ce n'est qu'un combat, continuons le début
20 Avril 2007 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito
Il pleut sur Nantes
Dernier meeting pour Arlette Laguiller, hier soir, à Nantes, devant une poignée de militants trotskystes révolutionnaires. Internationale et poings levés. Ovation du public : « le cri du peuple » en quelque sorte. Depuis trente-trois ans, six campagnes électorales pour cette infatigable (mais fatiguée) porte-voix de ceux qui n’en ont plus. Ils sont presque aphones. Elle qui se rendait au « Crédit Lyonnais », son lieu de travail, en mobylette : le métro des p'tits patelins... Nicolas, Ségolène, François ou Jean-Marie savent-ils démarrer une mobylette par les froids matins d’hiver pour se rendre au boulot ? L’un d’entre eux, c’est sûr, sait conduire un tracteur. Le borgne connaît le maniement des armes. Le petit teigneux fait du jogging et du vélo avec Drucker. La dernière rame dans les barques du marais poitevin.
Mais Arlette… Emue, elle accepte de monter sur l’estrade pour ce chant d’adieu, ce chant du cygne. Du signe ? La révolution du prolétariat contre les patrons bourgeois. Mouais.
Vêtue d’un tailleur noir et d’un polo jaune, elle trouve en face d’elle une grande table recouverte d’une nappe noire elle aussi, et un tissus rouge, évidemment. Le sens de la mise en scène, quand même. Il ne manquait plus qu’un piano. Elle qu’on a tellement brocardée, conspuée, imitée avec son appel aux « travailleurs, travailleuses, chers amis ». Elle reste vent debout, quelque chose dans sa voix sonne juste. Elle les connaît, peut-être ? Ou elle les aime, sûrement.
A Nantes, où il pleut toujours au « vingt-cinq rue de la Grange aux loups », une autre femme pleure de tant de combats vécus dans la sincérité d’une idée qui a sans doute évoluée avec le temps (moins de révolution, plus d’action), sans doute moins par résignation que par maturité, ou sagesse, qui sait ? Car de tous les candidats de cette campagne, elle est sans doute celle qui a le plus marié les deux valeurs humaines dont beaucoup se réclament, mais bien peut font preuve. Il est heureux, je crois, que ce soit une femme de soixante-cinq ans qui les ait incarnés : fidélité, et courage.
Merci, Arlette. Hasta siempre !
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