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Le jour. D'après fred sabourin

nécrologie

11 Septembre 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito

                                                         Je vais mourir (sic)

      C’est ainsi que commence la lettre de Guy Môquet à ses parents, avant qu’il ne meure pour de vrai.
C’est avec ces mots à l’esprit que le XV de France est entré sur la pelouse vendredi dernier, avant de vivre (et faire subir au public) un match aussi triste qu’un jour de Carême, une sorte de vendredi saint en plein temps ordinaire.
On ne saurait critiquer l’entraîneur, il est aisé de tirer sur l’ambulance, ou sur les joueurs : le rugby reste un sport, même si la tendance financière tendrait à prouver le contraire. Beaucoup de journalistes spécialisés s’y sont mis, dès samedi matin, et depuis, avalanche d’hypothèses, de critiques, de désabusement, analyses etc. Aussi vrai que ce fichu ballon rebondit où il veut, changeant le cours d’un match, de l’histoire ou d’une vie qui devient légende. Le sport national, en France, reste quand même de brûler ce qu’on a adoré, et adorer ce qu’on a brûlé. Rien de nouveau sous le soleil. La suite de la compétition nous le prouvera, pour peu qu'on arrive à percer.
Ce qui est beaucoup plus inquiétant, hélas, c’est le manque cruel de culture historique, de recul face au document lui-même. Hors contexte, c’est déjà une ineptie. Plaqué dans un autre contexte, c’est encore pire ! Le petit Bonaparte avait déjà fait le coup le lendemain de son érection présidentielle, les larmes aux yeux : « il faudra lire cette lettre le jour de la rentrée des classes à tous les élèves de France ». Le projet semblait heureusement tombé dans les oubliettes des promesses sans lendemain. On voyait là que l’avocat n’avait jamais enseigné. On se demandait même s’il avait été élève. 
Elle a resurgit dans la bouche de Clément Poitrenaud vendredi soir dernier (lequel était d’ailleurs puni au banc de touche), dans une sorte de sarko-clin d’œil digne des meilleurs fayots du premier rang de la classe.
« Je vais mourir », dit le jeune Guy Môquet, à peine vingt ans, à ses parents.
Vendredi, et les autres jours, c’est le sens de l’Histoire qui est une nouvelle fois mort au champ d’honneur. Ou comment une citation qu’on croyait pertinente devient une catastrophe. Une armée entière en déconfiture. Une légion étrangère réduite à l'état d'enfants de choeur.
Alors que faut-il faire ? L’Histoire s’en remettra, c'est sûr, car « l’Histoire continue » (citation de feu Georges Duby, qui devait d’ailleurs faire du grabuge dans sa tombe du Mâconnais).
Et il faut attendre la chute de l’Empire. Encore quatre ans, et deux cent quarante cinq jours environ.
Pas de quoi en mourir de rire…

 

 

 

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F
Salut fred d'abord bon et heureux anniversaire en ce 19 septembre et compliment pour cet article a+
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D
à vouloir se mêler de tout, il a fini par faire des bêtises, ou on a fini par les trouver tellement grosses qu'on ne peut plus les lui passer. Bob Badinter s'en est même ému de manière intelligente: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-952825,0.htmlje fais pour ma part le deuil des discours omniprésents. je les snobe. et mon emploi du temps s'allège. retour de la politique mon Fred?
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F
hélas entre Badinter et Kouchner, Napozy a choisi Kouchner ! Erreur de casting. "Un imbécile qui marche va toujours plus loin qu'un intello assis", c'est ce qu'il a dû penser. <br /> Ce matin sur Inter, il y avait Yasmina Reza, cuisinée par un Demorand en grande forme. Il faut dire qu'elle se paie régulièrement la presse, surtout dans "l'aube, le soir ou la nuit". En cas d'insomnies, à lire au passage. On y apprend autant sur l'égo du Président que sur celle qui écrit. Vide existenciel et fuite du temps (fugit tempus). <br /> Et pendant ce temps là, dans les mines du Roi Salomon...