Où la rue du Vieux-Colombier réserve une surprise à l’auteur
5 Décembre 2017 , Rédigé par F.S Publié dans #littérature
« C’était le début du printemps. Il avait plu. Le soir tombait. J’avais vieilli comme tout le monde. Je venais de la rue du Cherche-Midi, où j’avais passé une heure avec Michel Mohrt, le plus ancien de mes amis, l’auteur breton, délicieux et souvent irrité de La Prison maritime. Au carrefour de la rue du Cherche-Midi, de la rue de Sèvres et de la rue de Grenelle, je venais de m’engager, vers Saint-Sulpice et la Sorbonne, dans la rue du Vieux-Colombier, lorsque j’aperçus devant moi, un foulard sur la tête, la silhouette d’une jeune femme prise dans un de ces imperméables qu’on appelait naguère un trench-coat. Parce que je pensais sans cesse à elle, je me dis en un éclair qu’elle ressemblait à Marie. En passant à sa hauteur, je murmurai très bas :
- Marie… Elle tourna la tête. C’était elle.
- Marie ! m’écriai-je.
Tiens ! me dit-elle, c’est toi.
C’était moi. Nous ne nous sommes plus quittés ».
Jean d’Ormesson. Un jour, je m’en irai sans en avoir tout dit.
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