Première Séance
7 Février 2008 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #chronique cinéma
Les Liens du Sang
De Jacques Maillot. France 2007. 1h45 ; 295 copies. Distributeur : Studio Canal. Avec : François Cluzet ; Guillaume Canet ; Clotilde Hesme ; Marie Denarnaud…
Si il y a longtemps que vous n’avez pas vu au cinéma de Renault 15 ou 16, de Peugeot 504, d’intérieurs aux murs recouverts de moquette marron, de tignasses longues, moustaches et rouflaquettes, alors Les Liens du Sang sont fait pour vous. Ambiance très années soixante-dix pour ce polar de Jacques Maillot, aux décors soignés.
Gabriel (François Cluzet) vient de tirer dix ans de prison pour meurtre « du type qui lui avait piqué sa petite amie ». Ca ne se fait pas. Il a eu la rançon de sa vengeance. Son petit frère, François (Guillaume Canet) est flic, un bon flic même aux dires de ses supérieurs. Mais il n’est jamais venu voir son frère lorsqu’il purgeait sa peine.
A sa sortie, il l’héberge pourtant dans une chambre de bonne au dessus de son appartement. Gabriel semble se ranger, et tente de reprendre une vie « normale » : il bosse à Intermarché comme manutentionnaire. Il y fait la connaissance de Nathalie, caissière. Mais le chemin de la réinsertion est semé d’embûches, et de vieux démons. Gabriel ne se satisfait pas de son petit salaire. Il accepte un nouveau « contrat » pour une bande en difficultés avec des rivaux à « éliminer ».
L’histoire de ce polar de bonne facture peut être considéré comme un prétexte à plus de profondeur : c’est surtout les liens entre les deux frères, flic et voyou, qui est ici à observer. Chacun essaie de faire comme si le passé de l’autre n’existait pas, mais c’est difficile.
Ambiance, atmosphère, esprit, on est au coeur d'une époque qui annonce le paraître et la frime, avec des méthodes radicales et réalistes. C'est dans la pertinence de ce cadre travaillé que les deux frères se défient, se rabibochent, se combattent, se retrouvent, et se perdent. François Cluzet et Guillaume Canet sont en pleine forme expressive, dans une tentative têtue pour forcer le cours de leur destin.
Les seconds rôles ne sont pas oubliés, allant de gueules de cinéma très seventies, aux personnages féminins, touchant de grâce et de fragilité, notamment pour Clotilde Hesme et Marie Denarnaud, respectivement femmes du flic et du voyou. Mention spéciale pour Clotilde Hesme (vue cet été dans Le Fils de l’épicier) qui doit quitter son mari en taule pour Guillaume Canet le flic qui l’a mis en cabane.
Après l’échec public du Dernier Gang d’Ariel Zeitoun à l’automne dernier, avant le très attendu Mesrine avec Vincent Cassel, et un remake des Egouts du Paradis de Spaggiari (de et avec JP Rouve), Les Liens du sang, de Jacques Maillot se pose en modèle du genre, tendance réussite. Pas facile à notre époque où le réalisme et le style sont souvent confondus avec le tape-à-l’œil clinquant et finalement sans saveur.
On n’ose dire bling-bling.
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