le caporal casse bonbons
15 Mars 2008 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #coup de gueule
Cherchez la femme
L’Ardèche fait figure d’exception culturelle à la française : elle ne compte pour l’instant aucune femme au conseil général, très peu de maires, et encore moins de députés.
Qu’à cela ne tienne : il y en aura au moins une dimanche soir, le président de la collectivité territoriale s’y est employé. Mais il pourrait y en avoir plus, si les stratèges locaux n’avaient pas placé une autre candidate en situation périlleuse, obligeant un retrait au second tour, au profit d’un homme, évidemment. Coïtus interrompus. Ca va salir les draps.
Le président, dont le débit de paroles et l’accent méridional se rapproche de celui de Bernard Laporte (du temps où on essayait de le comprendre à la fin des matchs de ‘rrrubi’ sur ‘Frangceu deux’), a franchi le mur du çon récemment dans les colonnes du « Monde ». «Je peux vous assurer qu’il n’y a aucune misogynie de la part des Ardéchois. Ca commence à me casser les burnes cette histoire de machisme. Les Ardéchois ne sont pas des machos, la preuve : Ségolène Royal, lors des primaires internes du PS, avait été majoritaire». Prononcez cette phrase avé l’accent c’est encore plus délicieux, surtout l’expression casse bonbons.
En effet, voilà un argument de choix et de choc pour appuyer sur le bouton rouge. Mais le meilleur est pour la fin, lorsque le grand patron du département, au demeurant fort sympathique, ajoute : « Ici, une campagne, c’est du porte à porte chez les gens, dans les bistrots. Il faut passer dans chaque commune, avaler les kilomètres. Les gens veulent de la proximité. C’est peu compatible avec une vie de famille ».
Moralité : bobonne ne pourra pas aller récupérer les mioches à l’école, les emmener au sport ou au piano, faire les courses, surveiller les devoirs, la lessive, le ménage et préparer la bouffe pour ce soir.
Car la « vie de famille », c’est bien connu, c’est ça, et ce sont uniquement les femmes qui peuvent le faire. Pour la parité et les responsabilités tu repasseras. Le linge.
Vivement qu’une d’entre elle prenne un siège en effet, puis deux, puis trois etc. Ne serait-ce que pour donner des coups de pieds bien placés dans les b.. de ces caporaux casse bonbons, et les envoyer chez carrouf un vendredi soir avec un plein caddie et les enfants énervés.
Pendant ce temps-là, Mesdames les élues, vous pourrez aller discuter bagnoles, tricot, et politique locale au bistrot du coin.
Devant un « petit porto » bien sûr. Car c’est un apéritif pour dame…
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