Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le jour. D'après fred sabourin

Première Séance

9 Octobre 2008 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma

                        La Frontière de l’aube


Les Films du Losange

de Philippe Garrel. France, Italie 2008. 105 mn. Distributeur : les Films du Losange. Avec : Louis Garrel ; Laura Smet ; Clémentine Poidatz…

Le film de Philippe Garrel a vidé la moitié d’une salle pendant le dernier festival de Cannes en un quart d’heure. N’allez pas croire que les festivaliers, public difficile s’il en est, aurait posé ce geste en réaction contre le film. Il s’agirait plutôt de chercher du côté de l’auteur, cinéaste maudit sur la croisette. Pour ceux qui ont eu l’audace de rester jusqu’à la fin, ils ont pu assister – tout comme nous – à un très bel objet de cinéma, tendance nouvelle vague. Ce film possède une âme, un charme poétique à la finesse qui n’a d’égal que le désir du réalisateur de ne pas avoir cherché, justement, à faire œuvre de poésie.
Sans doute un des plaisirs à voir La Frontière de l’aube tient-il à l’image, en noir et blanc, relevant les contours de Louis Garrel, Laura Smet et Clémentine Poidatz. Ils apparaissent comme sortant d’un rêve, où les apparitions de Carole (Laura Smet) sont bricolées à la manière d’un Cocteau.
C’est l’histoire d’amour entre une star de cinéma délaissée par son mari rapidement parti à Hollywood, et d’un photographe qui doit faire un reportage sur elle. Amants pendant quinze jours dans un hôtel, ils se quittent brusquement au retour du mari acteur. Sans nouvelles, Carole se noie dans l’alcool, au sens propre comme au figuré.
François, le photographe, refait sa vie avec Eve, jeune femme fragile, qui, tombant enceinte, souhaite garder l’enfant. François, un peu sceptique, accepte. Il se met alors à voir des hallucinations : Carole apparaît dans un miroir, et l’appelle à elle. Il doute alors de ses sentiments.
Film sublime aux accents romantiques, La Frontière de l’aube laisse le spectateur au bord du vide, prêt à sauter. Mais dans cette sensation onirique, comme le cinéma, reste « pour de faux », et on en ressort les yeux émerveillés par tant de grâce et de beauté sur pellicule.
Dommage que le jury cannois n’y ait vu, lui, que de la poudre aux yeux, obsédé par autre chose, sans doute.

Les Films du Losange


Les Films du Losange


Les Films du Losange


Les Films du Losange


Les Films du Losange


Les Films du Losange

Cette chronique cinéma qui n'engage que son auteur est audible chaque semaine, le mercredi 12h55, sur RCF Angoulême 96.8 (podcastable) ; et le jeudi sur RCF Rouen 90.2 à 11h30 & 12h55.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Un film à voir...ou en tout cas la critique de son auteur donne envie... Je pense moi aussi que le noir et blanc concède davantage de constrates mystérieux, un jeu d'ombres et de lumières que M. Curtiz maniait avec noblesse tant dans les scènes de duels épiques que dans les duo amoureux ou trio si on se réfère à "Casablanca".Je ne suis pas entièrement d'accord avec vous. Un film, une histoire, ce n'est pas tout pour de faux. L'art et la réalité : vaste sujet philosophique. L'art ne serait-il pas une imitation de la nature ?Le cinéma, la photographie aussi, comme la littérature, la musique, la peinture ou encore la danse et la sculpture sont à mes yeux des reflets soit sublimés; soit réalistes de la vie. Leur image n'est pas fausse ni une déformation de l'existence. Elle représente, en fonction de nos émotions et de nos expériences un aspect par lequel le spectateur, le lecteur, le public se reconnait ou non, mais s'interroge.Bonne semaine à vous, Frédéric.Anne.
Répondre