météo des plages
21 Mars 2008 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #religion
Dimanche dernier, c’était « les rameaux », et partout dans la ville des jeunes gens endimanchés vont, poussettes en avant, à la messe pour chercher le brin de buis béni qui sèchera au bras du crucifié domestique, au dessus de la porte d’entrée ou dans la chambre à coucher conjugale (le fripon ! 2000 ans qu’il se rince l’œil !). Mais il y a aussi, en dehors de ces familles à « Barbour » (il pleuvait), des cortèges de cheveux blancs, gris, permanentés aux reflets bleutés, qui vont généralement en binôme. Dans leurs mains, pas un brin mais des brassées de buis à bénir, ce qui ne leur ôtera pas cette odeur de pisse de chat, hélas. Le Galiléen, de retour de son safari au désert, aurait-il été content d’être accueilli à Jérusalem avec des branches aux senteurs de pisse de chat ? M’étonnerait… Mais voilà que je m’éloigne du sujet !
Les bigotes, dont Jules Renard disait qu’elles « couchent avec Dieu le dimanche, et le trompent toute la semaine », ont plus de buis que n’importe qui à faire bénir. Il faut orner les cimetières, où les petits branchages iront sécher et se faire venter, au plus tard lundi saint.
J’aime bien les rameaux. La messe est plus longue car le récit de la Passion est lu dans son intégralité. Conséquence immédiate : le poulet du dimanche sera trop cuit, et il n’y aura plus le choix à la pâtisserie : il ne restera que des éclairs au café. Dans les églises, le rouge est mis : rouge du sang pour celui qui est accueilli sous les hourras et les bravos ce jour, mais qui sera lâché par les mêmes dans quatre jours à peine. Vision éternelle de la trahison, qui ne souffre pas de rupture de transmission, jusqu’au 21è siècle…
J’aime bien les rameaux parce qu’il y fait rarement beau. Venté souvent, glacial parfois. Pluvieux fréquemment. C’est le cas aujourd’hui, et il est bien difficile de tenir à la fois le parapluie et les branches bénies de l’autre main. Du coup, c’est le pauvre à l’entrée de l’église qui en pâtit : pas de troisième main pour plonger dans la poche et en ressortir une pièce, « pour manger, pas pour boire » (lu sur un écriteau place de la Pucelle). Précision fort utile, la bigote est du genre méfiant.
Il paraît que le week-end de Pâques s’annonce au tison. Dommage, la chasse aux œufs se fera en ciré et bottes de caoutchouc. Allez courage ! De ma fenêtre sous les toits, je regarderai le ballet des cloches en chocolat, poules et autres lapins à la con. Surtout le printemps, surtout l’été, surtout l’automne, surtout l’hiver…
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 130 l'évènement
- 101 émerveillement
- 87 montagne
- 81 chronique cinéma
- 78 voyage - voyage...
- 62 édito
- 53 littérature
- 53 quelle époque !
- 45 Presse book
- 42 étonnement
- 39 rural road trip
- 32 Lettres à ...
- 32 concept
- 28 regarde-la ma ville
- 22 poésie
- 19 drôle de guerre
- 17 cadrage débordement
- 8 coup de gueule
- 4 religion
- 1 patrimoine