chouette ! un film !
7 Octobre 2009 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma
Le Petit Nicolas
de Laurent Tirard. France, Belgique 2009. 1h30. Distributeur : Wild Bunch. Avec : Maxime Godart ; Valérie Lemercier ; Kad Merad ; Sandrine Kiberlain ; François-Xavier Demaison…
Chouette ! le petit Nicolas est de retour, et sur les écrans de cinéma ! Chers amis spectateurs nous allons pouvoir nous régaler de tartines au beurre d’Alceste, un super copain qui est gros et qui mange tout le temps. On va pouvoir profiter des largesses du papa de Geoffroy qui est très riche. Si Agnan enlève ses lunettes, on pourra enfin lui taper dessus (parce que sinon, on ne peut pas). Eude nous donnera des coups de poing sur le nez, car il est très fort, Eude. Joachim nous parlera de son petit frère qui est né il n’y a pas longtemps, et Clotaire ira au piquet, car c’est le cancre que toute la classe aime bien, même la maitresse.
Papa et maman vont pouvoir se fâcher et puis on ira se promener dans la forêt, et le bouillon nous dira : « regardez-moi dans les yeux », et c’est même pour ça qu’on l’appelle le bouillon, parce que dans le bouillon, il y a des yeux. On ira jouer au terrain vague, et on fera plein de bêtises, parce qu’on aime bien ça les bêtises avec les copains.
Voilà résumé en quelques mots les aventures du petit Nicolas, pour ceux qui par hasard n’auraient pas fait partie des lecteurs juvéniles – et même au-delà – des histoires inventées à la fin des années 50 par René Goscinny et Jacques Sempé. Le succès, que dis-je, l’adhésion féroce de ceux qui ont lu au moins une fois une page de cette formidable revue de l’âge bête, était difficile à imaginer ailleurs que sur les pages des petits livres de poche écornés qu’on se prête en douce pour mieux rire des farces de son enfance, et retrouver l’odeur de la bonne nostalgie des craies sur les tableaux noirs et les encriers.
Laurent Tirard, auteur inspiré de Mensonges et trahisons, et de Molière, s’empare d’un mythe, avec tous les risques attenant à l’exercice. Quoi de plus légitime pour les aficionados d’en attendre beaucoup, au risque d’être déçu ? Il ne ménage pas ses efforts, Laurent Tirard, pour tenter de faire passer sur écran et donc visible par tous un véritable monument de l’imagination franco-française : costumes, décors, accessoires, ameublement, style, rien ne manque, tout y est pour nous plonger dans cette enfance soit disant dorée qui sentait bon la torgnole facile et les punitions scolaires où tailler les oreilles en pointe semblait encore le plus doux des châtiment…
Valérie Lemercier & Kad Merad font eux aussi beaucoup d’efforts pour sembler crédibles dans le rôle de papa-maman, mais n’y parviennent jamais réellement, allez savoir pourquoi. C’est surtout le petit Nicolas lui-même qui frôle l’erreur de casting, pourquoi diable avoir choisi un petit bonhomme à tête d’ange pour incarner un professionnel de la bêtise organisée, à la gouaille si caractéristique de son père réel, René Goscinny ?
L’adaptation des dialogues par Alain Chabat & Grégoire Vigneron laisse parfois échapper quelques morceaux de bravoure, mais ne parviennent pas à effacer la bêtise principale du film lui-même : celle d’extraire de l’imaginaire collectif un héros singulier qui aurait sans doute dû rester entre les pages de livres qui l’avaient enfanté, où leurs auteurs, véritables potaches eux, semblaient s’amuser au point d’en oublier d’être adulte.
Le petit Nicolas sait ce qu’il fera quand il sera grand : il veut faire rire.
Alors vivement qu’il reste enfant en étant adulte, c’est encore là qu’il est le mieux.
Et nous avec.
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