction publique très présente, et donc à la réputation peu dynamique. Sauf en cas de grève, où tout le monde se masse en rang serrés dans les rues pour manifester son mécontentement d’avoir d’abord voté socialiste dans les années 80 afin d’être embauché ad vitam dans le grand corpus de l’Etat providence, puis UMP en 2007 pour augmenter son pouvoir d’achat et posséder un écran plat, sésame du bonheur quotidien (dit-on).
C’est justement pour tordre le cou à ces rumeurs que j’entreprends de chroniquer (ta mère) sur le quotidien de la capitale administrative de l’Ardèche.
Un billet par jour (ou presque, je connais le truc). Des photos autant qu’il en faudra. De l’humour et du cynisme, parfois. De l’aventure : toujours.
Le très charmant centre-ville de Privas, avec, au fond, l'Hôtel de Ville. Période soviétique d'une architecture ardéchoise probablement. Promis, je ferai de plus belles photos dès que...
Vous vous demandez où ça peut bien être "Privas". C'est là :
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