Fred India News, number One
4 Septembre 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #voyage - voyage...
(lundi 4 septembre 2006)
Alors voilà c’est donc parti pour la « grande claque culturelle » dont certains parmi vous ont entendu parlé s’ils m’ont croisé récemment. En fait de claque, c’est plutôt une révolution qui se produit en arrivant à Bombay. Surtout si on vient d’occident. Et combien plus depuis… Angoulême. Je n’ai jamais prétendu que cette charmante bourgade de 43000 habitants intra muros et 100000 avec « l’agglo » (-mération) au balcon du sud ouest soit le centre du monde… Mais il faut s’y résoudre : lors de tous les déplacements à Bombay, on se ballade avec l’équivalent, en nombre, de la population d’Angoulême autour de soi. Autant dire que ça grouille de toute part, avec tous les modes de déplacement. Car c’est d’abord cela qui frappe le voyageur arrivant en Inde, et pour ma part à Bombay : ici tout se transporte, sous toutes les formes, à toutes les vitesses, et plus que tout dans tous les sens ! Les « auto-ricshaw » (sorte de taxi à trois roues et moteurs de tondeuses à gazon) côtoient les taxis « officiels », les innombrables vélos, motos, scooters, mobylettes ou autres engins ne ressemblant à rien de ce qu’on a pu connaître auparavant. Les camions surchargés de matériels et de voyageurs, les piétons, les animaux, les charrettes de fruits (ou de frigo !) etc etc. Le tout dans un joyeux, mais dangereux tintamarre, car qui ne klaxonne pas risque sa vie à chaque croisement. L’être humain doit se frayer un chemin au milieu de ce fatras, et si je n’étais pour le moment accompagné en taxi par mon ami angoumoisin Rodolphe, je serai perdu. Tous les sens sont en alerte, la vue bien sûr, mais aussi l’ouïe, et l’odorat, puisque ce n’est pas pour du beurre, mais il y a ici des odeurs jusqu’ici inconnues, surtout en ce moment où la mousson fait encore s’abattre des tonnes d’eau au mètre carré, et dans l’heure suivante s’évapore rendant l’atmosphère lourde et aux senteurs de moisi.
Du 20è étage de l’immeuble où j’écris confortablement ces lignes, je regarde la morceau de ville qui s’étale sous mes yeux. Je ne peux en voir qu’une infime partie, elle s’étend sur des dizaines de kilomètres. Les immeubles « modernes » côtoient les bidonvilles, la boue envahit chaque bas côté de la route. Des palmiers lancent au ciel leurs insolentes branches donnant à l’ensemble une impression de « paradis ». Des bâches bleues témoignent de la faible étanchéité du tout. Ici, là dedans, là bas, des hommes, des femmes, des enfants vivent, et plus souvent survivent, selon une sorte d’ordonnancement incompréhensible pour l’occidental que je suis.
Des questions viennent à l’esprit, dont la principale qui ne me lâche pas depuis mon arrivée : comment cela peut-il fonctionner ? Cette question m’a encore plus saisi lorsque j’ai voulu, lundi matin, prendre le train pour me rendre dans le centre « historique » de Bombay, réserver un autre train… (il faut bien suivre !). Arrivé à Andhéri Station, je me demande comment je vais m’extraire de là ! Un fourmillement de voyageurs dans tous les sens, à tous les guichets, dont les files d’attentes feraient pâlir un parisien de la gare du Nord et rebrousser chemin à n’importe quel voyageur français. Oui mais là, je n’ai pas le choix et dois m’acquitter de mon titre de transport, malgré l’apparente absence de contrôle. Le temps (joyeusement perdu) à poireauter trois quart d’heure sur un mauvais quai (sans train et presque sans personne : j’ai fini par me poser la question cruciale : suis-je bien sur le bon ?), et me voilà parti pour « Chatrapati Shivaji Terminus », La plus grande gare d’Inde, au dire d’un sympathique habitant local qui m’a aidé voyant mon embarras devant les tableaux d’informations en caractères… cyrilliques. Vu la fréquentation, je le crois aisément, et même si il y en a une plus grande, celle-ci donne le tournis. Je reviendrai sur le transport ferroviaire indien, car le guichet adéquat (c’est à dire celui réservé pour les quottas touristiques) m’a délivré le précieux sésame pour Bangalore : 1000 km et 24 heures de trajet, en « seconde classe » mais pas tout à fait la plus basse (il y a des limites à la souffrance, paraît-il).
Gateway of India, porte monumentale, accueille maintenant le voyageur, au bord de la mer d’Arabie, où sommeillent des cargos et super tanker en attente de décharger. Mes pas nonchalants, sauf aux carrefours, me mènent à la Cathédrale St Thomas (la plus ancien vestige de la colonie anglaise, 1672-1718), où un homme, qui s’avère être le curé de la paroisse (ça ne se voyait pas au premier abord, comme quoi…) m’explique qu’il est seul pour faire fonctionner la cathédrale, et doit « tout faire ». Joignant le geste à la parole, car il rédigeait des courriers du type « paperasse ». Un seul prêtre pour une cathédrale : c’est donc possible… Ici d’ailleurs, tout est possible… (à suivre…) (PS :il est assez fatidieux de gerer mon blog depuis ici, a cause notamment d'un dysfonctionnement de ma carte wi-fi. Aussi suis je oblige de bricoler avec d'autres ordinateurs. Il se pourrait chers lecteurs, que cette actualisation du blog soit unique en son genre, et que la suite se fera au retour, after the 30 septembre... Mais on ne sait jamais ! restez fideles, au cas ou...)
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