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Le jour. D'après fred sabourin

faire-part de décès

12 Mars 2008 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #l'évènement

                                                     Lazare est mort !

     Il était venu à pied du nord de l’Italie à l’âge de neuf ans et demi, pour gagner la France qu’il considérait comme « un paradis ». A dix-sept, à l’automne 1914, il triche sur son âge pour pouvoir s’engager au 4è Régiment de Marche de la Légion Etrangère. Ca use les souliers. Il voulait défendre la France, « parce qu’elle m’avait donné à manger ». Il fut envoyé sur le front de l’Argonne, à bouffer des pommes de terre et des fayots pourris, sous la mitraille. « Vous tirez sur des pères de famille, c’est complètement idiot la guerre », dira-t-il plus tard. Encore un homme personnifiant le bon sens qui vient de s’éteindre.
Lazare Ponticelli, ancien poilu de 110 ans, est mort aujourd’hui, et la République toute entière se penche sur le lit du défunt, religieusement. Il y a des funérailles nationales en perspectives, et il y aura du beau monde au premier rang dans l’église St Louis des Invalides.
Du beau linge, qui est dans de salles draps. Cette même République des Préfets, nommés par qui on sait, pour faire appliquer les lois de la République, comme celle-ci par exemple : au Cheylard, un bled paumé de l’Ardèche, une jeune Sénégalaise de trente ans vient d’échapper de peu au charter pour Dakar. Le médecin du centre de rétention de Lyon a jugé son état « préoccupant », et en tout cas incompatible avec un vol normal. Elle est invalide à 80% suite à une chute d’échelle mal soignée il y a six ans, chez sa belle-mère qui la traitait comme une servante. Marietou (c’est son prénom) est… petite fille de Tirailleur sénégalais tombé pour la France.
Rompez les rangs !
Comme un certain Galiléen il y deux milles ans en Palestine, on a parfois envie de crier : « Lazare ! Viens dehors ! »
 
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D
et à ses potes: "déliez le"
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