du beau cinéma
14 Octobre 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma
Première Séance , chronique cinéma de Frédéric Sabourin les mercredis sur RCF Accords (Angoulême 96.8) à 7h52 et 18h26 (et Accords Poitiers 94.7 à 7h35 et 18h35)
Je vais bien, ne t’en fais pas
de Philippe Lioret. France 2006. 1h40. Mars Distribution. Avec : Mélanie Laurent ; Kad Merad ; Julien Boisselier ; Isabelle Renauld ; Aïssa Maïga…
Portrait d’une jeune fille qui se laisse mourir de faim après la disparition de son frère jumeau, Loïc. De retour de vacances, Lili rentre chez ses parents. L’ambiance est nuageuse, morose même. Loïc a disparu. Sans nouvelles, et atterrée par le mutisme des parents, elle ne mange plus, ce qui l’oblige à être internée dans un centre psy, pour anorexie. Jusqu’au jour où elle reçoit une carte postale de son frère, en vadrouille dans des villes proches de Paris. Lili remange, et reprend espoir, tout en gardant une obsession : retrouver son frère. Elle est aidée par Thomas et Léa, deux amis qui lui veulent du bien. Surtout Thomas.
On aurait pu craindre la dérive pleurnicharde avec un tel sujet casse-gueule. Il n’en est rien, bien au contraire, Philippe Lioret (Les Romanesques ; L’Equipier) adapte avec Olivier Adam, auteur du roman éponyme, un drame magnifique à l’interprétation soutenue et taillée sur mesure. Sur ce point, Mélanie Laurent (Embrassez qui vous voudrez, de Michel Blanc en 2002) est parfaite et prouve qu’elle est dans la cour des grandes. Ce dont elle se méfie dans certaines interviews précisant que les bonnes fées qui se penchent sur son berceau depuis 10 ans se sont souvent trompées. Kad Merad, interprète un père qui se repli sur lui même, devant le gouffre de ses désastres intimes. Je vais bien, ne t’en fais pas va bien au delà des relations entre frère et sœur jumeaux. Il interroge tous les rapports familiaux dans leur ensemble. Pourquoi chaque membre de cette famille semble vouloir faire disparaître le frère ? Quelle énigme se cache derrière l’obstination du père à tirer une gueule d’enterrement, enfermé dans un mutisme quasi carcéral ?
Il serait dommage de rater ce film de Philippe Lioret, révélateur de talents et révélateur de ce qu’il y a de plus humain dans la vie : le silence forcé qui cache les failles et les blessures qui ne guériront qu’avec de l’amour. Pour dire à ceux qu’on aime : Je vais bien, ne t’en fais pas.
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